Et non je ne suis pas photographe ! mais, une fois n'est pas coutume, je tenais à partager ces clichés pris bien au chaud derrière ma fenêtre, le soleil se reflétant dans les vitres masquait ma présence à la vue de l'oiseau..
C'est une huppe fasciée, tous les ans elle vient nicher dans le jardin à l'automne et tous les ans je ne me lasse pas d'admirer son plumage avec sa huppe sur la tête si belle quand elle l'érige. Fasciée signifie en zoologie, marquée de bandes.
La huppe pique son bec incurvé dans la terre meuble à la recherche de quelques larves
Newsweek écrit ceci : "Les scans du cerveau montrent que l'écriture engage plus de parties du cerveau que de taper. Bonus pour la stimulation cérébrale: il est plus facile de se rappeler quelque chose une fois qu'il est écrit sur un papier."
Alors donc je persiste et vous avec moi et je vous en remercie, de poursuivre ma quête et vous entrainer dans ce petit jeu. A ceux qui m'ont envoyé leur texte et à ceux qui me l'enverront par email (fan2lithium@gmail.com) j'aimerais les publier avec leur consentement, of course. Partager ses textes c'est aussi faire découvrir à d'autres vos auteurs préférés.
Imprévisible est la réponse, quand la demande, dans un esprit de liberté, stipule que toute forme d'écrit est acceptée.
J'avais bien imaginé toutes sortes de texte, poèmes, chansons, billet d'humeur, etc. mais pas ça. Comme quoi chaque personne a une approche cognitive particulière, a son propre "esprit". Cette personne, au vu de ses minutieux travaux, je la pensais appliquée, et son petit papier me le confirme, au premier regard, la page reflète l'ordre, tout est bien rangé ! (c'est comme si elle avait appuyé sur la touche "justifier") et l'efficacité, juste les mots justes, pas de périphrase.
Mais ce n'est pas le propos: car le voici: elle nous propose, malicieuse, une ronde ludique où le lecteur s'amuse à vérifier l'exactitude du texte que nous annonce son titre: L'absence de la voyelle.
Mais pas seulement !
Elle a la subtilité (futée que tu es !) de me défier à continuer le poème avec les voyelles restantes ! Ah le piège !
Mais bien sûr, je la relève, cette amusante mission !
Rimbaud a coloré les voyelles, notre auteur, lui, les enlève pour montrer ce qu'elles cachent :
Derrière l'absence du A, une atmosphère lugubre et glaciale !
Sans A
Le vent souffle
Le froid persiste
Le hibou ulule
Le loup hurle
Lorsque le E se dérobe, apparait le tableau d'un paysage vespéral, bucolique,
Sans E
Un mimosa odorant
Un bourdon volant
Un champ ondulant
Un jour finissant
et puis quand le I s'éclipse c'est devant le romantisme des sentiments.
Sans I
Un amour en retour
La tendresse entre nous
Une caresse à la joue
Ensemble pour toujours
Merci !
Voici la suite, ma suite, hélas les traductions en d'autres langues ne vont pas être très efficaces et il se peut que le premier ne signifiera pas grand chose en d'autres langues que le français. Pardon.
Sans le U
Trop de facéties à remplacer la Lettre
A mes ennemis, celles-ci me permettent,
En restant poli de répondre net,
Montrant mon joli col blanc d'esthète.
Sans le O
Dans le feuillage jaunissant
Du tilleul, aux branches d'acier,
Se tapit la huppe fasciée
Au plumage saisissant.
Et voilà ! Si vous n'aviez pas d'idée sur le texte à écrire, en voilà un, vous pouvez relever le défi : Sans le A, sans le E ? le I, le U ? le O ? le Y ? ah non celle-là trop facile !
À + !
Comme toujours l'écriture en italique et de cette couleur indique la retranscription d'un cartel, d'une explication donnée près de l'œuvre ou bien d'un autre auteur mais certainement pas de moi.
Ils en ont parlé à l'assemblée, le coté gauche en a rêvé, le coté droite l'a combattue, le centre l'a boudée, les lobbying sont puissants, les autres se sont positionné pour appuyer ou contrer les uns. Bref la taxe Zucman n'est pas passée pas même la version allégée.
En parlant avec les uns et les autres, je me suis rendu compte que je (que nous) parlions de choses sans vraiment les comprendre; Zucman ? Et si la recette était bonne ? J'ai voulu en savoir plus et j'ai décortiqué un peu son petit fascicule, si court (une trentaine de pages !) que je ne sais pas en fait si cela en valait la peine pour vous. Pour moi oui. Alors je partage ce que j'ai pioché.
