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mercredi 2 octobre 2024

UN LIEVRE DANS LA BIBLIOTHEQUE DE MON FILS.

 Scrutant la bibliothèque dans l'entrée chez mon fils, je lui parle de mes derniers livres lus, trouvés plaisants mais sans plus, (le dernier de Joël Dicker et celui de Sylvain Tesson) et donc pas certain qu'il m'en subsiste quelques réminiscences d'ici quelques temps.

Il me dit alors eh bien tiens, il y en a un que tu devrais lire car moi, il m'a particulièrement plu: Le Lièvre aux Yeux d'Ambre.
 Le Lièvre aux Yeux d'Ambre de Edmund De Waal est paru en France il y a un petit moment déjà: en 2015  et, peut-être cela va vous parler, était paru auparavant en 2011 sous le titre "La mémoire retrouvée".

Et en effet, celui-ci m'a passionné. Alors. Je ne suis pas un littéraire, mais rien de mieux s'avère à mes yeux que de transmettre ce discret plaisir du partage entre mon fils et moi à mon entourage et dans ce petit blog.

L'auteur, Edmund De Waal, descendant de la famille Ephrussi, les Ephrussi d’Odessa vous connaissez ?  Qui ont fait immensément fortune dans le blé ukrainien et qui au XIXe siècle ont déménagé en Europe de l'ouest, investissant dans la banque et établissant des antennes à Vienne et à Paris. Rappelez-vous mon billet sur la baronne Charlotte Béatrice Ephrussi de Rothschild, mariée à Maurice Ephrussi. (lien) 


Empruntée à Wiki
  • Les netsuke sont de petites sculptures japonaises, originaires du 17ème siècle, initialement utilisées comme fermoirs pour les inrō, des boîtes portées avec le kimono.
  • Ils sont souvent ornés de motifs représentant des animaux du zodiaque, des créatures du folklore japonais, et d'autres thèmes culturels, devenant ainsi des objets d'art raffinés.
  • Bien que leur usage ait diminué avec la fin du port quotidien du kimono, les netsuke sont aujourd'hui très recherchés par les collectionneurs et admirés pour leur artisanat exceptionnel. (I.A.Qwant)

De Waal raconte à l'occasion de l'héritage de 264 netsuke leur parcours à travers le monde mais aussi à travers l'Histoire car nous allons remonter jusqu'au temps de leur acquisition par Charles Ephrussi, fascinant personnage.

De celui-ci grand collectionneur et contemporain de l'époque du japonisme dans cette fin du XIXe, l'auteur va dresser un formidable portrait et témoigner du fait qu'il fut le modèle de Swann de Proust.

Proustien avant l'heure ?
Je ne pense pas. Mais par l'intermédiaire de Charles, nous allons suivre, de loin certes, les débuts de Proust dans la société de l'art:

"Proust, nouvellement introduit dans son cercle, a pris l'habitude de lui rendre visite, grisé à la fois par sa conversation spirituelle, la mise en scène de ses trésors et sa place éminente dans la société. Charles connaît suffisamment le jeune homme avide de mondanités pour lui conseiller de ne pas s'attarder à un dîner après minuit, car ses hôtes sont morts de fatigues."

Ou encore :

"A l'instar de Laforgue, Proust lui soumet ses premiers écrits sur l'art , et reçoit de sévères critiques avant de se faire engager. Proust se lance dans une étude sur Ruskin. La préface de sa traduction de la bible d'Amiens est dédiée à "Charles Ephrussi, toujours aussi bon avec moi" "


Enquête passionnante.
De Waal va, par des allers et retours entre passé et présent, nous emmener dans son enquête passionnante du parcours de ces netsuke et nous confier ses découvertes, ses doutes mais aussi ses appréhensions sur ce qu'a vécu sa famille et la façon dont elle traversa 
l'Histoire,
l'antisémitisme,
les guerres, 
et décrit avec force détails la vie de quelques personnalités tel, donc, son grand oncle Charles. 

