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mercredi 12 février 2025

LA GALERIE NATIONALE A DUBLIN.

Nous étions de retour en Irlande et à la capitale Dublin ! oui et pas pour le boulot ! 

Avant de visiter la Guinness Store House - que je vous ai présentée foremost à la demande expresse de my pretty belly (ici) - nous avons d'abord sillonné cette belle ville et vu quelques incontournables, comme la Nationale Gallery of Ireland.

Sur trois grands niveaux, on peux y admirer de très belles œuvres d'artistes connus (Caravage,  Goya, Monet, Picasso, Rembrandt, Van Gogh ou encore Velázquez) 


Vincent van Gogh
Zundert 1853-1890 Auvers-sur-Oise
Toits de Paris 1886
Huile sur toile
Van Gogh s'installe à Paris au printemps 1886. Il peint peu après cette vue panoramique de la ville depuis Montmartre. Tout au long de sa vie, Van Gogh est fasciné par les ciels et les formations nuageuses. Ici, l'horizon bas fait la part belle à une étendue de ciel gris. Ce petit tableau aux couleurs sobres révèle à quel point Van Gogh était profondément lié à la tradition naturaliste à son arrivée en France. Quelques mois seulement après l'avoir peint, il rencontre Paul Gauguin et Émile Bernard, et son œuvre commence à prendre la couleur intense et l'empâtement vigoureux qui font sa renommée aujourd'hui.
Acheté en 2007, NGI.2007.2
87

Mais aussi des peintres plus locaux, plus "Iles Anglo-Celtes": Freud (Lucian), Leech, Maclise, Nicol (Erskine), Swanzy, Yeats, etc.

Je vous en ai choisi quelques uns comme d'habitude avec leur cartel que j'ai eu l'amabilité de vous traduire enfin pas moi mais Google Translate car je serais bien incapable de commenter le moindre petit tableau, comme je l'ai fait ci-dessus avec Van Gogh.

J'ai opté pour ceux que l'on voit moins souvent i.e. ceux de la deuxième liste. 

On y va.

Dod Procter Londres 1890-1972 Redruth, Cornouailles
Fille endormie
vers 1927
Huile sur toile
Procter a vécu et travaillé à Newlyn, en Cornouailles, où elle avait été formée à l'école dirigée par Stanhope et Elizabeth Forbes. Au cours des années 1920, elle est devenue célèbre pour ses peintures de jeunes femmes introspectives, exécutées dans un style froid et détaché. Le modèle de ce tableau était Cissie Barnes, la fille d'un pêcheur local. L'utilisation sobre de la couleur par Procter renforce l'apparence sculpturale de la jeune fille endormie.
Présenté par Sir Alfred Chester Beatty, 1954, NGI.1294

Beau commentaire que celui-ci. Dod est connue pour son tableau Morning (clic). Ces deux tableaux me rappellent les tonalités de Hopper, l'effet sculpture de Botero.

Les salles sont spacieuses permettant un recul agréable pour apprécier les grandes toiles. 

Peter Doig Édimbourg, 1959
Cabine en béton côté ouest
1993
Huile sur toile
Dans les années 1990, Peter Doig a réalisé une série de peintures à grande échelle inspirées par l'Unité d'Habitation de Briey-en-Forêt, dans le nord-est de la France. Ce complexe d'habitation moderniste, conçu par l'architecte pionnier Le Corbusier en 1956, avait été abandonné et laissé à l'abandon pendant de nombreuses années. Les scènes évocatrices de Doig explorent les idées sur les interventions humaines dans la nature, la nostalgie et la mémoire. Ici, il donne un aperçu des appartements vides à travers les arbres environnants, attirant le spectateur de l'obscurité vers la lumière. Lorsque Doig a été nominé pour le prix Turner en 1994, il a inclus cette image dans son exposition à la Tate Gallery.
Prêt d'une collection privée ; L.2018.7

William Leech Dublin 1881-1968 Guildford
L'ombrelle
vers 1913
Huile sur toile
Elizabeth Saurine, la première femme de l'artiste, a servi de modèle pour ce tableau. À l'arrière-plan, on peut voir les hautes tiges de lys. Le décor pourrait être le jardin de Concarneau, où Leech a peint son célèbre tableau Un jardin de couvent, Bretagne (vers 1913 ; National Gallery of Ireland). L'ombrelle filtre le soleil et projette des ombres vertes sur le visage de la femme. Les couleurs vives et les taches de lumière sont caractéristiques du style postimpressionniste de Leech.
Présenté par Mme M. Botterell, 1952, NGI.1246


