Passez de bons moments de fin d'année en famille ou devant la télé, on se retrouve l'année prochaine !
A + !
Quelques billets: Voyages d'abord et partage d'opinions, de photos, bouquins, et les oliviers !
Passez de bons moments de fin d'année en famille ou devant la télé, on se retrouve l'année prochaine !
A + !
Arrêt à La Spezia.
La météo n'est pas avec nous: on s'est dit qu'il serait opportun d'aller quelque part à l'abri ! Nos pas nous dirigent naturellement vers l'imposant château San Giorgio et ses massives murailles, la pluie ne nous quitte pas, la route grimpe drôlement et dans un virage nous voyons un ascenseur oblique qui nous permet d'accéder plus rapidement en haut et au sec :)Le musée n'est pas très grand peut-on dire pour être gentil mais assez pour contenir pas mal d'objets quand même. Il abrite (outre les deux pingouins tout mouillés que nous sommes) de belles collections archéologiques de la région autour de La Spezia.
Commençons par l'âge de cuivre avec ces statues-stèles. La tablette à disposition, intitulée "Les Statues-Stèles De La Lunigiana" nous apprend, entre autres que, découvertes dans le bassin du fleuve Magra, le corpus de ces monuments comprend presque 70 stèles qui témoignent de la naissance et de
l'épanouissement de leur production à l'âge du cuivre 4e 3e millénaire avant Jésus-Christ ainsi que de sa reprise après une probable solution de continuité à l'âge du Fer, 19 de ses originaux sont conservés au musée.
Deux grands groupes l'un plus ancien et plus considérable se subdivise en trois types de représentations anthropomorphes: un masculin indiqué par la présence d'un seul poignard accompagné d'une hache plate, un second féminin signalé par le sein plus ou moins marqué et parfois des colliers et gorgerettes enfin un type dépourvu d'attribut et par conséquent considéré comme asexué peut-être une métaphore indiquant un individu ou rôle social encore indifférencié typique d'un enfant ou d'un adolescent.
- Hé bonjour René !
- Hé bonjour Phil ! On fait quoi ce matin ?
Ah le petit tour , par le pont de l'autoroute et le petit chemin si tu veux? Le petit tour, j'ai les olives.
- OK va pour les 8 km.
- Alors tes olives ? t'en es où ? ah non tourne à gauche Phil, ça va être boueux dans le petit chemin.
- Oui mais ça rallonge un peu. Eh bien fini ! ...petite récolte... 160 kg...pas mieux et ça me suffit bien, ça me suffit bien... et toi ?
- Té ! Une tonne deux, une tonne trois... Et si on descendait par le chemin du paysan ?
- Oui mais ça rallonge encore un peu. J'dis ça moi c'est pour toi. Pour tes olives.
- Vé restent juste ceux-là en bas de ma campagne, 5 ou 6 arbres et encore ils sont pas pleins, juste pour finir, c'est pas pour le poids d'olives que ça va donner ... enfin, c'est pour dire que je termine ... juste pour dire.
- Oui et le mois prochain on commence la taille...
L'anecdote. Au cours d'une visite, d'un voyage, dans un livre, un film il y a toujours quelque chose qui saute aux yeux, un petit quelque chose qui vous interpelle et ce petit rien, ce contrepoint, cette anecdote qui n' a quelquefois rien à voir avec le reste, s'imprime dans la mémoire.
L'anecdote se déniche partout, au détour d'une ruelle à Barcelone (Lien), ou dans une riche villa comme la villa Ephrussi de Rothschild, où on y trouve des milliers d'objets d'art, meubles de toutes sortes provenant autant de palais, de châteaux royaux que d'ateliers d'artistes ou de salles des ventes internationales, de différents siècles et de différentes disciplines en commençant par l'archéologie: on y trouve de bien belles choses.
Notamment, un petit cadre superbe mettant en valeur une aquarelle de Gustave Moreau oh cela semble anecdotique au vu de l'immensité du reste mais quel bel œuvre et quel charme en émane ! Et puis à l'époque actuelle, quel thème intrigant que le soir et la douleur !
