Presque arrivés sur les côtes sud ouest de notre beau pays, nous nous sommes dit "quand même ! il faut s’arrêter au château de La Brède !
Le château de La Brède tout au fond là-bas, cliquez pour zoomer ! |
Ce petit château est typique des constructions défensives du moyen-âge : de belles tours, un donjon, des douves, de l'eau, un pont-levis, des fantômes surement, mais pas de créneaux: le château a été remanié depuis le début de son existence qui se situe en 1285 (oh ! il y en avait bien un autre avant, mais la mode de l'époque faisait qu'on aimait bien se détruire l'habitat et de se trucider allègrement...)
Mais pourquoi donc nous devons s'y arrêter absolument alors ? parce que de le château de La Brède entre dans la famille de Secondat avec le mariage en 1686 de Marie-Françoise de Pesnel et de Jacques de Secondat, parents de Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu,» oui c'est ici la résidence de toute la vie de Montesquieu !!
Stendhal se joint à moi dans l'euphorie : "Ce n'est pas précisément pour Montesquieu, c'est de la vénération ; il ne m'ennuie jamais en allongeant ce que je comprend déjà. Je suis allé à La Brède ce matin. En y arrivant j'ai été saisi d'un respect d'enfant, comme jadis en visitant Potsdam et touchant le chapeau de Frédéric II. Ce jour de La Brède marquera dans ma vie ; ordinairement la visite d'un palais de roi ne m'inspire que l'envie de me moquer."
Fils aîné de Jacques de Secondat (1654-1713) et de Marie-Françoise de Pesnel (1669-1720), baronne de La Brède, Montesquieu naît dans une famille de magistrats de la bonne noblesse, au château de La Brède.
Il y vivra toute sa vie, mis à part ses voyages en Europe et son séjour de plus d'un an en Angleterre.
C'est dans son château qu' il se consacre à ses grands ouvrages qui associent histoire et
philosophie politique : Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734) et De l'esprit des lois (1748) dans
lequel il développe sa réflexion sur la répartition des fonctions de
l'État entre ses différentes composantes.
Homme passionné par les sciences et à l'aise avec l'esprit de la Régence, Montesquieu publie anonymement à Amsterdam "les Lettres Persanes" (1721), - Ah ! Les Lettres Persanes ! c'est en les lisant que je me suis dit qu'un jour j'irai jusqu'à Ispahan ! je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs... - roman épistolaire qui fait la satire amusée de la société française vue par des Persans et met en cause les différents systèmes politiques et sociaux, y compris le leur.
L'entrée. |
Contiguë à la chambre de l'écrivain: la chambre de celui qui écrivait sous la dictée ! ben oui ! il fallait qu'il soit à disposition nuit et jour ! l'inspiration ça vient quand ça veut ! |
A droite de la cheminée, un salon qui servait encore à Mme De Chabannes dernière descendante pour recevoir ses invités: j'aime le détail anachronique de la télévision ! |
Belles photos d'un très beau chateau... mais aujourd'hui j'ai plutot tendance à rapporter tout à mon pays, dans le bien et le passé (par exemple le début de l'existence de ce chateau date de 20 ans après la naissance de Dante Alighieri), tout comme dans le mal et le présent, où il m'est impossible de ne pas penser à la réflexion de Montesquieu sur la répartition des fonctions de l'État entre ses différentes composantes comme à un bien perdu, puisque c'est quelque chose qui chez nous existe de moins en moins "gràce" à la façon dont le pouvoir est exercé depuis les élections d'il y a un an.
RépondreSupprimerMais pour ne pas trop te gàcher le moral, cher Philff, je passe de de mon pays à ma ville, et de Montesquieu à Stendhal, car ce dernier a été consul de France justement à Trieste. Et Trieste... il l'a détestée! Il ne supportait surtout pas notre vent, la bora, qu'au contraire nous aimons bien et qu'il désignait, va savoir pourquoi, comme "borra".
Est-ce que tu vas bientot nous offrir un nouveau billet? Je l'espère ;-))
Ciao!
siu
Merci Siu ! c'est un beau petit château. Tu as hélas raison quant à la "droitisation" regrettable de ton gouvernement et tu le sais certainement l'avenir français n'est pas mieux, mais pire nous ne sommes pas les seuls pays dont les valeurs républicaines battent de l'aile.
SupprimerMais qu'avez-vous fait à ce malheureux Stendhal ! lui qui visita vos plus belles cités ! lui qui s'est pâmé devant les Sibylles de Volterrano à Florence et nous a laissé de cette étourdissement un syndrome renommé: " le syndrome de Stendhal" ! Ah vraiment là vous n’êtes pas sympa ! Mais c'est vrai la Borrra c'est comme le Mistral ici : ça ne fait pas de cadeau ! Merci d'être passée !
A bientôt Siu ;)
Bonjour Chère Siu, je viens de m'apercevoir que la réponse à ton commentaire n'est pas passée ! :/ Stendhal a visité l'Italie souvent, il a été séduit pas les beautés de ton pays !
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