Rechercher dans ce blog

mercredi 4 décembre 2024

REGARDS (IMPROBABLES) - EXPOSITION EPHEMERE

 Cette virée en Bretagne m'a fait prendre un peu de retard dans mes billets (il faut bien trouver un coupable) et c'est maintenant que je termine celui-ci commencé il y a deux mois... De toute façon l'expo était éphémère tout comme l'année dernière et donc vous n'auriez pas pu y aller postmodo.






Cette année le thème était "Regards (improbables) sur l'action publique" mais commençons par le début.




Cette exposition éphémère est l'aboutissement d'un séminaire de trois jours à l'IMPGT ( Institut de Management Public et Gouvernance Territoriale) de l'Université d'Aix-Marseille:
Le Séminaire Improbable, 
Innovation pédagogique créé par Sylvain Bureau, Docteur de l'Ecole Polytechnique et professeur à l’ESCP Business School et Pierre Tectin, artiste plasticien, Directeur Artistique de l’Art Thinking Network.
Alors, alors bon c'est quoi l’Art Thinking ?  Art Thinking est une approche de résolution de problèmes, de créativité et d’innovation qui s’inspire des processus et des pratiques des arts. Il s'agit d'utiliser des méthodologies et des mentalités artistiques pour relever des défis, penser de manière créative et explorer de nouvelles perspectives en s'appuyant sur l'exploration des idées par l'intuition, l'expression et l'imagination. L'Art Thinking est donc une méthode, plus de détails sur le site clic! à METHOD et reclic! à WORKSHOP .

Les ateliers d'Art Thinking visent à stimuler la créativité et à offrir de nouvelles perspectives sur l'art contemporain. 

Et ce sont donc 70 étudiants en Master 2 qui ont participé à ce séminaire. Durant 3 jours, ils ont exploré l’improbable à la manière d’artistes pour exprimer différemment leur vision de l’action publique en réalisant "une œuvre d’art contemporain qui fait pleinement sens pour eux" et "l’œuvre doit être une « pensée visuelle » (Bertrand Lavier) qui interroge ce qui est." pour reprendre les mots de la présentation.


Chef Pesos



Et c'est une expo qui interpelle forcément. Sur une quinzaine d'œuvres d'art je vous en propose quatre dont la première ci-dessus. 

Vous avez peut-être entendu ce que certains rapports révèlent: des conditions de travail dangereuses que des employés d'Amazon subissent, avec des blessures fréquentes et même des décès signalés. (cadences de travail pénibles, temps de pause raccourci, salariés pour moitié intérimaires).
Alors, ce "Guide de satisfaction employé" dont on voit ci-dessus la couverture, et où il est noté en bas "Amazon recueille les avis de ses employés sur leur bien-être au travail", ne peut qu'interpeler:
- Couleur noire de la couverture très engageante !!
- Appellation " Guide" et non "Recueil", insinuant que l'employé se doit de suivre des directives et non de noter son avis.
- Détournement du logo Amazon, ce sourire est retourné présentant une moue et la flèche vers la gauche, retour en arrière vers un passé où les salariés subissaient ces même mauvaises conditions.

La seconde œuvre. Et si c’était Aix ? Du communautarisme au syncrétisme.


Cette seconde création interpelle et même déconcerte : Demander aux regardeurs, principalement des étudiants, d'imaginer la ville où ils étudient, Aix-en-Provence, partagée par une résolution de l'ONU, en quartiers ONU, Juif, Musulman et Chrétien. Et leur demander de modifier ces frontières en déplaçant ou ajoutant un caillou. La demande est dérangeante, après le premier malaise de voir sa ville subissant les même contraintes que Jérusalem, il faut, avec la pression psychologique d'être observé, agir.

La troisième œuvre. Le torche lois
Cette troisième œuvre que je vous montre entre plutôt dans la caricature, mais pas tant que cela à vrai dire.
Un homme public, ici un élu,
discourt éloquemment et
dans un geste impromptu
se mouche bruyamment
dans une page arrachée
dans la Constitution de la République Française.

