Un petit tour au Portugal, et plus précisément à Sines,
là où est probablement né Vasco de Gama.
Sines est, à
la base, un village de pêcheurs grossi par une population amenée par l’établissement
d’un site pétrochimique. Et, si ce n’est le centre historique et les plages
alentours, rien n’est exaltant… et encore…
Et encore oui car en cette saison, pas de plage et le centre, tout petit, est quasi désert. Bon je ne suis pas là pour les vacances mais tout de même.
Mais le temps est clément pour une petite marche à travers le calme des petites rues (mal) pavées assez étroites pour se protéger du vent frisquet.
Pas de
touriste à l’entrée de la saison froide, mais les boutiques et restos semblent
ouvertes.
Longeant le
fort, là-bas quelqu’un m’attend !
Mais oui c’est
lui ! Vasco ! face à l’océan !
Vasco est
probablement né, nous dit Wiki,
dans une de ces maisons typiques qui bordent la mer. Pas loin du Fort, non plus, dans lequel les habitants se réfugiaient.
IX. Ascensão de Vasco da
Gama
Os Deuses da tormenta e os gigantes da terra
Suspendem de repente o ódio da sua guerra
E pasmam. Pelo vale onde se ascende aos céus
Surge um silêncio, e vai, da névoa ondeando os
véus,
Primeiro um movimento e depois um assombro.
Ladeiam-no, ao durar, os medos, ombro a ombro,
E ao longe o rastro ruge em nuvens e clarões.
Em baixo, onde a terra é, o pastor gela, e a
flauta
Cai-lhe, e em êxtase vê, à luz de mil trovões,
O céu abrir o abismo à alma do Argonauta.
Fernando Pessoa.
http://www.citador.pt/poemas/mensagem-mar-portugues-fernando-pessoa
Les dieux de
la tempête et les géants de la terre
Suspendent
tout à coup détestant leur guerre
Et s’étonnant.
La vallée où elle monte au ciel
Se lève un
silence, et la brume, les voiles ondulant,
D'abord un
mouvement puis un étonnement.
Flanqué à lui,
le dernier, les peurs, coude à coude,
Et au loin le
sentier rugit dans les nuages et les éclairs.
En bas, là où
la terre est, le berger gèle, et la flûte
Lui, descend
et ravi de voir la lumière de mille tonnerres,
Le ciel ouvre
l'abîme à l'âme de l'Argonaute.
Le tour
du Fort est vite fait, il est petit,
et
malheureusement fermé en cette saison à la visite, mais au travers la grille je
m’étonne de la vacuité du lieu.
Voilà: le
centre est vite parcouru !
Mais
heureusement une petite pépite m’attend ailleurs : La Gare.
Cette petite gare est ravissante à mes yeux avec ces azulejos représentant, côté rue, les préparatifs, le départ du Navigateur vers les Indes et son arrivée à Calicut.
(Cliquez sur les images pour mieux voir, mais vous savez déjà...)
Ces 4 scènes ci-dessus sont flanquées de deux autres azulejos représentant une église (de Sines ? ou un monastère ?) et le fort de Sines.
L’autre façade de la gare est décorée avec d’autres faïences représentant l'océan, la vie des habitants : la pêche, la réparation des filets, etc.
De très fines azulejos, très représentatives de la vie de Sines.
Pas besoin de textes,
juste peut-être ajouter que la gare est désaffectée: depuis bien longtemps.
Et que Mila est gaie, mais ça c’est son affaire…
Voilà les principales curiosités de la petite ville de Sines, et puis en passant prés du centre il y avait ça...
Comme si nous
étions arrivés à un endroit perdu
Dans le
paysage d'une nuit immense - à travers les interminables
Et monotones
autoroutes qui finissent soudainement à la mer.
Il est
toujours difficile pour moi d'atteindre Sines.
Ici j'ai passé mon enfance, et ici, beaucoup de
fois, je suis revenu chercher
De ce que je savais
perdu pour toujours.
Combien de
fois ai-je trahi, et aimé ce village?
Combien de
fois couru avec amertume loin de lui? " Al Berto.
A + !
A + !
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