"Erigée vers l'an 980, la forteresse de Chaumont-sur-Loire dresse encore sa masse millénaire sur les bords du fleuve qui arrose le Jardin de la France."
Ainsi commence le récit du Prince Jacques de Broglie dans "Mme de Staël et sa cour au château de Chaumont en 1810. Un livre intéressant comme ceux, dont on est réticent à quitter dés les premières pages lues.
Comme les précédents articles sur les châteaux de la Loire, je vais sauvegarder mes photos ici pour moi et je ne vous raconterai pas l'Histoire de France accessible partout sur le net. Par contre, quelques lignes bien écrites par le Prince vous retracera la vie du château à travers les siècles. Voici:
"...Son fondateur, le comte Eudes Ier de Blois, l'avait édifié pour mettre un terme aux incursions de Foulques Nerra, le célèbre comte d'Anjou, dit le "Faucon Noir", son rival abhorré. Pendant longtemps, la forteresse servit d'enjeu aux luttes de la Maison de Blois et d'Anjou. Guelduin, surnommé le diable de Saumur", la défendit vaillamment et la conserva à ses enfants. Le mariage de Denise avec le sire d'Amboise marque la fin de cette rivalité séculaire et la fondation de l'illustre Maison de Chaumont d'Amboise, qui brilla dans l'histoire pendant plus de quatre cents ans..."
bla bla bla...
"...Mais avant d'appartenir à une reine de France avec Catherine de Médicis, puis à une maîtresse de roi, Diane de Poitiers, Chaumont avait connu les horreurs de plusieurs sièges et de deux incendies. Louis XI le fit démanteler pour punir un rebelle: Pierre d'Amboise; et le même Louis XI le fit rebâtir pour récompenser un fidèle: Charles d'Amboise, son fils..."
bla bla bla...
"...Enfin, en 1777, Franklin y fut l'hôte de M. Le Ray pendant la guerre de l'Indépendance de l'Amérique.
Voilà en raccourci les faits saillants qui illustrèrent ce château fort.
Après avoir connu la splendeur des rois et le faste des grands seigneurs, Chaumont n'était plus, en 1810, que la propriété d'un grand bourgeois, Jacques-Donatien Le Ray..."
Pour terminer l'histoire du château de 1810 jusqu'à nos jours on peut ajouter aux écrits du Prince:
1829, Mr Le Ray cède le château à Mr d'Etchegoyen qui en fait une ferme.
1834, le comte d'Aramon l'acquiert et commence à le restaurer.
1847, le vicomte Walsh épouse la veuve du sus-nommé.
1875, Marie Say en devient propriétaire et épouse Amédée de Broglie.
Les Princes de Broglie donneront fêtes et réceptions jusqu'en 1938 pour le vendre à l'État, ayant sucé leur os de la fortune jusqu'à la moelle.
Ce château est aussi beau que les précédents, et aussi ses jardins sont magnifiques. Quelques lignes du même récits du Prince de Broglie accompagneront mes photos.
Ce château est aussi beau que les précédents, et aussi ses jardins sont magnifiques.
Quelques lignes du même récits du Prince de Broglie accompagneront mes photos. Dans son récit, Mme de Staël qui pense à embarquer pour l'Amérique à partir des côtes françaises, est réfugiée à son château de Coppet en Suisse condamnée à l'exil par Napoléon, elle fait une 'escale' au Château de Chaumont.
"...Du vieux manoir qui les héberge faut-il faire la description ? Tout le monde connait l'éblouissante silhouette de cette antique forteresse vieille de près de mille ans, qui se transforma sous la Renaissance en une résidence aimable et toute décorée de sculptures. C'est un vrai château de contes de fées.
Quand on a gravi la côte qui accède à la grande avenue du parc aux arbres séculaires, on débouche tout à coup devant un spectacle qu'on ne peut plus oublier: un vieux château fort, dont la masse imposante et moyenâgeuse est disposée en éventail, surgit alors devant vos yeux émerveillés. C'est d'un effet saisissant.
Impossible d'avoir plus de majesté que cette masse de pierres, flanquée de quatre tours massives, une à chaque extrémité du décor, les deux autres encadrant, comme des sentinelles vigilantes, le pont-levis qui donne accés au château. Immédiatement ce qui frappe les regards, c'est le long cordon de sculptures décorant toute la façade, où alternent les deux "C" entrelacés et les montagnes de flammes, monogrammes de Chaumont (Mont Chaud).
Franchissons le porche richement ciselé aux armes de Louis XII et d'Anne de Bretagne, et pénétrons sous la voûte. Nous voici dans une cour d'honneur, et c'est un autre enchantement. Cette cour, primitivement fermée, comporte aujourd'hui trois corps de bâtiments seulement; et elle s'ouvre, du quatrième côté, sur une baie lumineuse d'où l'oeil embrasse toute l'admirable vallée de la Loire.