L'étudiant répète le scénario en l'interrompant pour discuter avec le public. Un cartel explique le pourquoi : Désirs inconséquents des politiques de modifier la Constitution i.e. les déclarations du Ministre de l'Intérieur, Mr Retailleau voulant mettre fin à l'automaticité du droit du sol.

Quatrième création: Compétition mortelle, l'écartèlement de l'étudiant



Installation (radiateur, vernis, ficelle)
La loi NOME, adoptée en 2010, visait à introduire une concurrence plus équitable entre les fournisseurs d'énergie. Cependant, les directives européennes, qui imposent l'ouverture des marchés de l'électricité et du gaz à la concurrence, ont également conduit à une augmentation des prix. L'Observatoire de la Vie Étudiante (OVE) souligne dans ses rapports qu'en 2023, près de 30 % des étudiants déclaraient ne pas avoir suffisamment d'argent pour couvrir leurs besoins essentiels, en grande partie à cause de l'inflation et de la hausse des coûts, notamment ceux de l'énergie.
Cette œuvre dénonce l'impact de ces hausses sur les étudiants. Entre toutes ces lois, toutes ces obligations et tous ces fournisseurs : le radiateur, représentant les étudiants, se voit être écartelé par ces derniers et se vider de toute son âme.

Le coté artistique est ici très réussi.

Vous l'avez vu, l'Action Publique est au cœur de ces travaux; questionnement sur l'efficacité du Code du Travail, de la Charte des droits fondamentaux et même du droit social avec Amazon, à penser différemment d'une orientation vers le syncrétisme indispensable avec Aix, l'interpellation quant aux dangers de révisions inconséquentes de la Constitution, la prise de conscience de la précarité des étudiants avec ce pauvre radiateur. Et tout ça avec une touche esthétique incontestable : je me suis régalé. 

Petite réflexion: au départ je n'avais pas prévu de mettre des photos, collant ainsi au coté éphémère mais j'ai pu voir ces œuvres sur le FB de l'IMPGT, rien n'est plus ouvert et partagé que FB et donc pensé que la diffusion de quelques unes de ces photos ajoutées aux miennes dans ce billet n'entacherait pas l'éphémérité de l'évènement.

Allez ! une dernière et une excellente elle aussi, peut-être ma préférée pour sa sobriété.

Patience fatale

Ah mes p'tits vieux ! on est mal ! on est mal !

A + !

mercredi 27 novembre 2024

TROIS JOURS A L'ESTUAIRE DE LA LOIRE. 3 (Suite et fin)

 Comme je le disais Le ciel pleure son chagrin (surement d'être en Loire Atlantique et pas en Provence) à seaux ! La visite des rues de Nantes sera pour une autre fois sinon une autre vie... Nous décidons d'aller visiter les machines de l'île.



Les machines de l'île sont visibles dans leur galerie située 

à l'intérieur des anciens chantiers navals, transformés complètement pour elles.

C'est une impressionnante mise en scène d’un véritable bestiaire de machines. C’est aussi un laboratoire où sont testées les machines construites dans l’atelier de la compagnie La Machine.

On nous montrent ces grands automates évoluer en commençant par des colibris qui butinent une fleur, pas très spectaculaire au regard de tout le mécanisme minutieusement élaboré.

Il y a entre autres la fourmi, le héron, la chenille, etc




A noter que ces machines aurait pu être plus carénées pour faire plus ressemblant à l'animal, l'explication est que c'est voulu pour que chacun de nous, puisse voir à l'intérieur toute la complexité des mécaniques.




L'éléphant, hélas n'était pas là, il était à Bordeaux. Image piquée sur tripadvisor.


Mais nous avons pu assister à l'évolution de l'araignée. Arachnophobes, passez votre chemin!


Plus d'info ici

Voilà ! L'estuaire de la Loire, c'est fini pour nous ! Le début était

A + !

mercredi 20 novembre 2024

TROIS JOURS A L'ESTUAIRE DE LA LOIRE. 3

 Hier, nous avions mi-soleil/mi-nuages et sommes allés dans le parc de Brière et à Guérande (ici) mais ce matin la météo nous dit: pluie, pluie, pluie...

