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mercredi 12 juin 2024

LE CINQUE TERRE, RIOMAGGIORE. 5 TERRE IN 3 GIORNI. MARTEDÌ MATTINA.

 MARTEDÌ. Premier jour de visite: la forme !


Mardi. Nous prenons donc le train pour Riomaggiore.



 En sortie de la gare il faut prendre un long tunnel pour rejoindre directement le centre du village.


Le village est très beau, très animé, il y a tout ce qu'il faut pour le touriste.

Exaspération ! Boutiques de souvenirs, de vêtements, de tout, de tout pour s'arrêter tous les 20 mètres et attendre les femmes qui entrent dans chacune d'elles ...

Bonne chose ! Dans l'attente de ces dames, il nous reste à admirer les jolies couleurs des façades décalées au fur et à mesure que la rue monte, et puis à renifler les parfums en passant devant les restaurants et les petites échoppes de fritures.

Plus haut une petite chapelle, ou plutôt un oratoire nous inviter à entrer. 

L'Oratoire de Notre-Dame de l'Assomption. (Explication lue devant l'église de San Giovanni Battista.)

Cet oratoire de la confrérie des Disciples de l'Assomption a été construit au XVIe siècle. L'édifice sacré abrite deux œuvres d'une facture remarquable : un triptyque, placé sur l'autel, représentant la Vierge à


l'enfant, avec sur les côtés les saints Jean-Baptiste et François, datant du XVIe siècle, et une statue en bois, appelée Madone des Chaînes, du XIVe siècle, attribuées aux maîtres « Campionesi ». 

Les chaînes évoquent les périodes tragiques des incursions des pirates sarrasins, dont il fallait libérer les prisonniers, capturés sur les côtes, moyennant le paiement d'une rançon.


Nous continuons notre grimpette car oui un village accroché à la montagne ce n'est pas plat. 

Mais, consolation, petit a: la vue sur Riomaggiore est de + en + superbe et petit b, il n' y a qu'à se retourner pour voir que la côte est en fait une descente ce n'est qu'une question de point de vue !

On peut apercevoir en haut à gauche le fort, sa présence massive uniforme contraste avec les couleurs variées des maisons, le principal intérêt à monter là-haut est le point de vue.

Mais avant d'arriver au fort, nous passons devant l'église  St Jean Baptiste.

Histoire
L'église a été fondée le 8 novembre 1340 avec la permission de l'évêque de Luni Antonio Fieschi, comme on peut encore le lire aujourd'hui sur la plaque apposée sur le côté sud de l'édifice. Sa construction semble représenter la centralité du village balnéaire par rapport aux petits villages dispersés sur les pentes des collines autour de Riomaggiore. L'église fut agrandie en 1870, lorsque, suite à un effondrement, une travée fut ajoutée, ce qui impliqua la reconstruction de la façade. Cet allongement est bien perceptible de l'extérieur. 

Architecture
L'église a un plan basilical à trois nefs, avec la proportion identique entre elles présente dans les autres églises du Cinq terres. Le clocher se dresse sur une abside carrée. La rosace, bien que restaurée, est originale, tandis que les quatre statues des évangélistes, posés sur la façade, ils sont une œuvre récente (1903)... Les deux portails qui s'ouvrent côté sud sont également originaux, décorés de précieux éléments zoomorphes et anthropomorphes. Dans la partie externe de l'abside, on peut voir quelques arcs suspendus caractérisés par l'alternance de pierre noire et de grès, une couleur bicolore qui rappelle les églises de S. Giovanni Battista de Monterosso et S. Andrea à Levanto...

Allez ! une petite prise de vue sur le village et on redescend. J'ai faim.

On redescend donc pour tâter un peu du palais ces cônes de différentes tailles remplis de calamars, petits poissons, crevettes, légumes, frites, chez un resto de rue  "Tutti Fritti" que je vous recommande.

Ayant repris des forces, nous décidons d'aller à Manarola. Le célèbre sentier "Via dell'Amore" étant fermé depuis quelques années (mais qu'est-ce qu'ils font les TP italiens ? C'est comme en France ou quoi?) nous prenons le seul sentier disponible SP370 Riomaggiore-Manarola via Beccara .                                         J'en profite pour signaler le début de ce sentier, car nous avons croisé des gens qui voulaient le faire mais n'ayant pas trouvé l'accès, ont repris le train pour Manarola et ont fait le chemin à l'envers. 
L'accès le plus simple est de monter jusqu'au fort et juste derrière la tour il y a un escalier qui vous amène sur la rue Telemaco Signorini. Là, il faut juste descendre un peu et à deux cent mètres env. il y a un grand escalier à gauche qui vous y mène direct avec des panneaux. Voilà. 
A un tiers droite on voit le tracé du chemin là où il y a un filet bleu-vert et plus haut trois personnes en blanc.

