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mercredi 24 juillet 2024

L'ANECDOTE. WANKEL.

Ce billet aurait pu être une de ces anecdotes, vous savez, au cours d'une visite, d'un voyage, dans un livre, un film il y a toujours quelque chose qui saute aux yeux, un petit quelque chose qui vous interpelle, un détail, anecdotique certes, mais qui s'imprime dans votre mémoire en rapport avec le lieu. Bref un de ces petits détails comme je les aime.
Mais ici non, cette anecdote je pensais l'aimer et puis non. Cette fois ce détail débouche sur tout un questionnement c'est le grain de sable qui coince le rouage dans la conception de mon billet : j'aurais voulu une gentille anecdote ou bien un détail ravissant comme j'aime vous les soumettre ici ou mais ça a foiré.
Au départ, il y a cette voiture vue au Musée de l'automobile à Turin, chouette musée qui regroupe plus de 200 machines. On en a pleins les yeux, nous déambulons entre des tacots aux formes élégantes et des voitures de sport aux calendes agressives. Nous en voyons de toutes les couleurs, tant et si bien qu'il arrive un moment où l'on zappe un peu les modèles "un peu courants". C'est là que mon regard acéré (parce que muni de lunettes à verres progressifs, je lis M R T V F... sur le tableau de mon ophtalmo oui oui)  tombe sur une plaque :

"1970 NSU / RO 80
Le moteur Wankel était silencieux, léger et rapide. Mais sa consommation de carburant est élevée et il restera une mode passagère.
Double rotor
996 CC
100 HPa - 5500 RPM
180 km/h"

Ce qui m'a retenu c'est le moteur double rotor que Wankel a inventé.  

Le moteur Wankel, dit moteur à piston rotatif, est un moteur à combustion qui utilise une conception unique en forme de rotor triangulaire pour convertir l'énergie du carburant en énergie mécanique, sans cylindres ni pistons, ce qui le rend plus compact et plus léger. 
Image empruntée à Wiki tellement elle est explicite
 
Ci-dessus un schéma de fonctionnement, ici on voit bien le principe: c'est une géniale adaptation de la bonne vieille pompe à palettes que votre prof de techno  il y a bien longtemps vous expliquait consciencieusement tandis que vous jouiez au morpion avec votre voisin.

Oui bon vous allez me dire d'accord et alors ? et bien d'abord, c'est moins de vibrations, moins de bruits. Ensuite le régime moteur (le nombre tour du vilebrequin par minute) est beaucoup plus élevé, et du fait que  le piston entraîne les gaz à une vitesse qui croît avec le régime moteur, dès qu'on appuie sur le champignon la réponse est  rapide !  Pas mal de constructeurs l'ont compris : NSU, Citroën, Mazda, Suzuki, Comotor, etc. mais malheureusement ont abandonné par la suite à cause de la grande  consommation de carburant et une usure de l'étanchéité demandant un entretien plus fréquent. 
Mais l'avenir de ce moteur n'est pas terminé, malgré ce que dit la plaque "il restera une mode passagère." il revient dans les voitures hybrides et est étudié pour des voitures à hydrogène pour ne citer que ces deux exemples.

Voilà ! Belle anecdote n'est-ce pas, dans le monde de la mécanique qu'un homme puisse contribuer par son génie à l'innovation de la technologie. 
Oui mais voilà,
J'ai cliqué sur Wankel dans Wiki

"Felix Heinrich Wankel (né le 13 août 1902 à Lahr/Schwarzwald, mort le 9 octobre 1988 à Lindau) est un inventeur allemand autodidacte, qui industrialise le moteur à piston rotatif."

ça commence comme ça.
"Un nazi de la première heure
Wankel s'était inscrit dès 1922 au parti nazi (NSDAP)..."

Et puis ça continue
 "...Heinrich Himmler visita lui aussi Wankel dans son atelier de Heidelberg, s'y fit présenter le viseur point rouge et posa des questions sur la fabrication des réchauds à gaz, qu'il était possible de convertir à la fabrication de lance-flammes."