Alors dès potron-minet nous sommes sortis, pour savoir comment s'habiller dit Madame, aucune goutte ne tombait encore, Daniel Dewar et Grégory Gicquel nous disaient de prendre un pull over. 

Le bord de mer de St Nazaire était venteux mais doux, nous n'avons pris que nos parkas. 
Daniel Dewar et Grégory Gicquel, ce pull-over fait partie à Saint-Nazaire d'un groupe de trois sculptures monumentales: "Le Pied, le Pull-over et le Système Digestif".

Nous décidons, nous plus Provençaux que les vrais Provençaux, de braver les éléments, de rouler jusqu'à Nantes pour visiter le château des ducs de Bretagne.

Nantes. Après être passés devant la pauvre cathédrale fermée au public qui soigne ses brûlures sous une bruine continuelle, nous sommes arrivés au château. La petitesse de la cour nous place près des bâtiments et nous laisse l'impression qu'ils nous toisent avec condescendance: restez humbles devant la noblesse du lieu, semblent-ils nous dirent.

Le ciel n'a pas de figure, à peine nous arrivons qu'il cesse de bruiner. Bref entrons. L'accueil n'est pas plus  chaleureux, la réceptionniste nous hèle dès la porte franchie, nous vend les tickets et sans plus un regard, reprend sa lime à ongles et s'adonne à ce qui est surement sa passion capitale: peaufiner l'arrondi de ces ongles, mais ce n'est qu'un détail sans importance. Ce qui l'est important par contre c'est que, vu que le musée est sur 5 étages, un ascenseur est disponible pour les handicapés ou les vieux fatigués.

Je n'aurais pas la faiblesse de vous faire le guide dans ce bel endroit. Certains le font très bien avec l'intitulé "Que faire en 3 ou 4 jours à Nantes" Je vous partage par contre quelques photos et lecture de quelques cartels.

Dans la première salle, nous avons droit à un petit récap de l'Histoire Nantaise et ça m'est personnellement très utile:

A L'ORIGINE DE NANTES ET DU DUCHÉ DE BRETAGNE

Les Namnètes, un peuple gaulois d'origine celte, établissent un bourg à la confluence de la Loire et de l'Erdre entre le siècle et la fin du a' siècle avant notre ère.

Devenu Condevicnum après la conquête de l'Armorique par Jules César, en 57 avant J. C.. la cité gallo romaine assure, par la Loire et le Rhône, le lien entre l'océan Atlantique et la mer Méditerranée. Elle devient un évêché quatre siècles plus tard.

Dès le 8e siècle, les Bretons mènent des luttes contre les Francs pour défendre leur territoire. En 851, à l'initiative de Nominoë, la Bretagne devient un vice royaume, autonome du royaume de Francie

occidentale, au sein de l'Empire carolingien.

Assaillie par les Vikings et affaiblie par des guerres de succession internes, la jeune royauté disparaît pour laisser place au duché de Bretagne, en 936. Alain Barbetorte, premier duc de Bretagne, fixe sa résidence A Nantes où il établit son château.

Aux siècles suivants, les ducs de Bretagne ne cessent d'affirmer leur pouvoir face au roi de France, pour garantir l'indépendance de leur duché….

En 1364, la guerre de succession de Bretagne s'achève par la victoire de la maison de Montfort à la bataille d'Auray. Anne de Bretagne en fut la dernière héritière.

Avançant dans le temps nous découvrons dans une autre salle une fresque géante interactive relatant les dates marquantes de la ville.

J'ai choisi l'édit de Nantes.

