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mercredi 29 novembre 2023

PALAIS DE TOKYO: SAISON DIVERS

 Les filles sont partis se pâmer devant des vêtements à la Galerie Dior comme aucuns des garçons n'a d'attirance pour la haute couture et même la couture en général, je suis rarement satisfait de mes reprises à mes chaussettes, Isa s'en sort mieux que moi, c'est ça l'héritage de la domination masculine qui a tant œuvré pendant des millénaires pour que tous ces menus doigts féminins puissent se satisfaire d'un peu de fil et d'une aiguille ! Ah quelle dextérité elles ont acquise ! Ah comme on est forts nous les hommes ! Bon bref. Nous les garçons, pour faire consensus, avons choisi sur la même ligne de métro d'aller plus loin au Palais de Tokyo. 

Parce qu'il pleuvait, je pense, le Palais était plein car les expos n'étaient pas très attractives. L'édito de la brochure commence par ces mots:

Saison divers (Ah ah ah ! elle est bonne celle-là ! ah ah ah)
La diversité est au cœur de cette saison d'automne du Palais de Tokyo. La diversité des formes artistiques (de la performance au film, à la peinture, au dessin, aux installations ou encore au graffiti) tout autant que celle des identités : identités que l'on s'invente, que l'on doit parfois construire avec ou contre d'autres...

Que j'ai traduis par "n'ayant pas une expo conséquente d'un artiste important à vous proposer, on vous a concocté une ripopée d’œuvres diverses mais quand même avec un point commun: leur diversité."

Bon ça c'est pour la critique et je passerai sur les installations dont la signification se situe bien au-dessus de ce que mon petit esprit peut concevoir dans l'art moderne/post moderne.  Sinon j'y ai vu de bien belles choses, d'abord, l'expo de J.Lena Knel & A.Hans Scheirl : DOPPELGÄNGER

Doppelgänger est une créature présente dans les mythes nordiques et germaniques, le doppelgänger tient son nom de l’allemand doppelgänger qui signifie sosie. En effet, il se présente toujours comme une copie, un double de quelqu’un, ou sa version alternative.


 Ce que dit le programme: "...leur projet prend la forme de scènes ouvertes, îlots de lumières qui invitent le public à explorer des "espaces de désirs" selon leurs mots, inspirés par les codes de l'évènemetiel. Les références s'enchevêtrent pour créer des œuvres et des êtres protéiformes, dont le transmorphisme repousse les limites de bon goût et des représentations de l'identité-les artistes s'appuyant sur le préfixe "trans" : transmédium, transidentité, transmatérialité, transcontexte-tandis qu'un dialogue à la fois ludique et inquiétant s'ouvre entre la création contemporaine et l'histoire de l'art et du design: du maniérisme au surréalisme, du romantisme noir au biomorphisme, et du grotesque au postmodernisme, en s'ouvrant sur un avenir d'existence cybernétique."

Captivantes ces scènes ouvertes où, curieux que nous sommes, n'hésitons pas à "faire le tour" pour bien capter l'ambiance "romantique" (je ne trouve pas le terme exact) et surréaliste.  

Cliquez sur l'image pour les détails

Sur le panneau:

"Un paravent est généralement un élément décoratif destiné à protéger
en cachant. Ici, réalisé en miroirs multicolores et occupant toute la
largeur de la salle, il symbolise l'exposition Doppelganger ! : projection
de soi dans l'autre, jeu sur le dédoublement, les faux-semblants, la
mise en scène et la transformation de soi. C'est également la toile de
fond d'une série de sculptures de Jakob Lena Knebl, présentées sur
des tables basses et intitulées Arpapapa. Ce titre onomatopéique,
mot-valise humoristique, représente la fusion de deux symboles : les
sculptures rondes, lisses et sensuelles de l'artiste Jean Arp, cofondateur
du mouvement Dada au début du 20° siècle, et la figure de
Barbapapa, personnage pour enfants créé par Annette Tison et Talus
Taylor dans les années 1970, ayant la capacité de prendre n'importe
quelle forme. Mais ces sculptures, réalisées en impression 3D et
présentant un aspect laqué séduisant, sont aussi le reflet d'une société
post-industrielle obsédée par le progrès et la perfection technologique."

Intéressant, très intéressant.

