Cette virée en Bretagne m'a fait prendre un peu de retard dans mes billets (il faut bien trouver un coupable) et c'est maintenant que je termine celui-ci commencé il y a deux mois... De toute façon l'expo était éphémère tout comme l'année dernière et donc vous n'auriez pas pu y aller postmodo.
Quelques billets: Voyages d'abord et partage d'opinions, de photos, bouquins, et les oliviers !
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mercredi 4 décembre 2024
REGARDS (IMPROBABLES) - EXPOSITION EPHEMERE
mercredi 14 août 2024
LE PAVILLON DE VENDÔME AUTOUR DE CHIHARU SHIOTA.
Lorsque l'on visite l'expo de Chiharu Shiota, nous ne pouvons ne pas être charmés par le décor de l'écrin qu'offre le Pavillon de Vendôme.
Le pavillon semble juste posé sur l'herbe - étonnamment encore verte en cette saison - de son parc ponctué de topiaires.
mercredi 7 août 2024
AU-DELA DE LA CONSCIENCE AU PAVILLON DE VENDÔME. CHIHARU SHIOTA.
Chiharu Shiota expose à Aix-en Provence dans trois différents endroits:
"Au Musée des Tapisseries, les fils rouges constituent un tunnel que le visiteur est invité à traverser, pouvant être protecteur ou oppressant. Une expérience à éprouver pour une transformation tel un cocon ou une chrysalide."
"A la Chapelle de la Visitation, dans l'installation monumentale Collecting Feelings, l'artiste insère dans cette pluie de fils rouges des lettres de remerciements- ou de gratitude collectées à travers le monde... "
"Au Musée du Pavillon de Vendôme, les différents salons dévoilent le panel des créations de l'artiste traversant toutes les périodes. Photographies, dessins, installations, sculptures en fils ou en verre, toiles brodées sont présentés."
Les surveillances d'examens des Master de l'université qui pimentaient mes journées de juin me laissaient une heure ou deux entre elles. Ce jour-là j'avais donc une heure à tuer mais je ne suis pas méchant, je l'ai fait délicieusement et c'est au Pavillon de Vendôme à Aix-En-Provence où j'ai choisi d'aller.
C'est beau, c'est rouge, ou c'est noir, c'est éphémère (nous dit-on, mais quelques œuvres datent un peu).
C'est du fil de laine rouge, rouge parce qu'associé au flux sanguin et aux connexions humaines. Fil noir, au ciel nocturne ou au cosmos.
Au-delà de la conscience.
mercredi 3 janvier 2024
MAX ERNST, INSONDABLE ENIGME.
J'espère que les fêtes furent bonnes et joyeuses ! Début d'une nouvelle année ! je vous la souhaite heureuse et en pleine santé !
Max Ernst ne m'était connu que de nom et bien sûr que quelques tableaux très partagés en public, pas plus.
J'ai donc été très agréablement surpris par cette expo bien construite qui nous a montré l'année dermière en un peu plus d'une centaine d'œuvres les différentes techniques qu'à utilisé l'artiste.
Surpris aussi, je ne vous le cache pas, par l'hermétisme des figures encadrés qui, sans le titre explicatif adjacent au tableau, me laisserait dubitatif à m'en gratter le sommet du crane - à chacun son tic - comme c' est souvent le cas devant un travail dit de l'art moderne, (ici je pense que c'est du surréalisme où bien du post-dadaïsme mais excusez-moi je suis nul en beaucoup de choses et particulièrement de ça, en fait "ça" ne m'intéresse guère) si vous vouliez un cours de l'histoire de l'art, c'est foutu, vous pouvez cliquer en haut en droite... bref, je digresse. Pour en revenir aux œuvres, de fait, à chaque tableau, l'explication du thème et la beauté de la technique nous permettent l'acceptation d'un monde où il nous convie d'entrer. Comme le dit Paul Éluard : "Max Ernst nous fait entrer dans un monde où nous consentons à tout, où rien n'est incompréhensible".