Lucian Freud Berlin 1922-2011 Londres
Souvenirs de Londres
1940
Huile sur toile
La famille de Lucian Freud a quitté Berlin pour Londres en 1933 pour échapper à la montée du nazisme. Il a peint cette œuvre de jeunesse lors d'un séjour de deux mois à Snowdonia alors qu'il était à la fin de son adolescence. La figure est basée sur son souvenir d'un vendeur de journaux qui se tenait près de sa maison familiale à St. John's Wood. En 1938, Freud avait visité la grande exposition Twentieth Century German Art à Londres. Le décor ombragé, la perspective exagérée et l'intensité psychologique de cette scène ont sans aucun doute été influencés par son intérêt pour l'expressionnisme allemand. Peint au début de la Seconde Guerre mondiale, Freud évoque un air d'aliénation et d'appréhension à la fois personnel et omniprésent.
Prêt d'une collection privée.

Mary Swanzy Dublin 1882-1978 Londres
Motifs de toits, Tchécoslovaquie
vers 1920-1922
Huile sur toile
Après la Première Guerre mondiale, Swanzy se rendit en Tchécoslovaquie et en Yougoslavie où sa sœur participait à des opérations de secours. Durant cette période, elle réalisa des croquis et des peintures de paysages et de la vie villageoise. Dans cette image, Swanzy explore les motifs créés par les toits aux couleurs vives depuis un point de vue élevé. Les lignes courbes des bâtiments transmettent un sens du rythme et du mouvement, qui se rapporte à l'intérêt de longue date de l'artiste pour le futurisme et le vorticisme. En limitant sa palette au rouge, au vert et au blanc, Swanzy met l'accent sur les formes abstraites et les motifs répétés.
Acheté en 1999, NGI.4663


Jack B. Yeats
Londres 1871-1957 Dublin
Au-dessus de la foire
1946
Huile sur toile
Les foires étaient une source régulière d'inspiration pour Yeats. Pour ses premières images de foires irlandaises, il semble s'être largement inspiré de ses souvenirs de voyage dans le nord de Mayo avec son ami J.M. Synge. Le titre de ce tableau peut être compris comme une référence littérale au point d'observation surélevé d'où la scène est vue, mais il est tout aussi probable qu'il fasse référence métaphoriquement au jeune garçon aux cheveux dorés sur le cheval à gauche du centre, qui a été élevé au-dessus et libéré de la foule en contrebas.
Présenté par le révérend Senan, au nom d'un groupe de particuliers, 1947, NGI.1147

Voilà, j'espère que vos yeux se sont régalés autant que les miens !   Si le cœur vous en dit, il y a ce "Virtual Tour" qui met en valeur la Galerie et donne une très belle idée de sa collection. clic ICI.


  A + !

mercredi 22 janvier 2025

LES REGARDS DE MAC CURRY. TEMOIGNAGES.

 Les thèmes émergeant de l'expo REGARDS de Steve Mac Curry étaient l'Afghanistan et les pays d'Asie du sud, les enfants, les couleurs. Les portraits étaient sur-représentés (je ne m'en plains surtout pas) et ayant séparé ces portraits du reste, j'avais intitulé le précédent billet LES REGARDS DE MAC CURRY. PORTRAITS. (là). 



Pour ce présent billet, ce reste m'est apparu plutôt comme des témoignages visuels puissants. témoignages de rites, de vies, de malheur, de bonheur mais toujours réhaussés de couleurs fascinantes. Vous allez me dire, ok mais ces portraits étaient aussi des témoignages non ? et je ne vous répondrai, non je ne vous répondrai pas, débrouillez-vous tout seul.  Et puis témoignages parce que le monde doit savoir ce qui se passe. Sinon, qui va raconter l'Histoire. 

Oui qui va raconter l'Histoire ? Sans fake news ? X d'Elon Musk ? Meta de Zuckenberg ? Les sbires de Poutine  Etc. ?  Aïe aïe aïe le sujet m'accable.

Rajasthan, Inde 1983
J'ai photographié ce groupe de femmes blotties les unes contre les autres pendant une tempête de poussière dans le désert de Thar. Alors que nous roulions, le ciel est devenu menaçant. Nous avions du mal à respirer et à voir à travers le mur de poussière. Instinctivement j'ai voulu protéger mon appareil photo et puis, j'ai réalisé que c'était une occasion unique de photographier ce groupe de femmes enveloppées dans leur grand sari rouge orange.

