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mercredi 22 mai 2024

LE LIVRE DES ROIS OU SHAHMANEH OU شاهنامه فردوسی

Ah ! Et bien voilà ! je le savais que je partagerais ces photos que j'avais gardé dans mon smartphone. Je ne savais pas pourquoi mais maintenant c'est clair. Bon d'accord, en ce moment, mes petits articles ne nous dilatent pas la rate, mais rassurez-vous ça va me passer avant que ça me reprenne (comme on disait au bar où je servais dans ma jeunesse plus ou moins étudiante le weekend)

Ce sont quelques photos prises dans une expo sur le Moyen Orient, notamment l'Iran et le Livre des Rois de Ferdowsi. 

Ferdowsi est l'auteur de ce Livre des Rois ou Shâhnâmeh, en persan : شاهنامه فردوسی (je ne sais pas pourquoi je précise cela car je suppose que personne ne lit l'iranien, mais j'aime bien les titres en VO ;)). Cet ouvrage est une épopée retraçant l'histoire de l'Iran (Un Iran plus vaste que l'actuel) depuis la création du monde jusqu'à l'arrivée de l'Islam, en plus de 60 000 distiques écrits aux alentours de l'an mille. 


Tahmuras bat l'armée démoniaque, par Reza 'Abbasi. Page du Livre des Rois (Shahnama) de Firdausi (mort en 1020) Qazvin ou Ispahan, vers 1590-1600. 
Sur une montagne rocheuse, Shah Tahmuras et son armée battent les démons rebelles (divs). À cheval, Tahmuras porte un coup de masse à la Div Noire, tandis que ses forces dispersent les autres. Le Livre des Rois commence par une mythologie impériale sur l'aube de la civilisation humaine. Les démons proposent de se rendre et, en échange de la paix, ils promettent d'enseigner l'art de lire et d'écrire à l'humanité. CBL selon 277.17

Comme vous le lisez ci-dessus, Ferdowsi raconte dans ce livre, des conquêtes de territoires de pays, des légendes faites de combats entre rois, contre de mauvais esprits (Div), contre de féroces animaux.


Iskandar au pays des ténèbres, par Mu`in Musavvir Page du Livre des Rois (Shahnama) par Firdausi (mort en 1020) Ispahan, 1655 (1066H) L'un des rois du Livre épique des Rois de Firdausi est Iskandar, l'historique Alexandre III de Macédoine (mort en 323 avant JC) ou Alexandre le Grand. Ici, Iskandar chevauche avec ses compagnons vers l'ouest, à la recherche de l'Eau de Vie qui le rendra immortel. Le guide d'Iskandar est Khidr, une figure sainte de l'Islam. Dans l'obscurité, Iskandar perd de vue Khidr, et ainsi le conquérant du monde manque la source d'eau miraculeuse. CBL par 270,80.

Les récits sont captivants et j'ai eu plaisir à suivre les péripéties de Rustem, guerrier courageux, fils de Zal dont la particularité est d'être albinos. 



Ému également du sort de Farangis accablée par la mort de son époux Saiawush, et son geste de couper ses cheveux en signe de chagrin et de contestation. Vous l'avez ? vous l'avez le rapport de ce geste avec certaines femmes stars qui ont fait de même, se couper une mèche de cheveux, et ont posté leur geste sur les réseaux sociaux lors des révoltes de la jeunesse iranienne suite à l'assassinat de Mahsa Amini par les sbires du pouvoir en place.

Vous vous demandez, mais où veut-il en venir avec ce Shahmaneh ? 

Fin avril dernier, une mauvaise et méchante nouvelle apparaissait dans les journaux et dans les infos à la télé, comme ici par RFI (lien)

© compte Instagram de Toomaj Salehi

Le tribunal révolutionnaire d'Ispahan (...) a condamné Toomaj Salehi à la peine de mort pour
corruption sur Terre, l'un des chefs d'accusation les plus graves en Iran, a indiqué l'avocat du chanteur, Amir Raisian, cité par le quotidien Shargh. Selon l'agence de presse HRANA, le tribunal révolutionnaire avait accusé Toomaj Salehi d' « incitation à la sédition, rassemblement, conspiration, propagande contre le système et appel aux émeutes »
.