Enfin vous voyez le genre, je ne vais pas poursuivre. La coruscation éblouissante de mon enthousiasme pour l'invention se réduisait à une flamme hésitante devant l'inhumanité du concepteur.
D'où la question qui revient à chaque fois, l'éternelle polémique à savoir, comment dissocier notre admiration pour un talent, un chef d'œuvre, une géniale invention issu d'un personnage dont les propos, les actions expriment l'abjection ? Je n'ai pas trouver la réponse. 
Maintenant lorsque je parle du moteur rotatif je ne peux pas m'empêcher de penser au Wankel nazi. 
Quand je regarde les Tontons flingueurs, dialogues de Michel Audiard, je pense aussi à antisémitisme, collabo. Quand je lis Céline pareil. Que penser de Sartre ? Quand je regarde un tableau de Hopper, mon peintre préféré, je pense à sa femme battue. Je ne lirais plus un livre de PPDA. J'attend la justice pour Depardieu, violeur ou juste gros con parvenu ? Etc. Etc. 
Tout ça m'énerve, 
Moi je voulais juste vous parler d'une anecdote.
A + !

mercredi 17 janvier 2024

L' ANECDOTE. David et Goliath

L'anecdote. Au cours d'une visite, d'un voyage, dans un livre, un film il y a toujours quelque chose qui saute aux yeux, un petit quelque chose qui vous interpelle, un détail, anecdotique certes, mais qui restera un point d'ancrage dans votre mémoire en rapport avec le lieu. Et ce petit rien, cette anecdote se déniche
partout, au détour d'une ruelle à Barcelone (Lien), ou dans une riche villa comme la villa Ephrussi de Rothschild (Lien), ou même dans une chapelle si magnifique soit-elle. La Sainte-Chapelle.

La Sainte-Chapelle, dite aussi Sainte-Chapelle du Palais, est une chapelle palatine édifiée sur l’île de la Cité, à Paris, à la demande de Saint Louis afin d’abriter la Sainte Couronne d’épines, un morceau de la Vraie Croix, ainsi que diverses autres reliques de la Passion qu’il avait acquises à partir de 1239. (wiki)




Elle est incroyablement éblouissante par l'ambiance rendue des 615 m2 de verrières polychromes;  



Lorsque vous entrez dans la chapelle, un sentiment d'exaltation vous envahit: tant de lumière, tant de couleurs de toutes parts (sauf la façade gauche), même en essayant de prendre un peu de recul, vous êtes totalement inondé de tant de détails que vous vous y perdez ! Imaginez : Réparties en 15 verrières de 15m de hauteur, les vitraux des 1113 scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament racontent l’histoire du monde, selon la Bible, jusqu’à l’arrivée des reliques à Paris au XIIIe siècle. Alors vous vous raccrochez aux scènes les plus connues de la bible.



Et puis un médaillon dans un de ces innombrables vitraux retient votre œil (ou les deux, c'est juste une expression n'est-ce pas). 

Le voici, on peut y voir une grosse tête rouge pendue par les cheveux d'une main d'un personnage plutôt petit à coté du propriétaire de la tête, bien mal en point. 

Couché, on pourrait penser que cet infortuné personnage trop grand a été raccourci par l'autre pour pouvoir entrer dans ce vitrail du médaillon central sinon sa tête (ou ses pieds) dépasserait dans l'autre vitrail : on verrait une grosse tête dans le décor en bas du vitrail de droite ou bien des pieds pendouillant en haut du vitrail de gauche ! ça ferait un peu désordre.
 
Vous n'y croyez pas ? On ne vous la fait pas à vous ! Eh oui la vérité est tout autre.



C'est assez loin, mais on distingue bien la scène. Sur fond de couleur dominante bleue, la couleur rouge des éléments importants tranche bien (elle aussi): Tête coupée, bottes et épée sanguinolente: Vous avez reconnu David et Goliath mais oui !   



Le jeune berger qui l'emporte sur le Géant rien qu'avec sa fronde !
Image empruntée sur le très beau site "Mes vitraux favoris"

De nos jours, beaucoup d'entre nous reprennent l'expression " c'est David contre Goliath" en signifiant que c'est le faible qui l'a emporté contre le fort . Alors j'ai voulu prendre la Bible, le Coran et la Torah pour voir ce qu'ils disent, sur internet j'ai trouvé ça : 
La Torah reprend la même histoire que la Bible avec moins d'explications, il me semble.

Et la question que je me suis posé c'est: David, était-il si en état d'infériorité ?  Je n'en suis pas si sûr: l'apparence d'un gamin blondinet a dû relâcher la méfiance de Goliath : "Le Philistin regarda, et lorsqu'il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu'un enfant, blond et d'une belle figure".

Et tant que le géant étant loin, du moins à une certaine distance, il n'avait qu'une lance pour atteindre David, par contre ce dernier pouvait toucher le géant grâce à sa fronde.