L'Histoire puisque nous allons voir défiler les grands évènements vécu par sa famille depuis le XIXe.

C'est à la fin du XIXe qu'apparait cette singulière attirance pour le Japon, ce qu'on a appelé "le japonisme" : le monde parisien se jette sur les "japonaiseries" importées à tout va, les Rothschild, les Camondo, les Goncourt, Fantin-Latour, Whistler, Manet, Monet qui peint Camille en Japonaise, Degas, van Gogh, Tissot et sa "Japonaise au bain"  pour ne citer que ceux-ci et Odette de Crécy qui reçoit Swann en kimono dont De Waal reprend la scène :

"En arrière-plan, les éventails éparpillés sur le mur font penser à un feu d'artifice de Whistler. Une espèce de morceau de bravoure pour le peintre, comparable au passage de "Du coté de chez Swann" où la demi-mondaine Odette de Crécy reçoit Charles Swann en kimono, dans un salon décoré de coussins en soie, de paravents japonais et de lanternes, et où flotte le lourd parfum des chrysanthèmes, exemple parfait de japonisme olfactif."

Charles Ephrussi bien sûr est de la partie; il acquiert une collection de 264 netsuke. 

L'antésémitisme :  les Ephrussi sont juifs et ne seront pas épargnés, les juifs commencent à être dénigrés dès les années 1880. Des scandales apparaissent impliquant des affairistes d’origine juive, les Goncourt jugent que les salons sont " infestés de Juifs et de Juives " et puis arrive l'affaire Dreyfus en 1894. 

L'engouement pour le japonisme perd de sa vigueur et Charles offre sa collection à son cousin Viktor qui réside à Vienne. Nous la suivrons donc en Autriche.

La guerre. De Waal raconte. La montée du nazisme, la guerre 1914, les juifs dépossédés, déportés, De Waal raconte.

Ce n'est que le début. A vous de lire. Je m'arrête là, je ne voudrais pas divulgâcher cette passionnante histoire du périple des ces netsuke.


Merci Juju.
A + !


Si vous voulez en savoir plus sans lire le livre :

mercredi 22 novembre 2023

TRES AU DELA DERRIERE cet interdit magique, s’étendaient les espaces inconnus du Farghestan. Julien Gracq.

 Je n'ai pas l'habitude de parler des livres. Non pas que je lis peu, ni beaucoup d'ailleurs, à peine 5 à 6 livres par mois, mais je trouve qu'il y a tant de blogs littéraires sur la toile qu'il est difficile en fait d'y faire son "marché". Certains sont intéressants et à ma portée (je suis loin d'être un littéraire) certes, d'autres soit ils vous divulgâchent l'histoire soit ils se prennent pour des critiques compétents et j'ai horreur des gens qui se prennent au sérieux. 
J'évite tout. En bloc. 
Je lis d'autres plus objectifs avec plaisir mais ils sont rares. Du coup je ne me fie qu'à deux sites: babelio.com et lecteurs.com.

Tout ça pour vous dire que je n'ai pas l'habitude de parler des livres mais je vais vous parler d'un qui m'a charmé par la poésie qu'il dégage et conquis par son, bien qu'attendu, subtil aboutissement. L'écriture est savamment travaillée. Ajouter une narration d'une attente, une même lenteur qui m'habite et me caractérise (oui, je suis un engourdi, mais qui en savoure la substance), tout avance doucement dans le flou, l'atone, les paysages sont magnifiquement décrits même quand on ne les voit pas, on les devine, brumeux, occultés par la densité des pluies.

C'est en lisant tout ce qui concerne Sylvain Tesson que j'affectionne particulièrement, que le nom de Julien Gracq s'est glissé dans un entretien. J'ai donc téléchargé l'ebook de "Le rivage des syrtes". Là, que ceux qui l'ont lu à 15 ans me pardonnent: ayant fait un cursus plutôt scientifique,  je le découvre moi qu'à 65... ne riez pas !