Gustave Moreau s'est inspiré d'un poème éponyme de Paul Bourget, Le Soir et la Douleur.
« La Douleur dit au Soir: "Oh viens, toi que j'appelle,
Toi le seul qui jamais, jamais ne m'a fait mal..."
Et le Soir, souriant et pâle, vient vers elle
Sur l'escalier du ciel occidental.
Le Soir à la Douleur soupire: "Mon Aimée..."
Il la prend par les mains, la force à s'asseoir,
et comme elle se sent intimement charmée
Par la caresse apaisante du Soir !
Le Soir dit: "Mon Aimée, entends mourir le monde
Et se taire la voix de ces hommes cruels,
Et s'approcher la Nuit, ta sœur triste et féconde,
Les bras chargés de lis surnaturels..."
La Douleur au beau Soir répond : "J'ai peur de l'ombre
Comme j'ai peur de l'homme et du jour obsesseur.
J'ai peur de ces milliers de regards du ciel sombre,
Je t'aime, toi, pour ta morne douceur."
Mais le Soir n'entend plus cette plainte.
Il se lève, Il voudrait embrasser l'Aimée, il ne peut pas.
Il est déjà lointain et vague, comme un rêve.
Et la Douleur reste seule ici-bas. >>
Elle est magnifiquement fine dans le détail, la délicatesse du Soir, le regard absent de la Douleur, le clair obscur un peu rosé du jour tombant, les reflets de l'eau...
Si on était plus terre à terre, si on sortait du symbolisme bourgetien, si, n'ayant pas le bagage littéraire d'un universitaire tout comme moi quoi, si on se disait donc: le Soir n'est-il pas le déclencheur de la Douleur ? ce qui serait paradoxal vu qu'il arrive pour tenter de la consoler.
N'avez vous jamais ressenti, quand la lumière du jour décline, une bouffée soudaine et trouble qui vous pénètre l'esprit et vous pousse au mieux dans une contrariété, ou davantage une mélancolie, ou même au pire dans une douleur vous prenant au ventre, vous attrapant les boyaux pour en faire un nœud gros comme ça. Alors ? dites moi qui provoque cela ? On pourrait croire que c'est le soir lui-même qui apporte cette dégradation, ou bien n'est-ce pas la pause que l'on s'accorde à nous-même à cet instant de la journée, ayant terminé nos activités, nous retrouvons inactifs, et posés, assis, inactifs, las, nous pensons alors à nous-même, aux tâches du lendemain, aux inquiétudes des enfants, aux disparus qui nous manquent, au regard obsédant des autres sur nous et qu'en faire, etc.
Le soir adoucit cet instant ? donc apparait comme bienveillant ? il te dit regarde, c'est la fin du jour et le sommeil te mènera à une autre belle journée ! alors là soit tu le regarde avec gratitude ou soit tu le maudis parce que tu es insomniaque ... Dans le texte accompagnant l'aquarelle on peut y lire : "Moreau a choisi ici les retrouvailles du Soir et de la Douleur l'instant où la douceur l'emporte sur le temps" En fait le soir n'est pas une promesse, ni une sentence. C'est une caresse qu'il faut juste profiter à l'instant présent, ne pas la faire durer, elle va se dissoudre dans l'obscurité, ne pas la laisser infuser ses obstinations crépusculaires, et se mettre devant un bon repas, un bon bouquin ou un bon film ! Bougez.
Gustave Moreau
(1926-1898)
Le Soir et la Douleur
Aquarelle H. 367: L. 198 mm - Slanée en bas à gauche: Gustave Moreau - Saint Jean-Cap-Ferrat, Académie des beaux-arts, Villa Ephrussi de Rothschild, EdR 1601 - Provenance Sans doute Mme Kann en 1885; Émile Straus (1844-1929), sa vente après décès, Paris, galerie Georges Petit, 3 et 4 juin 1929. no 19, acquis par Béatrice Ephrussi de Rothschild (1 864-1934), légué en 1934 à l'Académie des beaux-arts.