J'ai pris l'essentiel (à mon opinion) de chaque chapitre.
Dissiper l’opacité : un projet de recherche international
Les chiffres qui suivent prélevés dans le 1er chapitre, sont issus d 'études de chercheurs dont les qualifications ne permettent à mon avis aucune contestation.
"la puissance publique prélève entre 30 % et 50 % du revenu national en impôts et cotisations sociales."
"Sur les 2 440 milliards d’euros de revenu national en 2024, la puissance publique a prélevé 1 250 milliards d’euros en cotisations sociales, taxe sur la valeur ajoutée (TVA), impôt sur le revenu et sur les sociétés, taxe foncière, et autres impôts divers et variés. Soit un taux de prélèvement obligatoire de 51 %"
"Qu’on en juge : si tous nos milliardaires partaient demain s’installer aux îles Caïmans, la perte de recettes fiscales pour le Trésor public hexagonal serait infime, de l’ordre de 0,03 %."
Le taux de prélèvement obligatoire du Français moyen : 51 %
Sur les 2 440 milliards d’euros de revenu national en 2024, la puissance publique a prélevé 1 250 milliards d’euros en cotisations sociales, taxe sur la valeur ajoutée (TVA), impôt sur le revenu et sur les sociétés, taxe foncière, et autres impôts divers et variés. Soit un taux de prélèvement obligatoire de 51 %
(Revenu national = l’ensemble des revenus touchés par les personnes résidant en France, quelle que soit leur nature : salaires, intérêts, loyers, revenus d’indépendants et bénéfices d’entreprises, que ces derniers soient distribués ou réinvestis)
Toutes les catégories sociales paient beaucoup d’impôts
" l’Insee publie en effet depuis 2019 une estimation officielle du taux de prélèvement obligatoire des différents groupes de revenus (à l’exclusion des ultra-riches)"
D'où Zucman nous annonce une répartition en trois catégories de classes,
Classes populaires taux de prélèvement 45% Classes moyennes taux de prélèvement 50 % Classes aisées taux de prélèvement qui dépasse les 50 %
nous prévenant bien que ce sont des taux moyens : " Tout le monde ne paie pas 45 % d’impôt au sein des classes populaires, par exemple."
Il entame ensuite une correction de ces taux par le fait que chaque classe perçoit des aides, les populaires en premier : " allocations logement, revenu de solidarité active, allocations familiales, prime d’activité, etc"
D'où un nouvel ajustement où les Classes populaires ont un taux de prélèvement tombant à 30 % , celui des Classes moyennes à 46 %.
Constat : "toutes les grandes catégories sociales paient beaucoup d’impôts en France."
Mais là il ne parle pas du taux des ultrariches qui est le sujet du prochain chapitre :
Le taux effectif des milliardaires en France : 13 %
Dans ce petit chapitre, Zucman nous explique le chemin pour arriver à ce taux de 13 %. L'INSEE ne donnant les chiffres que pour les autres classes, les calculs ont été faits par des chercheurs universitaires "Car des économistes ont pris le relais là où la statistique publique s’arrête, au prix d’un travail titanesque. En France, ce sont quatre chercheurs de l’Institut des politiques publiques (IPP).."
La conclusion est que le taux de prélèvement obligatoire des milliardaires est de 25 % mais comme ce sont des sociétés internationalisées, ceux-ci paient une partie (12 %) à l'étranger; il reste donc un taux de 13% pour la France.
L’impôt sur le revenu : une révolution inachevée
Là, Zucman nous explique pourquoi les milliardaires échappent à l'impôt.
Pour faire simple, j'ai comprimé le paragraphe au maximum:
- les milliardaires français se sont acquittés de 2 % à peine de leurs revenus et de l’ordre de 0,1 % de leurs patrimoines ce qui représente 0,03 % des recettes fiscales de la France.
- Les milliardaires tirent leurs richesses des sociétés qu’ils possèdent. Les actions de ces entreprises constituent plus de 90 % de leur fortune et leurs bénéfices plus de 90 % de leur revenu.
- Pour échapper à l'impôt, ces revenus sont déposés dans des holdings où ils seront, calculs faits, imposés à 1,25 %.