Le rivage des syrtes est devenu un point d'ancrage dans ma PDL : Pile Déjà Lue, moi aussi j'ai mon acronyme, comme d'autres ont leur PAL, Pile A Lire.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire... je ne dirais rien ou presque. Imaginez un jeune gars dans un pays imaginaire (une principauté), imaginaire mais pas trop quand même car le nom, Orsenna,  rappelle les confins de l'Italie ou d'un pays fortement imprégné de la culture vénitienne, comme la Slovénie ou la Croatie, etc. bref dans ces beaux coins-là.

Imaginez donc ce jeune gars nommé Aldo, fils d'aristocrate, plutôt dysphorique mais volontaire, vivant agréablement dans Orsenna mais commençant à s'ennuyer car tout est calme, trop calme, - Atmosphère d'attente - rien ne se passe jamais et  déçu par un chagrin d'amour, décide de partir. "ma vie m’apparut irréparablement creuse, le terrain même sur lequel j’avais si négligemment bâti s’effondrait sous mes pieds". Comme quoi il faut quelquefois un petit coup de pied au cul pour se bouger !

Décidé, il se fait envoyer comme Observateur au service de la Principauté au fin fond de la province des Syrtes, au bord de la mer et face à l'ennemi : le Farghestan. Pays également imaginaire mais on y retrouve bien la sonorité orientale, ajoutez à cela qu'en Lybie on trouve la ville de Syrte, on peut donc situer même sans grande précision la géographie de l'histoire. Et en cela la sempiternelle atmosphère belliqueuse qu'il en émane ? Le voyage est décrit longuement, comme pour en éprouver la durée et la lenteur du transport "Sous ce jour fuligineux, dans cette moiteur ensommeillée et cette pluie tiède, la voiture roulait plus précautionneusement, jetant sur ce douteux voyage comme une nuance fugitive d’intrusion. Ce feutrage languissant de fin de cauchemar reculait dans les âges, sous cette haleine chaude et mouillée retrouvait les lignes sommaires, le flou indéterminé et le secret d’une prairie des premiers âges, aux hautes herbes d’embuscade."  C'est une partie qui m'a beaucoup plu, la description d'un paysage atone ou bien de sa non-description "Aussi loin que l’œil portât à travers la brume liquide, on n’apercevait ni un arbre ni une maison."

Bref. Aldo part pour une Amirauté sur la côte pour observer l'ennemi... qui ne s'est pas manifesté en fait depuis 300 ans:  De la vie monotone d'Orsenna, Aldo glisse vers l'ennui du rivage des Syrtes mais aussi vers une inquiétude, une attente, le rivage des Syrtes où un accord tacite, en fait un essoufflement, défend les belligérants à ne pas s'approcher l'un de l'autre "Mais, dans cet engourdissement général, l’envie de terminer légalement le conflit manqua en même temps que celle de le prolonger par les armes"

Le lieu est désolé, "Une atmosphère de délaissement presque accablante se glissait dans ces couloirs vides où le salpêtre mettait de longues coulures. Nous demeurions silencieux, comme roulés dans le rêve de chagrin de ce colosse perclus, de cette ruine habitée, sur laquelle ce nom, aujourd’hui dérisoire, d’Amirauté mettait comme l’ironie d’un héritage de songe. Ce silence engourdissant finit par nous immobiliser en face d’une embrasure..." Bien qu'au début Aldo se complait dans cette forteresse en ruine, cette langueur monotone décourage le jeune homme qui occupe alors son temps en lisant les documents de navigation, rêvant de découvrir le Farghestan ou en allant se promener près des ruines de Sagra. C'est là qu'il aperçoit un bateau inconnu en mer, ajoutez à cela l'invitation dans le palais d'une ville voisine de la belle et perfide Vanessa  (cette rencontre est magnifiquement racontée) qui a comme lui des velléités de conquête, d'actions !: Il en faut pas plus au jeune homme pour s'enflammer ! 