Champs de pétrole d'Al Ahmadi, Koweit 1991
C'était pendant la Guerre du Golfe, j'étais en mission pour le National Geographic. Ce fut l'enquête la plus intéressante mais aussi la plus dure que j'ai menée. Je me souviens de beaucoup de choses terribles. Ici, alors que nous roulions dans le désert à une trentaine de mètres du feu, j'ai vu les chameaux arriver et j'ai immédiatement visualisé l'image. C'est une image d'apocalypse, tous les animaux se trouvaient dans des conditions désespérées.


Welligama, Sri Lanka 1995
Lors de mon voyage au Sri Lanka, sur la côte sud, j'ai vu ces hommes penchés sur des pileux au milieu de la mer avec die simples cannes en bois. Ils péchaient ainsi des heures durant,, um poisson apres l'autre. J'ai passé une journée entière avec eux, immergé jusqu'à la poitrine. J'ai capturé le moment où un pêcheur allait à son poteau tandis que les autres continuaient de pêcher, une composition géométrique intéressante.


Je ne vais pas enfiler les vues les unes après les autres, juste encore quatre. Ce qu'il faut comprendre est qu'il faut absolument y aller.

Village de Geremiyaka, Papouasie-Nouvelle-Guinée 2017
Les membres de ces tribus, avec leurs masques d'argile et leurs vêtements de bambou, émergent de la fumée, qui symbolise les cieux descendant sur la terre.

Kyoto, Japon. 2007

Katmandou, Népal. 2013

Et voici la dernière, splendide à voir ainsi, époustouflante lorsque vous étes là dans la pénombre devant elle, et pourtant ce n'est que le témoignage d'un festival (Holi Festival, Rajasthan, India, 1996). Rien que ça. Et tout ça.


A + !

mercredi 15 janvier 2025

LES REGARDS DE MAC CURRY. PORTRAITS.

Après les questionnements déclenchés par "Regards Improbables" de l'IMPGT (là), ces regards de Mac Curry dans un registre tout à fait différent, ont provoqué en moi, une admiration incroyable.

La dernière expo à l'hôtel de Caumont à Aix-en-Provence est "REGARDS" de Steve Mac Curry. Si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez surement cette photo.
C'est le Regard qui a fait connaitre Mac Curry du grand public. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt ! Le photographe nous a donné beaucoup de très beaux portraits.

En voici quelques uns marquants.

Sur la photo de cette jeune fille ci-dessous, on voit bien la technique utilisée pour "marquer" le regard: la mise au point est très finement concentré sur les yeux avec une très mince profondeur de champ (à moins que ce ne soit tout simplement une retouche de léger floutage du reste).
Kandahar, Afghanistan
1990
Cette jeune fille vivait dans un orphelinat à Kandahar en Afghanistan. De nombreux enfants se mettent du khôl autour des yeux pour tenter d'éviter les infections.


Peshawar, Pakistan
2002
Lorsque j'ai pris ce portrait, cette jeune réfugiée de 10 ans, vivant à Peshawar au Pakistan, n'avait jamais vu son pays d'origine, l'Afghanistan.

Portraits avec animaux. De 
gauche à droite.
Los Angeles, Californie, Etas-Unis. 1991
Gujarat, Inde. 2009
Taschkent, Ouzbékistan. 2005

Srinagar, Cachemire
1995
J'aime photographier les nomades car ils ont des traditions qui tendent à disparaitre du fait de leur urbanisation forcée. J'étais coincé dans un embouteillage, au milieu des animaux, dans une confusion totale et j'ai voulu le prendre en photo. Il en a été très honoré, il a sorti ses animaux de la route et m'a autorisé à prendre des photos de lui. Les hommes du Cachemire ont l'habitude de se teindre les cheveux ou la barbe au henné.
Baloutchistan, Pakistan 1981
J'ai réalisé ce portrait dans le cadre d'un travail sur les camps, près de la frontière entre Pakistan et Afghanistan. Cet homme venait juste d'être opéré de la cataracte. Peu après ce cliché, j'ai été arrêté par la police pakistanaise alors que j'essayais de passer en Afghanistan par un territoire interdit. J'ai été relâché au bout de 5 jours et j'ai pu reprendre mon travail.