Et d'ailleurs, il est plus facile de le parcourir dans le sens Riomaggiore vers Manarola car ça grimpe très dur dans l'autre sens.
Les dernières maisons de Riomaggiore que nous quittons.

Et moi aussi, à bientôt à Manarola !

A + !

Ce qui est en italique est la transcription de panneaux avoisinants.

mardi 23 février 2021

Moi j'aime bien les triptyques.(2)

 Je ne sais pas vous, dans la peinture, mais moi j'ai toujours été attiré par les triptyques. (comme je le disais déjà LA) Oui peut-être est-ce le fait que c'est "pliable" comme les livres d'enfants avec leurs grandes images, mais bon, on a tous ses petits penchants...

La Cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence recèle de nombreuses œuvres et vestiges anciens qu'il

faudrait détaillé de mille et une photos et anecdotes. 



Cependant ne m'en voulez pas : ça caille et le temps de traverser la nef, je sens déjà le froid humide, propre à ces lieux cherchant à m'étreindre malgré que je fus bien couvert. Une belle visite sera pour une autre fois, Je vous présente directement l'objet de mon passage : 




Le Buisson ardent de Nicolas Froment.


Je pourrais vous détailler le tableau moi-même si j'avais une once de talent, de culture, un soupçon d' études sur l'histoire de l'art, mais non. Donc je laisse les textes en parler ; Voici des extraits pris dans « Nicolas Froment et l'École avignonaise au XVe siècle » par Lucie Chamson ( « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ».)

Cet ouvrage, de la collection « MAITRES DE L'ART ANCIEN » paru en 1931, n'a pas vieilli d'un poil.
Voici.


« Le Buisson ardent, dans sa partie centrale, est consacré à la vision de Moïse, non pas telle qu'on la voit ordinairement avec Dieu dans le buisson, mais avec la Vierge à sa place. C'est là, ainsi que l'a établi M. Bouchot, la conception du Buisson ardent par les Victorins et le roi René, chanoine de Saint-Victor de Marseille, avait adopté la formule victorine.



A droite, Moïse, costumé en berger, très vénérable avec son beau visage de vieillard barbu, ôte sa sandale d'un geste familier et manifeste, par un mouvement de bras gauche, l'étonnement qui le saisit devant la vision. Son troupeau paît tranquillement près de lui. Sur un magnifique buisson de plusieurs plants de chênes verts entrelacés de feuilles de ronces et de fleurs diverses, une Vierge tranquille aux vêtements modestes tient l'Enfant-Jésus dans ses bras. L'Enfant joue avec un miroir.

A gauche de la scène, un bel ange ailé, la croix au front, dans un longue robe claire et un riche manteau, annonce l’événement à Moïse. Un vaste paysage baigné de lumière s 'étend derrière le buisson. On y voit un large fleuve, des ponts, des châteaux et des villes qui rappellent ceux de la région avignonaise, sans toutefois en donner une reproduction exacte...

...Les volets représentent à droite la reine Jeanne de Laval entourée de trois saints : saint Jean son patron ; saint Catherine, reconnaissable à la palme qu'elle tient dans la main et saint Nicolas, mitré, avec la crosse, aux pieds duquel on voit les petits enfants au saloir. Ce n'est peut-être pas sans intention que Froment a représenté ici le saint dont il porte le nom...


...Du coté gauche, le roi René fait pendant à sa femme. Coiffé d'une toque de velours et engoncé dans un collet d'hermine, il a aussi derrière lui trois saints. L'un deux, dans une brillante armure, doit être saint René ou saint Maurice, patron de l'ordre du Croissant, fondé par le roi René. Puis vient saint Antoine avec sa barbe blanche et son bâton d'ermite ; enfin sainte Madeleine qui tient le vase de parfums...


 ...Au revers, on voit une annonciation en grisaille, travail assez rapide et sans grand intérêt. Un dieu en majesté entouré d'anges, en grisaille également, se trouve dans la partie supérieure du triptyque et une série de prophètes assis sous des dais encadrent le motif central... »

C'est vrai, qu'une fois, à ma grande déception je suis arrivé devant le triptyque fermé. Mais ça ajoute du mystère quand on ne l'a pas encore vu...



Mais revenons à ce qu'en dit Lucie:

« ...Les deux figures de roi René et de sa femme sont de beaux portraits, réalistes, impitoyables, même. La reine, avec sa longue figure ingrate, et le roi, avec sa grosse tête rouge, ne sont certes pas idéalisés. Du reste, un souci de réalisme égal semble se manifester dans tout le tableau. On a reproché au Moïse trop de rudesse paysanne. C'est, au contraire, une trouvaille du peintre que d'avoir remplacé par ce vieux berger robuste le « père noble » qui figure habituellement Moïse...