Les filles sont partis se pâmer devant des vêtements à la Galerie Dior comme aucuns des garçons n'a d'attirance pour la haute couture et même la couture en général, je suis rarement satisfait de mes reprises à mes chaussettes, Isa s'en sort mieux que moi, c'est ça l'héritage de la domination masculine qui a tant œuvré pendant des millénaires pour que tous ces menus doigts féminins puissent se satisfaire d'un peu de fil et d'une aiguille ! Ah quelle dextérité elles ont acquise ! Ah comme on est forts nous les hommes ! Bon bref. Nous les garçons, pour faire consensus, avons choisi sur la même ligne de métro d'aller plus loin au Palais de Tokyo.
Parce qu'il pleuvait, je pense, le Palais était plein car les expos n'étaient pas très attractives. L'édito de la brochure commence par ces mots:
Que j'ai traduis par "n'ayant pas une expo conséquente d'un artiste important à vous proposer, on vous a concocté une ripopée d’œuvres diverses mais quand même avec un point commun: leur diversité."
Bon ça c'est pour la critique et je passerai sur les installations dont la signification se situe bien au-dessus de ce que mon petit esprit peut concevoir dans l'art moderne/post moderne. Sinon j'y ai vu de bien belles choses, d'abord, l'expo de J.Lena Knel & A.Hans Scheirl : DOPPELGÄNGER.
Doppelgänger est une créature présente dans les mythes nordiques et germaniques, le doppelgänger tient son nom de l’allemand doppelgänger qui signifie sosie. En effet, il se présente toujours comme une copie, un double de quelqu’un, ou sa version alternative.
Captivantes ces scènes ouvertes où, curieux que nous sommes, n'hésitons pas à "faire le tour" pour bien capter l'ambiance "romantique" (je ne trouve pas le terme exact) et surréaliste.
Cliquez sur l'image pour les détails |
Sur le panneau:
"Un paravent est généralement un élément décoratif destiné à protéger
en cachant. Ici, réalisé en miroirs multicolores et occupant toute la
largeur de la salle, il symbolise l'exposition Doppelganger ! : projection
de soi dans l'autre, jeu sur le dédoublement, les faux-semblants, la
mise en scène et la transformation de soi. C'est également la toile de
fond d'une série de sculptures de Jakob Lena Knebl, présentées sur
des tables basses et intitulées Arpapapa. Ce titre onomatopéique,
mot-valise humoristique, représente la fusion de deux symboles : les
sculptures rondes, lisses et sensuelles de l'artiste Jean Arp, cofondateur
du mouvement Dada au début du 20° siècle, et la figure de
Barbapapa, personnage pour enfants créé par Annette Tison et Talus
Taylor dans les années 1970, ayant la capacité de prendre n'importe
quelle forme. Mais ces sculptures, réalisées en impression 3D et
présentant un aspect laqué séduisant, sont aussi le reflet d'une société
post-industrielle obsédée par le progrès et la perfection technologique."
Intéressant, très intéressant.
Autre artiste qui m'a tapé dans l’œil: RAKAJOO avec cette expo CEINTURE NWOAR
Rakajoo est né en 1986, en 2019 il intègre l'école Kourtrajmé dans la section Arts et Images créée par l'artiste JR. En 2020, il présente une trentaine de peinture et autant de violences policières dans l'expo collective "Jusqu'ici tout va bien" déjà au Palais de Tokyo. Depuis il poursuit la réalisation de la série d'animation Kaname, en tant qu'auteur-réalisateur. Il publie en janvier 2024 la bande dessinée "Entre les cordes" et en parallèle il mène une carrière de boxeur olympique...