Tout est dans le non-dit, le "à peine murmuré", derrière les rumeurs floues, l'imagination collective y voit des faits là où il n'y a que "fake news"; il y a manipulation...

Je n'irai pas plus loin, tournez les pages vous-même. Ou pas.

 A + ! 
 
Sinon, pour une analyse simple, je vous recommande au cas ou  :

A lire : Roman et Histoire, « Le Rivage des Syrtes » : le mythe de l’ambiguïté de l’homme du XXèmesiècle entre l’individualisme réfractaire et le suicide collectif (openedition.org) 

  Mais attention vous allez connaître la fin !


 

jeudi 25 août 2016

Adieu MILLER

Et voilà !

Quitté le pied-à-terre de l’avenue Anatole France, Clichy-La-Garenne !  Ou j'étais comme aux Rues du Colisée, des cailloux, Montparnasse,  si bien accueilli!





Adieu les platanes masquant les façades salies et tamisant la lumière estivale, agréablement.




















Et ces mêmes arbres dénudés l'hiver, laissant  pénétrer la lumière pâlote du ciel Parisien, pluvieux et gris.



















Adieu, le Parc Bich (ou Bic si j’en réfère à mon stylo) si bien agencé entre l’avenue, la rue des cailloux à gauche et celle de Chance-Milly en face ( je me suis longtemps demandé ce que signifiait ce nom, Chance Milly,  j’ai trouvé cela dans un site de cartes postales anciennes : « Nom provenant par déformation du lieu-dit « Chasse Milly » ; le nom primitif est celui d’une remise de chasse qui existait dans les parages et qui s’appelait « Chasse Milly » Oui, je sais on s'en fout, mais quand même ça m'intriguait... )

Adieu le Parc Bich, disais-je, dont la population est un vivant exemple de la pub Benetton.





Quitté donc l’appart de l’avenue Anatole France, certainement identique à celui que, deux portes cochères plus loin, Mr Miller habitait. Mais, n’est-ce pas le moment opportun pour (enfin)  se décider à satisfaire ma curiosité et connaitre la vie de ce monsieur pas ordinaire dans ce coin de Paris, coin qui, à l’époque, était déjà considéré un peu comme la limite, avant les bas-fonds de la banlieue ?  Si, si : c’est maintenant ou jamais.

Henry Miller.

Henry Valentine Miller est un romancier et essayiste américain né le 26 décembre 1891 à New York et mort le 7 juin 1980 à Pacific Palisades. Wikipédia.

 Le scandaleux Henry Miller de par son œuvre dite « à caractère pornographique »  était déjà venu en France en 1928/29 avec son épouse June, il y revient seul en 1930 mais fauché. Vivotant de ses articles, il crèche dans différents hôtels, apparts de la Capitale et squatte les terrasses des cafés pour écrire. Notamment le Wepler,place Clichy :

« Jours tranquilles à Clichy » Le livre :

« D'un côté de la place Clichy se trouve le café Wepler qui fut longtemps mon repaire préféré. Je m'y suis assis, à l'intérieur ou sur la terrasse, par tous les temps. Je le connaissais comme un livre. Les visages des serveurs, des directeurs, des caissières, des putains, des habitués, même ceux des dames des lavabos sont gravés dans ma mémoire comme les illustrations d'un livre que je lirais tous les jours. Je me rappelle la première fois où j'entrai au Wepler, en 1928, avec ma femme sur les talons ; je me souviens de ma stupéfaction lorsque je vis une putain s'écrouler ivre morte sur l'une des petites tables de la terrasse, sans que personne ne vienne l'aider. L'indifférence stoïque des Français me bouleversa et me fit horreur ; c'est d'ailleurs toujours le cas, malgré toutes les qualités que je leur ai découvertes depuis. »

« Jours tranquilles à Clichy » Le Film, extrait:






