Oui, voici la deuxième partie, la seconda puntata comme le dit si bien Signora Siu. Le précédent billet nous avait laissé sur le lac Majeur quittant l'île Dei Pescatori pour rejoindre l'île Bella, la più bella. La voici.
Naturalmente, la photo n'est pas de moi, mais empruntée au blog carnets-voyages.org, que je remercie particulièrement pour la qualité de ses reportages. Je pique rarement les photos des autres sauf que là, comment pouvais-je vous montrer la magnificence de cette île dans son ensemble ? Et bien cette photo est parfaite. Sinon vous auriez eu droit à ça:
Oui ? Pas terrible n'est-ce pas ? Quand bien même Napoléon disait "il vaut mieux une mauvaise photo de smartphone qu'un long discours" je ne pouvais pas vous abandonner avec ça.De cette belle vue, on peut voir les jardins baroques de forme pyramidale en terrasses, la dernière terrasse étant un théâtre à ciel ouvert, on aperçoit le grand palais au bout de l'île.
D'un gros caillou inhabité dit-on, Carlo III Borromeo a commencé en 1632 la construction du palais, conçu pour être une résidence somptueuse et un symbole du statut et du pouvoir de la famille Borromeo.
Les intérieurs sont très spacieux. Des pièces décorées de nombreux tableaux, comme la Galerie Berthier : avec plus de 130 tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles avec quelques copies de grands maîtres et des originaux de la peinture lombarde de la Renaissance.
Salle splendide également avec son coté méga spacieux: le Salone Nuovo.
Placée au centre du salon, la maquette du Palais Borromeo.
Pour raccourcir l'article je ne vous montrerais pas la salle des médailles, ni la sublime salle des tapisseries, la salle du trône ni les chambres, ah si une chambre:
Et à propos de chambres voici une anecdote :
"NAPOLÉON SUR L'ÎLE BELLA
Le séjour de Napoléon Bonaparte sur l'Île Bella ne dura que deux jours, les 17 et 18 août 1797, mais il bouleversa profondément la vie paisible des lieux. Le général Bonaparte arriva aux îles Borromées par bateau depuis Laveno, sans prévenir, avec soixante personnes à sa suite.
Il fallut d'abord préparer l'alcôve pour la nuit de Napoléon et de son épouse Joséphine, puis préparer un déjeuner de trente couverts dans la salle des Médailles. Le lendemain, Napoléon demanda à déjeuner dans l'appartement souterrain des Grottes, puis voulut se rendre à l'Île Madre pour chasser le faisan. Le soir, le général et sa suite prirent la mer pour Laveno et rejoignirent Milan. Le personnel de maison fut choqué par l'intrusion et l'impolitesse des invités qui quittèrent les « chambres sales et malodorantes ». « Néanmoins, commenta le régisseur, nous pouvons remercier Dieu que le séjour ait été court, sinon cette maison serait devenue un véritable quartier de soldats.»"
Et puis il y a la salle de musique.
Cette salle de Musique accueillit la Conférence de Stresa de 1935, à laquelle participèrent les grands chefs d'État Benito Mussolini pour l'Italie, Ramsay MacDonald pour le Royaume-Uni, et Pierre Laval pour la France pour discuter des violations du Traité de Versailles par l'Allemagne hitlérienne.
On poursuit avec ce qu'on appelle les "Grottes", au rez-de-chaussée, six salles communicantes décorées comme des grottes. En été, la famille Borromeo et leurs hôtes se promenaient dans ces grottes fraîches pour échapper à la chaleur extérieure.
Les murs sont parés avec des galets et autres pierres décoratives.
"La Sixième Grotte abrite une somptueuse collection de selles, de harnais, de caparaçons, arborant les armoiries des familles Borromée, Barberini et Odescalchi. Ces vêtements étaient utilisés par la famille Borromée pour ses majestueuses expéditions équestres. Ils furent notamment utilisés par le cardinal Giberto IV, nommé évêque de Novare en 1713. En 1743, les harnais furent à nouveau utilisés pour le cortège nuptial de René III Borromée, lors de son mariage avec Marianna Odescalchi. Au milieu de la salle, vous remarquerez une maquette architecturale de la forteresse d'Arona, détruite par Napoléon Bonaparte en 1800. Pour la famille Borromée, ce n'était pas n'importe quel château. C'est ici qu'est né, en 1538, le plus célèbre représentant de la lignée : le saint archevêque Carlo Borromeo. Avant de quitter la pièce, il vaut la peine de jeter un coup d'œil vers l'arrière, où une élégante fontaine de 1772 représente un dauphin, qui pulvérisait autrefois de grandes quantités d'eau."
Sortons des grottes et allons au jardin.
Les jardins en terrasse s'adaptant du relief de l'île s'étendent de part et d'autre, emplis de statues, de fontaines et agrémentés de paradeurs superbes paons blancs qui friment devant vous en déployant leurs plumages spectaculaires.