1598 L'édit de Nantes
Henri de Navarre, chef du parti protestant, hérite du trône à la mort d'Henri Ill mais essuie le refus des catholiques qui constituent une Sainte Ligue, Depuis son accession au trône en 1589 et sa conversion au catholicisme en 1993, le roi Henri IV veut reconquérir son royaume en mettant fin à la guerre civile.
En avril 1593, aux mains du duc de Mercoeur, membre de parti ultra-catholique, Nantes reste la seule ville de France encore insoumise. Le roi se dirige alors vers elle avec son armée an de la soumettre.
Le 13 avril 1598, Henri IV entre en vainqueur dans Nantes, loge au château, sa demeure royale et signe un édit le 30 avril.
Dans un royaume où le catholicisme demeure la religion d'Etat, il accorde aux protestants une relative liberté de culte, ainsi que des dispositions judiciaires, militaires et politiques. En imposant à ses sujets une cohabitation entre catholiques et protestants, Henri IV rompt avec le modèle de l'Eglise d'Etat garante d'unité religieuse, système dominant en Europe.

1685 La révocation de l'édit de Nantes
L'édit de Fontainebleau, signé par le roi Louis XIV en octobre 1685, révoque l'édit de Nantes. La diversité religieuse disparaît au profit de l'affirmation de l'absolutisme monarchique voulu le souverain. 
Cette décision provoque un véritable exode: environ 250 000 protestants quittent la France pour s'établir dans des « pays du refuge» (Angleterre, Hollande, Allemagne...).
Pour les « nouveaux convertis » restés en France commencent soit une période d'oubli de leur foi, soit une période de culte clandestin, parfois en assemblées portant le nom de « culte du désert » . Certains s'opposent violemment à la décision royale, comme les camisards des Cévennes et du Bas- Languedoc entre 1702 et 1704.

Vous allez me dire ouaip ! tout ça c'est assez scolaire ! c'est vrai mais c'est intéressant quand même.

Plus distrayante est cette maquette de la ville de Nantes dans ses remparts.
Le château est au premier plan.

Et les quais de l'Erdre ne sont pas loin.
En parlant de cours d'eau, l'Erdre se jette dans la Loire juste là à Nantes.
Et qui dit eau dit bateau !

Le musée offre beaucoup d'objets navals, certains impressionnants comme ces figures de proues.


LE DÉCOR DU NAVIRE
Cette figure de proue provient du quatre-mâts Asie construit au chantier Laporte de Rouen en 1897. De retour du Chili avec un chargement de nitrates, le navire sombre en 1919 à l'entrée de l'estuaire de la Loire. La figure de proue est découverte sur la plage de Tharon en 1920 par un habitant du village qui en fait don au musée des Salorges. Si la symbolique de la figure de proue illustre tant la force militaire que la puissance commerciale maritime, elle est aussi une figure protectrice qui, brisant et dominant les flots, guide le navire et le protège.





Ceux-ci me rappellent un roman fantasy de Robin Hobb : Les Aventuriers De La Mer, où les bateaux appelés les "vivenefs" sont faits de "bois-sorcier" et parlent via leur figures de proue. Une très belle série de romans !

Il y a également de belles toiles.

L'EMBOUCHURE DE LA LOIRE
The mouth of the Loire River La desembocadura del Loira
Cette vue de l'embouchure de la Loire et du vieux port de Saint- Nazaire montre la rade encombrée de nombreux navires. Au centre du tableau, un canot se dirige vers un trois-mâts à la cape. À bord, il s'agit certainement du capitaine regagnant son navire. L'artiste nantais Charles Leduc, élève du peintre de marine Charles Leroux, compose ici une image riche en détails pour illustrer l'importance du trafic maritime à l'embouchure du fleuve.
Navires à l'entrée de Saint-Nazaire Charles Leduc (1831-1911) Vers 1870-1880

)
LES CHANTIERS The shipyards Los astilleros
Cette œuvre de jeunesse du peintre d'origine nantaise, Jean-Émile Laboureur (1877-1943), représente le fameux chantier de construction Dubigeon. Fondé vers 1740 sur les bords de la Chézine, ce chantier se fixe en 1846 à Chantenay. Plusieurs centaines de navires dont le Belem, sont sortis des cales de ce constructeur dont le nom reste à jamais lié à l'histoire des chantiers navals nantais.
Le chantier de constructions navales Dubigeon à Chantenay Jean-Emile Laboureur
(1877-1943) 1901. Acquis avec l'aide du Fonds régional d'acquisitions pour les musées


Autre salle qui marque l'esprit, c'est celle qui concerne l'esclavage. Les objets, tableaux, livres témoins de l'inhumanité de ces temps-là font froid dans le dos.


