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jeudi 16 novembre 2017

Pierre qui chante, mon âme tousse.

Retour de Sardaigne; le travail ne m’a laissé aucun répit: n’aurais-je donc pas une seule petite heure à perdre (ou plutôt à ne pas perdre) pour rassasier ma curiosité ?
mais si !
Entre l’hôtel et l’aéroport de Cagliari,
On peut, si on veut, passer par San Sperate.
Petite ville connue pour ses peintures murales mais aussi par son Jardin Sonore.


Garée la voiture,
Pris un cappuccino à la terrasse d’un café face à une des fresques murales de la ville,

Dégourdies les jambes dans la rue qui m’emmène 

(ou qui m'emmènent ? 
C'est vrai ça, est-ce la rue ou bien mes jambes qui m'emmène(nt) ? )

vers le jardin, encore une très jolie fresque.


Plus loin d’anciennes maisons montrent leurs murs faits de briques de terre.












Et soudain à main droite, le Jardin.
Pauvre de moi, deux groupes de touristes arrivent, me voilà noyé entre une vague humaine espagnole et l'autre française, moi qui ne sait à peine nager...

Heuseusement, une  guide arrive et met de l'ordre, elle nous explique le parcours de l’artiste.


 Pinuccio Sciola, petit bonhomme originaire de cette ville, est un artiste qui, par ses dons de sculpteur, obtiendra des bourses d’études, lesquelles lui permettront de suivre des cours prestigieux et d’être connu dans le monde entier.

En 1996, ce monsieur dévoile la magie du son de la pierre : Ses sculptures : des œuvres capables de vibrer et d’émettre des sons, « de communiquer au spectateur le pouvoir de la nature et la force de la terre ».

Les œuvres en voici, énormes roches striées ou tranchées en fines lamelles restantes solidaires de leur bloc resté brut ou bien prenant une forme longiligne ou carrée.





La guide nous explique comment l’artiste faisait chanter ses pierres, avec ses mains humises ou bien à l’aide d’une petite pierre, elle frotte les parties striées et les fait vibrer. Il en sort une musique plus ou moins grave selon la taille des striures.




L’effet est plutôt mélodieux. Selon les stries découpées dans la roche, les sons diffèrent, tel un instrument de musique.


Et des instruments, il y en a un peu partout ici !




L’artiste en découpant et polissant le cœur de ces roches, aimerait même nous faire croire qu’elles ont une âme.

Mais mon âme à moi tousse :

A déambuler au milieu de ses sculptures je m’y perds et au bout du jardin, là, d’autres œuvres, apparemment non élues au rang des « exposables » sont rassemblées 

 Où bien couchées derrière quelques arbustes. Jalouses, elles semblent me dire «  rends-toi compte Philfff, de la similitude du jardin avec un cimetière »





Et c’est vrai que là, je ne vois plus ces sculptures sonores comme au début, tous ces monolithes alignés le long des allées, ressemblent à des stèles érigées en honneur de quelques morts, d’autres plus grandes, esseulées, dédiées à quelques illustres défunts




Et ces morts, ne seraient-ce pas ces rochers eux-même, griffés, sciés, torturés pour leur extirper de faux aveux, de fausses vérités : des sons désirés par l’homme mais extrinsèques à cette pierre exsangue ?




à + !




jeudi 9 juin 2016

Le visage vers le bas parce que mon ventre vous parle sarde, mais pas que.


Retour en Sardaigne. Régulièrement de passage en Italie, mon ventre n’a encore jamais remarqué un assez excellent resto pour vous en parler.
Aussi pour une fois que l’un d’eux montre un peu d’originalité, je m’empresse de vous le partager !


C’est à Cagliari ; le long de la via di Roma, 


dans une petite ruelle adjacente : Chez Corallo. Cucina Typica Sarde.
Je n’avais pas l’intention de déjeuner si tôt et surtout dans cette rue beaucoup trop touristique mais mon ventre vide se faisait très bruyant, je suis donc entré là par hasard, pour manger rapidement, donc commande simple :  crudités et poisson grillé.


Parcourant le menu je tombe sur les « Bocconi »

Bocconi, bocconi ? qu’est-ce que ces bocconi dont la traduction proposée me sidère ? visages vers le bas ! ou bouches à l’envers version espagnole !

Mon parler italien ne suffit pas à m’expliquer et surtout à comprendre ce que m’en dit le serveur. Enfin bref, je finis par capter : escargots !
-          Ah ! Escargots! Caldo ?
-          Si caldo !
-          Ok !