J'ai un faible pour la Perse et sa culture si raffinée, si riche, passionnante et j'étais en train de me demander pourquoi ce raffinement et cette culture ne domine pas la religion dans cette société si unique, si particulière ?

Ferdowsi, au début de son livre relate la chute de la dynastie des Pichdadiens « les premiers créés » remplacée par celle du Mal:

Zahhâk s’étant emparé du trône des rois, y resta mille ans ; le monde entier se soumit à lui, et un long espace de temps se passa ainsi. Les coutumes des hommes de bien disparurent, et les désirs des méchants s’accomplirent."  (Shânâmeh, Le Livre des Rois - Traduit du persan par Jules Mohl -  Préambule de Jean-Jacques Ampère - Extraits choisis et préfacés par Negar Habibi édition POCKET.)

Non, même si un ayatollah chasse l'autre, les gardiens de la révolution ne sont pas Zahhâk et les coutumes des hommes de bien ne disparaîtront pas.

A + ! 





Shânâmeh, Le Livre des Rois - Traduit du persan par Jules Mohl -  Préambule de Jean-Jacques Ampère - Extraits choisis et préfacés par Negar Habibi édition POCKET.

mercredi 28 juin 2017

Une demeure Qâdjâre à Kashan.


Outre le jardin de Fin qu'il faut absolument voir à Kashan, il y a les demeures de l'époque Qâdjâre;
Il y en a quelques unes à voir (il y en aurait dix-neuf bien conservées) et la plus connue est celle du riche marchand Haji Mehdi Boroudjerdui, construite en cadeau à son épouse.

Cette demeure est un chef d'oeuvre d'architecture persane. 

Lorsque nous entrons, nous arrivons au birouni, dont l’accès n'est permis qu'aux hommes adultes qui ne sont pas membres de la famille, contrairement à l'andarouni, réservé aux femmes.





Le birouni de cette maison est organisé autour d’une longue cour rectangulaire.
 A l'opposé, le premier corps du bâtiment, qui ferme le front sud-ouest de la cour, est la partie la plus travaillée de la demeure 


et comprend une grande et majestueuse salle de réception (tâlâr) entourée de pièces principales et secondaires.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Les reliefs, sculptures et peintures du peintre royal Kamal-ol-molk sont extraodinaires.

 En face de la salle de réception, une zone relie le hall à la véranda qui donne sur la cour (iwân). L’ensemble des pièces est relié par deux grands espaces couverts.

Dixit Wiki
La construction de la maison prit dix-huit ans et il fut fait appel à cent cinquante ouvriers. 







Si l'architecture persane vous intéresse, vous pouvez lire cet article bien fait 






Avant de refermer ce billet et entre parenthéses, au moment ou l'Iran montre des signes d'ouverture,  Renault a baptisé un de ces modèle Kadjar, beaucoup d'Iraniens pensent que c'est juste pour plaire aux mollahs qui adorent cette dynastie (en réaction à celle des Pahlavi?)  et apprécient moyennement ce choix. Mais en France ce mot exprime tellement un monde exotique, que le choix semble plutôt basiquement commercial, non ?
à + !

jeudi 22 juin 2017

De Teheran à Ispahan, il y a Kâshân: le jardin de Fin.


Le voyage entre Téhéran et Ispahan est principalement du désert, on pourrait s'arréter à Qom mais celle-ci, réputée pour son centre théoloqique important (Qom devient le centre à partir duquel l'Ayatollah Rouhollah Khomeini s'oppose à la dynastie Pahlavi), ne me tente pas trop, et puis, plus loin il y a une oasis ou s'est bâtie Kâshân et 



 bien entendu, l’endroit le plus fameux de Kâshân : le Jardin de Fin. 

Si ces dames en noir se poussent un peu, vous verrez ce jardin, l’un des plus beaux jardins historiques du pays, est aussi un endroit chargé d'histoire, puisque ce fut dans ce jardin que le chancelier Amir Kabir, le principal instigateur de la modernisation de l’Iran durant l’ère Qâdjâre, fut assassiné sur ordre de Nâssereddin Shâh.

