Les filles sont partis se pâmer devant des vêtements à la Galerie Dior comme aucuns des garçons n'a d'attirance pour la haute couture et même la couture en général, je suis rarement satisfait de mes reprises à mes chaussettes, Isa s'en sort mieux que moi, c'est ça l'héritage de la domination masculine qui a tant œuvré pendant des millénaires pour que tous ces menus doigts féminins puissent se satisfaire d'un peu de fil et d'une aiguille ! Ah quelle dextérité elles ont acquise ! Ah comme on est forts nous les hommes ! Bon bref. Nous les garçons, pour faire consensus, avons choisi sur la même ligne de métro d'aller plus loin au Palais de Tokyo.
Parce qu'il pleuvait, je pense, le Palais était plein car les expos n'étaient pas très attractives. L'édito de la brochure commence par ces mots:
Que j'ai traduis par "n'ayant pas une expo conséquente d'un artiste important à vous proposer, on vous a concocté une ripopée d’œuvres diverses mais quand même avec un point commun: leur diversité."
Bon ça c'est pour la critique et je passerai sur les installations dont la signification se situe bien au-dessus de ce que mon petit esprit peut concevoir dans l'art moderne/post moderne. Sinon j'y ai vu de bien belles choses, d'abord, l'expo de J.Lena Knel & A.Hans Scheirl : DOPPELGÄNGER.
Doppelgänger est une créature présente dans les mythes nordiques et germaniques, le doppelgänger tient son nom de l’allemand doppelgänger qui signifie sosie. En effet, il se présente toujours comme une copie, un double de quelqu’un, ou sa version alternative.
Ce que dit le programme: "...leur projet prend la forme de scènes ouvertes, îlots de lumières qui invitent le public à explorer des "espaces de désirs" selon leurs mots, inspirés par les codes de l'évènemetiel. Les références s'enchevêtrent pour créer des œuvres et des êtres protéiformes, dont le transmorphisme repousse les limites de bon goût et des représentations de l'identité-les artistes s'appuyant sur le préfixe "trans" : transmédium, transidentité, transmatérialité, transcontexte-tandis qu'un dialogue à la fois ludique et inquiétant s'ouvre entre la création contemporaine et l'histoire de l'art et du design: du maniérisme au surréalisme, du romantisme noir au biomorphisme, et du grotesque au postmodernisme, en s'ouvrant sur un avenir d'existence cybernétique."
Captivantes ces scènes ouvertes où, curieux que nous sommes, n'hésitons pas à "faire le tour" pour bien capter l'ambiance "romantique" (je ne trouve pas le terme exact) et surréaliste.
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Sur le panneau:
"Un paravent est généralement un élément décoratif destiné à protéger
en cachant. Ici, réalisé en miroirs multicolores et occupant toute la
largeur de la salle, il symbolise l'exposition Doppelganger ! : projection
de soi dans l'autre, jeu sur le dédoublement, les faux-semblants, la
mise en scène et la transformation de soi. C'est également la toile de
fond d'une série de sculptures de Jakob Lena Knebl, présentées sur
des tables basses et intitulées Arpapapa. Ce titre onomatopéique,
mot-valise humoristique, représente la fusion de deux symboles : les
sculptures rondes, lisses et sensuelles de l'artiste Jean Arp, cofondateur
du mouvement Dada au début du 20° siècle, et la figure de
Barbapapa, personnage pour enfants créé par Annette Tison et Talus
Taylor dans les années 1970, ayant la capacité de prendre n'importe
quelle forme. Mais ces sculptures, réalisées en impression 3D et
présentant un aspect laqué séduisant, sont aussi le reflet d'une société
post-industrielle obsédée par le progrès et la perfection technologique."
Intéressant, très intéressant.
Autre artiste qui m'a tapé dans l’œil: RAKAJOO avec cette expo CEINTURE NWOAR
contraction de noir, war (guerre, en anglais), zwaar (lourd en néerlandais)
Rakajoo est né en 1986, en 2019 il intègre l'école Kourtrajmé dans la section Arts et Images créée par l'artiste JR. En 2020, il présente une trentaine de peinture et autant de violences policières dans l'expo collective "Jusqu'ici tout va bien" déjà au Palais de Tokyo. Depuis il poursuit la réalisation de la série d'animation Kaname, en tant qu'auteur-réalisateur. Il publie en janvier 2024 la bande dessinée "Entre les cordes" et en parallèle il mène une carrière de boxeur olympique...
"Au Palais de Tokyo, pour sa première exposition personnelle institutionnelle, Rakajoo explore différentes temporalités et géographies affectives. Il étire leurs limites et modifie les focales pour ouvrir de nouvelles perspectives. Composant son espace d’exposition en suivant les mouvements du corps dans un ring de boxe, le public se déplace en longeant les murs, attentif à ce qui se joue devant, derrière au-dessus ou à nos pieds, dans la lumière ou la pénombre..."
"Rakajoo s'interroge sur l'absence de représentation de son histoire dans les lieux où l'art institutionnalise. Biberonné au Club Dorothé, à Pitou, l'enfant roi et à Dragon Ball Z. L'artiste observe les animés japonais, épuise la cinématographie de Wesley Snipes, saigne la discographie de Notorius B.I.G. et des années fastes du Hip Hop de 1990-2000 il découvre les peintres Kerry James Marshall, Jacob Lawrence et Jérôme Lagarrigue." etc etc. Je vous laisse lire la suite sur l'image.
Très touché par les tableaux de Rakajoo, j'y vois les perspectives appuyées des mangas, les couleurs vives que j'ai vu en Afrique mais pas seulement, aussi les couleurs des années 70-80, et puis touché par la "clarté ? clairvoyance ? "des scènes de la rue. Très belle promenade que cette expo !
Rakajoo signifie tête de mule, têtu en wolof, langue la plus répandue au Sénégal, pays d'origine de sa famille.
Artiste à suivre donc avec obstination et fidélité et à n'en pas douter ouaip, j'aimerais bien voir la suite.
Voilà. Sinon il y avait d'autre choses intéressante mais le billet serait trop long et on se lasse, on se lasse ...
A + !