Et voici ma commande qui arrive :

Stupéfaction ! Crudités : les légumes sont entiers ! C’est à moi de couper, trancher ! original ! au moins  fraicheur garantie !

Le pain est tout chaud, il manque me direz-vous le pane carasau mais bon ça c'est pour le touriste ;)








Confusion !  les escargots sont en fait des bulots (Mais oui : escargots de mer, Philfff) tout chauds.



Satisfaction !  pas déçu par la dorade !
 














Déception !  l’huile d’olive n’est pas du cru : tout juste un produit d’assemblage issu de U.E. que l’on trouve en grande surface.  Aahh ça ans une île méditerranéenne !! Aahh !la faute de goût ! 




Voilà un repas pour touriste affamé mais simple et bon, comme je les aime.

A + !

mercredi 8 avril 2015

Cagliari, mais où est passé Balzac ?

Un vent violent souffle  sur la région ,
Un vent à décrocher la queue d’un âne. Sur le rivage, la mer est blanche d’écume et tout mouvement portuaire est interrompu. Mais dans la ville, les cagliaritani ont l’habitude,  avancent comme si de rien n’était, l’esprit  occupé des tracas quotidiens et dont ces épisodes venteux sont des moindres.

Ayant garé la voiture Via di Roma, faute de n’avoir pas pu approcher la haute ville à cause du trafic, et des parkings soit complets, soit payants et plutôt chers.


Tout espéloufi,   je commence ma marche par cette large avenue aux façades remarquables. 



Le Palazzo Comunale (l’hotel de ville) de style néogothique catalan m’a-t-on dit, s’impose à l’entrée de la ville. Je bifurque ici pour monter jusqu'à la vieille ville.
Palazzo Comunale
Palazzo Comunale








La montée est rude, et après avoir gravi les rues , (où une multitude de réfugiés africains s’affairent à vendre leurs babioles en tout genre et accostent les gens qui garent leurs voitures en leur promettant de veiller sur celles-ci , sous-entendu, achetez-moi quelque chose pour ce service)

La montée est rude, oui, mais dès l’arrivée en haut, pas de regret car le panorama est superbe et les murailles du château invitent à la découverte. 



porte cristina


porte cristina
J’entre par la Porta Cristina, derrière on voit la Torre  San Pancrasio . Des tours comme celle-ci, il y en a trois remarquables, elles ont la même particularité, celle d’avoir une des façades ouvertes où l’on découvre les étages en bois.
Porta S'Avanzada
La sortie  par la Porta S’avanzada nous fait redescendre au pied de la citadelle, - donc je demi-tourne fissa.


Passé rapidement  la piazza del’ independanza,  parce que le vent ne faiblit pas, je pars dans une ruelle abritée qui débouche sur des Palazzi et la cathédrale Santa Maria.

 





L'extérieur est superbe, de même que l'intérieur, où, arrivé au chœur, on découvre des lions de marbres assaillant leurs proies ,très imposants et magnifiquement sculptés, qui  faisaient partie de l'ambon (Mais qu’est-ce que c’est ?) de Guglielmo, une paire de chaires du 12ème siècle par l'un Maître Guglielmo, à l'origine sculpté pour la cathédrale de Pise. 


Comme tous les touristes qui passent ici, plus loin, en descendant le long des murailles, on se retourne pour prendre le cliché incontournable:



Puis en dévalant les ruelles, on aperçoit une autre tour: la Torre dell' Elefante. Mis à part que  c'était un des symbole de Pise, je n'ai pas trouvé d'autre motil à l'exposition de cet


animal. D'ailleurs celui-ci me semble une pièce rapportée et ne fait pas corps avec l'ensemble.






Puis plus loin et plus bas, se trouve l'un des Palazzi de la ville, un des plus connus peut-être: le Palazzo Boyl.

Le palais a été conçu dans le style néoclassique en vogue dans ces années, dans lequel se réfèrent également la Porta Cristina et l'entrée de l'armée royale Arsenal, également conçus par le Comte Boyl de Putifigari.
Balzac y aurait séjourné lors de sa venue.



Le bâtiment a une balustrade de marbre ornée de quatre statues représentant les 4 saisons.


Le palais s'adosse à la Torre Dell''Aquila, anciennement Torre Leone, celle date du XIVème siècle.
La tour avait perdu son sommet pendant le siège espagnol de 1717, pas loin d'être une ruine. Elle avait affronté auparavant les bombardements britannique en 1708,puis les canons Espagnols qui tentaient de récupérer l'île en 1717 et, enfin, l'attaque française de 1793. 