"Au Palais de Tokyo, pour sa première exposition personnelle institutionnelle, Rakajoo explore différentes temporalités et géographies affectives. Il étire leurs limites et modifie les focales pour ouvrir de nouvelles perspectives. Composant son espace d’exposition en suivant les mouvements du corps dans un ring de boxe, le public se déplace en longeant les murs, attentif à ce qui se joue devant, derrière au-dessus ou à nos pieds, dans la lumière ou la pénombre..."
"Rakajoo s'interroge sur l'absence de représentation de son histoire dans les lieux où l'art institutionnalise. Biberonné au Club Dorothé, à Pitou, l'enfant roi et à Dragon Ball Z. L'artiste observe les animés japonais, épuise la cinématographie de Wesley Snipes, saigne la discographie de Notorius B.I.G. et des années fastes du Hip Hop de 1990-2000 il découvre les peintres Kerry James Marshall, Jacob Lawrence et Jérôme Lagarrigue." etc etc. Je vous laisse lire la suite sur l'image.
Très touché par les tableaux de Rakajoo, j'y vois les perspectives appuyées des mangas, les couleurs vives que j'ai vu en Afrique mais pas seulement, aussi les couleurs des années 70-80, et puis touché par la "clarté ? clairvoyance ? "des scènes de la rue. Très belle promenade que cette expo !
Rakajoo signifie tête de mule, têtu en wolof, langue la plus répandue au Sénégal, pays d'origine de sa famille.
Artiste à suivre donc avec obstination et fidélité et à n'en pas douter ouaip, j'aimerais bien voir la suite.
Voilà. Sinon il y avait d'autre choses intéressante mais le billet serait trop long et on se lasse, on se lasse ...
A + !
Tout ça pour vous dire que je n'ai pas l'habitude de parler des livres mais je vais vous parler d'un qui m'a charmé par la poésie qu'il dégage et conquis par son, bien qu'attendu, subtil aboutissement. L'écriture est savamment travaillée. Ajouter une narration d'une attente, une même lenteur qui m'habite et me caractérise (oui, je suis un engourdi, mais qui en savoure la substance), tout avance doucement dans le flou, l'atone, les paysages sont magnifiquement décrits même quand on ne les voit pas, on les devine, brumeux, occultés par la densité des pluies.
C'est en lisant tout ce qui concerne Sylvain Tesson que j'affectionne particulièrement, que le nom de Julien Gracq s'est glissé dans un entretien. J'ai donc téléchargé l'ebook de "Le rivage des syrtes". Là, que ceux qui l'ont lu à 15 ans me pardonnent: ayant fait un cursus plutôt scientifique, je le découvre moi qu'à 65... ne riez pas !
Le rivage des syrtes est devenu un point d'ancrage dans ma PDL : Pile Déjà Lue, moi aussi j'ai mon acronyme, comme d'autres ont leur PAL, Pile A Lire.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire... je ne dirais rien ou presque. Imaginez un jeune gars dans un pays imaginaire (une principauté), imaginaire mais pas trop quand même car le nom, Orsenna, rappelle les confins de l'Italie ou d'un pays fortement imprégné de la culture vénitienne, comme la Slovénie ou la Croatie, etc. bref dans ces beaux coins-là.
Décidé, il se fait envoyer comme Observateur au service de la Principauté au fin fond de la province des Syrtes, au bord de la mer et face à l'ennemi : le Farghestan. Pays également imaginaire mais on y retrouve bien la sonorité orientale, ajoutez à cela qu'en Lybie on trouve la ville de Syrte, on peut donc situer même sans grande précision la géographie de l'histoire. Et en cela la sempiternelle atmosphère belliqueuse qu'il en émane ? Le voyage est décrit longuement, comme pour en éprouver la durée et la lenteur du transport "Sous ce jour fuligineux, dans cette moiteur ensommeillée et cette pluie tiède, la voiture roulait plus précautionneusement, jetant sur ce douteux voyage comme une nuance fugitive d’intrusion. Ce feutrage languissant de fin de cauchemar reculait dans les âges, sous cette haleine chaude et mouillée retrouvait les lignes sommaires, le flou indéterminé et le secret d’une prairie des premiers âges, aux hautes herbes d’embuscade." C'est une partie qui m'a beaucoup plu, la description d'un paysage atone ou bien de sa non-description "Aussi loin que l’œil portât à travers la brume liquide, on n’apercevait ni un arbre ni une maison."
