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mercredi 18 octobre 2023

International Klein Blue, numéro 6341.

 


J'aime l'hôtel de Beaumont à Aix-en-Provence parce qu'il nous permet de découvrir (ou redécouvrir) un artiste sans que l'exposition ne soit trop vaste et que, malgré toute la passion que l'on peut éprouver pour l'auteur concerné, après maints défilements de tableaux, sculptures et autre performances que nous avons scruté avec des Oh et des Ah, revenant même sur nos pas - en moonwalk, si si des fois - pour revoir une toile et puis repartons l'air extatique du pro de l'Art qui a tout compris - si si ne niez pas je vous ai vus - bref après maints choses admirées, nous nous lassons et arrivons avant terme à survoler les dernières œuvres en baillant, lorgnant sur la sortie: beaucoup c'est souvent trop. Ou alors il faut revenir et vite si l'expo est temporaire...

Oui j'aime l'Hôtel de Beaumont à Aix-en-Provence parce qu'il  n'est pas très vaste et les salles sont assez petites pour me dire "tiens ! je mettrais bien un canapé là" et assez grandes pour que je réponde au canap qui se sent un peu seul: "je n'ai pas les moyens de meubler autour" Si la surface modeste des salles ne permettent pas les très grands formats, (devant l'impossibilité de présenter "Ci-gît l’Espace" œuvre sur plan horizontal en fin de parcours, celle-ci donc a été substituée par le "Portrait Relief" œuvre verticale occupant moins de place au sol) ni de regarder un tableau de loin par manque de recul ( mais elles se prêtent tout à fait à admirer une sculpture de près), elle limite le nombre d’œuvres exposées et donc on prend son temps du début ...à la fin !. Les expos organisées ici montrent souvent un artiste parmi ses œuvres mais aussi dans son intimité: l’exiguïté des pièces contribue à la proximité avec la personne.


L'expo de Klein est de celle-ci: un échantillonnage de créations enrichi des faits marquants la vie de l'artiste.

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L'inventeur du bleu klein,le 19 mai 1960, Yves Klein déposera à l’INPI (Institut national de la propriété intellectuelle), sous l’enveloppe Soleau numéro 6341, la formule de son « International Klein Blue » Klein va créer à partir de cette couleur particulière des tableaux, objets, installations monochromes qui feront de lui sa renommée.


Cette installation constituée de douze tiges suspendues au plafond au-dessus d’un plateau rempli de pigment bleu, l’œuvre se déploie dans l’espace à la manière d’un tableau dématérialisé. Selon les mots de l’artiste : « Le pigment pur exposé par terre, devenait un tableau de sol et non plus de cimaise », la couleur devenant ainsi « le plus immatériel possible, c’est à dire la force d’attraction elle-même».







Ce bleu c'est vrai est éblouissant et captive mes yeux jusqu'à me dire "qu'importe le support, une sphère, une éponge, un plan, une simple tache: c'est ce bleu Klein qui fait tout qui me séduit.

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D'ailleurs, le "rendu" est très différent esthétiquement avec ces éponges-ci

 

La suite de l'expo m'a beaucoup moins plu: Klein utilise une femme nue comme pinceau et en public.

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Beau coup médiatique me direz-vous, c'était dans l'air du temps, le wokisme n'existait pas, etc. peut-être oui mais quand même. Et puis il a fait mieux. Voyez plutôt. Un grand écran nous montrent des jeunes femmes nues se peindre en bleu Klein le corps puis s'étaler sur une toile blanche pour "imprimer" de leur corps une silhouette bleue et cela devant quelques invités la coupe de champagne à la main, ravis certainement. il a nommé toutes ces tableaux  "Anthropométries".

A voir aussi à ce propos sur Slate : Yves Klein, les femmes-pinceaux et l'«Anthropométrie de l'époque bleue» fatale

 Mais bon ce bleu ah ce bleu !

bref passons.

La suite propose sa période "Peintures de feu". Film où l'on voit Yves Klein portant un immense lance-flamme au Centre d’essais de Gaz de France, Saint Denis, pour bruler une toile vierge et y laisser une trace caramel sous la surveillance d'un pompier chargé d'éteindre la toile dès que l'artiste lui fait signe.

La Marque du Feu, 1961 – Peinture de Feu sans titre, 1961

Peinture de Feu sans titre, 1961

Autre chose qui m'a marqué c'est cette trilogie bleu, rose et or par laquelle Klein remplace la triade des couleurs primaires en peinture et "qui n’est pas sans évoquer la symbolique chrétienne de la Trinité. Ces trois couleurs sont aussi contenues dans le feu, symbole, à sa façon, de mort et résurrection. Quelle que soit la nature de sa foi et la sincérité de l’artiste, lorsqu’il se décrit comme « un Occidental, un chrétien bienpensant », des sentiments profonds et personnels fondent incontestablement « [sa] religion de l’absolu monochrome ». " comme expliqué dans l'expo. ça c'est fort, c'est très fort !


Un coffret est présenté ensuite.


Voici son histoire : Ex-voto dédié à Sainte Rita de Cascia, 1961. (Pigment pur, feuilles d’or, lingots d’or et manuscrit). Yves Klein s’est rendu à plusieurs reprises, avec sa tante, Rose Raymond, au monastère de Cascia où vécut sainte Rita, avocate des causes désespérées. Oublié pendant de nombreuses années, cet ex-voto a été redécouvert à la faveur d’un tremblement de terre survenu dans la région de Cascia en 1979, lorsqu’un peintre venu restaurer les vitraux du monastère a songé réutiliser les feuilles et lingots d’or contenus dans le coffret pour ses dorures. L’ensemble a ensuite été authentifié en 1980 par Pierre Restany.

Pour rester dans l'intimité voici l'artiste à son mariage

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Son portrait-relief :

"Un peintre doit peindre un seul chef-d'œuvre: lui-même"

Il y avait  encore beaucoup de choses à voir, peut-être quelques belles réalisations mais c'est le personnage qui m' interpelle, son goût pour l'exhibition, j'en suis même à penser que tout tend vers un but commercial, les anthropométries, les peintures de feu, etc. jusqu'à sa dernière exhibition avant sa mort : le (pseudo) saut dans le vide.

 


 

c'était à mon sens un très bon marchand de son art. 

 

à + !

4 commentaires:

  1. C'est vrai, je pense, que "c'était un très bon marchand de son art".
    J'avoue que tout ça ne m'enthousiasme pas particulièrement, mais ça dépend probablement du fait que je n'ai pas vu en direct ce bleu Klein qui en effet semble chanter...
    Bonne journée et merci toujours pour tes billets cher Philff!
    siu

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    1. Bonjour Anonyme (Hi hi hi !) Franchement ce bleu est magnifique, et dis moi qui n'aime pas la couleur bleue ? Pour le reste j'ai du mal à y voir de belles œuvres, juste des performances et quelques unes très médiatiques. Mais je suis loin d'être un connaisseur... Merci d'être passée Siu ! à bientôt.

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  2. Miriam : Ah tu en es au bleu Klein, moi, en ce moment c'est noir Soulages.

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  3. Y a pas photo : Soulages est un vrai artiste !

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