 Autre artiste qui m'a tapé dans l’œil: RAKAJOO avec cette expo CEINTURE NWOAR 

nwar : profondément sombre, sale
contraction de noir, war (guerre, en anglais), zwaar (lourd en néerlandais)
 

Rakajoo est né en 1986, en 2019 il intègre l'école Kourtrajmé dans la section Arts et Images créée par l'artiste JR. En 2020, il présente une trentaine de peinture et autant de violences policières dans l'expo collective "Jusqu'ici tout va bien" déjà au Palais de Tokyo. Depuis il poursuit la réalisation de la série d'animation Kaname, en tant qu'auteur-réalisateur. Il publie en janvier 2024 la bande dessinée "Entre les cordes" et en parallèle il mène une carrière de boxeur olympique...


"Au Palais de Tokyo, pour sa première exposition personnelle institutionnelle, Rakajoo explore différentes temporalités et géographies affectives. Il étire leurs limites et modifie les focales pour ouvrir de nouvelles perspectives. Composant son espace d’exposition en suivant les mouvements du corps dans un ring de boxe, le public se déplace en longeant les murs, attentif à ce qui se joue devant, derrière au-dessus ou à nos pieds, dans la lumière ou la pénombre..."

 

"Rakajoo s'interroge sur l'absence de représentation de son histoire dans les lieux où l'art institutionnalise. Biberonné au Club Dorothé, à Pitou, l'enfant roi  et à Dragon Ball Z. L'artiste observe les animés japonais, épuise la cinématographie de Wesley Snipes, saigne la discographie de Notorius B.I.G. et des années fastes du Hip Hop de 1990-2000  il découvre les peintres Kerry James Marshall, Jacob Lawrence et Jérôme Lagarrigue." etc etc. Je vous laisse lire la suite sur l'image.

 

  Très touché par les tableaux de Rakajoo, j'y vois les perspectives appuyées des mangas, les couleurs vives que j'ai vu en Afrique mais pas seulement, aussi les couleurs des années 70-80, et puis touché par la "clarté ? clairvoyance ? "des scènes de la rue. Très belle promenade que cette expo !

  Rakajoo signifie tête de mule, têtu en wolof, langue la plus répandue au Sénégal, pays d'origine de sa famille.

 Artiste à suivre donc avec obstination et fidélité et  à n'en pas douter ouaip, j'aimerais bien voir la suite.

 Voilà. Sinon il y avait d'autre choses intéressante mais le billet serait trop long et on se lasse, on se lasse ...


A + !

mercredi 22 novembre 2023

TRES AU DELA DERRIERE cet interdit magique, s’étendaient les espaces inconnus du Farghestan. Julien Gracq.

 Je n'ai pas l'habitude de parler des livres. Non pas que je lis peu, ni beaucoup d'ailleurs, à peine 5 à 6 livres par mois, mais je trouve qu'il y a tant de blogs littéraires sur la toile qu'il est difficile en fait d'y faire son "marché". Certains sont intéressants et à ma portée (je suis loin d'être un littéraire) certes, d'autres soit ils vous divulgâchent l'histoire soit ils se prennent pour des critiques compétents et j'ai horreur des gens qui se prennent au sérieux. 
J'évite tout. En bloc. 
Je lis d'autres plus objectifs avec plaisir mais ils sont rares. Du coup je ne me fie qu'à deux sites: babelio.com et lecteurs.com.

Tout ça pour vous dire que je n'ai pas l'habitude de parler des livres mais je vais vous parler d'un qui m'a charmé par la poésie qu'il dégage et conquis par son, bien qu'attendu, subtil aboutissement. L'écriture est savamment travaillée. Ajouter une narration d'une attente, une même lenteur qui m'habite et me caractérise (oui, je suis un engourdi, mais qui en savoure la substance), tout avance doucement dans le flou, l'atone, les paysages sont magnifiquement décrits même quand on ne les voit pas, on les devine, brumeux, occultés par la densité des pluies.

C'est en lisant tout ce qui concerne Sylvain Tesson que j'affectionne particulièrement, que le nom de Julien Gracq s'est glissé dans un entretien. J'ai donc téléchargé l'ebook de "Le rivage des syrtes". Là, que ceux qui l'ont lu à 15 ans me pardonnent: ayant fait un cursus plutôt scientifique,  je le découvre moi qu'à 65... ne riez pas !