L'exemple est très parlant:
"Concrètement, un magnat de l’industrie du luxe peut recevoir 3 milliards d’euros de dividendes en quasi-franchise d’impôt. Là où l’actionnaire lambda devra s’acquitter d’un impôt forfaitaire (« flat tax ») de 30 %, le milliardaire paiera 1,25 %."
Il conclut ainsi:
Plus d’un siècle après sa création...l’impôt sur le revenu demeure une révolution inachevée : les milliardaires n’y sont pas encore entrés.
Une injustice fondamentale
Ce chapitre est difficile à résumer, tout y est important et je ne suis pas très heureux de faire un choix.
"Pourquoi est-ce un problème ? Dit simplement, parce qu’il s’agit là d’une violation fondamentale du principe d’égalité devant l’impôt, qui se trouve depuis la Révolution française au cœur de notre contrat social. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 pose en effet le principe de l’égalité devant les charges publiques dans son article 13."
Evolution de la fortune des ultrariches:
En 1996 : 6 % du PIB
En 2010 : 12 %
En 2024 : 42 % !!!!
42 % qui s'ils étaient imposés rapporterait env. 0,8 % du PIB soit env. 20 milliards: à vous de juger.
Il pose une question qui interpelle :
"Quand faudra-t-il que cette dynamique explosive cesse avant qu’elle ne finisse par miner définitivement nos idéaux démocratiques ? Quand la fortune des ultra-riches aura dépassé 50 % du PIB ? 100 % ? 200 % ? Quand ces derniers posséderont non pas 80 % des médias privés mais les détiendront tous ? Ou bien faudra-t-il attendre qu’ils acquièrent également ceux qui aujourd’hui appartiennent encore à la sphère publique ? Qu’ils possèdent non seulement des rues entières de Paris, mais encore des quartiers ou peut-être demain des arrondissements tout entiers ?"
Après passés deux chapitres dont le titre résume bien le contenu:
Oui, les milliardaires sont bel et bien sous-imposés
Le monde, un paradis fiscal pour milliardaires
On en vient à la proposition de Zucman :
L’impôt plancher : l’outil le plus puissant pour faire payer les milliardaires
Le principe : Pour une personne immensément fortunée, l’imposition personnelle ne devrait pas pouvoir tomber en dessous d’un plancher incompressible.
La proposition : Une imposition personnelle minimum fixée à 2 % du patrimoine, et que les « personnes immensément fortunées » soient définies comme celles dont la richesse s’élève à 100 millions de dollars ou plus.
"J’estimais qu’une telle mesure pourrait rapporter entre 300 et 380 milliards de dollars chaque année à l’échelle planétaire – 67 milliards d’euros au niveau européen, d’après les calculs réalisés avec mes collègues de l’Observatoire européen de la fiscalité".
Si cette proposition avait été adoptée elle aurait pu générer env. 20 milliards d’euros par an. Mais pourquoi ce seuil de 100 millions pour cette imposition ? Zucman l'explique plus loin:
" Les contribuables dont la fortune approche les 100 millions tendent à s’acquitter déjà de montants significatifs d’impôt sur le revenu ; ils seraient ainsi relativement peu concernés par le dispositif que je propose, ce qui permet de limiter les effets de seuil. Plus de 80 % des recettes de l’impôt plancher proviendraient des milliardaires – là où la richesse se concentre et les revenus s’évanouissent."
Un mécanisme efficace
Se fondant sur le patrimoine et non sur le revenu, l’impôt plancher sur les ultra-riches, permet de contourner "les formes possibles d’optimisation fiscale, qu’elles passent par des holdings, des trusts, des sociétés écran ou des conglomérats eux-mêmes."
Ecueil à surmonter :l’exil fiscal.
Zucman propose ceci, à l'instar des USA, dont les ressortissants paient leurs impôts quelque soit le pays où ils vivent :
"les contribuables (exilés) concernés par l’impôt plancher continueraient à y être soumis pendant 5 ans après un départ, seuil que l’on pourrait porter à 10 ans. On pourrait également imaginer que l’impôt s’efface progressivement au cours du temps : une personne ayant vécu 50 ans en France continuerait à y payer une fraction…"
Pas con. (oh pardon !)
Faire entrer les milliardaires dans la solidarité nationale.
Dernier chapitre. dont je ne reprendrais que quelques mots.