Cette technique est également utilisée dans la série des fleurs-coquillages, élaborée par l'artiste entre 1927 et 1929."
fleur-coquillage |
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OEDIPUS REX
1922
Huile sur toile qui me plait assez.
Indication sur le panneau adjacent: Achetée par Paul Eluard et exposée en 1923 au Salon des indépendants à Paris, cette huile sur toile spectaculaire est réalisée à partir de collages xylographiques. dans ce chef-d’œuvre, l'artiste juxtapose de manière énigmatique différentes réalités en faisant notamment allusion au mythe d’œdipe, héros grec qui s'est involontairement rendu coupable d'inceste et de parricide. L'artiste représente le couple, métamorphosé en animaux prisonniers d'une autorité supérieure. Les dimensions de l'espace représenté sont insaisissables, les doigts sont surdimensionnés. la main percée et la noix fendue évoquent le thème récurent chez Ernst de l'aveuglement, d'une élimination brutale de la réalité visible au profit de la "vision intérieure".
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LE BAISER
1927
Huile sur toile: une beauté, on crie wouahou devant le tableau. Bien sûr là sur votre écran ça ne rend pas : il faut le voir VRAIMENT.
Et voici Saint Anne de Léonard de Vinci:
(Et c'est vrai que là, même à l'écran du pc, l’œuvre est extraordinaire, inégalable Léonard)
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AUX ANTIPODES DU PAYSAGE
1936
Huile sur toile
Indication sur le panneau adjacent: Grâce à la technique surréaliste de la décalcomanie, qu'il adapte à la peinture à l'huile sur toile, Ernst fait naître des paysages imaginaires remplis de végétation luxuriante et peuplées de figures chimériques. Cette œuvre dénote l'atmosphère cosmique d'un paysage, à la fois montagneux et marin, qui nous transporte dans une dimension apparemment éloignée de tout contexte historique. Les créatures fantastiques qui émergent au premier plan semblent issues d' un imaginaire rêvé, éloigné de toute réalité. cette peinture matérialise l'énigme des messages et les obstacles dressés par l'artiste contre toute interprétation. réalisée en 1936, elle s'inscrit dans une série de tableaux qui semblent annoncer les catastrophes auxquelles l'Europe sera confrontée à l'âge des dictatures.
Je note que la moitié de cette explication avec ses "semblent" et "éloigné de" répétés, et puis "apparemment" est loin de me convaincre sur une conclusion annonciatrice de catastrophes, sans le commentaire avisé de l'auteur. J'y verrais plutôt un récit mythologique que chacun peut s'approprier et se le raconter à sa propre sauce, sa propre façon. A moins bien sûr que Ernst ne l'ait précisé. Personnellement,j'y vois une scène du "Rivage des Syrtes" (Julien Gracq) dont je vous ai parlé il y a peu, non parce qu'il y a une ressemblance frappante du paysage et des reliefs mais plutôt de l'atmosphére sombre et mystérieuse aussi de la poésie qui en émane. Cette scène se situe quand Vanessa fait découvrir le rocher de Vezzano à Aldo. Je n'y tiens plus de citer Gracq. Permettez-moi, svp.
"...D’un seul coup, comme une eau lentement saturée, le ciel de jour avait viré au ciel lunaire ; l’horizon devenait une muraille laiteuse et opaque qui tournait au violet au-dessus de la mer encore faiblement miroitante. Traversé d’un pressentiment brusque, je reportai alors mes yeux vers le singulier nuage. Et, tout à coup, je vis.
Une montagne sortait de la mer, maintenant distinctement visible sur le fond assombri du ciel. Un cône blanc et neigeux, flottant comme un lever de lune au-dessus d’un léger voile mauve qui le décollait de l’horizon, pareil, dans son isolement et sa pureté de neige, et dans le jaillissement de sa symétrie parfaite, à ces phares diamantés qui se lèvent au seuil des mers glaciales. Son lever d’astre sur l’horizon ne parlait pas de la terre, mais plutôt d’un soleil de minuit, de la révolution d’une orbite calme qui l’eût ramené à l’heure dite des profondeurs lavées à l’affleurement fatidique de la mer. Il était là. Sa lumière froide rayonnait comme une source de silence, comme une virginité déserte et étoilée.— C’est le Tängri, dit Vanessa..."
