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mardi 2 septembre 2014

La prison Ste-Anne autour de la collection Lambert en Avignon. (2)


La prison Ste-Anne autour de la collection Lambert en Avignon.

Pour continuer la réflexion dans laquelle je me suis embarqué dans l’article précédent,  il me tient à cœur (tant il m’a paru qu’entrer dans une prison – même désaffectée – sans être condamné à une peine - n’était pas anodin) de vous offrir quelques clichés.
          












Sans faire de la sensiblerie.









Oui, je sais, il y en a un qui en visite des pleines, des surbookées, des neuves et des moins neuves :  à lui seul je donne le droit de sourire à mon propos, mais je sais que même en souriant, il ne me contredira pas :










Le fait est que, on a

Dans ces murs-là, des tons de voix affecté,

Sur ces grilles-là, des regards malaisés,

Ces odeurs-là, des grimaces d’écœurement,

Ces cellules-là, des ressentis d’oppression.






Surtout qu'aux premiers pas, à l'entrée d'une cellule, une première "Oeuvre (?) " où l'on peut lire: 
Abandon all hope, you who enter here. (A choisir, j'aurais préférer la phrase originale de Dante en italien  « Lasciate ogne speranza, voi ch'intrate ». )


Alighiero Boetti, sans titre. toile brodée.
Pour aller plus loin, la perception du visiteur (moi en l’occurrence) en ce lieu dont la mémoire est univoque : le bâtiment ayant été conçu et construit  à des fins uniquement carcérales (et non pas la transformation d’un hôpital ou d'un ancien couvent auquels cas, on aurait pu penser 

(ouf)  que ces murs ont vus aussi  le bonheur des soins prodigués ou bien la sérénité de religieuses, etc… mais non ! juste la mémoire de l’emprisonnement.
La perception - disais-je - du visiteur est corrompue: celui-ci évolue dans un environnement où sont mélés, les vestiges concrets d‘un passé douloureux et angoissant, chargés d’émotions négatives et  le présent d’une exposition d’art moderne composée d’œuvres abstraites parfois même lumineuses.













Bref. Pour faire court :
Ou le mur à la peinture écaillée occulte carrément le message de l’œuvre accrochée, et le visiteur se désole qu’on ait accroché ce « grand panneau noir « qui gêne la lecture des gribouillis du mur.









Ou il corrompt le message de l’œuvre en laissant penser qu'il dénonce l'incarcération comme étant une injustice envers les coupables d’un crime.

Alors que ce message peut être tout autre.









Cette trouble relation entre le lieu et les œuvres imperceptible dans un musée parce que le décor s’efface devant le tableau, est, dans une prison, bien palpable.



Cliquez sur les photos pour mieux les voir.

A la dernière porte, on en ressort, quoiqu’on en dise, impressionné.
Les portes oui peuchère, on en reparle.

2 commentaires:

  1. J'avais mis cette visite (était-ce vraiment celle-ci ? en tout cas c'était à la prison) sur la liste (impressionnante) de ce que nous devions voir à Avignon cette année. Et tout est passé à l'as au profit des pièces. La lecture de ton article n'en est que plus intéressante !

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  2. Ah ! que veux-tu , Michelaise ! Moi si j'ai pu aller à cette expo, je n'ai hélas pu voir du festival qu'une seule piéce ! on ne peut être partout ! l'ubiquité nous arrangerait bien quelquefois c'est vrai mais bon.
    Et puis si on va partout, quid des lecteurs de nos blogs ? je suis bien heureux qu'ils y trouvent ce qu'ils n'ont pu voir d'eux-même et un grand merci d'être l'un d'entre eux. :)

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