Le rivage des syrtes est devenu un point d'ancrage dans ma PDL : Pile Déjà Lue, moi aussi j'ai mon acronyme, comme d'autres ont leur PAL, Pile A Lire.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire... je ne dirais rien ou presque. Imaginez un jeune gars dans un pays imaginaire (une principauté), imaginaire mais pas trop quand même car le nom, Orsenna,  rappelle les confins de l'Italie ou d'un pays fortement imprégné de la culture vénitienne, comme la Slovénie ou la Croatie, etc. bref dans ces beaux coins-là.

Imaginez donc ce jeune gars nommé Aldo, fils d'aristocrate, plutôt dysphorique mais volontaire, vivant agréablement dans Orsenna mais commençant à s'ennuyer car tout est calme, trop calme, - Atmosphère d'attente - rien ne se passe jamais et  déçu par un chagrin d'amour, décide de partir. "ma vie m’apparut irréparablement creuse, le terrain même sur lequel j’avais si négligemment bâti s’effondrait sous mes pieds". Comme quoi il faut quelquefois un petit coup de pied au cul pour se bouger !

Décidé, il se fait envoyer comme Observateur au service de la Principauté au fin fond de la province des Syrtes, au bord de la mer et face à l'ennemi : le Farghestan. Pays également imaginaire mais on y retrouve bien la sonorité orientale, ajoutez à cela qu'en Lybie on trouve la ville de Syrte, on peut donc situer même sans grande précision la géographie de l'histoire. Et en cela la sempiternelle atmosphère belliqueuse qu'il en émane ? Le voyage est décrit longuement, comme pour en éprouver la durée et la lenteur du transport "Sous ce jour fuligineux, dans cette moiteur ensommeillée et cette pluie tiède, la voiture roulait plus précautionneusement, jetant sur ce douteux voyage comme une nuance fugitive d’intrusion. Ce feutrage languissant de fin de cauchemar reculait dans les âges, sous cette haleine chaude et mouillée retrouvait les lignes sommaires, le flou indéterminé et le secret d’une prairie des premiers âges, aux hautes herbes d’embuscade."  C'est une partie qui m'a beaucoup plu, la description d'un paysage atone ou bien de sa non-description "Aussi loin que l’œil portât à travers la brume liquide, on n’apercevait ni un arbre ni une maison."

Bref. Aldo part pour une Amirauté sur la côte pour observer l'ennemi... qui ne s'est pas manifesté en fait depuis 300 ans:  De la vie monotone d'Orsenna, Aldo glisse vers l'ennui du rivage des Syrtes mais aussi vers une inquiétude, une attente, le rivage des Syrtes où un accord tacite, en fait un essoufflement, défend les belligérants à ne pas s'approcher l'un de l'autre "Mais, dans cet engourdissement général, l’envie de terminer légalement le conflit manqua en même temps que celle de le prolonger par les armes"

Le lieu est désolé, "Une atmosphère de délaissement presque accablante se glissait dans ces couloirs vides où le salpêtre mettait de longues coulures. Nous demeurions silencieux, comme roulés dans le rêve de chagrin de ce colosse perclus, de cette ruine habitée, sur laquelle ce nom, aujourd’hui dérisoire, d’Amirauté mettait comme l’ironie d’un héritage de songe. Ce silence engourdissant finit par nous immobiliser en face d’une embrasure..." Bien qu'au début Aldo se complait dans cette forteresse en ruine, cette langueur monotone décourage le jeune homme qui occupe alors son temps en lisant les documents de navigation, rêvant de découvrir le Farghestan ou en allant se promener près des ruines de Sagra. C'est là qu'il aperçoit un bateau inconnu en mer, ajoutez à cela l'invitation dans le palais d'une ville voisine de la belle et perfide Vanessa  (cette rencontre est magnifiquement racontée) qui a comme lui des velléités de conquête, d'actions !: Il en faut pas plus au jeune homme pour s'enflammer ! 

Tout est dans le non-dit, le "à peine murmuré", derrière les rumeurs floues, l'imagination collective y voit des faits là où il n'y a que "fake news"; il y a manipulation...

Je n'irai pas plus loin, tournez les pages vous-même. Ou pas.

 A + ! 
 
Sinon, pour une analyse simple, je vous recommande au cas ou  :

A lire : Roman et Histoire, « Le Rivage des Syrtes » : le mythe de l’ambiguïté de l’homme du XXèmesiècle entre l’individualisme réfractaire et le suicide collectif (openedition.org) 

  Mais attention vous allez connaître la fin !