Steve Mac Curry raconte comment il est devenu un reporter international reconnu: En parcourant le Pakistan près de la frontière Afghane, il discutait avec des afghans venus acheter; Ils lui dirent que s'il était un photographe il devrait aller voir se qui se passe de l'autre coté: les combats post-révolutionnaires continuent.
Il y va donc avec eux et rapporte des images qu'il essaie de vendre aux journaux américains, ceux-ci feront la fine bouche, certains achéteront mais ne diffuseront pas. 
Et puis d'un coup, en décembre 1979, l'URSS envahit l'Afghanistan: tous les journaux sont sur le coup mais n'ont pas d'images: ce sont les clichés de Mac Curry que l'on va voir à la une de ces journaux alors qu'ils datent d'avant la venue des russes mais ça ils ne le diront pas...
La renommée de photographe internationale de Steve Mac Curry était faite.

Loikaw, Birmanie
(actuelle Myanmar)
1994


Porbandar, Inde 1983
Je me trouvais à Porbandar, pendant la mousson. La situation était dramatique mais en Inde les gens ont une attitude incroyable face aux aléas de la vie. Ce pauvre tailleur avait sauvé son seul bien, sa vieille machine à coudre. Quelqu'un lui a montré que j'étais en train de le photographier et il s'est mis à rire. La publication de la photo dans le National Geographic, m'a permis de le retrouver et de lui acheter une machine à coudre neuve. J'étais très heureux d'avoir pu l'aider.

Un dernier portrait. Celui-ci m'a paru plutôt banal, une jeune femme acoudée à sa cloture, quoi de plus banal. Le tableau est trés grand, ce n'est qu'en prenant de recul que je le vis vraiment: je n'avais pas vu l'eau.

Java, Indonésie 1983
Pour photographier cette jeune fille, j'ai dû m'immerger. Elle se tient debout dans une eau qui est couverte de lentilles d'eau pendant la mousson. Son attitude sereine contraste fortement avec la difficulté de maintenir les rudiments de la vie quotidienne pendant la saison des pluies.





Il y a également un petit film qui raconte comment il a photographié et se qu'elle est devenue par la suite. Mais je ne vais pas tout divulgacher tout de même !









Et voilà quelques fabuleux portraits de Steve Mac Curry. Il n'a pas fait que ça mais le reste me semble moins représenté. Il n'en reste pas moins que je vous retrouve avec lui au prochain billet.
 A + !


Comme d'habitude, les textes en rouge pâle et en italiques sont ceux que j'ai pu lire dans l'expo.

mercredi 20 novembre 2024

TROIS JOURS A L'ESTUAIRE DE LA LOIRE. 3

 Hier, nous avions mi-soleil/mi-nuages et sommes allés dans le parc de Brière et à Guérande (ici) mais ce matin la météo nous dit: pluie, pluie, pluie...

Alors dès potron-minet nous sommes sortis, pour savoir comment s'habiller dit Madame, aucune goutte ne tombait encore, Daniel Dewar et Grégory Gicquel nous disaient de prendre un pull over. 

Le bord de mer de St Nazaire était venteux mais doux, nous n'avons pris que nos parkas. 
Daniel Dewar et Grégory Gicquel, ce pull-over fait partie à Saint-Nazaire d'un groupe de trois sculptures monumentales: "Le Pied, le Pull-over et le Système Digestif".

Nous décidons, nous plus Provençaux que les vrais Provençaux, de braver les éléments, de rouler jusqu'à Nantes pour visiter le château des ducs de Bretagne.

Nantes. Après être passés devant la pauvre cathédrale fermée au public qui soigne ses brûlures sous une bruine continuelle, nous sommes arrivés au château. La petitesse de la cour nous place près des bâtiments et nous laisse l'impression qu'ils nous toisent avec condescendance: restez humbles devant la noblesse du lieu, semblent-ils nous dirent.

Le ciel n'a pas de figure, à peine nous arrivons qu'il cesse de bruiner. Bref entrons. L'accueil n'est pas plus  chaleureux, la réceptionniste nous hèle dès la porte franchie, nous vend les tickets et sans plus un regard, reprend sa lime à ongles et s'adonne à ce qui est surement sa passion capitale: peaufiner l'arrondi de ces ongles, mais ce n'est qu'un détail sans importance. Ce qui l'est important par contre c'est que, vu que le musée est sur 5 étages, un ascenseur est disponible pour les handicapés ou les vieux fatigués.

Je n'aurais pas la faiblesse de vous faire le guide dans ce bel endroit. Certains le font très bien avec l'intitulé "Que faire en 3 ou 4 jours à Nantes" Je vous partage par contre quelques photos et lecture de quelques cartels.