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ÉPIPHANIE
1940
Huile sur toile
Indication sur le panneau adjacent: Cette fascinante peinture a été réalisée en 1940, période trouble durant la quelle Max Ernst est incarcéré comme citoyen du Reich Allemand, au Camp de Loriol puis au camps des Milles près d'Aix-en-Provence. Le titre de l’œuvre ferait référence à la date d'achèvement du tableau, le 6 janvier, jour de l'Épiphanie. La scène évoque une forêt rocailleuse peuplée de racines et branchages, sous la pâle clarté d'une lune les observateurs pourrait être Nick Bottom du Songe d'une d'été de Shakespeare. La technique de la décalcomanie est ici portée à son apogée. La matière picturale est retravaillé jusqu'à en livrer un chef-d’œuvre à la frontière entre illusion et réalité.
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En ces époques tumultueuses, de guerres atroces et de génocides, comme beaucoup d'artiste de ces temps-là, Max Ernst a eu la vie mouvementée. Comme vous pouvez le voir si le courage vous mène jusque là,, j'ai repris quelques points clefs de sa vie ci-dessous. Sinon un point important est le changement notable d'atmosphère que subissent ses tableaux: alors qu'avant 1940, nous sommes devant des thèmes pessimistes, des paysages inquiétants, sombres, après le retour de l'artiste en France, les thèmes deviennent chaleureux, paisibles et même gais. Voyez:
LE JARDIN DE LA FRANCE
1962
Huile sur toile
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...Le thème de l'oiseau est récurent chez Max Ernst. Enfant, il avait comme animal de compagnie un perroquet, du nom de Horneborn, qui mourrut la nuit même où sa petite soeur Loni vint au monde. Cet épisode marque profondément l'artiste en devenir, qui dés lors se crée un alter-égo du nom de Loplop, créature hybride mi oiseau, mi-humaine. Dans l'imaginationde l'artiste subsiste une représentation irrationnelle où se confondent oiseaux et hommes. Fantômes familier et personnel de Max Ernst, Loplop persiste dans ses oeuvres et le suit partout.
1953 Retour en France à Seillans.
1954 Il reçoit le Grand prix de peinture à la 17e Biennale de Venise.
1958 nationalité française.
1961 Rétrospective de l’œuvre de l’artiste au Museum of Modern Art.
1970 L’ensemble des écrits de Max Ernst sur près de cinq décennies est publié chez Gallimard sous le titre Écritures.
1975 Le Grand Palais inaugure à Paris la dernière grande rétrospective organisée de son vivant. Après un accident vasculaire cérébral, l’artiste reste alité à Paris durant onze mois.
1976 Max Ernst meurt à Paris.
à + !
mercredi 18 octobre 2023
International Klein Blue, numéro 6341.
Oui j'aime l'Hôtel de Beaumont à Aix-en-Provence parce qu'il n'est pas très vaste et les salles sont assez petites pour me dire "tiens ! je mettrais bien un canapé là" et assez grandes pour que je réponde au canap qui se sent un peu seul: "je n'ai pas les moyens de meubler autour" Si la surface modeste des salles ne permettent pas les très grands formats, (devant l'impossibilité de présenter "Ci-gît l’Espace" œuvre sur plan horizontal en fin de parcours, celle-ci donc a été substituée par le "Portrait Relief" œuvre verticale occupant moins de place au sol) ni de regarder un tableau de loin par manque de recul ( mais elles se prêtent tout à fait à admirer une sculpture de près), elle limite le nombre d’œuvres exposées et donc on prend son temps du début ...à la fin !. Les expos organisées ici montrent souvent un artiste parmi ses œuvres mais aussi dans son intimité: l’exiguïté des pièces contribue à la proximité avec la personne.