 

mercredi 15 novembre 2023

LA BARONNE CHARLOTTE BEATRICE EPHRUSSI DE ROTHCHILD ET SA VILLA DE ST JEAN CAP FERRAT.

 Lors de notre villégiature à Villefranche-sur-Mer, nous avons visité la Villa Ephrussi de Rothchild (ou villa Ile-de-France) à Saint Jean Cap Ferrat. Magnifique petit palais entouré de très beaux jardins bien entretenus, et dans laquelle beaucoup de chefs-d’œuvre en ameublements, tapisseries, sculptures,  tableaux, faïenceries, etc. nous attendaient, tant d'émerveillements, intelligemment réunis ici. Mais pardon,  je ne vais pas tomber dans le piège d'une énumération à visée exhaustive car cela ressemblerait à un gros catalogue maladroit ! D'autres blogs vous serviront leurs visites beaucoup mieux que moi. Juste quelques belles photos. Pour se rendre compte.

Par contre, laissant de coté tout ce que l'on peut admirer matériellement, je  m'attarderais davantage sur le coté humain: la créatrice de cette villa, Béatrice de Rothschild.

 Pour situer Béatrice 1864-1923

Pour situer Béatrice, bien que l'on puisse penser que c'est superflu quand on s'appelle Rothschild, mais bon...sachez qu'elle est la fille du baron Alphonse de Rothschild, régent de la Banque de France et grand collectionneur d’art, et de Leonora, une Rothschild elle aussi, mais de la branche anglaise. 

L'art, Béa, elle connait: née en 1864 dans un hôtel particulier du 1er arrondissement de Paris *, l'hôtel Talleyrand (l'ancien Consulat des États-Unis) et devenu maintenant l'hôtel Saint-Florentin, elle vivra dans de somptueuses demeures comme dans des châteaux tel que celui de son grand-père au domaine de Ferrières-en-Brie.

  Vingt et ans de vie maritale qui finit mal.

1883. Béatrice épouse Maurice Ephrussi milliardaire russe originaire d'Odessa oui Odessa était russe à l'époque, riche banquier. Le couple, collectionneurs d'art, commence à acquérir des œuvres: objet, peintures, porcelaines rares et meubles anciens.  Deviennent propriétaires du château de Reux, gèrent également une villa à Monté Carlo, bref, tout semble aller comme sur des roulettes. Sauf que, Maurice non seulement a le tort de refiler une maladie à son épouse, la tuberculose génitale qui entraîne la stérilité mais aussi, est un flambeur et beaucoup plus que moi qui ne flambe que des bananes sous le regard inquiet de ma moitié pour la hotte aspirante au-dessus des flammes, bref c'est un joueur de casino qui accumule d'importantes dettes de jeu de plus de 12 millions de francs-or, et, en 1904, les Rothschild le poursuivirent en justice pour le séparer légalement de Béatrice. Béa garde son nom Ephrussi car à l'époque le divorce était bien mal vu...

 

 1905.  Décés de Papa le baron: Béatrice, maintenant disposant d'une importante fortune, se consacrera à des acquisitions d’œuvres d'art jusqu’à sa mort. Déjà accro à la Riviera française, elle veut construire une villa, à l'instar du cousin de son mari, Théodore Reinach  qui en 1902 construisit sa villa Kerylos . Elle tombe sous le charme d'un terrain voisin de la propriété du roi Léopold II de Belgique, et se dispute cette parcelle avec celui-ci, lui désireux d'agrandir sa propriété mitoyenne - ah ! les voisins ! Acquéreuse de ces 7 Ha, elle y conçoit cette villa Ephrussi de Rothschild.
 

1912. La construction s'achève enfin. Béatrice savait ce qu'elle voulait, de prestigieux architectes se voient refuser leur projet comme Claude Girault, (architecte du Petit Palais) ou Henri-Paul Nénot, (nouvelle Sorbonne).  La villa sera l’œuvre de trois architectes : Jacques-Marcel Auburtin , second Grand Prix de Rome en 1897, Aaron Messiah, d’origine niçoise, et Gustave Majou, architecte de la Fondation Rothschild de 1905 à 1914. 