Bref. Aldo part pour une Amirauté sur la côte pour observer l'ennemi... qui ne s'est pas manifesté en fait depuis 300 ans: De la vie monotone d'Orsenna, Aldo glisse vers l'ennui du rivage des Syrtes mais aussi vers une inquiétude, une attente, le rivage des Syrtes où un accord tacite, en fait un essoufflement, défend les belligérants à ne pas s'approcher l'un de l'autre "Mais, dans cet engourdissement général, l’envie de terminer légalement le conflit manqua en même temps que celle de le prolonger par les armes".
Le lieu est désolé, "Une atmosphère de délaissement presque accablante se glissait dans ces couloirs vides où le salpêtre mettait de longues coulures. Nous demeurions silencieux, comme roulés dans le rêve de chagrin de ce colosse perclus, de cette ruine habitée, sur laquelle ce nom, aujourd’hui dérisoire, d’Amirauté mettait comme l’ironie d’un héritage de songe. Ce silence engourdissant finit par nous immobiliser en face d’une embrasure..." Bien qu'au début Aldo se complait dans cette forteresse en ruine, cette langueur monotone décourage le jeune homme qui occupe alors son temps en lisant les documents de navigation, rêvant de découvrir le Farghestan ou en allant se promener près des ruines de Sagra. C'est là qu'il aperçoit un bateau inconnu en mer, ajoutez à cela l'invitation dans le palais d'une ville voisine de la belle et perfide Vanessa (cette rencontre est magnifiquement racontée) qui a comme lui des velléités de conquête, d'actions !: Il en faut pas plus au jeune homme pour s'enflammer !
Tout est dans le non-dit, le "à peine murmuré", derrière les rumeurs floues, l'imagination collective y voit des faits là où il n'y a que "fake news"; il y a manipulation...
Je n'irai pas plus loin, tournez les pages vous-même. Ou pas.
Mais attention vous allez connaître la fin !
Lors de notre villégiature à Villefranche-sur-Mer, nous avons visité la Villa Ephrussi de Rothchild (ou villa Ile-de-France) à Saint Jean Cap Ferrat. Magnifique petit palais entouré de très beaux jardins bien entretenus, et dans laquelle beaucoup de chefs-d’œuvre en ameublements, tapisseries, sculptures, tableaux, faïenceries, etc. nous attendaient, tant d'émerveillements, intelligemment réunis ici. Mais pardon, je ne vais pas tomber dans le piège d'une énumération à visée exhaustive car cela ressemblerait à un gros catalogue maladroit ! D'autres blogs vous serviront leurs visites beaucoup mieux que moi. Juste quelques belles photos. Pour se rendre compte.
Par contre, laissant de coté tout ce que l'on peut admirer matériellement, je m'attarderais davantage sur le coté humain: la créatrice de cette villa, Béatrice de Rothschild.
Pour situer Béatrice 1864-1923
Pour situer Béatrice, bien que l'on puisse penser que c'est superflu quand on s'appelle Rothschild, mais bon...sachez qu'elle est la fille du baron Alphonse de Rothschild, régent de la Banque de France et grand collectionneur d’art, et de Leonora, une Rothschild elle aussi, mais de la branche anglaise.
L'art, Béa, elle connait: née en 1864 dans un hôtel particulier du 1er arrondissement de Paris *, l'hôtel Talleyrand (l'ancien Consulat des États-Unis) et devenu maintenant l'hôtel Saint-Florentin, elle vivra dans de somptueuses demeures comme dans des châteaux tel que celui de son grand-père au domaine de Ferrières-en-Brie.