Ah voilà ! ça se dégage,
 évidemment il y a foule ici dans ce hâvre de fraicheur car il faut bien vous imaginer, autour de Kâshân, c'est le désert avec des températures souvent de plus de 40 alors qu'ici, avec plusieurs points d'eau, la végétation apporte une atmosphère tempérée.

Comme précédemment dit ICI lors de mon passage à Téhéran, les jardins persans ont tous les mêmes éléments, complètement clos et isolés du bruit de la ville, ils ont un pavillon central avec un bassin à l’endroit d’une  résurgence, puis d’autres bassins secondaires comme des ruisseaux et une végétation dans des formes choisies pour tamiser le soleil.

l'originalité de Fin est qu'il y a plusieurs arrivée d'eau, au hoz-e-Joosh, grand bassin aux 160 trous d'ou arrive l'eau, au pavillon central et à celui du sud-ouest. L'eau provient de la source de Soleymanieh qui sourd depuis une colline en amont et donne assez de puissance pour tous les jets d'eau du jardin.

Le jardin de Fin s’étend sur une superficie de 2,3 hectares et la cour principale est entourée de murs terminés par quatre tours rondes.  

Le pavillon central, là ou est le bassin principal qui distribue l'eau dans le jardin, s'appelle ici Safavid Shotor Galou (cou de chameau) que voici, aperçu dés l'entrée.

L'eau de la source arrive via un canal souterrain diagonal et ressort au centre du bassin pour couler dans le bassin au douzes fontaines, ci-dessus.


Dans les salles autour, se tient une exposition de costumes anciens qui me semble en totale contradiction avec le port conseillé par les mollahs de ces noirs linceuls dont sont affublées ces femmes ...
En amont, il y a un ruisseau qui provient donc d'un autre bassin plus grand nommé Hoz-e-Joosh devant un autre batiment: le  "Shah neshin"
Puis, à main gauche, nous arrivons à l'autre bassin le Qâdjâr Shotor Galou sous ces voutes là-bas.


La source arrive là aussi par l'orifice central via un conduit souterrain, on peut même y voir des poissons!

La décoration des voutes sont d'une trés grande finesse.










La distribution de l'eau dans le jardin est en fait trés complexe, les jets sont conçus pour avoir la même puissance partout et les dénivelés doivent trés finement calculés.
c'est une visite aussi trés interessante pour ces écolières qui ont bien voulu faire la pose pour la photo ;)


En quittant ce dernier Shotor Galou, nous suivont un petit canal qui nous conduit aux hammams





C'est donc dans ce hammam, que  le chancelier Amir Kabir vécu ses derniers instants. 
Extrait de son histoire dans « IranChamber »
"Avec une volonté ferme, sans doute forte et constante, Amir Kabir a continué ses réformes et ses exploitations, et tout seul, a résisté au roi égoïste, tyrannique et despotique de la dynastie Qâdjâr avec ses corrompus parents, courtisans et flatteurs, parmi lesquels certains ont été exclus du gouvernement. Ils considéraient Amir comme une tendance sociale et une menace pour leurs intérêts, et ils ont formé une coalition contre lui, dans laquelle la reine mère était active. Elle convainquît le jeune Shah que Amir voulait usurper le trône.

En octobre 1851, Shah l'a renvoyé et l'a exilé à Kāchān, où il a été assassiné par ses ordres en 1852. Les historiens et ceux qui connaissent Amir Kabir et ont étudié sa vie et ses manières l'apprécient et le considèrent comme un homme formidable et remarquable."




























Quelques mannequins de cire sont disposés ça et là. J'ai bien aimé celui-ci!

Et puis en aval donc du jardin, prés de l'entrée, l'eau nous quitte par des petits trous en fin de canaux.