...Mais le tableau ne compte pas seulement des qualités. On a souvent remarqué que tous les personnages


du Buisson sont affligés d'un fâcheux torticolis pour l'esthétique du tableau et qui leur donne une sorte de goitre. Cette déformation est particulière à Froment. Chez Quarton et les autres peintres provençaux, cette tendance à incliner la tête des personnages n'est pas plus accentuée que dans les écoles des autres pays...







...L'influence des maîtres flamands est encore très visible dans ce Buisson. On la sent surtout dans la figure de l'ange. Avec sa joliesse maniérée, sa chevelure délicate, son beau costume, cet ange semble découpé dans une œuvre de Van Eyek.
».












Voilà nous avons fait un beau petit tour de ce superbe triptyque ! 

Une dernière chose peut-être au sujet du paysage. Lucie parle d'un paysage qui rappelle celui d'Avignon, car Nicolas Froment venait de là mais je trouve cela très subjectif. A mon avis, cela pourrait aussi bien provenir d'Italie ou tout autre région méditerranéenne puisse qu'il semble acquis que ce peintre se soit formé dans les années 1460 dans les Flandres et en Italie (Nicolas Froment — Wikipédia (wikipedia.org).

Lucie Chamson dit ceci: « ...L'atmosphère générale du tableau, sa lumière et le très beau paysage d'arrière-plan font, comme nous l'avons dit, penser à Avignon et nous semble être dans un coin de l'île de la Bartelasse, au milieu du Rhône, et le rocher du Buisson contribue à entretenir cette illusion... »

Une petite comparaison pour voir:

Détail du tableau


 « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ».

L'île de la Barthelasse vue des remparts d'Avignon:

A vous de vous faire une idée !
A + !




mercredi 2 octobre 2019

Moi j'aime bien les triptyques.


Je ne sais pas vous, dans la peinture, mais moi j''ai toujours été attiré par les triptyques. Oui peut-être est-ce le fait que c'est "pliable" comme les livres d'enfants avec leurs grandes images, mais bon, on a tous ses petits penchants...


Et donc en voici un que j'ai trouvé assez remarquable : La Résurrection de Giovanni Capassini au Château de Tournon/Rhône, Ardèche.

Cette œuvre, est située dans la chapelle du château, peinte par en 1555, bien que le cardinal François de Tournon, passe commande à l'artiste, afin d'orner l'autel de la chapelle du collège de la ville. Il fait d'ailleurs écho à la devise du Cardinal "non qvae svper terram" Gravé au portail du collège.

 




Volet de gauche:

les pèlerins d'Emmaüs.
Le Christ bénit le pain devant deux de ses disciples qui le reconnaissent.





Panneau central:
La Résurrection. Le Christ terrasse la mort, pendant que les soldats sont endormis. Signature au bas de Jonnes Capassini Fiorentino Facebiat.


 Volet de droite:

Le Cardinal est en prière à genoux. Il voit par une fenêtre le Christ avec Marie-Madeleine à ses pieds: c'est la scéne "Noli Me Tangere"
"Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le père"









Remarquable (mais hélas pas à la vue du public) l'idée de centrer le christ est la mort verticalement si bien que lorsque les deux volets sont à demi fermés, il n'apparait à la lumière que la verticalité terre-ciel.

Remarquables aussi les "grisailles" des faces cachées des deux volets qui, lorsque le retable est refermé, montre une scène connue : un ange apparaissant aux trois Marie venant auprès du corps et leur dit que celui n'est plus là et monté aux cieux.
Dos du volet gauche https://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/giovanni-capassini_triptyque-de-la-resurrection-du-christ_huile-sur-bois


Remarquable aussi par ses couleurs, la finesse des traits et des drapés et puis quelques détails qui la singularise.

Photo piquée chez IMAGES D ART

D'abord pictural:

Voyez plutôt le panneau central: le Christ s'élève alors que les gardes sont endormis. Mais qu'est-ce donc ce personnage au nez proéminent caché à droite (à gauche du Christ) alors ? C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! et ceci n'est certainement pas fortuit: qui représente-il ?  Excusez mon ignorance sur la bible mais qui sait me le dise !


Et puis historique:

En 1714, les bâtiments du collège sont ravagés par un incendie par chance le retable est mis à l'abri, il semble que ce soit à ce moment-là que le volet gauche disparait puis enfin, réapparait en 1980. Il fait partie alors des acquisitions du Musée du Louvre et est attribué alors à Ridolfo Ghirlandaio. C'est en 1987 qu'il définitivement reconnu comme le troisième volet du triptyque.


IL me semble que la date de la signature donné dans le petit explicatif Anno MCDLV (1455) est faux, Giovanni Capassini étant né en 1570...

Vue du Château.

 A + !