"L’impôt plancher constituerait bien sûr une petite innovation dans l’organisation de la solidarité nationale, et on peut comprendre que les personnes concernées s’y opposent avec toutes les armes à leur disposition. La création de l’impôt sur le revenu, elle aussi, suscita en son temps l’ire des grandes fortunes, et Joseph Caillaux, qui n’avait rien d’un révolutionnaire, fit face à des attaques d’une violence inouïe….Pierre angulaire de la fiscalité moderne, il contribua au développement de l’État social, le moteur de la croissance économique contemporaine. En dépit de ses lacunes, personne aujourd’hui ou presque ne le remet en cause. Comme son illustre prédécesseur qu’il ne fait que parachever, l’impôt plancher sur les ultra-riches finira lui aussi par s’imposer pour ce qu’il est : une évidence."
Et puis même s'ils partaient ? tous ? ils ne représentent actuellement que 0,03 % des recettes fiscales de la France. S' ils se dégageaient de leurs investissements en France ? Les actions, obligations, par exemple, qu'ils vendraient seraient de toutes façon acquises par d'autres acheteurs et selon la "mécanique" proposée par l'auteur, il n'y aurait pas d'incidence sur les entreprises concernées.
La taxe Zucman a été débattue, acceptée à l'assemblée, puis refusée au sénat, écartée sous le gouvernement Bayrou,plus récemment reproposée pour finir par être remplacée par une transformation de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) en impôt sur la fortune improductive sans qu'il y ait une étude sérieuse sur son efficacité, certains parlant même d'un rendement inférieur à l'IFI actuel ! Et qui de plus, ne cible plus les ultrariches mais passe de quelques 1800 personnes contribuables (dont la fortune est sup à 100 millions) à 180 000.
Comme toujours l'écriture en italique et de cette couleur indique la retranscription d'un cartel, d'une explication donnée près de l'œuvre ou bien d'un extrait de livre d'un auteur mais certainement pas de moi.
Newsweek écrit ceci : "Les scans du cerveau montrent que l'écriture engage plus de parties du cerveau que de taper. Bonus pour la stimulation cérébrale: il est plus facile de se rappeler quelque chose une fois qu'il est écrit sur un papier."
Alors donc je persiste et vous avec moi et je vous en remercie, de poursuivre ma quête et vous entrainer dans ce petit jeu. A ceux qui m'ont envoyé leur texte et à ceux qui me l'enverront par email (fan2lithium@gmail.com) j'aimerais les publier avec leur consentement, of course. Partager ses textes c'est aussi faire découvrir à d'autres vos auteurs préférés.
Et voici le premier, j'espère, d'une longue série !
Hé ! Il est beau ce billet, avec tous ces mots presqu'épars, jetés là, d'un mouvement, et d'un seul, sur la page blanche et qui, tiens ! comme par magie, auraient trouvé leur place, il est beau, il parait spontané ce geste écrit alors qu'il est étudié comme le mouvement poétique dont il est issu :
l'hermétisme:
des poèmes courts,
des mots simples mais d'une remarquable concision,
des mots clés, chacun d'eux donnant la valeur intrinsèque à son sens.
Cette simplicité me fait penser à ces petits billets tout aussi simples que l'on laisse sur la table de la cuisine :
"Suis au fond du jardin"
Celui-ci sonne comme une information mais plus encore : il semble dire "viens je suis au fond du jardin, là où nous serons tranquille...
Ou bien, celui de mon épouse :
"Faire sandwichs pain jambon beurre cornichon"
Celui-là sonne comme un rappel à la préparation d'une sortie, mais je m'interroge encore pourquoi n'y a t-il pas de S au bout de cornichon ?
Dois-je mettre qu'un seul cornichon ? ou Est-ce moi...
Deux poèmes de Giuseppe Ungaretti, poète qui m'était totalement inconnu avant ce généreux partage:
"Mattina" et "Soldati"
Mattina
M'illumino
D'immenso
Soldati
Si sta come
d'autunno
suglialberi
le foglie
Notre honorable scribe italien nous partage ici deux émotions contradictoires.
Matin
M'illumine
D'immense
Trois mots comme un cri. Comme une jaculation face à l'aube émergeante, spectacle de lumière après les ténèbres de la nuit. Une extase indescriptible mais pourtant concrétisée par ces trois mots, un bonheur, espoir du jour naissant où tout peut arriver.
Soldats
C'est comme
En automne
Sur les arbres
Les feuilles
Le titre, là encore fait partie du poème, sans lui on n'y comprend guère, avec lui et sa suite, on prend en pleine face l'image d'une fatalité dramatique, celle des soldats dans les tranchées attendant le moment ultime ou une bombe les anéantira, pareils à ces feuilles d'automne dans l'attente du fatal coup de vent. Inexorablement.