La villa rappelle les grandes maisons de la Renaissance italienne. Plusieurs ornements (pilastres, chapiteaux) sont des répliques de l’église Santa Maria dei Miracoli à Venise (lien explicatif)
La dépose de fresques ou de peintures de plafonds de palais vénitiens n’était pas rare à cette époque, c’est le cas de la fresque transposée sur toile attribuée à Costantino Cedini (1741-1811), aujourd’hui conservée à la Villa Ephrussi de Rothschild. Elle représente L’Apothéose de la famille Garzoni et provient du palais Garzoni à Venise, où elle ornait le plafond du Portego.


Elle y veut des jardins: là où ne poussent que des pins dans des reliefs accidentés de rochers, elle fait dynamiter, araser et apporter des tonnes de terre pour aplanir.
 
Elle y crée son propre zoo privé avec des oiseaux et des animaux exotiques, notamment des flamants roses, des perruches, des singes, des mangoustes, des antilopes et des gazelles. 

Elle la décore de plusieurs de ses collections, issues de celles de son père mais aussi d'autres acquisitions; La baronne a du caractère, comme on l'a vu avec le choix difficile de l'architecte, collectionneuse d'art passionnée, elle a des goûts très précis. "Le goût de Béatrice n’était partagé par aucun des collectionneurs de la Riviera, ni par le comte de Belinet, la baronne de Bucamps, le comte de Montaldo, ancien secrétaire de la légation de Sardaigne, qui s’intéressaient aux peintures, meubles ou objets d’art classiques français, ni même par le comte polonais Leliwa de Rohozinski, intime du prince Louis-Napoléon, dont la passion pour les dessins de Félicien Rops n’avait pas d’égal."

Béatrice entretenait une importante relation avec les marchands d’art italiens – Giuseppe Sangiorgi, Attilio Simonetti et Antonio Salvadori – et beaucoup de mobiliers sont piémontais. Acquisitions d’œuvres d’art, boiseries anciennes, tapisseries, collection de porcelaines de Vincennes et de Sèvres, "singeries", mobiliers antiques, chinoiseries, tableaux, sculptures, etc.



 
La baronne a ses appartements privés, bien sûr, et si elle s'applique à remplir la villa de trésors, elle y réside rarement, préférant Monté Carlo et son casino et délaissera la villa à partir de 1916 (décès de son ex-époux Maurice).


1934.  Elle succombe à une tuberculose à Davos en Suisse. N'ayant pas eu de descendance, elle lègue la villa et l’ensemble de ses collections d’art à l’Académie des beaux-arts. La villa devint ainsi le réceptacle d’un ensemble de mobilier et d’objets d’art (plus de 5 000 pièces), jusque-là partagé entre les quatre résidences qu’elle possédait : la villa Ephrussi de Rothschild, l'hôtel particulier à Paris, la Villa Soleil et la Villa Rose de France (ces deux villas de Monaco ont depuis été démolies).

La visite de la villa si l'on veut se régaler prend du temps, et après les jardins, cela prend toute l'après midi, mais quel plaisir !

Ref infos collectées sur:

à + !


mercredi 8 novembre 2023

L' ANECDOTE. Barcelone. El mundo nace en cada beso, El món neix en cada besada, Le monde naît dans chaque baiser.

 L'anecdote. Au cours d'une visite, d'un voyage, dans un livre, un film il y a toujours quelque chose qui saute aux yeux, un petit quelque chose qui vous interpelle et ce petit rien, ce contrepoint, cette anecdote qui n' a quelquefois rien à voir avec le reste, s'imprime dans la mémoire.

 Déambulant dans les rues près de la cathédrale, nous sommes arrivés près d'un mur où étaient assemblés des carreaux de ciments en une immense mosaïque pour la plupart roses représentant des photos de toutes sortes, comme des cartes postales.

Nous savions déjà qu'en s'éloignant nous découvririons une fresque mais nous ne savions pas laquelle. Il y avait une plaque mais je n'ai pas voulu la lire, me réservant la surprise et la découverte au fur et à mesure de l'éloignement. 





Très vite avec le recul nous avons vu l'ensemble: un magnifique baiser, lascif 
 

 
 
 
ensuite, nous avons aperçu l'autre et nous avons souri. 


