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mercredi 24 juillet 2024

L'ANECDOTE. WANKEL.

Ce billet aurait pu être une de ces anecdotes, vous savez, au cours d'une visite, d'un voyage, dans un livre, un film il y a toujours quelque chose qui saute aux yeux, un petit quelque chose qui vous interpelle, un détail, anecdotique certes, mais qui s'imprime dans votre mémoire en rapport avec le lieu. Bref un de ces petits détails comme je les aime.
Mais ici non, cette anecdote je pensais l'aimer et puis non. Cette fois ce détail débouche sur tout un questionnement c'est le grain de sable qui coince le rouage dans la conception de mon billet : j'aurais voulu une gentille anecdote ou bien un détail ravissant comme j'aime vous les soumettre ici ou mais ça a foiré.
Au départ, il y a cette voiture vue au Musée de l'automobile à Turin, chouette musée qui regroupe plus de 200 machines. On en a pleins les yeux, nous déambulons entre des tacots aux formes élégantes et des voitures de sport aux calendes agressives. Nous en voyons de toutes les couleurs, tant et si bien qu'il arrive un moment où l'on zappe un peu les modèles "un peu courants". C'est là que mon regard acéré (parce que muni de lunettes à verres progressifs, je lis M R T V F... sur le tableau de mon ophtalmo oui oui)  tombe sur une plaque :

"1970 NSU / RO 80
Le moteur Wankel était silencieux, léger et rapide. Mais sa consommation de carburant est élevée et il restera une mode passagère.
Double rotor
996 CC
100 HPa - 5500 RPM
180 km/h"

Ce qui m'a retenu c'est le moteur double rotor que Wankel a inventé.  

Le moteur Wankel, dit moteur à piston rotatif, est un moteur à combustion qui utilise une conception unique en forme de rotor triangulaire pour convertir l'énergie du carburant en énergie mécanique, sans cylindres ni pistons, ce qui le rend plus compact et plus léger. 
Image empruntée à Wiki tellement elle est explicite
 
Ci-dessus un schéma de fonctionnement, ici on voit bien le principe: c'est une géniale adaptation de la bonne vieille pompe à palettes que votre prof de techno  il y a bien longtemps vous expliquait consciencieusement tandis que vous jouiez au morpion avec votre voisin.

Oui bon vous allez me dire d'accord et alors ? et bien d'abord, c'est moins de vibrations, moins de bruits. Ensuite le régime moteur (le nombre tour du vilebrequin par minute) est beaucoup plus élevé, et du fait que  le piston entraîne les gaz à une vitesse qui croît avec le régime moteur, dès qu'on appuie sur le champignon la réponse est  rapide !  Pas mal de constructeurs l'ont compris : NSU, Citroën, Mazda, Suzuki, Comotor, etc. mais malheureusement ont abandonné par la suite à cause de la grande  consommation de carburant et une usure de l'étanchéité demandant un entretien plus fréquent. 
Mais l'avenir de ce moteur n'est pas terminé, malgré ce que dit la plaque "il restera une mode passagère." il revient dans les voitures hybrides et est étudié pour des voitures à hydrogène pour ne citer que ces deux exemples.

Voilà ! Belle anecdote n'est-ce pas, dans le monde de la mécanique qu'un homme puisse contribuer par son génie à l'innovation de la technologie. 
Oui mais voilà,
J'ai cliqué sur Wankel dans Wiki

"Felix Heinrich Wankel (né le 13 août 1902 à Lahr/Schwarzwald, mort le 9 octobre 1988 à Lindau) est un inventeur allemand autodidacte, qui industrialise le moteur à piston rotatif."

ça commence comme ça.
"Un nazi de la première heure
Wankel s'était inscrit dès 1922 au parti nazi (NSDAP)..."

Et puis ça continue
 "...Heinrich Himmler visita lui aussi Wankel dans son atelier de Heidelberg, s'y fit présenter le viseur point rouge et posa des questions sur la fabrication des réchauds à gaz, qu'il était possible de convertir à la fabrication de lance-flammes."