La fronde c'est la kalachnikovs de ces époques, on est entre 1200 et 1000 avant J.C. et même un peu après. Et, pour celui qui savait s'en servir, elle n'était pas si anodine que ça, utilisée pour rassembler les moutons mais aussi à chasser, elle était même redoutable. Les munitions étaient donc des pierres et si on veut que la trajectoire soit bien droite il ne fallait pas une pierre biscornue c'est moi qui vous le dis ! étant minot, de mon lance-pierre je n'étais pas mauvais à dégommer les canettes de bière des grands qui me poursuivaient, déversant tous les noms d'animaux et pire encore...bref je vous le dis, non il fallait une pierre ronde bien lisse, et là, celui qui a inspiré la Bible a visé juste (lui aussi) :
 "Il prit en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres polies, et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche." Et où peut-on trouver des pierres les mieux polies sinon que des galets dans un torrent ? 

Ce que j'en déduis c'est que dès le départ David avait ses chances. Infériorité ? pas tant que ça.

Bien sûr tout cela semble une légende parmi tant d'autres. Il n'y avait pas la photo, ni les réseaux sociaux, même pas Saint Thomas pour demander des preuves, elle a pu être inventée et écrite également pour un seul but : magnifier le courage et la grandeur du roi David. 

Et d'ailleurs dans la Bible, on peut lire plus loin (2 Samuel 21:19

"Il y eut encore une bataille à Gob avec les Philistins. Et Elchanan, fils de Jaaré-Oreguim, de Bethléhem, tua Goliath de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand."

Bon alors, il n'était pas bien mort ce géant de six coudées et un empan ? je vous laisse sur ce dilemme...anecdotique.

à + !


mercredi 6 décembre 2023

L' ANECDOTE. Le modeste petit tableau parmi les milliers d'oeuvres d'art.

L'anecdote. Au cours d'une visite, d'un voyage, dans un livre, un film il y a toujours quelque chose qui saute aux yeux, un petit quelque chose qui vous interpelle et ce petit rien, ce contrepoint, cette anecdote qui n' a quelquefois rien à voir avec le reste, s'imprime dans la mémoire.

L'anecdote se déniche partout, au détour d'une ruelle à Barcelone (Lien), ou dans une riche villa comme la villa Ephrussi de Rothschild, où on y trouve des milliers d'objets d'art, meubles de toutes sortes provenant autant de palais, de châteaux royaux que d'ateliers d'artistes ou de salles des ventes internationales, de différents siècles et de différentes disciplines en commençant par l'archéologie: on y trouve de bien belles choses.

Notamment, un petit cadre superbe mettant en valeur une aquarelle de Gustave Moreau oh cela semble anecdotique au vu de l'immensité du reste mais quel bel œuvre et quel charme en émane ! Et puis à l'époque actuelle, quel thème intrigant que le soir et la douleur !


Gustave Moreau s'est inspiré d'un poème éponyme de Paul Bourget, Le Soir et la Douleur.

« La Douleur dit au Soir: "Oh viens, toi que j'appelle,
Toi le seul qui jamais, jamais ne m'a fait mal..."
Et le Soir, souriant et pâle, vient vers elle
Sur l'escalier du ciel occidental.
Le Soir à la Douleur soupire: "Mon Aimée..."
Il la prend par les mains, la force à s'asseoir,
et comme elle se sent intimement charmée
Par la caresse apaisante du Soir !
Le Soir dit: "Mon Aimée, entends mourir le monde
Et se taire la voix de ces hommes cruels,
Et s'approcher la Nuit, ta sœur triste et féconde,
Les bras chargés de lis surnaturels..."
La Douleur au beau Soir répond : "J'ai peur de l'ombre
Comme j'ai peur de l'homme et du jour obsesseur.
J'ai peur de ces milliers de regards du ciel sombre,
Je t'aime, toi, pour ta morne douceur."
Mais le Soir n'entend plus cette plainte.
Il se lève, Il voudrait embrasser l'Aimée, il ne peut pas.
Il est déjà lointain et vague, comme un rêve.
Et la Douleur reste seule ici-bas. >>

Elle est magnifiquement fine dans le détail, la délicatesse du Soir, le regard absent de la Douleur, le clair obscur un peu rosé du jour tombant, les reflets de l'eau...

Si on était plus terre à terre, si on sortait du symbolisme bourgetien, si, n'ayant pas le bagage littéraire d'un universitaire tout comme moi quoi, si on se disait donc: le Soir n'est-il pas le déclencheur de la Douleur ? ce qui serait paradoxal vu qu'il arrive pour tenter de la consoler.