Pour rappeler ces époques tragiques, sur la façade du Palazzo Boyl on peut voir trois boulets de canon collées qui rappellent les trois attaques ont souffert.
(cliquez sur l'image pour mieux voir)



Voilà ! fin de la visite de la citadella. Je redescends par la scalette di Santa Chiara, dis bonsoir à Carlo Felice 
Et puis arrive à la Via Lodovico Baylle. 

Où j’aimerais trouver la plaque commémorative de la venue de Balzac en Sardaigne. C’est au n°83.

A ce n° se trouve un resto : TRICOLI.
Mais chez TRICOLI point de plaque. Soit ! C’est l’heure du dîner : je m’y assois.
Le garçon m’apporte le menu et j’en profite pour lui demander où est donc cette plaque.
 Balzac ? Non je ne connais pas. Je vais demander à l’intérieur, me dit-il.
A l’intérieur, personne ne connait.
Très aimable, il se renseigne chez sa voisine au « Cubban Café ».
Elle n’en a jamais entendu parler.
 A ce moment, Tony passe, se fait interpelé par le serveur. Bla bla bla. Tony est d’ici depuis longtemps !
Mais Tony ne connait pas non plus.
Ni d’ailleurs la femme âgée qui habite juste à côté.
Le serveur est désolé mais pas de plaque de Balzac ici.
Bon je commande des calamars grillés (excellents, d’ailleurs,  je vous les recommande !) et puis j’attends.
Et en attendant, j’examine la façade du restaurant et que vois-je, caché par les grands parasols ? : Vous avez deviné : la plaque !

Je vous laisse deviner la tête déconfite du serveur qui n’avait jamais fait attention. Il se mit à ameuter toutes les personnes à qui il avait demandé pour leur faire savoir. J’étais pour ma part, plié de rire.

Balzac était venu en Sardaigne, espérant trouver fortune et éponger ainsi ses dettes...
A RICORDO DI ONORATO BALZAC CHE MOSSO DA VANI SOGNI DI FORTUNA FU IN SARDEGNA
EN SOUVENIR D'HONORÉ BALZAC QUI AGITÉ DE VAINS RÊVES DE FORTUNE,  FUT EN SARDAIGNE EN AVRIL  MDCCCXXXVIII (1838)


De son passage, nous en avons le témoignage, grâce à des lettres, que l’on peut lire dans cet ouvrage « Voyage En Sardaigne »
Et dont la teneur en est dévoilée un peu ici, mais je vous ai traduit (merci Google):
Le récit épistolaire est très mince par rapport aux impressions sur l'île et de ses habitants qui donne Balzac. Les lettres ont été envoyées d'Ajaccio (26 Mars, le 27 Mars, à 1 Avril, le 2 Avril), Alghero (7 Avril), Cagliari (17 Avril) et de Gênes (22 Avril). 
Si la Corse est l'un des plus beaux pays du monde avec des montagnes comme celles de la Suisse, la Sardaigne est un mauvais endroit : Balzac n’avait pas encore accosté que son jugement était déjà impitoyable.
Mis en quarantaine sur un bateau dans le port d'Alghero, il donne un jugement qui dit tout:
 «L'Afrique commence ici: j’ai vu une population en haillons, nue, bronzée comme les Ethiopiens."  Racisme? Ou tout simplement pour impressionner ceux qui ont lu ses lettres, le Cercle des Amis bourgeois parisiens et, en particulier, sa madame Hanska?
La lettre suivante suggère plusieurs choses. Le 17 Avril, Balzac était à Cagliari: «Je viens de visiter toute l'île et j’ai vu les choses comme disent les Hurons de la Polynésie. 
Un royaume de plein désert, du réel sauvage, pas de culture, les savanes de palmiers ou des cystes sauvages, où les chèvres paissent [...] J’ ai fait dix-sept à dix-huit heures d'équitation sans trouver une maison. [...] De Sassari, j’ai traversé toute l'île de l'intérieur: c’est partout pareil. Il y a un endroit où les habitants font un pain horrible de glands de chênes verts dans la farine qui se mélangent à l'argile, et cela à quelques pas de la belle Italie. Les hommes et les femmes vont nus avec un morceau de tissu, un chiffon de nettoyage, pour couvrir leur nudité. 

Le dimanche de Pâques, j’ai vu des tas de créatures dans les troupeaux sous le soleil, le long des murs de terre de leurs terriers. Aucune maison ne dispose d'une cheminée,  le feu au milieu de l'hébergement, le rend couvert de suie. [...] Au milieu de cette misère profonde et incurable, il y a des villages avec des costumes d’une beauté saisissante ".



à + !