 Cette fresque a été réalisée avec 4000 tesselles en céramique, réparties en 50 rangées de quatre-vingts tesselles chacune, Le monde naît dans chaque baiser - pour le tricentenaire de la chute de Barcelone, dernière bataille de la guerre de Succession espagnole le 11 septembre 1714. Ce jour est aussi celui de la fête nationale de la Catalogne, « Diada Nacional de Catalunya » célébrée le 11 septembre en mémoire des morts au siège de Barcelone.
A côté de la mosaïque se trouve une plaque avec l'inscription : Cette photo-mosaïque murale a été réalisée avec la contribution de milliers de citoyens qui ont fourni des images personnelles interprétant la devise "moments de liberté". Le projet s'inscrit dans le cadre de la commémoration du tricentenaire des événements de 1714 à Barcelone. Le bruit d'un baiser n'est pas aussi assourdissant que celui d'un canon, mais son écho dure plus longtemps . Olivier Wendell Holmes.
(Extrait de Le monde naît dans chaque baiser - https://fr.wiki34.com/wiki/El_mundo_nace_en_cada_beso)

A + !

 

PS: Bien sûr Siu je continue !

mercredi 1 novembre 2023

OSEZ JOSEPHINE ! Le billet nul.

Note critique à l'attention du lecteur. Voilà ! ça y est ! je m'étais dit qu'un jour je ferai un ultime billet nul à souhait et c'est arrivé. Cependant, ne pensez pas je ne me suis pas donné de la peine. Tant qu'à faire nul, je me suis appliqué, tenez rien que le titre, en fait qui n'aura pas grand chose à voir avec l'article sinon le prénom, quant à "Osez" ou l'on peut se rappeler de la chanson de Mr Bashung (lien) je ne sais plus pourquoi je l'ai choisi? peut-être pour le tempérament de Joséphine ? Oui nul, je suis d'accord avec vous.

Voici donc le texte de cet article, assez charmant au début:

Pour les ignorants comme moi : À propos du Château de Malmaison, Joséphine Bonaparte, l'épouse de Napoléon, achète en 1799 ce château du XVIIe siècle alors son époux Napo n'est que consul. En plus d'héberger la famille Bonaparte, cette demeure devient, entre 1800 et 1802, l'un des lieux de gouvernement de la France. 

Ce petit château devient en effet avec les Tuileries le siège du  gouvernement de la France où les ministres du Consulat se réunissent fréquemment.

C'était la fin de l'été. Isa, ma chère moitié, bonapartiste avant l'heure, voulait visiter La Malmaison depuis longtemps. A l'occasion d'un séjour parisien pendant les vacances nous y avons emmener notre petit-fils Charles. Je ne suis pas spécialement attiré par ces demeures mais ici nous avons encore quelques belles pièces datant de l'époque du couple Joséphine - Napoléon


L'origine du nom « Malmaison » est mal connue. Malmaison, de mala mansio, signifie « mauvaise maison ». On avance en général l'hypothèse de la mauvaise fréquentation des lieux : brigands, invasion des Normands (WIKI) et c'est l'hypothèse la plus répandue par plusieurs historiens des années 1850, entre autres Adolphe Mathurin de Lescure.


Note critique à l'attention du lecteur. Et puis après ça se gâte; toutes ces infos ci-après, tout à fait rébarbatives ! 

Je ne vous relaterais pas l'histoire de cette demeure, pour en savoir davantage j'ai trouvé ce livre consultable en ligne : "Le château de la Malmaison. Histoire--description--catalogue des objets exposés sous les auspices de Sa Majesté l'impératrice (lien)" entre vous et moi, je pense que l'auteur a un peu brodé l'histoire... ne serait- ce que le prix d'achat du domaine.

Juste vous dire pour faire court, cette "mala mansio" apparaît dans les textes pour la première fois en 1244. Une demeure seigneuriale est mentionnée au XIVe siècle sous le nom de La Malmaison.

1390 : Guillaume Goudet sergent d'armes de Charles VI l'acquiert puis sa descendance.

1737 : Le château est loué à de riches financiers.

1763 : Le fils du chancelier d'Aguesseau l'acquiert.

1771 :  Au tour de Jacques-Jean Le Couteulx du Molay riche banquier du royaume. Mme du Molay y tient un salon littéraire où elle reçoit l'Abbé Delille, Mme Vigée-Lebrun, Grimm, Bernardin de Saint-Pierre,etc.

Joséphine et Bonaparte l'acquirent :

Soit en 1798 pour la somme de 160 000 Francs (source Mr de Lescure dans le livre susnommé).

Soit en 1799 pour la somme de 325 000 Francs (source: musees-nationaux-malmaison.fr).