Vingt et ans de vie maritale qui finit mal.
1883. Béatrice épouse Maurice Ephrussi milliardaire russe originaire d'Odessa oui Odessa était russe à l'époque, riche banquier. Le couple, collectionneurs d'art, commence à acquérir des œuvres: objet, peintures, porcelaines rares et meubles anciens. Deviennent propriétaires du château de Reux, gèrent également une villa à Monté Carlo, bref, tout semble aller comme sur des roulettes. Sauf que, Maurice non seulement a le tort de refiler une maladie à son épouse, la tuberculose génitale qui entraîne la stérilité mais aussi, est un flambeur et beaucoup plus que moi qui ne flambe que des bananes sous le regard inquiet de ma moitié pour la hotte aspirante au-dessus des flammes, bref c'est un joueur de casino qui accumule d'importantes dettes de jeu de plus de 12 millions de francs-or, et, en 1904, les Rothschild le poursuivirent en justice pour le séparer légalement de Béatrice. Béa garde son nom Ephrussi car à l'époque le divorce était bien mal vu...
L'anecdote. Au cours d'une visite, d'un voyage, dans un livre, un film il y a toujours quelque chose qui saute aux yeux, un petit quelque chose qui vous interpelle et ce petit rien, ce contrepoint, cette anecdote qui n' a quelquefois rien à voir avec le reste, s'imprime dans la mémoire.
Déambulant dans les rues près de la cathédrale, nous sommes arrivés près d'un mur où étaient assemblés des carreaux de ciments en une immense mosaïque pour la plupart roses représentant des photos de toutes sortes, comme des cartes postales.
Nous savions déjà qu'en s'éloignant nous découvririons une fresque mais nous ne savions pas laquelle. Il y avait une plaque mais je n'ai pas voulu la lire, me réservant la surprise et la découverte au fur et à mesure de l'éloignement.
A + !
PS: Bien sûr Siu je continue !
Pour les ignorants comme moi : À propos du Château de Malmaison, Joséphine Bonaparte, l'épouse de Napoléon, achète en 1799 ce château du XVIIe siècle alors son époux Napo n'est que consul. En plus d'héberger la famille Bonaparte, cette demeure devient, entre 1800 et 1802, l'un des lieux de gouvernement de la France.
Ce petit château devient en effet avec les Tuileries le siège du gouvernement de la France où les ministres du Consulat se réunissent fréquemment.
C'était la fin de l'été. Isa, ma chère moitié, bonapartiste avant l'heure, voulait visiter La Malmaison depuis longtemps. A l'occasion d'un séjour parisien pendant les vacances nous y avons emmener notre petit-fils Charles. Je ne suis pas spécialement attiré par ces demeures mais ici nous avons encore quelques belles pièces datant de l'époque du couple Joséphine - NapoléonL'origine du nom « Malmaison » est mal connue. Malmaison, de mala mansio, signifie « mauvaise maison ». On avance en général l'hypothèse de la mauvaise fréquentation des lieux : brigands, invasion des Normands (WIKI) et c'est l'hypothèse la plus répandue par plusieurs historiens des années 1850, entre autres Adolphe Mathurin de Lescure.
Je ne vous relaterais pas l'histoire de cette demeure, pour en savoir davantage j'ai trouvé ce livre consultable en ligne : "Le château de la Malmaison. Histoire--description--catalogue des objets exposés sous les auspices de Sa Majesté l'impératrice (lien)" entre vous et moi, je pense que l'auteur a un peu brodé l'histoire... ne serait- ce que le prix d'achat du domaine.
Juste vous dire pour faire court, cette "mala mansio" apparaît dans les textes pour la première fois en 1244. Une demeure seigneuriale est mentionnée au XIVe siècle sous le nom de La Malmaison.
1390 : Guillaume Goudet sergent d'armes de Charles VI l'acquiert puis sa descendance.
1737 : Le château est loué à de riches financiers.
1763 : Le fils du chancelier d'Aguesseau l'acquiert.
