Rechercher dans ce blog

Affichage des articles dont le libellé est La Frette. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est La Frette. Afficher tous les articles

mercredi 11 octobre 2023

Une Pinacothèque Frettoise. Suite et fin.

Je n'avais pas eu le loisir de regarder lors d'une promenade passée tous les panneaux représentant des toiles des peintres ayant posé leurs chevalets en face des rives de la Seine à La Frette. C'est chose faite et voicirécolte des paysages manquants.

Nous étions accompagnés par Guy de Maupassant dans mon premier article --) Juste   mais je n'ai pas trouver d'autres témoignages de ballade dans cette petite ville, vous serez donc tous seuls ! 








Retrouver le point de vue de l'artiste est très difficile et de vous à moi je n'y suis pas arrivé, la végétation ayant tellement changée. Mais ci-dessous ça aurait pu correspondre à ci-dessus...



à + !

lundi 5 avril 2021

Une Pinacothèque Frettoise

 "Si quelqu’un pourtant veut voir aux environs de Paris un coin de paysage tout particulier, unique, inconnu, je lui indiquerai le pays des lilas, le coteau de la Frette..."

Ainsi commençait l'article de Guy de Maupassant paru dans Le Gaulois du 29 avril 1881 à propos de ce village qu'était La Frette sur Seine.

Cette petite agglomération coincée entre Herblay, Montigny et Cormeilles est toute ouverte sur la Seine, et les maisons à flancs de coteaux bénéficient d'une vue extraordinaire sur le fleuve et ses rives. Encore si calme et si paisible pourtant si proche de Paris, elle a séduit toutes celles et tous ceux qui s'y sont promené.


La lumière au fil des saisons module les couleurs de la végétation, des arbres en contraste avec les toits rouges. 
Les péniches brisant le miroir autour d'elles en vagues successives font naître des scintillements et des reflets chamarrés réveillant l'eau sombre du fleuve.
Bref, tout ça pour dire que ce n'est pas par hasard que nombres de peintres ont joué du pinceau sur les rives ou dans les rues. Et leurs témoignages sont tout autant nombreux: Antoine Barbier, Charles Camoin, Charles-François Daubigny, Tadashi Kaminagai, Lucien Pissaro, Maurice de Vlaminck, etc.
Et aussi ceux qui y ont carrément vécus:  Anne-Pierre De Kat, Alfred Marie Le Petit et Alfred Marquet ! Avec cette brochette si prestigieuse, il fallait pas moins que pour le revendiquer de l'afficher ! 
Et la ville depuis longtemps l'a fait. 
Voici donc.

Commençons par la place de la gare, là où vivait Théo Sarapo, où son père avait 
un salon de coiffure, avant bien sûr de devenir  l'époux d'Edith Piaf.

Quelle impression d'être là où Tadashi Kaminagai s'est tenu ! 


Magnifique toile d'Eugène Paul dit Gen Paul ! Peintre, graveur, il fut l'illustrateur de deux romans "Voyage au bout de la nuit" et Mort à crédit" de qui vous savez, dont il fut l'ami et malheureusement proche lui aussi des milieux collabo. Mais parcourez la biographie de Gen Paul, elle en vaut la peine.

Le très joli texte de Guy de Maupassant continue ainsi:

En face du parc de Maisons-Laffitte, entre le village de Sartrouville et le hameau de la Frette, s’étend un petit coteau qui suit le cours de la Seine et s’arrondit avec le fleuve. Cette colline, toute verte le reste de l’année, semble aujourd’hui teinte en violet, et quand on se promène à son pied une odeur délicieuse et forte vous pénètre, vous grise ; car c’est là qu’on cultive tous les lilas qui embaumeront Paris dans quelques jours. On y cultive les lilas comme les asperges à Argenteuil, comme la vigne en Bourgogne, comme les blés ou les avoines en Normandie... 


  ...et Ce sont des champs en pente plantés d’arbustes, maintenus à une taille égale ; et sur toute la surface du coteau s’étend à présent une nappe de bouquets à peine ouverts, que des moissonneuses commencent à cueillir, qu’elles nouent en gerbes et envoient chaque nuit à la halle aux fleurs.





De petits chemins se perdent au milieu de ces buissons parfumés ; et parfois une épine épanouie semble une boule de neige au milieu de la côte violette. Dans quinze jours, toute la récolte sera faite et les buissons déflorés n’auront plus que leur feuillage vert où quelques grappes tardives se montreront encore de place en place.




Par un jour de soleil, rien de plus curieux, de plus charmant que ce coteau garni de lilas d’un bout à l’autre. Là seulement, ceux qui ne connaissent point le Midi, la patrie des parfums, apprennent ce que sont ces senteurs exquises et violentes qui s’élèvent de tout un peuple de fleurs semblables, épanouies par toute une contrée. Là, dans la tiédeur d’une chaude journée, on peut éprouver cette sensation rare, particulière et puissante, que donne la terre féconde à ceux qui l’aiment, cette ivresse de la sève odorante qui fermente autour de vous, cette joie profonde, instinctive, irraisonnée que verse le soleil rayonnant sur les champs ; 





























et on voudrait être un de ces êtres matériels et champêtres inventés par les vieilles mythologies, un de ces Faunes que chantaient autrefois les poètes.