A vous de choisir le meilleur agent immobilier !

1800 - 1802: devient le siège du gouvernement où les ministres du Consulat se réunissent.

1802 : Joséphine et Napoléon, consul s'installent à Saint-Cloud et Joséphine revient souvent à La Malmaison pour aménager et agrandir le domaine. 

1809 : Joséphine et Napoléon divorcent. l'Empereur lui donne  La Malmaison avec toutes ses collections. 

1814 : Joséphine meurt. Son fils le prince Eugène hérite.

1828 : Le banquier suédois Jonas Hagerman l'acquiert.

1842 : Au tour de la reine Christine d'Espagne ! 

1861 : Napoléon III, le petit-fils de Joséphine. 

1870 : Endommagement par la guerre puis par l'installation d'une caserne dans le château. 

1877 : Le domaine est vendu par l'Etat à un marchand de biens qui lotit le parc qui se réduit à 6 hectares..

1896 : Daniel Iffla dit Osiris, achète le château avec son parc et le restaure.

1903 : Osiris l'offre à l'Etat.

1905/6 : Ouverture d'un musée.

1927 : La Malmaison devient musée national.


Note critique à l'attention du lecteur. Bon ça c'est fait. c'était pour faire court comme j'avais dit plus haut 
Pour faire un bon billet nul il aussi des photos ! plutôt ratées bien sûr ! 

Commençons la visite, il faut savoir qu'à La Malmaison est exposé tout ce qui concerne Joséphine et ses enfants Eugène et Hortense, ainsi que Bonaparte lorsqu'il était général et consul. Au château de Compiègne se trouvent les collections du Second Empire, au château de Fontainebleau celles de l'Empire.

L'antichambre du salon, selon ce qui est affiché, l'huissier de service se tenait dans cette pièce qui servait aussi à ranger les tables à jeux lorsqu'elles ne servaient pas dans la salle de billard. Parmi les meubles et objets exposés j'ai remarqué ces portraits de Cheikhs du Divân du Caire, peints pas M.Rigo 1800. ces portraits figuraient dans la pièce sous l'Empire et cette tête de Méduse d'après l'antique  de Chinard. Un exemplaire de cette sculpture figurait dans la pièce en 1814.

Le salon doré :
Le salon de musique :



Salle du Conseil:






















La bibliothèque :


 
 
 
La chambre d'apparat de Joséphine.
 
 

Quelques tableaux ...





Et pour la fin, le masque mortuaire de l'Empereur.

Mon épouse s'est régalé de cette visite !











Note critique à l'attention du lecteur.

Voilà ! je ne me suis pas donné tant de peine c'est exact. Que me pardonnent les amoureux de l'époque Napoléonienne. Mais je me suis promené sur la toile et les nombreux blogs de visites de châteaux sont tout à fait du même niveau ! Bon ok beaucoup aussi sont bien supérieurs... Nonobstant, c'est ce qui a déclenché en moi cette question du pourquoi du partage si tout le monde partage des lieux identiques ? à part bien sûr le souci de caser toutes nos photos du smartphone quelque part. 

Est-ce celle d'espérer être gratifier d'une reconnaissance prétentieuse et illégitime ? Tel un Narcisse du XXème siècle, ayant substitué le miroir de l'eau reflétant son infatuation, pour un -oh le bonheur- d'un blog ? Mais celui-ci ne reflète pas longtemps sa suffisance: il faut le nourrir et billets après billets, son appétit ne se tarit pas: il veux une reconnaissance; Narcisse doit écrire. Et son assuétude se mesure à la prolifération de ses créations sur le net. Mais la quantité quand elle ne tue pas la qualité - et encore - elle lasse.

L'alternative ?  Passer au XXIème siècle avec les réseaux sociaux FB, Twitter, Insta etc. devenez influenceurs(ses) et vous serez couverts de "likes" juste en montrant qu'aujourd’hui vous vous êtes coupé les ongles des orteils; chapeau !  non je n'ai pas les qualités imbéciles de ces mercantiles personnages.

Tout ça pour dire que depuis un certain temps,  je perçois le bord de ce maelström me lécher les doigts sur le clavier de laisser une trace sur le net, fût-elle médiocre. Bref.  Je dois y mettre un terme, sinon gare aux billets complaisants au service d'un nombrilisme 2.0

Basta les textes faciles et leurs fatras de photos.

A + !