Dans la première salle, nous avons droit à un petit récap de l'Histoire Nantaise et ça m'est personnellement très utile:

A L'ORIGINE DE NANTES ET DU DUCHÉ DE BRETAGNE

Les Namnètes, un peuple gaulois d'origine celte, établissent un bourg à la confluence de la Loire et de l'Erdre entre le siècle et la fin du a' siècle avant notre ère.

Devenu Condevicnum après la conquête de l'Armorique par Jules César, en 57 avant J. C.. la cité gallo romaine assure, par la Loire et le Rhône, le lien entre l'océan Atlantique et la mer Méditerranée. Elle devient un évêché quatre siècles plus tard.

Dès le 8e siècle, les Bretons mènent des luttes contre les Francs pour défendre leur territoire. En 851, à l'initiative de Nominoë, la Bretagne devient un vice royaume, autonome du royaume de Francie

occidentale, au sein de l'Empire carolingien.

Assaillie par les Vikings et affaiblie par des guerres de succession internes, la jeune royauté disparaît pour laisser place au duché de Bretagne, en 936. Alain Barbetorte, premier duc de Bretagne, fixe sa résidence A Nantes où il établit son château.

Aux siècles suivants, les ducs de Bretagne ne cessent d'affirmer leur pouvoir face au roi de France, pour garantir l'indépendance de leur duché….

En 1364, la guerre de succession de Bretagne s'achève par la victoire de la maison de Montfort à la bataille d'Auray. Anne de Bretagne en fut la dernière héritière.

Avançant dans le temps nous découvrons dans une autre salle une fresque géante interactive relatant les dates marquantes de la ville.

J'ai choisi l'édit de Nantes.

1598 L'édit de Nantes
Henri de Navarre, chef du parti protestant, hérite du trône à la mort d'Henri Ill mais essuie le refus des catholiques qui constituent une Sainte Ligue, Depuis son accession au trône en 1589 et sa conversion au catholicisme en 1993, le roi Henri IV veut reconquérir son royaume en mettant fin à la guerre civile.
En avril 1593, aux mains du duc de Mercoeur, membre de parti ultra-catholique, Nantes reste la seule ville de France encore insoumise. Le roi se dirige alors vers elle avec son armée an de la soumettre.
Le 13 avril 1598, Henri IV entre en vainqueur dans Nantes, loge au château, sa demeure royale et signe un édit le 30 avril.
Dans un royaume où le catholicisme demeure la religion d'Etat, il accorde aux protestants une relative liberté de culte, ainsi que des dispositions judiciaires, militaires et politiques. En imposant à ses sujets une cohabitation entre catholiques et protestants, Henri IV rompt avec le modèle de l'Eglise d'Etat garante d'unité religieuse, système dominant en Europe.

1685 La révocation de l'édit de Nantes
L'édit de Fontainebleau, signé par le roi Louis XIV en octobre 1685, révoque l'édit de Nantes. La diversité religieuse disparaît au profit de l'affirmation de l'absolutisme monarchique voulu le souverain. 
Cette décision provoque un véritable exode: environ 250 000 protestants quittent la France pour s'établir dans des « pays du refuge» (Angleterre, Hollande, Allemagne...).
Pour les « nouveaux convertis » restés en France commencent soit une période d'oubli de leur foi, soit une période de culte clandestin, parfois en assemblées portant le nom de « culte du désert » . Certains s'opposent violemment à la décision royale, comme les camisards des Cévennes et du Bas- Languedoc entre 1702 et 1704.

Vous allez me dire ouaip ! tout ça c'est assez scolaire ! c'est vrai mais c'est intéressant quand même.

Plus distrayante est cette maquette de la ville de Nantes dans ses remparts.
Le château est au premier plan.

Et les quais de l'Erdre ne sont pas loin.
En parlant de cours d'eau, l'Erdre se jette dans la Loire juste là à Nantes.
Et qui dit eau dit bateau !

Le musée offre beaucoup d'objets navals, certains impressionnants comme ces figures de proues.


LE DÉCOR DU NAVIRE
Cette figure de proue provient du quatre-mâts Asie construit au chantier Laporte de Rouen en 1897. De retour du Chili avec un chargement de nitrates, le navire sombre en 1919 à l'entrée de l'estuaire de la Loire. La figure de proue est découverte sur la plage de Tharon en 1920 par un habitant du village qui en fait don au musée des Salorges. Si la symbolique de la figure de proue illustre tant la force militaire que la puissance commerciale maritime, elle est aussi une figure protectrice qui, brisant et dominant les flots, guide le navire et le protège.





Ceux-ci me rappellent un roman fantasy de Robin Hobb : Les Aventuriers De La Mer, où les bateaux appelés les "vivenefs" sont faits de "bois-sorcier" et parlent via leur figures de proue. Une très belle série de romans !