De la brasserie Wepler à l’avenue Anatole France, Clichy-la-Garenne, il n’y a que deux pas ou plus précisément deux stations de métro. Il habitera à Clichy de 1932 à 1934 avec son ami Alfred Perles, écrivain Viennois (qui lui n’aura pas droit à la plaque commémorative) 
«À la fin de Mars 1932, Henry et Fred ont emménagé dans un petit appartement modeste regardant 4, Avenue Anatole-France. L'appartement est composé de deux chambres, une cuisine et une salle de bains, et se trouvait à pied d'une demi - heure de la Porte de Clichy, dernier arrêt du métro ". Brassaï. (Voir article bien fait d’ Alex Schafran ICI)

C’est là qu’il terminera son livre le plus connu : Tropique du cancer. Il quittera ensuite Clichy pour un énième autre endroit de Paris puis quittera la France en 39… pour revenir plus tard...

D’autres œuvres suivront comme la trilogie la Crucifixion en rose, qui comprend Sexus, Plexus et Nexus. Mais ce qui est remarquable, pour moi, c’est ce petit livre écrit directement en français (et le seul) qui me tenterai bien : J’SUIS PAS PLUS CON QU’UN AUTRE terminé en 1976 et dont une phrase reprise récemment par l’in-com-parable François Morel sur France Inter, il n’y a pas si longtemps et qui m’apparait comme promesse de sagesse : 

«N'essayez pas de changer le monde, changer le monde"
A + !

jeudi 29 janvier 2015

Prédiction certaine, véritable et infaillible pour 2015.

Quelques prédictions pour cette nouvelle année que je tenais à vous faire partager.

Ceste année les aveugles ne verront que bien peu, les sourdz oyront assez mal: les muetz ne parleront guières: les riches se porteront un peu mieulx que les pauvres, & les sains mieulx que les malades...
Plusieurs moutons, bœufz, pourceaulx, oysons, pouletz & canars, mourront & ne sera sy cruelle mortalité entre les cinges & dromadaires.
Vieillesse sera incurable ceste année à cause des années passées.
Ceulx qui seront pleureticques auront grand mal au cousté, ceulx qui auront flus de ventre iront souvent à la celle percée, les catharres descendront ceste année du cerveau es membres inferieurs. Le mal des yeulx sera fort contraire à la veue, les aureilles seront courtes & rares en Guascogne plus que de coustume.
...

A Iupiter comme cagotz, caffars, botineurs, porteurs de rogatons, abbreviateurs, scripteurs, copistes, bulistes, dataires, chiquaneurs, caputons, moines, hermites, hypocrites, chatemittes, sanctorons, patepellues, torticollis, barbouilleurs de papiers, prelinguans, esperrucquetz, clercz de greffe, dominotiers, maminotiers, patenostriers, chaffoureus de parchemin, notaires, raminagrobis, portecolles, promoteurs, se porteront selon leur argent. Et tant mourra de gens d'esglise qu'on ne pourra trouver à qui conferer les benefices, en sorte que plusieurs en tiendront deux, troys, quatre, & davantage. Caffarderie fera grande iacture de son antique bruyt, puisque le monde est devenu maulvais garson, & n'est plus guères fat, ainsi comme dit Avenzagel.
A Mars comme bourreaux, meurtriers, adventuriers, brigans, sergeans, records de tesmoings, gens de guet, mortepayes, arracheurs de dens, coupeurs de couilles, barberotz, bouchiers, faulx monnoieurs, medicins de trinquenique, tacnins & marranes, renieurs de dieu, allumetiers, boutefeux, ramonneurs de cheminée, franctaupins, charbonniers, alchimistes, coquassiers, grillotiers, chercuitiers, bimbelotiers: manilliers, lanterniers, maignins feront ceste année de beaux coups, mais aulcuns d'iceulx seront fort subiectz à recepvoir quelque coup de baston à l'emblée. Un des sudictz sera ceste année faict evesque des champs donnant la benediction avec les pieds aux passans.
...