A la lecture, en ma tête, se superpose l'image de ces arbres où des centaines de feuilles suspendues à celle de ces hommes, dans l'attente du coup de grâce inéluctable. Allusion poétique mais laconique à la fatalité de ces instants précaires.
En quelques mots-clés, Ungaretti m'expose toute l'inhumanité de la guerre.
Du sentiment d'une confiance béate en l'avenir de "Mattina", notre scribe nous a opposé dans "Soldati" celui de la mélancolie du désespoir.
Un grand, très grand merci pour cet écrit ! Un simple texte tapé au pc n'aurait jamais donné cette dimension au texte.
Et par ailleurs, l'écrit fait travaillé notre cerveau !
À + !
Merci à ceux qui m'ont promis de m'envoyer une image de leur manuscrit, certains sont restés surement coincés dans le tuyau d'internet, je ne les ai pas reçu
Mon email: fan2lithium@gmail.com
PVI. Ungaretti, poète italien, 1888-1970, fit une partie de ses études en France puis s'engagea volontaire en Italie lors de la première guerre mondiale, en 1914, une forte opposition à l'Autriche / Hongrie existait, perçue comme un ennemi historique.
De ces combats, Ungaretti en sera profondément marqué (comme tous ceux qui ont combattu me direz-vous).
Cette compagnie développe des randonnées ou des balades théâtrales dans le si beau décor des collines de Provence. Mais pourquoi donc en Provence me direz-vous (ou pas). Té ! parce que, tout simplement elle se consacre aux œuvres de Marcel Pagnol (clic).
Nous avions déjà profité de leurs spectacles les années précédentes, difficilement car la demande est forte pour réserver et les représentations vite complètes, "La Fille Du Puisatier" était géniale à voir, et Naïs très très émouvante, au dénouement, les femmes pleuraient, les hommes n'en menaient pas large.
Une balade théâtrale, c'est pas compliqué, on se balade, on s'assoit: ils jouent une saynète, on se relève, on se balade dans la belle nature, passe au-dessus des canaux d'irrigations et rebelote on s'assoit et ils jouent...
Le château de Vauclaire se prête parfaitement à cette balade, forêt, canaux d'irrigations, clairières, tout y est: normal ! nous sommes en Provence
Nous sommes installé devant la belle façade du château de Vauclaire et deux comédiens nous ont "pris en mains"; Petites plaisanteries pour chauffer l'ambiance, puis incarnant Mr Jouve et Baptistin Faure, ils attendent Marcel Pagnol pour lui présenter le château qu'il a acquis sans le voir, pour en faire ses studios de cinéma.
Sur ces entrefaits, Marcel arrive et donne le top pour le début de l'histoire : "Nous sommes en 1941, Marcel Pagnol vient d'acquérir, sans l'avoir vu, un vaste domaine pour y implanter sa cité du cinéma dont il rêve depuis des années. Aujourd'hui, est le grand jour, il va enfin la découvrir en compagnie des personnels des studios Marcel Pagnol. Mais au moment de commencer la visite, Marcel reconnait ce lieu. Il entraîne alors les spectateurs et son équipe dans une déambulation dans le temps et les souvenirs. Le voyage pour 1905 commence…"
Certes, avoir lu le livre auparavant est un +, mais de fil en aiguille, de clairière en clairière, le spectateur comprend tous ces souvenirs de l'enfance de Marcel.
L'accent est mis sur le chemin fastidieux que la famille Pagnol, père, mère et ses deux fils, doivent parcourir à pied pour rejoindre la maison de campagne le weekend.
Ils rencontrent alors Bouzigue, ancien élève de Pagnol père, instituteur, leur confie une clef qui leur facilite le trajet car elle permet un raccourci en suivant le canal de Marseille mais à travers des propriétés privées.
Ces traversées dans les jardins de somptueuses bastides et châteaux vont être la cause de rencontres pas toujours agréables.
Très peu de temps est consacré à l'amitié qui lie Marcel à son compagnon de jeu Lili passant l'été à piéger les petits oiseaux dans l'immense garrigue provençale et leur grand désappointement quand la fin des vacances approchent.