Il y a également de belles toiles.

L'EMBOUCHURE DE LA LOIRE
The mouth of the Loire River La desembocadura del Loira
Cette vue de l'embouchure de la Loire et du vieux port de Saint- Nazaire montre la rade encombrée de nombreux navires. Au centre du tableau, un canot se dirige vers un trois-mâts à la cape. À bord, il s'agit certainement du capitaine regagnant son navire. L'artiste nantais Charles Leduc, élève du peintre de marine Charles Leroux, compose ici une image riche en détails pour illustrer l'importance du trafic maritime à l'embouchure du fleuve.
Navires à l'entrée de Saint-Nazaire Charles Leduc (1831-1911) Vers 1870-1880

)
LES CHANTIERS The shipyards Los astilleros
Cette œuvre de jeunesse du peintre d'origine nantaise, Jean-Émile Laboureur (1877-1943), représente le fameux chantier de construction Dubigeon. Fondé vers 1740 sur les bords de la Chézine, ce chantier se fixe en 1846 à Chantenay. Plusieurs centaines de navires dont le Belem, sont sortis des cales de ce constructeur dont le nom reste à jamais lié à l'histoire des chantiers navals nantais.
Le chantier de constructions navales Dubigeon à Chantenay Jean-Emile Laboureur
(1877-1943) 1901. Acquis avec l'aide du Fonds régional d'acquisitions pour les musées


Autre salle qui marque l'esprit, c'est celle qui concerne l'esclavage. Les objets, tableaux, livres témoins de l'inhumanité de ces temps-là font froid dans le dos.


Le Code Noir. The Black Code / El Código negro Code/El
En mars 1685 est promulguée une ordonnance qui instaure le cadre législatif et le statut légal de l'esclave dans la société française. Il s'agit du Code noir. Son principal auteur, Jean-Baptiste Colbert, remplit les fonctions de Premier ministre du roi Louis XIV. Ce texte, qui fait de l'esclave << un être de Dieu » et en même temps un bien meuble, montre toute la difficulté de donner un statut d'esclave à un être humain dans la société chrétienne du 17e siècle. Il témoigne surtout de l'importance économique du commerce des Noirs et de la nécessité d'organiser la société avec cette nouvelle composante, jusque-là peu développé dans l'Occident chrétien : la possession d'un homme par un homme. L'ordonnance cherche à répondre à des questions pratiques : à qui
appartiennent les enfants d'esclaves si les parents ont des maîtres différents? Peut-on affranchir ses enfants issus d'une union avec un esclave? Peut-on mutiler ses esclaves? Est-on obligé de les baptiser ? Le Code noir fut relativement peu observé dans les colonies françaises au 18e siècle, les propriétaires estimant qu'il leur était trop souvent défavorable.




...
aura les oreilles coupées
 et sera marqué d'une fleur
de lys sur une épaule; 
et s'il récidive un autre 
mois... il aura le jarret
coupé et il sera marqué
d'une fleur de lys sur
l'autre épaule, et la oi-
sième fois, il sera puni de
mort. » [...]
XLII.
POURRONT seulement les 
maîtres, lorsqu'ils croiront
que leurs esclaves l'au ont
mérité, les faire en hai-
ner et les faire battre de
verges ou cordes. »
XLIV.
...






Sur la photo plus haut, deux tableaux m'interpellent, ils sont bien placés en occupant le mur du fond, ils sont ensemble et en fait ils sont inséparables.
Au 17é siècle la France affirme ses ambitions dans le domaine colonial Supplantant les Provinces-Unies, elle devient au cours du 17e siècle a deuxième puissance commerciale d'Europe, derrière l'Angleterre. La traite transatlantique des captifs Africains participe au développement de son économie et à son enrichissement. 

Des tableaux témoignent de l'existence de personnes vivant en esclavage sur le sol de France sous l'Ancien Régime. 
Les époux Deurbrouck, riches bourgeois, négociants et armateurs à Nantes.
Leur appartenance sociale induit bien sûr de se faire représenter en grands portraits et afficher leurs richesses et leur réussite sociale.