Il était très tard cette nuit de Septembre, c’était un samedi, quand dans la voiture, de retour du travail, j’écoutais la retransmission de « L’heure des rêveurs » sur France Inter : il s’agissait de Rabelais et Didier Galas m’avait interpelé, le récit m’avait passionné au point de ralentir l’allure de peur d’arriver trop tôt et de ne pas pouvoir écouter la fin.

Je m’étais promis de lire la « Pantagrueline Prognostication » et de vous la faire partager.






Je vous conseille surtout d'écouter au moins les 2 premières émissions de Zoé Varier:


A + !

mercredi 13 août 2014

I rörelse, En mouvement. 2 Aoüt 2014

En mouvement, 

Poème de Karin Boye, dit par Annika, et traduit comme 'La Bougeotte' ce qui m'a bien fait rire ! Merci Annika de nous avoir fait découvrir cette auteure de votre pays.

I rörelse

Den mätta dagen, den är aldrig störst.
Den bästa dagen är en dag av törst.

Nog finns det mål och mening i vår färd -
men det är vägen, som är mödan värd.

Det bästa målet är en nattlång rast,
där elden tänds och brödet bryts i hast.

På ställen, där man sover blott en gång,
blir sömnen trygg och drömmen full av sång.

Bryt upp, bryt upp! Den nya dagen gryr.
Oändligt är vårt stora äventyr.

On The Move

The day of plenty, never is the greatest.
The best day is a day of craving thirst.
Yes, there is a meaning in our journey --
But ‘tis the pathway, which is worth our while.

The thing to aim for is a nightlong rest,
Where the fire’s lit and bread is shared in haste.

In places, where you go to sleep but once,
Your sleep is safe, your dream is full of song.

Move on, move on! The new day dawns ahead.
Endless is our marvellous adventure.

Translated into English by Dr. Hans Corell, Under-Secretary-General for Legal Affairs, The Legal Counsel of the United Nations

A + !

mardi 11 mars 2014

Frontières #4 !


Frontières est une revue numérique littéraire axée surtout sur la fiction, qu'elle soit SF, historique ou bien encore sur la Fantasy: 

Les #0 et 1, mon billet  ICI

Le #2 ne m'avait pas déçu non plus, mon billet: .

La revue #3 est disponible ICI

Voici sorti le numéro 4 si ça vous tente !        le lien de ce dernier web magazine  et bien le dernier :
pour le télécharger en pdf  !

Hélas l

http://editionsdunexus.files.wordpress.com/2014/02/frontieres-4-page-page.pdf      



« Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m'étonnerait qu'il passe l'hiver »

à + !

jeudi 22 août 2013

Reconnexion.

Ça y est, passée les vacances, la tête aérée loin des tracas professionnels, déconnectée du monde débranchée du web.
Voilà revenu le temps de bosser.
Et sur mon blog, en direct d’une chambre d’hôtel Anversoise, me revoiloù.

Reconnexion au « monde réel ».

Tiens aux dernières nouvelles du monde, tandis que les syriens se font massacrer, la famille Obama adopte un nouveau chien, une chienne plutôt : Sunny, 
même race que le premier, Bo. Est-ce pour contrer le buzz qu’a fait la naissance du dernier rejeton du prince William et de Kate et recouvrer ainsi un peu de visibilité dans les news du Washintonpost ? Bo et Sunny ça va nous faire des petits tout ça ; un bel investissement pour de futurs articles dans la presse people…Mes pensées s’arrêtent là : mon épouse me dit ‘franchement, qu’est ce qu’on en a à faire de cette info !’
J’aime son pragmatisme.



Sinon coté musique, deux albums.
Entendu Stromae, (écoutez là) du talent, un caractère perso auquel j’adhère. Je n’en dirais pas autant du nouvel album de Thomas Fersen, qui ne m’a pas convaincu. Ecoutez là si vous voulez juger par vous-même.