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| La terrasse supérieure, théâtre à ciel ouvert. |
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| Sur la pelouse, là en bas ce sont des paons, ils ont le droit de marcher sur la pelouse, eux. |
C'est magnifiquement décoré, les allées sont coupées au cordeau, tout est bien carré, des statues partout : admirables jardins baroques.
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| Il est beau, non ? |
Nous en avons pris plein la vue avec ces îles Borromées, il nous restait à visiter sur les conseils de notre hôtesse, le Parco Pallavicino à Stresa même. Nous y sommes aller le matin avant le départ, très proche de Stresa, nous y sommes allés à pied du parking du port. Mais pour les fatigués il y a un parking juste en face et gratuit.
C'est un très beau parc avec un belle roseraie, des sequoias superbes et d'autres essences d'arbres tous autant admirables; le problème c'est que des jardins nous en avions déjà vu beaucoup, alors là forcément on se lasse un peu malgré la beauté des lieux. Toutefois, en revoyant ces photos je me dis que oh mio dio ! Qu'est-ce que c'était beau ! De plus nous y avons trouvé un calme bien reposant. Voici quelques images.
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| Un petit séquoia. |
Et pour finir
A + !






















Mais dis donc... il était sage, et mème clairvoyant votre Napoléon ;-))) Pourtant on n'a aucun mal à croire qu'on se réjouit si son séjour est court, puisque le vacarme de ses soldats a laissé une trace bien tangible mème dans le dialecte triestin, où le mot "remitùr" signifie tintamarre, chaos, et c'est une déformation de ce "demi-tour !" qu'à l'époque de l'occupation napoléonienne mes anciens concitoyens entendaient crier, sans trop apprécier faudrait-il préciser, à chaque relève de la garde.
RépondreSupprimerMais pour passer de l'histoire à la littérature, plus que du saint archevêque Carlo Borromeo n'importe quel élève italien se souviendra de son cousin, le cardinal Federico Borromeo, archevêque de Milan et personnage très important dans "I promessi sposi" d'Alessandro Manzoni.
Je suis curieuse de découvrir si dans la terza puntata tu vas nous parler de la Statua di San Carlo Borromeo, à Arona. Bof... un monument tellement colossale qu'on l'appelle "Sancarlone":
https://www.statuasancarlo.it/
Du très grand au très petit-e, je me rappelle parfaitement une photo de moi que mon père avait prise devant cette construction tout à fait particulière, exactement là, à ta "terrasse supérieure, théâtre à ciel ouvert."
Un grand merci cher Philff pour cette balade qui devient de plus en plus intéressante !
A + !
siu
Ciao Siu ! Je ne sais pas s'il était si sage que ça Napo, mais une chose est sure c'est qu'il n'était pas entouré de personnes très éduquées ! Hé ! ton "remitùr" est bien drôle ! il y a des mots comme ça qui s'immiscent dans le langage sans que l'on le veuille vraiment, comme chez nous, le mot vasistas qui a pour origine la phrase allemande « Was ist das ? », « Qu’est-ce que c’est ? », comme disaient les Allemands au XIXe lorsqu’ils demandaient en désignant une petite fenêtre, ce qu’il y avait à l’intérieur. Le mot vasistas fut ensuite adopté pour désigner ces petites fenêtres. Tiens, voilà deux mots introduits par des occupants non bienvenus... En tout cas on apprend toujours des choses. J'ai chercher à la lecture de ton commentaire, que le cardinal Federico Borromeo a fondé la Bibliothèque Ambroisienne, Milan est une autre (encore une) ville d'Italie à visiter. Je n'ai pas lu "I promessi sposi" d'Alessandro Manzoni. (Est-ce grave docteur ?) j'ai tellement de livre à lire...mais j'ai vu un podcast sur ce livre sur notre radio nationale:
RépondreSupprimerhttps://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/sans-oser-le-demander/les-fiances-d-alessandro-manzoni-premier-roman-dans-le-coeur-des-italiens-1831660
Je vais prendre le temps de l'écouter.
Ah ton papa devait être fier de sa petite fille sur cette terrasse ! une fleur parmi les fleurs se disait-il ! Et combien de papas ont-ils fait et pensé la même chose ! A moins que tu ne soit turbulente et que tu courais après les paons et.. ton père derrière toi !
Non je ne suis pas allé voir Sancarlone, ça suffit les Borromeo ! nous sommes revenus au XXIe siècle: nous avons cherché un supermarché qui vend des tisanes de la marque Pompadour mais avec un parfum particulier que j'apprécie beaucoup introuvable en France: malheureusement, en vain.
La terza puntata sera sur le lac d'à coté. Merci Siu pour ton commentaire et à + !
Fichtre quel pavé ai-je écris là !
SupprimerMais non, Philff, quel pavé... encore et encore, please !