Dominique Deurbrouck est au travail, devant sa bibliothèque, dans un intérieur au mobilier cossu dont les détails manifestent son activité d’armateur négociant et son statut social. Assis dans un haut fauteuil à sa table d’écriture dont le pied en forme de mascaron rappelle ceux des hôtels particuliers nantais du 18e siècle, il tend la main vers des papiers qui symbolisent ses affaires commerciales en cours. Parmi les ouvrages qui l’environnent, on reconnaît une « Histoire de la mer », un « Dictionnaire d’économie » et un « Dictionnaire de commerce ». Une tabatière ouverte sur sa table d’écriture évoque les voyages « au lointain ». Richement vêtu d’un brocart en velours vert rehaussé de broderies d’or, il domine, dans l’espace de la toile ainsi que par son attitude et son regard posé vers le spectateur, son esclave noir qui apparaît, en retrait, derrière la table.

La représentation de ce dernier rassemble les signes explicitant son statut : il porte au cou un collier de servitude en argent, aux oreilles des créoles et est vêtu d’une livrée, uniforme imposé par les ordonnances royales pour distinguer le statut d’appartenance à une famille dans le cas des esclaves. En outre, il porte dans ses bras un chien, symbole de fidélité.








Marguerite apparaît dans un espace tout aussi luxueux mais aux connotations plus féminines, évoquant la beauté et l’exotisme. Vêtue d’une robe claire aux motifs floraux, elle est assise de face sur un fauteuil de style Louis XV, sur le dossier duquel est posé un perroquet gris du Gabon. Ce perroquet originaire de l’ouest du continent africain est à la mode au 18e siècle comme animal de compagnie. Elle porte la main à une tasse de porcelaine contenant du chocolat ou du café, posée sur une table au piètement galbé et fin et au plateau de marbre.

Son esclave noire apparaît derrière elle. Ses vêtements blancs, la coiffe qui recouvre sa tête, le collier de perles et les boucles d’oreilles soulignent le caractère sombre de sa peau et manifestent son statut d’esclave. Elle apporte à sa maîtresse sur un plateau un pot de faïence contenant un autre produit exotique : du sucre.













LA MARIE-SÉRAPHIQUE
D'un faible tonnage, La Marie-Séraphique représente le type de navire le plus couramment utilisé dans le cadre de la traite atlantique, permettant de transporter entre 300 et 350 esclaves à chaque campagne. Quatre expéditions de traite sont référencées pour ce navire entre 1769 et 1773, ce qui dénote une importante activité.
La Marie-Séraphique
Arthur Ollive
1965











Je ne vous parlerais pas des plans des bateaux où sont décrits l'aménagement du pont des esclaves, ni des représentations des tortures infligées aux esclaves "récalcitrants", mais, je voudrais finir le thème sur une note d'humanité : le Portrait de la duchesse d'Orléans affranchissant Antoine Rolly (Anonyme, 1702-1705)


« LES GENS DE COULEUR » EN FRANCE AU XVIII© SIÈCLE 

Françoise-Marie de Bourbon, fille legitimée de Louis XIV, obtient, le 5 janvier 1702, l'affranchissement d'Antoine Rolly par César de Coullet, major général de la Martinique. Cet acte, sans doute le premier passé devant notaire en France, reste rare, mais la pratique tend à se développer. À partir de 1711, la Monarchie sollicite les tribunaux pour la limiter. En 1746, une taxe de 1000 livres par esclave est instaurée, suivie bientôt d'autres restrictions. Les affranchis constituent pourtant une part de la population de plus en plus importante. Un recensement de 1777 indique que Nantes comptait 700 « gens de couleur », selon les termes de l'époque, dont plus de la moitié étaient libres (par naissance ou par affranchissement).

Plus d'info ici


(1)

En redescendant nous pouvons découvrir le domaine industriel des Mrss Lefèvre et Utile.

L'USINE COMME OBJET DE VALORISATION
The factory as a promotional tool/ La fábrica como objeto de valorización
Ce plan-relief de l'usine LU à Nantes a été réalisé pour être exposé dans le pavillon de l'entreprise
à l'Exposition universelle de 1900 à Paris. L'objectif est alors de présenter au grand public et aux consommateurs l'ensemble du site industriel, son importance et sa qualité d'implantation. L'usine devient un véritable objet de communication en soi.
L'ancien quartier de la gare et de l'usine Lefevre-Utile
Paul Duchesne
1900


Qui n'a pas mangé un petit beurre Lu dans sa vie ?