Reconnexion. C’est la rentrée quoi.

samedi 26 janvier 2013

Est-ce bien toi, mon ami Google qui me fait des misères…



Est-ce bien toi, mon ami Google qui me fait des misères…

Tu me demande mon N° de tel, prétextant une sécurité  au cas où…mais je te rappelle que tu as dèjà un email de secours et mon code de fidélité au sein de votre compagnie aérienne comme question dite « secrète » !

Mon compte G+ se ballade, il va et vient, tu me re demande mon nom, tu m’assure que le nom inscrit n’est pas acceptable,
- « Rock » ne te plait plus
- et trop de f à Philfff ;
- et qu’il faut en changer :
 - Frock ne parait pas ridicule…

Et puis la dernière maintenant : un système de sécurité zélé, se pose des questions sur « l’intégrité de mon compte » et me somme de coucher, dans un email, identifiants et mots de passe !!

Si cet email est authentique, alors mon compte va bientôt fermer...



Mon ami Google, je n’ai pas l’intention d’être fiché plus que je ne le suis déjà, Il se peut bien que mon Blog.o.live ne migre vers d’autres supports moins intrusifs…

mardi 4 décembre 2012

Frontières, le mag en pdf : le #2 est sorti !



Frontières est une revue numérique littéraire axée surtout sur la fiction, qu'elle soit SF, historique ou bien encore sur la Fantasy:


(Les #0 et 1 m'avaient emballé, voir mon billet de juillet ICI.)


Je n'ai pas lu encore ce numéro 2 mais j'en espére autant !


Voici:  le lien de ce dernier web magazine 
                                              pour le télécharger en pdf  !

jeudi 30 août 2012

Déclaration cubique


30 Août 2012

Cubes posés les uns sur les autres
Empilement pareil à une tour
Les premiers s'ajustent facilement  Ça ne bouge pas c'est stable

De nouveaux cubes arrivent

La construction s’élève
Vents et vibrations l'affectent Mais l'empilement résiste

Les cubes continuent à se poser

La tour tient
Et à 32 cubes empilés
On peut l'affirmer
Inexpugnable
Elle l'est
*




jeudi 12 juillet 2012

Frontières #0 et #1 : le mag en pdf.

Frontières est une revue numérique littéraire axée surtout sur la fiction, qu'elle soit SF, historique ou bien encore sur la Fantasy:

J'étais très emballé, au début de l'année lorsque le site web Frontières sortait en PDF leur 1er mag éponyme sous le numéro  #0: Très bien conçu, articles intéressants: dossier, interview, chroniques, etc. quand on commence, on ne s'arréte plus: captivant.

Mais voilà qu'ils récidivent avec le #1 et qu'ils le réussissent également !

Voici les liens:

Frontières #0

Frontières #1

Tous deux en pdf : parfait si vous avez un iPad ou autre tablette ou bien si vous préférez comme moi le papier: imprimables donc dans un format pratique.

Bonne lecture !

dimanche 8 avril 2012

L'homme approximatif, Tzara.


Tout le monde connait Tristan Tzara, mais ne l'apprécie que certains. Dans cet extrait de " l'homme approximatif", s'exhale tous les parfums du style: ne chercher pas le sens des phrases dans un cadre rigide, pressentez juste les fragrances, le sentiment qui vous inspire à la lecture ;)) je sais déjà que ça "vous parle"