Le Code Noir. The Black Code / El Código negro Code/El
En mars 1685 est promulguée une ordonnance qui instaure le cadre législatif et le statut légal de l'esclave dans la société française. Il s'agit du Code noir. Son principal auteur, Jean-Baptiste Colbert, remplit les fonctions de Premier ministre du roi Louis XIV. Ce texte, qui fait de l'esclave << un être de Dieu » et en même temps un bien meuble, montre toute la difficulté de donner un statut d'esclave à un être humain dans la société chrétienne du 17e siècle. Il témoigne surtout de l'importance économique du commerce des Noirs et de la nécessité d'organiser la société avec cette nouvelle composante, jusque-là peu développé dans l'Occident chrétien : la possession d'un homme par un homme. L'ordonnance cherche à répondre à des questions pratiques : à qui
appartiennent les enfants d'esclaves si les parents ont des maîtres différents? Peut-on affranchir ses enfants issus d'une union avec un esclave? Peut-on mutiler ses esclaves? Est-on obligé de les baptiser ? Le Code noir fut relativement peu observé dans les colonies françaises au 18e siècle, les propriétaires estimant qu'il leur était trop souvent défavorable.




...
aura les oreilles coupées
 et sera marqué d'une fleur
de lys sur une épaule; 
et s'il récidive un autre 
mois... il aura le jarret
coupé et il sera marqué
d'une fleur de lys sur
l'autre épaule, et la oi-
sième fois, il sera puni de
mort. » [...]
XLII.
POURRONT seulement les 
maîtres, lorsqu'ils croiront
que leurs esclaves l'au ont
mérité, les faire en hai-
ner et les faire battre de
verges ou cordes. »
XLIV.
...






Sur la photo plus haut, deux tableaux m'interpellent, ils sont bien placés en occupant le mur du fond, ils sont ensemble et en fait ils sont inséparables.
Au 17é siècle la France affirme ses ambitions dans le domaine colonial Supplantant les Provinces-Unies, elle devient au cours du 17e siècle a deuxième puissance commerciale d'Europe, derrière l'Angleterre. La traite transatlantique des captifs Africains participe au développement de son économie et à son enrichissement. 

Des tableaux témoignent de l'existence de personnes vivant en esclavage sur le sol de France sous l'Ancien Régime. 
Les époux Deurbrouck, riches bourgeois, négociants et armateurs à Nantes.
Leur appartenance sociale induit bien sûr de se faire représenter en grands portraits et afficher leurs richesses et leur réussite sociale.


Dominique Deurbrouck est au travail, devant sa bibliothèque, dans un intérieur au mobilier cossu dont les détails manifestent son activité d’armateur négociant et son statut social. Assis dans un haut fauteuil à sa table d’écriture dont le pied en forme de mascaron rappelle ceux des hôtels particuliers nantais du 18e siècle, il tend la main vers des papiers qui symbolisent ses affaires commerciales en cours. Parmi les ouvrages qui l’environnent, on reconnaît une « Histoire de la mer », un « Dictionnaire d’économie » et un « Dictionnaire de commerce ». Une tabatière ouverte sur sa table d’écriture évoque les voyages « au lointain ». Richement vêtu d’un brocart en velours vert rehaussé de broderies d’or, il domine, dans l’espace de la toile ainsi que par son attitude et son regard posé vers le spectateur, son esclave noir qui apparaît, en retrait, derrière la table.

La représentation de ce dernier rassemble les signes explicitant son statut : il porte au cou un collier de servitude en argent, aux oreilles des créoles et est vêtu d’une livrée, uniforme imposé par les ordonnances royales pour distinguer le statut d’appartenance à une famille dans le cas des esclaves. En outre, il porte dans ses bras un chien, symbole de fidélité.