1771 : Au tour de Jacques-Jean Le Couteulx du Molay riche banquier du royaume. Mme du Molay y tient un salon littéraire où elle reçoit l'Abbé Delille, Mme Vigée-Lebrun, Grimm, Bernardin de Saint-Pierre,etc.
Joséphine et Bonaparte l'acquirent :
Soit en 1798 pour la somme de 160 000 Francs (source Mr de Lescure dans le livre susnommé).
Soit en 1799 pour la somme de 325 000 Francs (source: musees-nationaux-malmaison.fr).
A vous de choisir le meilleur agent immobilier !
1800 - 1802: devient le siège du gouvernement où les ministres du Consulat se réunissent.
1802 : Joséphine et Napoléon, consul s'installent à Saint-Cloud et Joséphine revient souvent à La Malmaison pour aménager et agrandir le domaine.
1809 : Joséphine et Napoléon divorcent. l'Empereur lui donne La Malmaison avec toutes ses collections.
1814 : Joséphine meurt. Son fils le prince Eugène hérite.
1828 : Le banquier suédois Jonas Hagerman l'acquiert.
1842 : Au tour de la reine Christine d'Espagne !
1861 : Napoléon III, le petit-fils de Joséphine.
1870 : Endommagement par la guerre puis par l'installation d'une caserne dans le château.
1877 : Le domaine est vendu par l'Etat à un marchand de biens qui lotit le parc qui se réduit à 6 hectares..
1896 : Daniel Iffla dit Osiris, achète le château avec son parc et le restaure.
1903 : Osiris l'offre à l'Etat.
1905/6 : Ouverture d'un musée.
1927 : La Malmaison devient musée national.
Commençons la visite, il faut savoir qu'à La Malmaison est exposé tout ce qui concerne Joséphine et ses enfants Eugène et Hortense, ainsi que Bonaparte lorsqu'il était général et consul. Au château de Compiègne se trouvent les collections du Second Empire, au château de Fontainebleau celles de l'Empire.
Salle du Conseil:
Et pour la fin, le masque mortuaire de l'Empereur.
Mon épouse s'est régalé de cette visite !
Voilà ! je ne me suis pas donné tant de peine c'est exact. Que me pardonnent les amoureux de l'époque Napoléonienne. Mais je me suis promené sur la toile et les nombreux blogs de visites de châteaux sont tout à fait du même niveau ! Bon ok beaucoup aussi sont bien supérieurs... Nonobstant, c'est ce qui a déclenché en moi cette question du pourquoi du partage si tout le monde partage des lieux identiques ? à part bien sûr le souci de caser toutes nos photos du smartphone quelque part.
Est-ce celle d'espérer être gratifier d'une reconnaissance prétentieuse et illégitime ? Tel un Narcisse du XXème siècle, ayant substitué le miroir de l'eau reflétant son infatuation, pour un -oh le bonheur- d'un blog ? Mais celui-ci ne reflète pas longtemps sa suffisance: il faut le nourrir et billets après billets, son appétit ne se tarit pas: il veux une reconnaissance; Narcisse doit écrire. Et son assuétude se mesure à la prolifération de ses créations sur le net. Mais la quantité quand elle ne tue pas la qualité - et encore - elle lasse.
L'alternative ? Passer au XXIème siècle avec les réseaux sociaux
FB, Twitter, Insta etc. devenez influenceurs(ses) et vous serez couverts
de "likes" juste en montrant qu'aujourd’hui vous vous êtes coupé les
ongles des orteils; chapeau ! non je n'ai pas les qualités imbéciles de ces mercantiles personnages.
Tout ça pour dire que depuis un certain temps, je perçois le bord de ce maelström me lécher les doigts sur le clavier de laisser une trace sur le net, fût-elle médiocre. Bref. Je dois y mettre un terme, sinon gare aux billets complaisants au service d'un nombrilisme 2.0
Basta les textes faciles et leurs fatras de photos.
A + !