L'expo de Klein est de celle-ci: un échantillonnage de créations enrichi des faits marquants la vie de l'artiste.
Vous savez que vous pouvez cliquer pour mieux voir |
Ce bleu c'est vrai est éblouissant et captive mes yeux jusqu'à me dire "qu'importe le support, une sphère, une éponge, un plan, une simple tache: c'est ce bleu Klein qui fait tout qui me séduit.
Vous savez que vous pouvez cliquer pour mieux voir |
D'ailleurs, le "rendu" est très différent esthétiquement avec ces éponges-ci
La suite de l'expo m'a beaucoup moins plu: Klein utilise une femme nue comme pinceau et en public.
Vous savez que vous pouvez cliquer pour mieux voir |
Beau coup médiatique me direz-vous, c'était dans l'air du temps, le wokisme n'existait pas, etc. peut-être oui mais quand même. Et puis il a fait mieux. Voyez plutôt. Un grand écran nous montrent des jeunes femmes nues se peindre en bleu Klein le corps puis s'étaler sur une toile blanche pour "imprimer" de leur corps une silhouette bleue et cela devant quelques invités la coupe de champagne à la main, ravis certainement. il a nommé toutes ces tableaux "
Yves Klein, les femmes-pinceaux et l'«Anthropométrie de l'époque bleue» fatale
Mais bon ce bleu ah ce bleu !
bref passons.
La suite propose sa période "Peintures de feu". Film où l'on voit Yves Klein portant un immense lance-flamme au Centre d’essais de Gaz de France, Saint Denis, pour bruler une toile vierge et y laisser une trace caramel sous la surveillance d'un pompier chargé d'éteindre la toile dès que l'artiste lui fait signe.
La Marque du Feu, 1961 – Peinture de Feu sans titre, 1961 |
Peinture de Feu sans titre, 1961 |
Autre chose qui m'a marqué c'est cette trilogie bleu, rose et or par laquelle Klein remplace la triade des couleurs primaires en peinture et "qui n’est pas sans évoquer la symbolique chrétienne de la Trinité. Ces trois couleurs sont aussi contenues dans le feu, symbole, à sa façon, de mort et résurrection. Quelle que soit la nature de sa foi et la sincérité de l’artiste, lorsqu’il se décrit comme « un Occidental, un chrétien bienpensant », des sentiments profonds et personnels fondent incontestablement « [sa] religion de l’absolu monochrome ». " comme expliqué dans l'expo. ça c'est fort, c'est très fort !
Voici son histoire : Ex-voto dédié à Sainte Rita de Cascia, 1961. (Pigment pur, feuilles d’or, lingots d’or et manuscrit). Yves Klein s’est rendu à plusieurs reprises, avec sa tante, Rose Raymond, au monastère de Cascia où vécut sainte Rita, avocate des causes désespérées. Oublié pendant de nombreuses années, cet ex-voto a été redécouvert à la faveur d’un tremblement de terre survenu dans la région de Cascia en 1979, lorsqu’un peintre venu restaurer les vitraux du monastère a songé réutiliser les feuilles et lingots d’or contenus dans le coffret pour ses dorures. L’ensemble a ensuite été authentifié en 1980 par Pierre Restany.
Pour rester dans l'intimité voici l'artiste à son mariage
Vous savez que vous pouvez cliquer pour mieux voir |
Son portrait-relief :
"Un peintre doit peindre un seul chef-d'œuvre: lui-même" |
Il y avait encore beaucoup de choses à voir, peut-être quelques belles réalisations mais c'est le personnage qui m' interpelle, son goût pour l'exhibition, j'en suis même à penser que tout tend vers un but commercial, les anthropométries, les peintures de feu, etc. jusqu'à sa dernière exhibition avant sa mort : le (pseudo) saut dans le vide.
c'était à mon sens un très bon marchand de son art.
à + !
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