Enfin vous voyez le genre, je ne vais pas poursuivre. La coruscation éblouissante de mon enthousiasme pour l'invention se réduisait à une flamme hésitante devant l'inhumanité du concepteur.
D'où la question qui revient à chaque fois, l'éternelle polémique à savoir, comment dissocier notre admiration pour un talent, un chef d'œuvre, une géniale invention issu d'un personnage dont les propos, les actions expriment l'abjection ? Je n'ai pas trouver la réponse. 
Maintenant lorsque je parle du moteur rotatif je ne peux pas m'empêcher de penser au Wankel nazi. 
Quand je regarde les Tontons flingueurs, dialogues de Michel Audiard, je pense aussi à antisémitisme, collabo. Quand je lis Céline pareil. Que penser de Sartre ? Quand je regarde un tableau de Hopper, mon peintre préféré, je pense à sa femme battue. Je ne lirais plus un livre de PPDA. J'attend la justice pour Depardieu, violeur ou juste gros con parvenu ? Etc. Etc. 
Tout ça m'énerve, 
Moi je voulais juste vous parler d'une anecdote.
A + !

mercredi 8 mai 2024

MUSEE EGIZIO, LES OUSHEBTIS OU SHABTIS OU SHEBTIS OU CHAOUABTIS OU USHABTIS OU SHAWBTIS OU ...

Le premier billet sur le musée Egizio commençait à trop s'étendre et certainement lasser le promeneur. J'avais quand même à cœur de parler des Shabtis qui avaient capté mon attention et ma curiosité, car il faut l'avouer j'aime l'égyptologie mais je suis loin d'être un familier. Donc je me suis dit ce matin "Ou je comble mes lacunes avant que Râ ne se couche, ou je me jette dans le Nil parmi les crocodiles sacrés!"

Parmi les objets funéraires les plus nombreux dans les tombes, les plus pillés et retrouvés toujours dans les musées comme ici à Turin, il y a donc ces petites statuettes sculptées dans la pierre, en bois ou en faïence.

 Oushebtis ou chaouabtis ou Shawbti ou Ushabti ou ... ?  Sur le site Uchabtis.com : "Le terme shabti est utilisé pour les statuettes réalisées avant 970 av. J.-C., tandis que l’ushebti ou ushabti fait référence aux statuettes réalisées à une période ultérieure."

 Ce que l'on peut lire le plus souvent à ce propos est que le nom est dérivé du mot égyptien ancien swb, qui signifie « bâton, bois », mais qui correspond également à wsb « réponse » , et donc les ushebtis étaient connus sous le nom de « ceux qui répondaient »."

Sur un autre site en ligne (Projetrosette) nous avons même une précision, que je n'ai pas vue reprise ailleurs mais qui est intéressante, dans:
 "Évolution de la dénomination" NB.: si chaouabti, peut-être évocation du bois-choub = perséa ? ; quant à ouchebti, référence au mot ousheb = répondre. 
C’est à la Troisième Période Intermédiaire que l’on assiste à une réinterprétation du nom de la statuette funéraire. Le chaouabti, corvéable, devient ouchebti, le « répondant ». C’est Pinedjem II, 21e dynastie, l’organisateur de la « cachette royale » de Deir el-Bahari, qui fut l’auteur du jeu de mot « ouchebti » ( répondant ) pour remplacer l’antique dénomination « chaouabti » (de bois).

Aussi une très belle explication sur ce site m'a séduit: "S’agit-il d’Ouchebti ou de Shabti ?"  à lire absolument :) 

Quand j'ai lu ça je me suis dit que j'allai me coucher ce soir moins bête que je me suis levé, pas vous ?