(1) Photo chipée dans le paquet de petits Lu de Wiki

Voilà ce que je vous dévoile de ce musée. Il est 13h30 lorsque nous sortons, et nous cherchons un petit resto pour le déjeuner. Pas loin, "le cochon qui fume" nous souhaite la bienvenue. Fish & chips pour moi (oui, je sais c'est gras à souhait, pardon ma chère cholestérolémie), Bavette de bœuf et sa compotée d'oignons pour ma moitié. Bon rapport qualité/prix et bon accueil.
Le ciel pleure son chagrin (surement d'être en Loire Atlantique) à seaux ! La visite des rues de Nantes sera pour une autre fois sinon une autre vie... Nous décidons d'aller visiter les machines de l'île. Ce sera sur le prochain billet !

A + !

Comme d'habitude tout ce qui est en italique et en carmin est copie des cartels et autres commentaires.

mercredi 23 octobre 2024

TROIS JOURS A L'ESTUAIRE DE LA LOIRE. 1 Suite et fin.


Le sous-marin abrité de l'autre coté de la darse par l'écluse fortifiée s'appelle l' Espadon. (le début ici)

Mais avant d' y aller, nous allons déjeuner dans un resto pas loin, que mon épouse a repéré en compulsant sur les avis internet. Il faut que j'en laisse un mot car franchement, rapport qualité/prix ça m'a scotché. ça ne sera pas long.
 "Le Sabayon", il s'appelle.
On entre, la porte est un peu dure. 
Une dame coiffée années 70/80 accourt, nous salue et m'aide gentiment à refermer cette satanée porte.
Nous installe, 
Menus,
"Chez Mr et Mme Touzeau Landry" peut-on lire sur la couverture. 
L'expression me touche, elle correspond au décor des lieux: tout est stylé années 70/80.
Nous optons pour le menu à 26 €. Pour ma part ce sera :
Le Céviché de Maquereau, Avocat Mangue Tomate à La Coriandre, Vinaigrette Passion Soja et Citron Confit.
Le Dos de Merlu Rôti, P’Tits Légumes et Purée de Pomme de Terre, Sauce Aux Saveurs Marines.
Le Nougat Glacé Maison Parfumé à La Menthe Fraîche
La dame revient avec les entrées, pose les assiettes devant nous et, se penche vers chacun de nous, nous regarde les yeux dans les yeux, - là j'ai l'impression qu'elle va me donner un bisou - et doucement nous dit "Je vous souhaite un bon appétit !"


Merci Mme et Mr Touzeau. Les plats étaient sublimes ! Pour à peine 60 €.

Bon allez ! A l'abordage !

Le sous-marin Espadon, construit en 1957, a servi pendant 25 ans dans la guerre froide, réalisant des missions de renseignement et de dissuasion. Désarmé en 1985, il a été transformé en musée en 1986.

D'une longueur de 77,8 m et d'un maitre-bau (largeur max) de 7,8 m, ce sous-marin fut le premier a naviguer sous la banquise.

Eh bien je ne sais pas vous, mais moi ça me fait froid dans le dos, être dans un engin
 pareil sous l'eau et en plus sous la banquise !












Nous connaissons tous l'exiguïté des coursives dans ce genre de boite de conserve, mais il faut y descendre dedans pour s'en apercevoir vraiment. 
Les postes de commandes des différents éléments ne sont pas centralisés, on voit d'un coté le p.c. des groupes électrogènes, ailleurs le poste de communication radio/morse, etc. 


Et si je vous présente la cuisine puis la salle des cartes puis le réfectoire, ce n'est pas par hasard: les photos sont prises dans l'ordre d'avancement dans la coursive et donc, pour aller de la cuisine il semble qu'il faille passer devant la salle des cartes...



55 personnes vivaient en permanence : les couchettes sont disséminées là où il y a de la place, on
pratiquait la "politique de couchette toujours chaude" : une couchette était pour 3 marins qui travaillaient en 3 x 8. On changeait rarement les draps... Pour l'hygiéne, il y a une (et une seule pour 55) douche. Froide et en eau de mer, le guide audio nous précise qu'elle était rarement utilisée ! 


Les officiers-mariniers supérieurs avaient droit à une cabine commune, le commandant lui a sa propre chambre.


Et puis il y a le poste torpilles.

À l’origine, l’Espadon possédait huit lance-torpilles dont deux situés à l’arrière entre les deux coques. Après sa refonte entre 1966 et 1968, seuls restent les six lance-torpilles de 550 mm de diamètre du poste avant. Dans cet espace, 20 torpilles peuvent être embarquées.




Mais il faut savoir que

Durant sa carrière, le sous-marin a tiré 190 torpilles d’exercices, la charge explosive étant alors remplacée par une bonbonne d’air. 

Aucune torpille de combat n’a jamais été tirée par l’Espadon.

A + !

Une encore plus meilleure visite ici ! lien