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mardi 15 décembre 2020

Chenonceau. Pour moi.

 Tout comme mon billet sur Chambord (là) et Blois (ici) , je viens coller quelques photos prises lors de ma visite à Chenonceau. Malheureusement, une fausse manip m'a fait perdre la plupart alors

 Pour le reste

Pour ne pas les avoir prises en vain.

Pour ne pas aussi les perdre.

Pour moi.

Le Château de Chenonceau (sans x à la fin, c'est le village à coté, Chenonceaux, qui l'a gardé pour lui) est souvent nommé le Château des Dames, et je ne veux pas raconter l'Histoire de France, vous trouverez moult articles bien ficelés sur ce sujet dans le net, mais  comme j'ai énuméré les Grands Hommes passés à Blois, je me vois le plaisir de citer quelques unes de ces dames.

Avant le château, il y avait un château. Plutôt un fort médiéval celui-ci, carré avec 4 tours aux coins, comme celui que je fais toujours à la plage avec ma petite pelle et mon seau bleu. Il appartenait à Pierre Marques (le château, pas le seau). Après bien des micmacs de Thomas Bohier,  le château fut confisqué à la faveur de ce dernier.

Première de ces dames: Katherine Briçonnet, épouse de Thomas Bohier, (Notaire et secrétaire du roi en 1491, chambellan de Charles VIII, maître des comptes à Paris, etc. etc.. Il est au service de Louis XI, Charles VIII et Louis XII, et enfin de François Ier. En fait il n'a pas trop de temps alors il fait raser la forteresse en ne gardant qu'une tour pour reconstruire et c'est Katherine qui s'y colle pour superviser la reconstruction avec succés: ainsi né le Château de Chenonceau.

Puis Diane de Poitiers, Henry II dont elle est la maitresse lui donne le château (Il semble qu'il tient bien à elle, et soit bien sous son influence: Rabelais, méfiant, dira ""le roi avait pendu toutes les cloches du royaume au col de sa jument".

Diane ajoutera le pont sur la rivière le Cher (eh oui voici un château de la Loire sur le Cher) pour relier l'autre rive.

Ensuite Catherine de Medicis, l'épouse délaissée du même Henri II, qui, aussitôt veuve, déloge bien sûr ! Diane en lui donnant le château de Chaumont. Elle ajoutera sur le pont deux galeries superposées formant un superbe espace de réception, et donnant ainsi au château son aspect actuel. Pour évoquer la grandeur de ces deux galeries, pendant la première guerre mondiale, Gaston Menier, le propriétaire  y installera un hôpital militaire avec cent-vingt lits, un bloc opératoire, etc.

Après Louise de Lorraine, épouse du roi Henri III, qui héritera du château de Catherine de Médicis, sa belle-mère.

Et puis 

Louise Dupin,

Marguerite Pelouze, 

Marie de Luxembourg, Duchesse de Mercœur

Et j'en passe, toutes auront à cœur d'embellir, de rénover, de magnifier ce château. 

Pour en savoir plus, visiter Wiki qui a un bel article sur le château .

Maintenant mes photos ! Accompagnées cette fois-ci d'un texte de Flaubert: "Par les champs et les grèves". Lui seul sait décrire avec beaucoup de charmes, voyez comment il commence: "Je ne sais quoi d'une suave singulière et d'une aristocratique sérénité transpire du château de Chenonceau." Voilà ! en quelques mots il a planté le décor, l'ambiance. Je vous laisse suivre la suite.

"Je ne sais quoi d'une suave singulière et d'une aristocratique sérénité transpire du château de Chenonceau. Il est à quelque distance du village qui se tient à l'écart respectueusement. On le voit, au fond d'une grande allèe d'arbres, entouré de bois encadré dans un vaste parc à belles pelouses.



Bâti sur l'eau, en l'air, il lève ses tourelles, ses cheminées carrées, Le Cher passe dessous, et murmure en bas de ses arches dont les arêtes pointues brisent le courant. C'est paisible et doux, élégant et robuste. son calme n'a rien d'ennuyeux et sa mélancolie n'a pas d'amertume."






J'aime le style de Gustave ! c'est simple mais chaque mot est employé à bon escient : 'C'est paisible et doux, élégant et robuste. son calme n'a rien d'ennuyeux et sa mélancolie n'a pas d'amertume.' en deux phrase, on respire l'atmosphère de l'endroit.

"On entre par le bout d'une longue salle voutée en ogive qui servait autrefois de salles d'armes.


On y a mis quelques armures qui, malgré la nécessité de semblables ajustements, ne choquent pas et semblent à leur place. Tout l'intérieur est entendu avec goût. les tentures et les ameublements de l'époque sont conservés et soignés avec intelligence. Les grandes et vénérables cheminées du XVI -ème siècle ne recèlent pas, sous leur manteau, les ignobles et économiques cheminées à la prussienne qui savent se nicher sous de moins
grandes.


Dans les cuisines que nous visitâmes également, et qui sont contenues dans une arche du château, une servante épluchait des légumes, un marmiton lavait des assiettes, et debout aux fourneaux, le cuisinier faisait bouillir pour le déjeuner un nombre raisonnable de casseroles luisantes. Tout cela est bien, a un bon air, sent son honnête vie de château, sa paresseuse et existence d'homme bien né. J'aime les propriétaires de Chenonceau.



La princesse de Rohan.
Jean-Marc Nattier
Paris 1685-1766



N'y a-t-il pas, d'ailleurs, partout de bons vieux portraits à vous faire passer devant un temps infini, en vous figurant le temps où leurs maîtres vivaient,



et les ballets où tournaient les vertugadins de toutes ces belles dames roses, et les bons coups d'épée que ces gentilshommes s'allongeaient avec leurs rapières? Voilà des tentations de l'histoire. On voudrait savoir si ces gens-là ont aimé comme nous et les différences qu'il y avait entre leurs passions et le nôtres. 

On voudrait que leurs lèvres s'ouvrissent, pour dire les récits de leur cœur tout ce qu'ils ont fait autrefois, même de futile, quelles furent leurs angoisses et leur voluptés...








...Nous lui avons cependant dit adieu à ce pauvre Chenonceaux ; nous l’avons laissé avec ses beaux souvenirs, ses beaux portraits, ses belles armures et ses vieux meubles, dormant au bruit de sa rivière roucoulante, à l’ombre de ces grands arbres, sur son herbe verte ; et pleins de bonne humeur et les gourdes remplies, nous avons fait l’inauguration de nos sacs en allant à pied gagner Bléré pour de là nous rendre à Tours.

« Pax Tibi Marce Evangelista meus »

La paix est avec vous mon cher évangéliste

...Nous lui avons cependant dit adieu à ce pauvre Chenonceaux ; nous l’avons laissé avec ses beaux souvenirs, ses beaux portraits, ses belles armures et ses vieux meubles, dormant au bruit de sa rivière roucoulante, à l’ombre de ces grands arbres, sur son herbe verte ; et pleins de bonne humeur et les gourdes remplies, nous avons fait l’inauguration de nos sacs en allant à pied gagner Bléré pour de là nous rendre à Tours.

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