J'ai bien aimé l'histoire de la rencontre avec le méchant gardien d'un château voisin, dont la vue inquiète la femme de Pagnol, bien jouée et l'on se régale. Le gardien leur adresse un procès-verbal qui met Joseph Pagnol, le père, dans tous ses états pensant à sa carrière d'instituteur. Il terrifie également Augustine l'épouse qui s'évanouit.
Heureusement, Bouzigue viendra à la rescousse !
L'épilogue si touchant dans le livre ne m'a pas vraiment ému, peut-être une mise en scène un peu maigre, entre le récit de Marcel et le chant de sa mère qui entonne "le temps des cerises" ? Je suis loin d'être un expert cependant je dirais que ça "flotte" un peu, n'ayant pas le terme "pro" pour traduire mon sentiment.
En tout cas une belle distribution de comé-diennes et diens bien talentueux, on ne voit pas passer le temps !
Le Château de ma mère fait partie d'une série de romans dits "Souvenirs d'enfance" de Pagnol, il est le second aprés "La gloire de mon père" et suivi de "Le temps des secrets", puis vient "Le temps des amours".
J'ai une vieille édition, chinée je ne sais plus où,
il me manque le dernier livre, le temps des amours, impossible de le dénicher, je ne suis pas sûr qu'il existe dans cette édition.
À + !
Comme toujours l'écriture en italique et de cette couleur indique la retranscription d'un cartel, d'une explication donnée près de l'œuvre ou bien d'un extrait de livre d'un auteur mais certainement pas de moi.
L'ouverture du moulin m'a paru plutôt hâtive, le 11 octobre, et si beaucoup ont attaqué dare-dare la cueillette, nous avons attendu jusqu'à ces jours derniers pour commencer: les olives étaient très vertes et aucune n'avait viré (passé du vert au violet).
En générale, c'est la variété "Aglandau" qui murit la première et c'est donc par elle que l'on attaque
(enfin on attaque c'est une façon de parler, on attaque oui, doucement, doucement).
puis la variété "saloninque" suit,
Et enfin la variété "Cayon", une petite olive ronde.
La récolte sera dans la moyenne, pas très importante non plus : juste ce qu'il nous faut un bon compromis entre temps passé à entretenir, tailler, arroser et amender sans que cela nous prennent trop de temps : faut pas pousser non plus !
Ecrire à la main, oui, je reviens là-dessus, car certains m'ont envoyé la photo de leurs belles écritures en email, et je me devais de - uno, les remercier et, -deusio, poursuivre ma quête à vous entrainer avec moi dans ce petit jeu. A ceux qui m'ont envoyé leur texte et à ceux qui me l'enverront par email (fan2lithium@gmail.com, blogolive@gmail.com) j'aimerais les publier avec leur consentement, of course.
Newsweek écrit ceci : "Les scans du cerveau montrent que l'écriture engage plus de parties du cerveau que de taper. Bonus pour la stimulation cérébrale: il est plus facile de se rappeler quelque chose une fois qu'il est écrit sur un papier."
Alors voilà je persiste - et j'espère que vous ferez de même - cette fois-ci avec un petit billet d'humeur à la suite: ça me soulage.
... Puis alors que Vesper vient embrunir nos yeux,
Attaché dans le Ciel je contemple les Cieux,
En qui Dieu nous escrit, en notes non obscures,
Les sorts & les destins de toutes créatures.
Car lui, en dédaignant (comme font les humains)
D'avoir encre et papier et plume entre les mains,
Par les astres du ciel qui sont ses caractères,
Les choses nous prédit & bonnes & contraires;
Mais les hommes chargés de terre et du trépas,
Méprisent tel écrit, & ne le lisent pas.
Elégie. RONSARD.
Sonnets pour Hélène.
C'est bien écrit, ça.
Et si bien écrit que Stendhal l'a repris comme incipit du Chapitre 2 de "La Chartreuse de Parme". Un peu modifié, il est vrai (ou la version que j'ai n'est pas l'originale ? Qu'importe)
C'est bien écrit, l’Elégie, poème de Ronsard, une réflexion sur ses sentiments pour Hélène, une méditation lyrique donc sur l’amour, mais aussi le temps, l’éternité: la passion pour la belle dame qui se mêle à une réflexion philosophique.
C'est bien écrit ce bout de texte et ça dit beaucoup de choses mais quoi ? Que ce Dieu nous fait des signes - (non obscurs, il veut dire explicites) depuis le ciel ?
Et que nous, nous les lisons mais qu'on n'en fait pas cas: on s'en fiche ? "On méprise et on ne les lit pas" ?