Marguerite apparaît dans un espace tout aussi luxueux mais aux connotations plus féminines, évoquant la beauté et l’exotisme. Vêtue d’une robe claire aux motifs floraux, elle est assise de face sur un fauteuil de style Louis XV, sur le dossier duquel est posé un perroquet gris du Gabon. Ce perroquet originaire de l’ouest du continent africain est à la mode au 18e siècle comme animal de compagnie. Elle porte la main à une tasse de porcelaine contenant du chocolat ou du café, posée sur une table au piètement galbé et fin et au plateau de marbre.

Son esclave noire apparaît derrière elle. Ses vêtements blancs, la coiffe qui recouvre sa tête, le collier de perles et les boucles d’oreilles soulignent le caractère sombre de sa peau et manifestent son statut d’esclave. Elle apporte à sa maîtresse sur un plateau un pot de faïence contenant un autre produit exotique : du sucre.













LA MARIE-SÉRAPHIQUE
D'un faible tonnage, La Marie-Séraphique représente le type de navire le plus couramment utilisé dans le cadre de la traite atlantique, permettant de transporter entre 300 et 350 esclaves à chaque campagne. Quatre expéditions de traite sont référencées pour ce navire entre 1769 et 1773, ce qui dénote une importante activité.
La Marie-Séraphique
Arthur Ollive
1965











Je ne vous parlerais pas des plans des bateaux où sont décrits l'aménagement du pont des esclaves, ni des représentations des tortures infligées aux esclaves "récalcitrants", mais, je voudrais finir le thème sur une note d'humanité : le Portrait de la duchesse d'Orléans affranchissant Antoine Rolly (Anonyme, 1702-1705)


« LES GENS DE COULEUR » EN FRANCE AU XVIII© SIÈCLE 

Françoise-Marie de Bourbon, fille legitimée de Louis XIV, obtient, le 5 janvier 1702, l'affranchissement d'Antoine Rolly par César de Coullet, major général de la Martinique. Cet acte, sans doute le premier passé devant notaire en France, reste rare, mais la pratique tend à se développer. À partir de 1711, la Monarchie sollicite les tribunaux pour la limiter. En 1746, une taxe de 1000 livres par esclave est instaurée, suivie bientôt d'autres restrictions. Les affranchis constituent pourtant une part de la population de plus en plus importante. Un recensement de 1777 indique que Nantes comptait 700 « gens de couleur », selon les termes de l'époque, dont plus de la moitié étaient libres (par naissance ou par affranchissement).

Plus d'info ici


(1)

En redescendant nous pouvons découvrir le domaine industriel des Mrss Lefèvre et Utile.

L'USINE COMME OBJET DE VALORISATION
The factory as a promotional tool/ La fábrica como objeto de valorización
Ce plan-relief de l'usine LU à Nantes a été réalisé pour être exposé dans le pavillon de l'entreprise
à l'Exposition universelle de 1900 à Paris. L'objectif est alors de présenter au grand public et aux consommateurs l'ensemble du site industriel, son importance et sa qualité d'implantation. L'usine devient un véritable objet de communication en soi.
L'ancien quartier de la gare et de l'usine Lefevre-Utile
Paul Duchesne
1900


Qui n'a pas mangé un petit beurre Lu dans sa vie ?

(1) Photo chipée dans le paquet de petits Lu de Wiki

Voilà ce que je vous dévoile de ce musée. Il est 13h30 lorsque nous sortons, et nous cherchons un petit resto pour le déjeuner. Pas loin, "le cochon qui fume" nous souhaite la bienvenue. Fish & chips pour moi (oui, je sais c'est gras à souhait, pardon ma chère cholestérolémie), Bavette de bœuf et sa compotée d'oignons pour ma moitié. Bon rapport qualité/prix et bon accueil.
Le ciel pleure son chagrin (surement d'être en Loire Atlantique) à seaux ! La visite des rues de Nantes sera pour une autre fois sinon une autre vie... Nous décidons d'aller visiter les machines de l'île. Ce sera sur le prochain billet !

A + !

Comme d'habitude tout ce qui est en italique et en carmin est copie des cartels et autres commentaires.