Fin de la visite !
à + !


vendredi 26 mai 2017

Le Palais du Golestan - کاخ گلستان - palais du jardin des fleurs)


Avant la dernière dynastie des Pahlavi, il y avait la dynastie Qâdjâr et au cœur du vieux Téhéran, à deux pas du grand bazar se trouve le palais du Golestan  "Kakheh Golestan" qui est l'ancien complexe royal de cette dynastie.
Le palais est tout ce qui reste de la Citadelle (Arg) historique de Téhéran  construit à l'époque de Shah Tahmasb I. Cette résidence, les shahs Qâdjâr l'ont modifiée tout au long de leurs régnes.

Pendant l'ère Pahlavi (1925-1979), le palais Golestan a été utilisé pour des réceptions royales formelles et la dynastie Pahlavi a construit son propre palais à Niavaran. Les cérémonies les plus importantes du palais pendant l'ère Pahlavi ont été le couronnement de Reza Khan (1925-1941) à Takht-i Marmar et le couronnement de Mohammad Reza Pahlavi (déposé en 1979) dans la salle des musées.

Pour l'histoire, Aghâ Mohammad Khân, le premier Qâdjâr, choisit, pour des raisons stratégiques, d’installer son pouvoir à Téhéran, proche de ses sources du Mâzandarân et du Gorgân. C’était un bon choix pour l’époque car Téhéran, loin de la mer, donc des flottes étrangères, bon contrôle du pays aux carrefours est-ouest et nord-sud des routes de la soie entre la mer Caspienne et le Golfe persique.

Le palais du Golestân et l’arg, l’ancienne citadelle qui l’entourait, furent construits au nord de la vieille ville.





Quand on entre dans le parc, on est tout de suite attiré par le palais tout au bout, parce qu'il en prolongement du grand bassin,


malheureusement l’immeuble affreux qui le surplombe à l’arrière gâche un peu la photo…

il abrite l'extraordinaire trône de marbre le Takht-e marmar



Takht-e marmar, le trône de marbre














La façade est extraordinairement belle

L'étonnante salle des miroirs et l'escalier qui y méne me laisse pantois. Malheureusement , les photos à l'intérieur sont interdites.

Le complexe, dans son état actuel, se compose de deux jardins, un plus petit à l'ouest et un plus grand à l'est, et 3 principaux bâtiments autour. A droite de ce premier palais, au bout du bassin, nous voyons le mur d'enceinte décoré de céramiques.


En longeant ces céramiques, très belles mais aussi restaurées un peu « à  l’arrache » comme on dit chez nous : pas très forts en puzzle les Perses ? 
Comme d'hab, cliquez pour meiux voir.







En longeant ces céramiques disais-je nous arrivons au batiment de Shams-ol Emâreh


Les deux salles de la Negâr Khâneh, au rez-de-chaussée du palais principal exposent la collection privée des souverains qâdjârs et les cadeaux des souverains étrangers, meubles et peintures, dont beaucoup furent offerts à Nâssereddin Shâh, le premier shâh de Perse à voyager en Europe.


Là, on peut prendre des photos ! regardez ces salles des miroirs !




Les deux salles de la Negâr Khâneh, au rez-de-chaussée du palais principal exposent la collection privée des souverains qâdjârs et les cadeaux des souverains étrangers, meubles et peintures, dont beaucoup furent offerts à Nâssereddin Shâh, le premier shâh de Perse à voyager en Europe, mais les pièces sont quasi vides.












A droite de ce batiment, caractérisé par ces grandes tours : l’ Emarat Badgir (Le palais des tours du vent)



Les Shah qajars utilisent ce bâtiment plutôt l'été, notamment une large pièce en sous-sol, la pièce d'été, refroidie par quatre tours du vent qui orientent l'air vers un bassin. Le dispositif des tours du vent n'est plus en fonctionnement.


Cette aile du Palais du Golestan n'était pas ouverte, par contre, en sous-sol, le shelow kabâbi, salon de thé et petit restaurant, l'était, typique des cafés persans traditionnels, nous en avons profité ;)

Pour + voir ce site qui m'a beaucoup aidé : http://www.teheran.ir/spip.php?article1389#gsc.tab=0

Photo panoramique ICI: http://www.360cities.net/image/golestan-palace-iran-tehran-3#0.00,0.00,83.0

à + !