Pas faux: ne voit-on pas la température grimper? des évènements météorologiques de plus en plus violents ? Que l'on est en train de manger du plastique qui nourrit nos futurs cancers ? Oh bien sûr ce n'est pas une voix sortant des nuages du ciel qui me dit oh ! toi là, l'humain ! C'est pas bien de jeter le plastique dans la poubelle grise ! Non, pas un signe non obscur juste quelque chose de moins en moins flou, que nos spécialistes nous traduisent.
Pourtant ça aurait été bien pratique cette voix !
Imaginez le ciel de Wu Zetian,
Celui de Gengis Khan,
de Mao Tsé-Toung,
de Hitler,
de Pol Pot,
de Tito,
de Saddam Hussein,
de Napoléon,
de Poutine,
de Netanyahou,
des Terroristes du Hamas,
de Kim Jung un,
de Bachar El Assad,
de Isaias Afewerki,
de etc (et ce dernier m'effraie encore plus).
Dans leur ciel à eux, au-dessus de leurs têtes ravagées, ce Dieu leur parlerai d'une voix forte et impérieuse des "notes non obscures"
Alors quoi Ronsard ? Que me chuchotes-tu ? Que je suis un peu naïf, oui sûr, en levant le regard vers le ciel on ne cherche pas à percevoir un signe divin, non on interroge plutôt son ciel à soi sous sa boite crânienne: sa conscience. Et c'est vrai, là-dedans, y a des notes non obscures que vous voyez très bien comme dans celle de Wu Zetian, Gengis Khan, de Mao Tsé-Toung, de Hitler... Mais on est humain, chargé de terre et de trépas, on méprise tel écrit, et ne le lit pas.
Et moi j'ai jeté ma bouteille plastique dans la poubelle grise, bref rien a changé depuis que Pierre de Ronsard a concocté ce poème en 1587.
Ah nom de dieu ! Que me prend-il à me répandre comme ça sur mon article bien propre.
Suite de l'expo à coté de chez moi, vous n'y coupez pas, je vous la partage. L'hôtel de Caumont accueillait Niki de Saint Phalle.
L'exposition est appelée "Le bestiaire Magique"
Après l'époque des années 50 - 60, où ses œuvres ne m'inspiraient pas la joie ni la bonne humeur (voir ici clic !), les années suivantes, amènent la forme caractéristique bien connue des nanas: des formes rondes et lisses, colorées et brillantes; à mon humble opinion, Niki de Saint Phalle se libère, Ces femmes aux postérieur imposants s'exposent sans aucune pudeur, elles s'imposent et imposent avec elles la conviction qu'elles sont à leur place: que les femmes sont enfin légitimées (ça se dit ça légitimées ? ) .
LES NANAS AU POUVOIR
C'est durant l'été 1964 que l'artiste crée ses premières Nanas. Elle puise alors sa force créatrice dans une conception de la femme comme porteuse de vie en harmonie avec la nature et le monde animal. Ces déesses mères de la fécondité découlent des séries des « Accouchements » et des « Mariées >> mais cette fois ci, la femme devient un personnage salvateur, lumineux et empli de joie. Les Nanas ont gagné leurs batailles et ont repris le pouvoir.
Niki de Saint Phalle rêve d'un monde qui ne soit pas seulement dominé par les hommes et invite à une communion entre tous les êtres vivants, sans séparation et sans hiérarchie. Le corps féminin se fait hybride et englobe la nature et ses habitants. Enlaçant un oiseau, allongée avec une queue de sirène ou chevauchant une licorne ou un dauphin, la femme devient le point d'équilibre entre tous les êtres.
Voici donc ci-dessous quelques beaux spécimens.
LICORNE
Déjà connue dans la Grèce antique, la licorne l'est surtout au Moyen Age qui voit la diffusion de son mythe comme animal bénéfique et salvateur. Dans les tapisseries et les enluminures médiévales, elle symbolise la pureté puisque, selon la légende, seule la présence d'une vierge permet de la capturer. Sa corne possède de précieuses propriétés thérapeutiques: elle offre un antidote à tout poison mortel. Dans l'œuvre de Saint Phalle qui représente une femme chevauchant une licorne, l'association avec la figure féminine va dans le sens de la force et de la prospérité plus que de la pureté comme dans l'iconographie médiévale originelle.
