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mardi 23 février 2021

Moi j'aime bien les triptyques.(2)

 Je ne sais pas vous, dans la peinture, mais moi j'ai toujours été attiré par les triptyques. (comme je le disais déjà LA) Oui peut-être est-ce le fait que c'est "pliable" comme les livres d'enfants avec leurs grandes images, mais bon, on a tous ses petits penchants...

La Cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence recèle de nombreuses œuvres et vestiges anciens qu'il

faudrait détaillé de mille et une photos et anecdotes. 



Cependant ne m'en voulez pas : ça caille et le temps de traverser la nef, je sens déjà le froid humide, propre à ces lieux cherchant à m'étreindre malgré que je fus bien couvert. Une belle visite sera pour une autre fois, Je vous présente directement l'objet de mon passage : 




Le Buisson ardent de Nicolas Froment.


Je pourrais vous détailler le tableau moi-même si j'avais une once de talent, de culture, un soupçon d' études sur l'histoire de l'art, mais non. Donc je laisse les textes en parler ; Voici des extraits pris dans « Nicolas Froment et l'École avignonaise au XVe siècle » par Lucie Chamson ( « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ».)

Cet ouvrage, de la collection « MAITRES DE L'ART ANCIEN » paru en 1931, n'a pas vieilli d'un poil.
Voici.


« Le Buisson ardent, dans sa partie centrale, est consacré à la vision de Moïse, non pas telle qu'on la voit ordinairement avec Dieu dans le buisson, mais avec la Vierge à sa place. C'est là, ainsi que l'a établi M. Bouchot, la conception du Buisson ardent par les Victorins et le roi René, chanoine de Saint-Victor de Marseille, avait adopté la formule victorine.



A droite, Moïse, costumé en berger, très vénérable avec son beau visage de vieillard barbu, ôte sa sandale d'un geste familier et manifeste, par un mouvement de bras gauche, l'étonnement qui le saisit devant la vision. Son troupeau paît tranquillement près de lui. Sur un magnifique buisson de plusieurs plants de chênes verts entrelacés de feuilles de ronces et de fleurs diverses, une Vierge tranquille aux vêtements modestes tient l'Enfant-Jésus dans ses bras. L'Enfant joue avec un miroir.

A gauche de la scène, un bel ange ailé, la croix au front, dans un longue robe claire et un riche manteau, annonce l’événement à Moïse. Un vaste paysage baigné de lumière s 'étend derrière le buisson. On y voit un large fleuve, des ponts, des châteaux et des villes qui rappellent ceux de la région avignonaise, sans toutefois en donner une reproduction exacte...

...Les volets représentent à droite la reine Jeanne de Laval entourée de trois saints : saint Jean son patron ; saint Catherine, reconnaissable à la palme qu'elle tient dans la main et saint Nicolas, mitré, avec la crosse, aux pieds duquel on voit les petits enfants au saloir. Ce n'est peut-être pas sans intention que Froment a représenté ici le saint dont il porte le nom...


...Du coté gauche, le roi René fait pendant à sa femme. Coiffé d'une toque de velours et engoncé dans un collet d'hermine, il a aussi derrière lui trois saints. L'un deux, dans une brillante armure, doit être saint René ou saint Maurice, patron de l'ordre du Croissant, fondé par le roi René. Puis vient saint Antoine avec sa barbe blanche et son bâton d'ermite ; enfin sainte Madeleine qui tient le vase de parfums...


 ...Au revers, on voit une annonciation en grisaille, travail assez rapide et sans grand intérêt. Un dieu en majesté entouré d'anges, en grisaille également, se trouve dans la partie supérieure du triptyque et une série de prophètes assis sous des dais encadrent le motif central... »

C'est vrai, qu'une fois, à ma grande déception je suis arrivé devant le triptyque fermé. Mais ça ajoute du mystère quand on ne l'a pas encore vu...



Mais revenons à ce qu'en dit Lucie:

« ...Les deux figures de roi René et de sa femme sont de beaux portraits, réalistes, impitoyables, même. La reine, avec sa longue figure ingrate, et le roi, avec sa grosse tête rouge, ne sont certes pas idéalisés. Du reste, un souci de réalisme égal semble se manifester dans tout le tableau. On a reproché au Moïse trop de rudesse paysanne. C'est, au contraire, une trouvaille du peintre que d'avoir remplacé par ce vieux berger robuste le « père noble » qui figure habituellement Moïse...