dimanche lourd couvercle sur le bouillonnement du sang
hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles
tombé à l’intérieur de soi-même retrouvé
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
sonnez cloches sans raison et nous aussi
nous nous réjouirons au bruit des chaînes
que nous ferons sonner en nous avec les cloches
quel est ce langage qui nous fouette nous sursautons dans la lumière
nos nerfs sont des fouets entre les mains du temps
et le doute vient avec une seule aile incolore
se vissant se comprimant s’écrasant en nous
comme le papier froissé de l’emballage défait
cadeau d’un autre âge aux glissements des poissons d’amertume
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
les yeux des fruits nous regardent attentivement
et toutes nos actions sont contrôlées il n’y a rien de caché
l’eau de la rivière a tant lavé son lit
elle emporte les doux fils des regards qui ont traîné
aux pieds des murs dans les bars léché des vies
alléché les faibles lié des tentations tari des extases
creusé au fond des vieilles variantes
et délié les sources des larmes prisonnières
les sources servies aux quotidiens étouffements
les regards qui prennent avec des mains desséchées
le clair produit du jour ou l’ombrageuse apparition
qui donnent la soucieuse richesse du sourire
vissée comme une fleur à la boutonnière du matin
ceux qui demandent le repos ou la volupté
les touchers d’électriques vibrations les sursauts


L'Homme Approximatif from fabio cardone on Vimeo.


les aventures le feu la certitude ou l’esclavage
les regards qui ont rampé le long des discrètes tourmentes
usés les pavés des villes et expié maintes bassesses dans les aumônes
se suivent serrés autour des rubans d’eau
et coulent vers les mers en emportant sur leur passage
les humaines ordures et leurs mirages
l’eau de la rivière a tant lavé son lit
que même la lumière glisse sur l’onde lisse
et tombe au fond avec le lourd éclat des pierres
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
les soucis que nous portons avec nous
qui sont nos vêtements intérieurs
que nous mettons tous les matins
que la nuit défait avec des mains de rêve
ornés d’inutiles rébus métalliques
purifiés dans le bain des paysages circulaires
dans les villes préparées au carnage au sacrifice
près des mers aux balayements de perspectives
sur les montagnes aux inquiètes sévérités
dans les villages aux douloureuses nonchalances
la main pesante sur la tête
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous partons avec les départs arrivons avec les arrivées
partons avec les arrivées arrivons quand les autres partent
sans raison un peu secs un peu durs sévères
pain nourriture plus de pain qui accompagne
la chanson savoureuse sur la gamme de la langue
les couleurs déposent leur poids et pensent
et pensent ou crient et restent et se nourrissent
de fruits légers comme la fumée planent
qui pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous marchons pour échapper au fourmillement des routes
avec un flacon de paysage une maladie une seule
une seule maladie que nous cultivons la mort
je sais que je porte la mélodie en moi et n’en ai pas peur
je porte la mort et si je meurs c’est la mort
qui me portera dans ses bras imperceptibles
fins et légers comme l’odeur de l’herbe maigre
fins et légers comme le départ sans cause
sans amertume sans dettes sans regret sans
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
pourquoi chercher le bout de la chaîne qui nous relie à la chaîne
sonnez cloches sans raison et nous aussi
nous ferons sonner en nous les verres cassés
les monnaies d’argent mêlées aux fausses monnaies
les débris des fêtes éclatées en rire et en tempête
aux portes desquelles pourraient s’ouvrir les gouffres
les tombes d’air les moulins broyant les os arctiques
ces fêtes qui nous portent les têtes au ciel
et crachent sur nos muscles la nuit du plomb fondu
je parle de qui parle qui parle je suis seul
je ne suis qu’un petit bruit j’ai plusieurs bruit en moi
un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir humide
aux pieds des hommes pressés courant avec leur morts autour de la mort qui étend ses bras
sur le cadran de l’heure seule vivante au soleil
le souffle obscur de la nuit s’épaissit
et le long des veines chantent les flûtes marines
transposées sur les octaves des couches de diverses existences
les vies se répètent à l’infini jusqu’à la maigreur atomique
et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir avec ces vies à côtés que nous ne voyons pas
l’utltra-violet de tant de voies parallèles
celles qui nous aurions pu prendre
celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au monde
ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps
qu’on aurait oublié et l’époque et la terre qui nous aurait sucé la chair
sels et métaux liquides limpides au fond des puits
je pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous                    Tristan Tzara.