Au milieu de la salle,
je m'arrête un instant,
et regardant autour de moi je me dis que le ratio des visiteurs doit être de 1 homme pour 20 femmes,
je ne me sens pas perdu car heureusement j'ai mon cousin avec moi, mais de peu.
Les femmes, c'est plus sonore,
c'est des "oh ! regarde !" soudain et des "ah ! elle est belle !" suivi de pleins d'acquiescements en écho
ou bien des "moi j'aime bien celle-là !" perçants, tous bien forts:
il en résulte un bourdonnement plus haut que d'habitude. Mais sans intérêt.
Par contre j'ai bien aimé cette exclamation: "Ces nanas, j'ai envie de les toucher" dit une femme juste à coté de moi, c'est ce que je pensais également: on a envie de faire un gros câlin à ces nanas ! de caresser cette surface si lisse si brillante, qui parait si douce, mais si un homme dit ça, ne va t on pas l'affubler - a minima - de pervers ?
Je me garderais donc bien d'exprimer quoique ce soit à haute voix.
Et puis il y a l'œuvre là-bas qui me touche tout de même un peu:
Portrait de Marina, Arbre et Dragon, Éléphant et la dame et Le Repas du lion
1993 Résine polyester peinte, or ou argent, socle en miroir
NIKI CHARITABLE ART FOUNDATION
Une relation sereine et harmonieuse entre animaux et femmes est encore illustrée par les petites sculptures que Saint Phalle réalise en 1993: Portrait de Marina et Éléphant et la dame, deux saynètes où, aux côtés d'une figure féminine, veille un grand mammifère, rhinocéros ou éléphant, gardiens magiques à la fonction apotropaïque. Un sort inverse échoit aux deux hommes représentés dans les œuvres similaires que sont Le Repas du lion et Arbre et Dragon, déjà avalés ou destinés à être déchiquetés par des bêtes féroces et des monstres.
J'apprend (vous aussi peut-être) le terme "fonction apotropaïque" : ce qui conjure le mauvais sort, vise à détourner le danger et les influences maléfiques.
Et je vois sur ces quatre statuettes que deux sont des femmes en harmonie avec deux gros animaux et que des deux autres, l'une, un homme est en passe de faire le repas d'un dragon et que l'autre, et bien il est déjà dans le ventre du lion, ne reste que chemise et cravate ! Le message est clair, émanant du traumatisme de sa jeunesse.
Enfin. Passons. Voici un oiseau très imposant.
Oiseau Amoureux (La Nuit) 1990
L'exposition est appelée "Le bestiaire Magique", il faut tout de même que je vous en montre un peu:
Grand Chameau Vase en terre cuite.
L'art de Niki de Saint Phalle se manifeste tant dans les objets utilitaires (chameau-vase, pouf ou miroir serpent, lampe oiseau...), que dans de grandes sculptures. Elle ne s'embarrasse pas de la hiérarchie entre les arts, qui place souvent la peinture et la sculpture au sommet, et réalise de nombreux objets du quotidien, notamment pour financer et réaliser ses rêves de grandeur, comme le Jardin des Tarots débuté en 1979 à Capalbio, dans le sud de la Toscane.
L'attention accordée au bestiaire devient de plus en plus visible dans ses sculptures monumentales que l'artiste commence dès les années 1960 et qui prennent la forme d'animaux aux corps habitables. Cette << batisseuse de réves », comme elle aime s'autodéfinir, réalise de nombreux projets dans l'espace public comme un toboggan en forme de dragon à trois langues, Le Golem (1972), l'Arche de Noe (1994-2001) à Jérusalem, la sculpture The Sun God (1983) aux ailes déployées à San Diego, ou la fontaine Stravinsky à Paris (1983) peuplée d'oiseaux et d'autres créatures zoomorphes. Elle répond aussi à des commanditaires privés et réalise pour leurs enfants les aires de jeu Le Dragon (1973) en Belgique et Gila Monstre (1996-1997) à San Diego.
Les reliefs d'animaux présentés dans cette salle évoquent certaines de ces exubérantes pièces et constituent une sorte de recueil mental qui s'est constitué au fil du temps. Certains font partie de l'œuvre Remembering? (1997-1998) dédiée à Jean Tinguely, en souvenir de leur amour et de leur amitié.
Comme toujours l'écriture en italique et de cette couleur indique la retranscription d'un cartel, d'une explication donnée près de l'œuvre ou bien d'un extrait de livre d'un auteur mais certainement pas de moi.