Suite de l'expo à coté de chez moi, vous n'y coupez pas, je vous la partage. L'hôtel de Caumont accueillait Niki de Saint Phalle.
L'exposition est appelée "Le bestiaire Magique"
Après l'époque des années 50 - 60, où ses œuvres ne m'inspiraient pas la joie ni la bonne humeur (voir ici clic !), les années suivantes, amènent la forme caractéristique bien connue des nanas: des formes rondes et lisses, colorées et brillantes; à mon humble opinion, Niki de Saint Phalle se libère, Ces femmes aux postérieur imposants s'exposent sans aucune pudeur, elles s'imposent et imposent avec elles la conviction qu'elles sont à leur place: que les femmes sont enfin légitimées (ça se dit ça légitimées ? ) .
LES NANAS AU POUVOIR
C'est durant l'été 1964 que l'artiste crée ses premières Nanas. Elle puise alors sa force créatrice dans une conception de la femme comme porteuse de vie en harmonie avec la nature et le monde animal. Ces déesses mères de la fécondité découlent des séries des « Accouchements » et des « Mariées >> mais cette fois ci, la femme devient un personnage salvateur, lumineux et empli de joie. Les Nanas ont gagné leurs batailles et ont repris le pouvoir.
Niki de Saint Phalle rêve d'un monde qui ne soit pas seulement dominé par les hommes et invite à une communion entre tous les êtres vivants, sans séparation et sans hiérarchie. Le corps féminin se fait hybride et englobe la nature et ses habitants. Enlaçant un oiseau, allongée avec une queue de sirène ou chevauchant une licorne ou un dauphin, la femme devient le point d'équilibre entre tous les êtres.
Voici donc ci-dessous quelques beaux spécimens.
Au milieu de la salle,
je m'arrête un instant,
et regardant autour de moi je me dis que le ratio des visiteurs doit être de 1 homme pour 20 femmes,
je ne me sens pas perdu car heureusement j'ai mon cousin avec moi, mais de peu.
Les femmes, c'est plus sonore,
c'est des "oh ! regarde !" soudain et des "ah ! elle est belle !" suivi de pleins d'acquiescements en écho
ou bien des "moi j'aime bien celle-là !" perçants, tous bien forts:
il en résulte un bourdonnement plus haut que d'habitude. Mais sans intérêt.
Par contre j'ai bien aimé cette exclamation: "Ces nanas, j'ai envie de les toucher" dit une femme juste à coté de moi, c'est ce que je pensais également: on a envie de faire un gros câlin à ces nanas ! de caresser cette surface si lisse si brillante, qui parait si douce, mais si un homme dit ça, ne va t on pas l'affubler - a minima - de pervers ?
Je me garderais donc bien d'exprimer quoique ce soit à haute voix.
Et puis il y a l'œuvre là-bas qui me touche tout de même un peu:
Portrait de Marina, Arbre et Dragon, Éléphant et la dame et Le Repas du lion
1993 Résine polyester peinte, or ou argent, socle en miroir
NIKI CHARITABLE ART FOUNDATION
J'apprend (vous aussi peut-être) le terme "fonction apotropaïque" : ce qui conjure le mauvais sort, vise à détourner le danger et les influences maléfiques.
Et je vois sur ces quatre statuettes que deux sont des femmes en harmonie avec deux gros animaux et que des deux autres, l'une, un homme est en passe de faire le repas d'un dragon et que l'autre, et bien il est déjà dans le ventre du lion, ne reste que chemise et cravate ! Le message est clair, émanant du traumatisme de sa jeunesse.
Enfin. Passons. Voici un oiseau très imposant.
L'exposition est appelée "Le bestiaire Magique", il faut tout de même que je vous en montre un peu:
![]() |
| Grand Chameau Vase en terre cuite. |
L'art de Niki de Saint Phalle se manifeste tant dans les objets utilitaires (chameau-vase, pouf ou miroir serpent, lampe oiseau...), que dans de grandes sculptures. Elle ne s'embarrasse pas de la hiérarchie entre les arts, qui place souvent la peinture et la sculpture au sommet, et réalise de nombreux objets du quotidien, notamment pour financer et réaliser ses rêves de grandeur, comme le Jardin des Tarots débuté en 1979 à Capalbio, dans le sud de la Toscane.
L'attention accordée au bestiaire devient de plus en plus visible dans ses sculptures monumentales que l'artiste commence dès les années 1960 et qui prennent la forme d'animaux aux corps habitables. Cette << batisseuse de réves », comme elle aime s'autodéfinir, réalise de nombreux projets dans l'espace public comme un toboggan en forme de dragon à trois langues, Le Golem (1972), l'Arche de Noe (1994-2001) à Jérusalem, la sculpture The Sun God (1983) aux ailes déployées à San Diego, ou la fontaine Stravinsky à Paris (1983) peuplée d'oiseaux et d'autres créatures zoomorphes. Elle répond aussi à des commanditaires privés et réalise pour leurs enfants les aires de jeu Le Dragon (1973) en Belgique et Gila Monstre (1996-1997) à San Diego.
Les reliefs d'animaux présentés dans cette salle évoquent certaines de ces exubérantes pièces et constituent une sorte de recueil mental qui s'est constitué au fil du temps. Certains font partie de l'œuvre Remembering? (1997-1998) dédiée à Jean Tinguely, en souvenir de leur amour et de leur amitié.
Il a une tête bien sympathique ce serpent !
A + !
Un bien meilleur article sur l'expo ici:
Comme toujours l'écriture en italique et de cette couleur indique la retranscription d'un cartel, d'une explication donnée près de l'œuvre ou bien d'un extrait de livre d'un auteur mais certainement pas de moi.

