RépondreSupprimerEn effet l'histoire du mot vasistas est géniale, et pour en revenir à ma ville, le "soffitto" ici c'est le "plafòn" ;-))
Quant aux Promessi sposi, des mots de ce roman aussi sont entrés à jamais dans notre langue; par exemple la bonne du curé c'est la "perpetua", du nom de Perpetua la bonne de don Abbondio. Puis il y a par exemple la phrase "Carneade, chi era costui ?" (encore don Abbondio) que tu dis quand tu ne te rappelles plus qui est quelqu'un dont tu lis ou on est en train de parler.
Manzoni a vécu aussi en France et parlait très bien le français... pourtant je n'arrive pas, sorry ! à imaginer la perfection du phrasé de ce livre traduite dans n'importe quelle autre langue (déjà "Les fiancés" du titre me révolte un peu, j'avoue, "promessi sposi" n'étant pas la mème chose que "fidanzati").
"Quel ramo del lago di Como" (le début du roman), tout comme "Addio, monti sorgenti dall'acque" que dit la pauvre Lucia obligée de partir, ou "La sciagurata rispose" (la Monaca di Monza)... tout le monde connait ces mots, impossible de les imaginer sous une autre forme. D'ailleurs "sciacquare i panni in Arno" (tu peux chercher ce que ça veut dire ;-)) voilà ce que Manzoni a fait, et pendant des années, pour encore et encore peaufiner la langue de son livre : je crois donc qu'aucune autre langue pourra mieux faire (tiens, tiens, chauviniste, qui... moi ?!!?).
Et en matière de génialité heureusement qu'il y a aussi les "Oblivion"(l'un d'eux est triestin !), qui ont fait "I promessi sposi in 10 minuti", sur des chansons italiennes super connues, et avec les sous-titres en plus:
https://www.youtube.com/watch?v=c9CxZnsbY04
Voilà, c'est moi qui écris toujours un pavé... ;-))
Merci Philff et à + !
siu
p.s. 1 au contraire de Napo j'étais, las, une petite fille sage, mème trop sage, qui ne se révoltait jamais, surtout pas à son père.
p.s. 2 je n'aime pas les tisanes mais tu m'as rendue curieuse avec cet introuvable parfum de chez Pompadour...
p.s. 3 à mon avis vous n'avez rien raté en ignorant le "Sancarlone".
Un gros caillou bien joli avec son petit palais pour vivre confortablement !
RépondreSupprimerÇa ne me dérangerait pas d'y vivre !
Merci pour le reportage-photo ! Très instructif !
Bises et bon weekend !
Merci pour ta visite !
Anna
Merci pour ce gentil commentaire. Pour y vivre, je ne suis pas sûr que nos comptes en banque soient assez garnis ! Et puis, on n'est pas bien chez nous, non ? Bon weekend à toi également.
SupprimerBonjour
RépondreSupprimerGrâce à toi je découvre ces magnifiques lacs en Italie, c'est sublime, de bien belles photos et cette salle splendide j'ai admiré même si j'ai eu du mal de voir la licorne avec mes yeux pas trop réveillés lol !!!! oui je confirme il fait la roue ce beau paon et est magnifique.
Très bel article bien ficelé et très intéressant.
Merci pour ta gentille visite.
Bon WE et à bientôt !!!
Ouh là tu te lèves tôt ! C'est vrai mon article est un peu long mais quand même, il ne fallait pas ! Alors bravo si tu as repéré la licorne ! Ici en Provence l'été s'installe, on commence à avoir chaud (oui je sais chez toi c'est tellement banal) Bon weekend à bientôt ! Merci pour ton passage ici.
SupprimerBonsoir
RépondreSupprimerQuel plaisir à nouveau d'admirer la beauté de ces trois lacs et de revoir ces belles photos et ton article bien explicite, cela ne me dérange pas que c'est long car cela permet d'y revenir.
Chez moi c'est frisquet car l'hiver austral s'est installé et avec 19° je caille des meules lol !!! mais chez toi la canicule commence à venir, attention aux moustiques.
Douce nuit étoilée et à bientôt !!!
La verdad es que desconocía el lugar. Está muy bien la información que has puesto y las fotos son magníficas. No me imagino vivir allí, porque al final está la soledad, por mucho que a uno le guste vivir sin ruidos.
RépondreSupprimerSalut
Estoy muy contento de haberos hecho descubrir esta región. La región de los lagos de Italia es extraordinariamente hermosa, suntuosa diría. Así que incluso si tienes la oportunidad de vivir allí, no esperes encontrar soledad: ¡cientos de miles de turistas te harán compañía! Gracias por visitar conmigo! Hola.
SupprimerSupongo que también será una zona de alto coste o estanding, como se quiera decir. ¿Los ricos supieron descubrir la belleza antes que los humildes?
RépondreSupprimerCe qui n'était que vergers d'agrumes et maisons de pêcheurs est devenu palais et jardins botaniques juste pour les plus riches. Ceux-ci ont ensuite compris que toute cette beauté est monnayable, voilà comment les plus humbles profitent de la beauté des ces îles : en payant leur dîme aux riches...rien a changé l'argent va à l'argent.
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