N'avez vous jamais ressenti, quand la lumière du jour décline, une bouffée soudaine et trouble qui vous pénètre l'esprit et vous pousse au mieux  dans une contrariété, ou davantage une mélancolie, ou même au pire dans une douleur vous prenant au ventre, vous attrapant les boyaux pour en faire un nœud gros comme ça. Alors ? dites moi qui provoque cela ? On pourrait croire que c'est le soir lui-même qui apporte cette dégradation, ou bien n'est-ce pas la pause que l'on s'accorde à nous-même à cet instant de la journée, ayant terminé nos activités, nous retrouvons inactifs, et posés, assis, inactifs, las, nous pensons alors à nous-même, aux tâches du lendemain, aux inquiétudes des enfants, aux disparus qui nous manquent, au regard obsédant des autres sur nous et qu'en faire, etc.
Le soir adoucit cet instant ? donc apparait comme bienveillant ? il te dit regarde, c'est la fin du jour et le sommeil te mènera à une autre belle journée ! alors là soit tu le regarde avec gratitude ou soit tu le maudis parce que tu es insomniaque ... Dans le texte accompagnant l'aquarelle on peut y lire : "Moreau a choisi ici les retrouvailles du Soir et de la Douleur l'instant où la douceur l'emporte sur le temps" En fait le soir n'est pas une promesse, ni une sentence. C'est une caresse qu'il faut juste profiter à l'instant présent, ne pas la faire durer, elle va se dissoudre dans l'obscurité, ne pas la laisser infuser ses obstinations crépusculaires, et se mettre devant un bon repas, un bon bouquin ou un bon film ! Bougez.

Gustave Moreau
(1926-1898)
Le Soir et la Douleur
Aquarelle H. 367: L. 198 mm - Slanée en bas à gauche: Gustave Moreau - Saint Jean-Cap-Ferrat, Académie des beaux-arts, Villa Ephrussi de Rothschild, EdR 1601 - Provenance Sans doute Mme Kann en 1885; Émile Straus (1844-1929), sa vente après décès, Paris, galerie Georges Petit, 3 et 4 juin 1929. no 19, acquis par Béatrice Ephrussi de Rothschild (1 864-1934), légué en 1934 à l'Académie des beaux-arts. 



Ouaip ! je viens de relire mon texte. Eh bien c'est pas bien drôle tout ça, faut surtout pas finir par ça ce soir , moi je vais chercher une bonne recette de lasagnes, la mienne est un peu "collante".

 A + !





mercredi 8 novembre 2023

L' ANECDOTE. Barcelone. El mundo nace en cada beso, El món neix en cada besada, Le monde naît dans chaque baiser.

 L'anecdote. Au cours d'une visite, d'un voyage, dans un livre, un film il y a toujours quelque chose qui saute aux yeux, un petit quelque chose qui vous interpelle et ce petit rien, ce contrepoint, cette anecdote qui n' a quelquefois rien à voir avec le reste, s'imprime dans la mémoire.

 Déambulant dans les rues près de la cathédrale, nous sommes arrivés près d'un mur où étaient assemblés des carreaux de ciments en une immense mosaïque pour la plupart roses représentant des photos de toutes sortes, comme des cartes postales.

Nous savions déjà qu'en s'éloignant nous découvririons une fresque mais nous ne savions pas laquelle. Il y avait une plaque mais je n'ai pas voulu la lire, me réservant la surprise et la découverte au fur et à mesure de l'éloignement. 





Très vite avec le recul nous avons vu l'ensemble: un magnifique baiser, lascif 
 

 
 
 
ensuite, nous avons aperçu l'autre et nous avons souri. 


 Cette fresque a été réalisée avec 4000 tesselles en céramique, réparties en 50 rangées de quatre-vingts tesselles chacune, Le monde naît dans chaque baiser - pour le tricentenaire de la chute de Barcelone, dernière bataille de la guerre de Succession espagnole le 11 septembre 1714. Ce jour est aussi celui de la fête nationale de la Catalogne, « Diada Nacional de Catalunya » célébrée le 11 septembre en mémoire des morts au siège de Barcelone.
A côté de la mosaïque se trouve une plaque avec l'inscription : Cette photo-mosaïque murale a été réalisée avec la contribution de milliers de citoyens qui ont fourni des images personnelles interprétant la devise "moments de liberté". Le projet s'inscrit dans le cadre de la commémoration du tricentenaire des événements de 1714 à Barcelone. Le bruit d'un baiser n'est pas aussi assourdissant que celui d'un canon, mais son écho dure plus longtemps . Olivier Wendell Holmes.
(Extrait de Le monde naît dans chaque baiser - https://fr.wiki34.com/wiki/El_mundo_nace_en_cada_beso)

A + !

 

PS: Bien sûr Siu je continue !