Mais que représentait ce shabti ? Généralement et dans les plus anciennes dynasties, c'était le pharaon dans la position d'une momie.
Deux shabtis de Userhat, scribe de Amon (faïence - 1292 - 1076 BC) et un shabti du roi Ramses III (bronze - 1187-1159 BC)

Puis apparaissent des représentations de personnages divers, non seulement en simples momies  (donc morts) mais aussi avec des objets dans les mains et puis de véritable travailleurs (donc vivants).





Senkamanisken et Taharqa
25éme dynastie, 690 - 664 BC
Les shabtis présentés ici proviennent de la royauté
nécropole de Nuri. Taharqa, le fils de Piy, est le dernier roi koushite à régner sur l'Égypte. Il est enregistré dans la Bible comme le prince envoyé d’Égypte pour combattre les Assyriens aux côtés d’Israël et de Juda. Senkamanisken était roi de Nubie après l'accession au pouvoir de la 26e dynastie égyptienne. Ces objets sont prêtés par le Musée des Beaux-Arts de Boston. (lu sur l'étiquette à coté de la vitrine)
Quand le shabti est une représentation du pharaon, il porte souvent l'ankh ou le fléau.
Lorsque le shabti ne représente pas le roi, il représente un humain équipé de divers outils le plus souvent agricole (des jougs, des pioches, des houes) mais aussi de berger (des crosses), etc.









Le shabti tout seul des anciennes dynasties se multiplie dans les plus récentes et devient légion. Par conséquent, une tombe pouvait avoir de un à des centaines de shabtis, selon le rang du défunt. Par exemple, vous savez peut-être que dans la tombe de Toutânkhamon, il y en avait 413 enterrés avec le roi, 365 pour chaque jour de l’année, 36 surveillants (shabtis portant un fouet) pour chaque semaine (les semaines duraient 10 jours) et 12 surveillants mensuels. 

Shabtis d'Amenhotep (mais je ne sais pas lequel) et Boîte de shabtis derrière.

L’augmentation du nombre de shabti placées dans la tombe entraine la création de récipients spéciaux pour eux: les boîtes de shabtis.

Je finirai avec cet intrigant shabti : un hippopotame.

A +!



Où je me suis instruis:


mercredi 1 mai 2024

MUSEE EGIZIO (ET PAS EGYZIO) A TURIN

 Je ne le répéterai pas assez :  Ah Turin! on nous l'avait dit: on ne sera pas déçu et c'est bien vrai. La ville, son centre, les gens, nous avons tout aimer. Et bien sûr, ses musées ! (quoique pour ma part, le musée national du cinéma ne m'a pas ému plus que ça, et puis c'est particulièrement basé sur le cinéma
Mole Antonelliana

italien, c'est vrai que je ne suis pas un fan inconditionnel du cinéma: j'aime les bons films point barre, donc je n'en parlerais pas)  Par contre la Mole Antonelliana qui l'abrite est exceptionnelle par son architecture originale. Un lien intéressant ici : https://cinephileenvoyage.com/2021/09/17/mole-antonelliana-le-musee-national-du-cinema-de-turin/)

Après avoir sifflé d'admiration dans le musée Mauto , m'être perdu dans ceux du Palais Royal ici et dénigré - je m'excuse - celui susmentionné, nous sommes allés au musée Egizio ou musée des antiquités égyptiennes de Turin. 


Ce musée est, comme nous l'a déjà dit Siu, le 2eme plus grand musée d’Egyptologie du monde, le premier étant celui du Caire en Egypte : la visite se fait sur 4 étages. "Le Musée conserve une collection d’environ 40 000 objets. 3 300 objets sont exposés dans les salles du musée et environ 12 000 dans les galeries de la culture matérielle" et vous pensez bien que je les ai toutes photographiées et vais donc vous les montrer toutes ci-dessous. Vous pouvez toujours rêver. Non, mais j'ai essayer de partager des "morceaux de choix" si je puis m'exprimer ainsi. On commence.

Le temple d'Ellesija qui fut taillé dans la roche par Thoutmôsis III vers -1500/-1400 avant JC. ans le village homonyme, au sud de Assuan.