...Mais le tableau ne compte pas seulement des qualités. On a souvent remarqué que tous les personnages


du Buisson sont affligés d'un fâcheux torticolis pour l'esthétique du tableau et qui leur donne une sorte de goitre. Cette déformation est particulière à Froment. Chez Quarton et les autres peintres provençaux, cette tendance à incliner la tête des personnages n'est pas plus accentuée que dans les écoles des autres pays...







...L'influence des maîtres flamands est encore très visible dans ce Buisson. On la sent surtout dans la figure de l'ange. Avec sa joliesse maniérée, sa chevelure délicate, son beau costume, cet ange semble découpé dans une œuvre de Van Eyek.
».












Voilà nous avons fait un beau petit tour de ce superbe triptyque ! 

Une dernière chose peut-être au sujet du paysage. Lucie parle d'un paysage qui rappelle celui d'Avignon, car Nicolas Froment venait de là mais je trouve cela très subjectif. A mon avis, cela pourrait aussi bien provenir d'Italie ou tout autre région méditerranéenne puisse qu'il semble acquis que ce peintre se soit formé dans les années 1460 dans les Flandres et en Italie (Nicolas Froment — Wikipédia (wikipedia.org).

Lucie Chamson dit ceci: « ...L'atmosphère générale du tableau, sa lumière et le très beau paysage d'arrière-plan font, comme nous l'avons dit, penser à Avignon et nous semble être dans un coin de l'île de la Bartelasse, au milieu du Rhône, et le rocher du Buisson contribue à entretenir cette illusion... »

Une petite comparaison pour voir:

Détail du tableau


 « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ».

L'île de la Barthelasse vue des remparts d'Avignon:

A vous de vous faire une idée !
A + !




6 commentaires:

  1. Moi aussi j'ai toujours aimé les triptyques! Celui-ci il est non seulemement beau et intéressant, mais il m'a permis d'apprendre quelque chose que j'ignorais: quand j'ai vu et lu de ces enfants au saloir aux pieds de saint Nicolas j'ai pensé "mais qu'est-ce que c'est que ça?!?" Et voilà... cherché et vite découvert cette histoire.
    Je me demandais aussi si quelque part il y a un triptyque avec des oliviers... ;-))
    A la prochaine!

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    1. Moi non plus je ne connaissais pas cette légende; du coup, en même temps j'ai appris d'où venait le Père Fouettard.
      Oui les triptyques sont mes peintures préférées. Le plus beau que j'ai vu est celui du jardin des délices au musée du Prado à Madrid, peut-être y a t-il des oliviers dans ce jardin, ah ah je ne sais plus !
      L'olivier étant lié aux religions (Le Mont des Oliviers est l’un des sites de Jérusalem au cœur des traditions des trois religions monothéistes.)
      Je pense que je vous en trouverais un ;))
      A propos du sujet de l'article, vous pourriez me dire "encore une un lieu de culte !" ce n'est pas que je sois un "cul béni" loin de là ! mais seules les églises restent ouvertes et là, se trouvent bien des trésors à voir.
      Merci d'être passée Siu ! A+!

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  2. C'est un peu une BD ! A propos de buisson ardent cela a été une déception à Saint Catherine au Sinaï le buisson ardent est un vulgaire roncier!
    Super ces portraits du Roi René!

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    1. Remarque dans les textes il ne parle que d'un buisson, et puis c'est vrai qu'un beau rosier "Prince de Galles" ou "Mme de Rothschild" aurait fait un peu surjoué ;))

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  3. Convengo en El jardín de las delicias. El Bosco es uno de mís preferidos, quizá porque entre mís preferidos se encuentra Magritte. Todo lo surrealista me atrae, como me atraen las catedrales, donde uno puede dar rienda suelta a su imaginación.
    Un abrazo.
    salut desde Barcelona

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    1. Sí, es cierto Magritte pintó muchas de las representaciones de objetos cotidianos de una manera inusual y con títulos algo extraños. Muchos dicen que sus últimos trabajos fueron más "gastronómicos" que artísticos, pero la crítica siempre es fácil. En cualquier caso, ¡me gusta que clasifique a Nicolas Froment como un pintor surrealista! a +!

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