Dans la Salle des Rois, il y a des sarcophages, bien sûr, très importants en quantité mais aussi exceptionnels en qualité . 



Et plus décorés les uns que les autres.



Egalement de nombreuses momies, là je suis moins fan: exposer des morts, même s'ils sont bien rassis    depuis le temps ! Remarquez j'en ai vu pas mal ici. Mais je ne sais pas trop où est la frontière entre la démarche scientifique et le voyeurisme morbide. Où est donc le respect de l'individu ? Non je ne sais pas trop. Enfin en voilà une:

À partir de la Troisième Période Intermédiaire, le corps du défunt était parfois enveloppé dans des filets funéraires, attachés aux bandages par des lacets et des cordons. Les filets étaient composés de perles cylindriques enfilées entre elles selon un motif en losange. Les perles étaient généralement en faïence, dans certains cas en or.
Ces filets, restés en usage jusqu'à l'époque ptolémaïque, peuvent être de plusieurs types, se distinguant par la nature et la quantité d'amulettes placées dessus, en faïence, en bois ou en plâtre, peinture d'or gravée sur de petites plaques, avec à jour décorations et parfois recouvertes de fines feuilles d'or.
À partir de la 23e dynastie, les filets funéraires remplacent les cercueils intérieurs des charrettes ; on peut donc supposer qu’ils remplissaient la même fonction, c’est-à-dire la protection de la momie.

Le filet présenté ici est le résultat d'une restauration minutieuse. Il s'étend des épaules jusqu'aux chevilles et porte au niveau de la poitrine un scarabée ailé, la manifestation divine du soleil du petit matin Khepry, et les quatre fils d'Horus (Imsety, Duamutef, Hapy et Qebehsenuf).

Dans la Salle des Papyrus, vous trouverez vous savez quoi. Dont les plus connus :

- Le canon royal de Turin ou papyrus des rois
Ce papyrus a une histoire:
Champollion séjourne à Turin de 1824 à 1825 pour ses travaux. Au Museo Egizio, il retrouve par hasard un papyrus comportant une chronologie pharaonique, abandonné au fond d’une boîte. Examinant les documents de la collection Drovetti, il écrit : 
« Je fus saisi d’un froid mortel en voyant une table de dix pieds de longueur couverte dans toute son étendue d’une couche de débris de papyrus d’un demi pied d’épaisseur au moins… J’avoue que le plus grand désappointement de ma vie est d’avoir découvert ce papyrus dans un état aussi désespérant. Je ne m’en consolerai jamais. »
Il entreprend sa restauration, poursuivie ultérieurement par Gustav Seyffarth. Bien qu'ils aient réussi à placer la plupart des fragments dans l'ordre correct, leur intervention a été trop tardive et beaucoup de morceaux de ce papyrus demeurent toujours manquants. Le début et la fin de la liste, l'introduction – si elle a jamais existé – et la liste des pharaons après la XVIIe dynastie sont aujourd'hui perdus.


- Le papyrus érotique de Turin.


Une des salles où l'on s'attarde un peu plus est celle du tombeau de Kha et Merit.


Khâ était l’architecte en chef de la nécropole thébaine sous Amenhotep II, Thoutmôsis IV et Amenhotep III et Merit était sa femme.

Leur tombe, peut-on lire, recèle de tout le mobilier, lits, fauteuils, tabourets, coffres, linge de maison, nourriture, etc. que les défunts emportent avec eux dans l'autre monde. Tout. Et rien n'a été touché depuis que ce fut déposé. Et notamment une petite statuette, un oushebti très esthétique, d'une ciselure fine particulièrement, le visage et l'ondulation des cheveux.  Surprenante aussi la coiffe intacte de Merit :
La perruque de Merit.
Un autre artefact exceptionnel ayant appartenu à Merit est sa perruque, réalisée avec de véritables mèches de cheveux cousues ensemble et tressées. Les cheveux sont séparés au milieu et bouclés en boucles qui se terminent par des tresses de chaque côté du visage et sur la nuque. Ce type de coiffure était souvent orné de fleurs et de diadèmes, très à la mode au milieu de la XVIIIe dynastie, comme en témoignent les peintures et statues de l'époque.
Une description très intéressante sur le site "J.M. Sicard Photographe".

Dans la Galerie des Rois, les grandes statues nous dominent. 



A gauche, Thoutmosis III, puis la Tête d’une statue de Thoutmosis ?, encore un Thoutmosis mais le 1er et enfin à droite Horemheb debout à coté du dieu Amon.  Les photos ne sont pas super, je suis d'accord avec vous, comme je dis toujours : faut y aller soi-même !

Allez, à ce stade nous commencions à vraiment saturer, la profusion nuit à l'intérêt de ce qui est habituellement rare ! Je sais déjà qu'à ce stade vous ne me lisez déjà plus. Alors encore un effort: une petite tête bien sympathique de ce masque funéraire.

et je vais vous quitter. 

40 000 objets vous ai-je dit, et donc des milliers d'objets funéraires. Poteries, vaisselle, etc.


et puis les oushebtis ou shabtis, mais ça c'est pour le prochain billet.

A + !

Sites intéressants:

mercredi 24 avril 2024

MON VENTRE VOUS PARLE PIEMONTAIS

Turin est une belle ville, et une promenade jusqu'à l'église romaine Santa Maria al Monte dei Cappuccini ne fait que vous le confirmer.


 Après cette belle grimpette, l'estomac réclame. Le Piémont c'est l'Italie et là-bas, on y mange bien.


 Après différentes pizzas goûtées avec satisfaction toujours, on s'est dit qu'il fallait prendre autre chose. On nous a conseillé un resto pas très cher mais très bon: Chez Meucci.

Chez Meucci, la carte des menus n'est pas extraordinaire: c'est le bon, le vrai restaurant italien comme on veut qu'il soit; un bon choix de pizzas, des plats de pasta, salati e tutto il resto. Et bien sûr les incontournables burgers pour attirer la jeunesse.




Après avoir déchiffrer la carte, nous avons opté pour les linguine en croute Meucci aux crevettes, langoustines et cèpes. Et nous nous sommes régalés ! 







Chez Meucci. Ristorante Pizzeria Meucci, Corso Francia 361, 10142 Turin. +39 375 518 8955

A + ! 






mercredi 10 avril 2024

TURIN, SE PERDRE DANS LE PALAIS ROYAL

 A la suite de la balade sur la Place San Carlo, où je me suis attardé trop longuement sur la statue d'Emmanuelle Philibert de Savoie et surtout sur la Bataille de Saint-Quentin, et si je n'avais pas
clampiné , rêveur-spectateur des assauts sanglants des armées espagnols contre les bourgeois de la ville,  nous aurions dû aller droit devant, jusqu'au Palais Royal et ses musées... Alors voilà nous y allons.

Après s'être attardés donc sur la place San Carlo nous allons tout droit et passons devant le Palais Madame, il est en travaux hélas, donc juste après: le Palais Royal.

Vous ne verrez pas ci-dessous une tripotée de photos,  je ne veux pas écrire un guide de voyages : ce n'est pas dans mes capacités, d'autres le font si bien. Et puis vous allez également comprendre pourquoi: Le palais recèle de somptueuses pièces, des décors historiques et autres objets d'art, il est immense, on s'y perd ! et ne se résume pas à un seul musée, il y a à voir :

- Les nombreuses salles somptueuses du Palais Royal,

- La galerie Sabauda, un musée des Beaux Arts avec une collection exceptionnelle,

- L’immense Armurerie royale, encore un musée,

- Le Musée d’archéologie et d’antiquité,

- La Bibliothèque royale,

- Le Palazzo Chiablese qui accueille des expositions temporaires d’art moderne,

Et s'il fait beau, il faut voir aussi les Jardins Royaux ! Impossible de vous faire partager tout ! alors voici un petit échantillon.

Vous avez tout compris: il faudrait tout un blog pour ce palais !



Revenons au début. En 1562, Turin devient la capitale des États de Savoie en remplacement de Chambéry. Le duc Emmanuel Philibert (oui ! celui qu'on suivi là) installe la Cour dans le palais des archevêques de Turin, ceux-ci sont virés et il transforme le bâtiment en palais ducal. En 1584, son fils Charles Emmanuel Ier de Savoie charge Ascanio Vitozzi de construire un nouveau palais.

Et le bâtiment, de siècles en siècles, subira des transformations.


  • Les nombreuses salles somptueuses du Palais Royal,

Hou la ! oui nombreuses alors en voici quelques unes. J'avais mis les panneaux à coté mais hélas le chargement sur le blog celles-ci perdent en netteté et deviennent plus ou moins illisible: j'ai retranscris en italique rose en dessous.
La salle du trône
Cette pièce, autrefois destinée au trône de la reine, devint, à partir de 1831, la salle du trône du roi, centre du cérémonial du palais royal de Charles-Albert. Le plafond en bois doré a été réalisé entre 1660 et 1662 pzr les artistes de la famille Botto, selon le dessin de Carlo Morello; dans l'ovale centrale, œuvre du peintre flamand Jan Miel, est représenté La paix entre les nuages, qui tinet à ses pieds la fureur guerrière, avec Hercule endormi à terre, allégorie qui fait partie du programme rhétorique et iconographique projeté par l'homme de lettres Emmanuele Tesauro avec le but de célébrer la dynastie des Savoie. Les tissus à tapisser, ornés avec l'écusson de Savoie et le monogramme du roi Charles-Albert, ainsi que le riche trône et la marqueterie du parquet, œuvres de l'ébéniste Gabriele Capello, témoignent l'interprétation personnelle de Palagi du style Empire. Entourant le trône il y a une balustrade datée du XVIII siècle en bois entaillé et doré, qui entourait à l'origine le lit de la Duchesse d'Aoste, dans sa chambre à dormir au deuxième étage du palais.


De l'or, des dorures partout: c'est ...royal !

Le cabinet chinois

"Autrefois "première antichambre" de la Grande Galerie qui unissait le château (aujourd'hui "Palais Madame") à l'ancien palais de l'évêque cette pièce était pendant le XVIII siècle, le cabinet de toilette de la reine, en prenant le nom de Cabinet "à la chine" ou Chinois". Ensuite, pendant le règne de Charles-Albert, cette pièce devint cabinet et archives du roi. Le revêtement des parois présente une raffinée boiserie projetée dans un style rocaille par l'architecte Filippo Juvarra et témoigne le goût pour l'exotisme et la chinoiserie diffusé chez les principales cours européennes entre XVII et XVIII siècle. Les précieuses laques orientales furent achetées à Rome en 1732 par l'architecte lui-même et complétées avec d'autres à l'imitation des originales, réalisées en 1736 par le peintres piémontais Pietro Massa..."

La salle de l'alcôve.
La chambre à coucher de Charles-Emmanuel II remonte à la première phase de construction du Palais. Décorée à l'occasion des noces du Duc avec Françoise d'Orléans, elle présente des allégories qui célèbrent l'origine française de l'épouse. La toile centrale (le roi de France Clovis reçoit d'un ange l'écu aux armoiries de Fleur de Lys) et la cloison qui sépare l'endroit de réception du lit nuptial, décorée de cariatides enceintes, datent du XVIIe siècle.
 
Le rideau en bois avec la couronne sur l'entablement remonte au XVIIIe siècle ainsi que les dessus-de-portes, de thème biblique, œuvres de Sebastano Ricci.
Victor-Amédée II maintient la salle comme une chambre à coucher de parade, tandis que avec Charles-Emmanuel III fut utilisée en façon de petite salle à danser, en démantelant le lit. Avec Marie-Thérèse d'Habsburg-Este, épouse de Victor-Emmanuel 1er, elle devint salle à recevoir. A l'époque de Charles-Albert on y exposait, sur étagères laquées de nombreux vases orientaux, dont certains sont encore ici présents...


La salle du Conseil
"Cette pièce était utilisée pendant le XVIIe siècle en fonction de chambre à dormi par la deuxième épouse du Duc  Charles-Emmanuel II, Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours, qu'y stipulait les mariages de demoiselles d'honneur. (relisant ce panneau à posteriori, j'avoue que je n'ai pas bien compris cette première phrase). Au centre du plafond en bois entaillé daté du XVII siècle, est placé la toile qui représente Le repos d'Hannibal chez les Ibères, Œuvre de Jan Miel. Arrivé au trône en 1831, le jeune roi Charles-Albert avait présidé ici le Conseil des Ministres, raison du nom actuel de la pièce, et le 4 mars 1848 il avait signé le Statut. Palagi, chargé de renouveler cette salle, dessina les monumentaux ornements et meubles, semblables à ceux de la salle des Audiences marqués par le monogramme CA et réalisés dans un goût classique mais en continuité avec les importantes préexistences baroques..."
La Salle à Manger
"Cet endroit était autrefois occupé par une chambre à coucher et un cabinet de toilette, décorés par le peintre napolitain Francesco De Mura; en 1837 le mur de séparation entre les deux pièces fut abattu pour créer une nouvelle salle à manger, selon le vouloir du Duc Charles-Albert. A la fin du XIX siècle, l'architecte Emilio Stramucci, directeur des nouveaux travaux, sacrifia le rangement voulu par Charles-Albert pour une nouvelle décoration dans le style néo-baroque, en utilisant des anciennes décorations récupérées des dépôts du Palais..."

Le musée de l’Armurerie
Il occupe toute une aile du palais. c'est là que je me suis perdu: par quel coté devais-je poursuivre ? Voyons déjà ou est mon épouse ? j'ai pensé un instant l'avoir perdu, j'hésitais entre le désappointement d'être seul et désorienté dans cette salle d'armes et la jubilation de recouvrer ma liberté de jeune homme quand tout à coup ma moitié est réapparue derrière un beau chevalier; le monde est bien fait.

"Recouvert d'un motif unique, un disque solaire anthropomorphe, systématiquement répliqué. On pense que le propriétaire de cette armure était le prince Emanuele Filiberto (1588-1624), troisième fils de Carlo Emanuele Ier de Savoie, qui en porte une similaire dans une gravure du Seicerto conservée dans la bibliothèque royale de Turin." Il s'agit donc du petit-fils du Duc éponyme donc nous avons parlé ici.



La Galerie de Daniel


L'immense Salle des Gardes Suisses








Oh surprise, dans cette très grande et très haute salle, qu'y vois-je ?
mais oui ! un tableau de La bataille de Saint-Quentin ! 

Il est attribué à Palma Le Jeune mais lorsque je consulte Wiki, je m'aperçois que ce monsieur a peint essentiellement des tableaux religieux, donc je le nomme sous toute réserve d'une confirmation future.




                                                                                                  Il y aurait tant et tant à vous montrer que cela ne saurait être possible, c'est là, la particularité des palais italiens que je ne retrouve que rarement ailleurs (en Russie par exemple et encore il y manque le raffinement). Il faut y aller donc, mais aussi y retourner.                                                                                                                 Encore quelques vues et je vous laisse.                                                                                                                                                                     


La chapelle du Suaire
La chapelle du Suaire, ou chapelle guarini, est l'œuvre de Guarino Guarini. cette chapelle a été commencée en 1610 à la demande de Charles-Emmanuel Ier de Savoie.



Les Jardins
Les jardins sont à voir également, mais franchement, on en avait de fatigue pleins les mollets !

A + !


Les textes en rose pâle et en italiques sont ceux que j'ai pu lire sur les pupitres dans chaque salle.

Quelques liens: