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mercredi 6 novembre 2019

D’un seul coup d’œil et aussi loin que perce le regard des anges

Les statues dans Madrid ont une place importante, elles sont nombreuses et beaucoup sont étonnantes.
Je ne vous montrerais pas les plus connues, que vous pourrez les trouvez là,https://www.esmadrid.com/fr/statues-madrid
Buste devant le CSIC (Casa de papel pour les fans)

 
Femme au miroir, Botero
Buste devant le CSIC (Casa de papel pour les fans)

mais je m’attarderais sur celle que je ne voulais absolument pas rater: L'Ange Déchu.
Mes photos ne sont pas très bonnes et les détails sont mieux visibles si on clique dessus.

Au centre d'une fontaine située dans le parc du Retiro, cette sculpture représente l'Ange Déchu au moment de son expulsion du Paradis.

C'est une œuvre de Ricardo Bellver.

D'après Wiki, alors qu'il était un pensionné de 3e année à Rome, il la créa en plâtre en 1877 inspiré par des vers de Paradise Lost of John Milton (Chant I). Il le soumit à l'édition de 1877 des Exposiciones Nacionales de Bellas Artes où il reçut le premier prix.  L'État a acquis l'œuvre et l'a présentée à l'exposition universelle de 1878. Comme seules les œuvres en marbre et en bronze ont été acceptées, la statue a été coulée en bronze à cette occasion et le plâtre original détruit. 


El paraíso perdido – Paradise Lost
Le Paradis perdu
John Milton
Chant I
« D’un seul coup d’œil et aussi loin que perce le regard des anges, il voit le lieu triste dévasté et désert : ce donjon horrible, arrondi de toutes parts, comme une grande fournaise flamboyait. De ces flammes point de lumière ! mais des ténèbres visibles servent seulement à découvrir des vues de malheur ; régions de chagrin, obscurité plaintive, où la paix, où le repos, ne peuvent jamais habiter, l’espérance jamais venir, elle qui vient à tous ! mais là des supplices sans fin, là un déluge de feu, nourri d’un soufre qui brûle sans se consumer.
Tel est le lieu que l’éternelle justice prépara pour ces rebelles ; ici elle ordonna leur prison dans les ténèbres extérieures ; elle leur fit cette part trois fois aussi éloignée de Dieu et de la lumière du ciel, que le centre de la création l’est du pôle le plus élevé. Oh ! combien cette demeure ressemble peu à celle d’où ils tombèrent !
Là bientôt l’archange discerne les compagnons de sa chute, ensevelis dans les flots et les tourbillons d’une tempête de feu. L’un d’eux se vautrait parmi les flammes à ses côtés, le premier en pouvoir après lui et le plus proche en crime : longtemps après connu en Palestine, il fut appelé Béelzébuth. Le grand ennemi (pour cela nommé Satan dans le ciel), rompant par ces fières paroles l’horrible silence, commence ainsi :
« Si tu es celui… Mais combien déchu, combien différent de celui qui, revêtu d’un éclat transcendant parmi les heureux du royaume de la lumière, surpassait en splendeur des myriades de brillants esprits !… Si tu es celui qu’une mutuelle ligue, qu’une seule pensée, qu’un même conseil, qu’une semblable espérance, qu’un péril égal dans une entreprise glorieuse, unirent jadis avec moi et qu’un malheur égal unit à présent dans une égale ruine, tu vois de quelle hauteur, dans quel abîme, nous sommes tombés ! tant il se montra le plus puissant avec son tonnerre ! Mais qui jusqu’alors avait connu l’effet de ces armes terribles ! Toutefois, malgré ces foudres, malgré tout ce que le vainqueur dans sa rage peut encore m’infliger, je ne me repens point, je ne change point : rien (quoique changé dans mon éclat extérieur) ne changera cet esprit fixe, ce haut dédain né de la conscience du mérite offensé, cet esprit qui me porta à m’élever contre le plus Puissant, entraînant dans ce conflit furieux la force innombrable d’esprits armés qui osèrent mépriser sa domination : ils me préférèrent à lui, opposant à son pouvoir suprême un pouvoir contraire ; et dans une bataille indécise, au milieu des plaines du ciel, ils ébranlèrent son trône… »
John Milton
1608 – 1674
Le Paradis perdu
Traduction par François-René de Chateaubriand.
 Renault et Cie, 1861
pp. 1-21
Rares sont les représentation de Lucifer et donc celle-ci, je ne voulais pas la rater.

Fontaines à la base.



























Ah oui tiens une grenouille !


A + !

mercredi 30 octobre 2019

Sous la Cathédrale, La Vierge à la Fleur De Lys, Madrid.


Autres bonnes raisons d'aller à Madrid sont bien sûr le Palais Royal et la Cathédrale de la Almudena qui se font face.

Cliquez pour mieux voir
 Mais je ne vais pas vous raconter la visite du Palais Royal, bien qu'incontournable et extraordinaire, le sujet est dèjà bien galvaudé sur tous les blogs pour en ajouter encore un énième. Pour + Voici un bon lien.

Depuis pas mal de siècles, le Palais Royal était la résidence des rois mais tout brûla en 1734 et Philippe V fit reconstruire l'actuel que l'on peut voir maintenant.
 
 La Cathédrale, elle, a une histoire plus courte,
mais avec quelques rebondissements tout de même:
1879 Francisco de Cubas fait tracer les premiers plans de l'église
1883 Première pierre posée
1889 Bulle du Pape ! : ce sera une Cathédrale.
1911 La Crypte est inaugurée (ça prend du retard...)
1939 Reprise des travaux après arrêt pour cause de guerre civile
1944 ça palabre au sujet du style: la Direction générale des Beaux-Arts convoque un concours national pour apporter une nouvelle solution architecturale.
1950 On reprend les travaux
1955 Le Cloître est achevé
1960 La Façade principale également
1993 Cathédrale terminée; Clé en main.

Mais non je ne voulais pas vous parler spécialement de ces deux beaux édifices, mais plutôt de la Crypte assez remarquable et une petite histoire dont je raffole quand je voyage:

 
Commencée - donc- en 1883 dans un style néo-romantique d’après la plaquette mais l'alignement rapproché des colonnes et l'ambiance assez sobre me rappelle le style roman.
Les Colonnes : environs 400 dont chaque chapiteau est différent  (non, je n'ai pas vérifié)
L'endroit est calme, on s'y sent très serein. 

Le détail qui m'a amené à vous parler plutôt de cette crypte c'est peut-être ce tableau:

Car son histoire est racontée là       
Pour ceux qui ne parle pas espagnol voici ce que j'ai pu en lire:  En 1623 on découvrit ce tableau qui avait été caché pendant de nombreuses années. Quintana, qui était contemporain du fait, raconte la découverte et comment la reine Isabel décida, quelques jours avant de donner naissance à l'infante Marguerite, de faire une neuvaine à la Vierge d'Almudena, mais pour avoir une image de celle-ci dans une chapelle, ils ont décidé de la porter au maître-autel. Pour accueillir l'image, il a fallu retirer quelques planches du retable principal, et de là, la découverte de peintures de la Vierge peintes au mur. Comme ils était très pressés de préparer la chapelle, ils la recouvrirent à nouveau, en prenant d'abord une copie.
En 1638, on redécouvrit le morceau de mur qui a été peint et mis au pied de l'église l'inscription suivante:
"Cette sainte image de Notre-Dame de la Fleur a été peint dans le même mur et caché derrière le Retable du maître-Autel, découverte d'une somptueuse nouveauté, une année de 1623, à l'occasion du transfert à Notre-Dame de la Almudena. Après l'année 1638, il s'est déplacé et placé sur ce site,
en le sortant du mur. Son antiquité remonte au roi Don Alfonso le Sixième, qui a conquis la dernière fois à Madrid, il fut peint en l'absence de Notre-Dame de la Almudena, puis a été enfermé dans le mur et le Roi commanda à consacrer cette église dédiée à Notre-Dame en cette sainte image. Et en signe de sa consécration à la croix roxa qui est au pied l'archevêque de Tolède, Don Bernardo de Agen, 1083 encore pontificat d'Urbain II et de transfert de l'année 1642 qui fit mettre sur ce label 559, dans cette église."

La Virgen de la Flor de Lis

Prise là

Une
congrégation de jardiniers fut fondée en 1834, ils l'ont nommée patronne et l'ont passée à leur chapelle. Lorsque l'église a été démolie, elle a été transférée à Sacramento, puis à la Crypte d'Almudena, où elle se trouve actuellement.


MAIS ! mais, mais; 

On peut lire aussi:
Le type de la Vierge est très semblable à la vierge de Madrid, assise, tenant l'enfant dans son genou gauche, la main droite porte une fleur-de-lis, qui a donné son nom à la Vierge. On a cru pendant le XVII éme siècle, que cette peinture était du temps d'Alphonse VI, sur la base de la fleur-de-lis comme Mme Constance était française mais le type correspond aux Vierges de la seconde moitié du XIIIE siècle. Il a subi de nombreuses restaurations.

Comme quoi les fake news... 

A + ! 

 

mercredi 23 octobre 2019

À la croisée des chemins, Madrid. Oui, ça vaut le détour.


À la croisée des chemins, là où la mer n’est pas concevable, là où retourne toujours le fugitif, mettons que je parle de Madrid...

Ainsi commence la très belle chanson de Joaquín Sabina "Pongamos Que Hablo De Madrid"

C'est vrai, à Madrid pas de mer et on pourrait dire, à l'instar de Rome, que tous les chemins y mènent, voilà très certainement pourquoi nous y sommes passés.
Parce que ce n'était pas gagné: ceux qui l'avait visitée n'avaient été pas si enthousiastes; "c'est trés bruyant - c'est cher - il faut marcher beaucoup - etc" et on s'était posé la question : Madrid ça vaut le détour ?

Eh bien oui ça le vaut, voici quelques bonnes raisons d'aller trainer ses pieds par là.


D'abord  il y a l'architecture; le Palais de Cybèle en est un bel exemple.
Merci d’applaudir au passage, l'ingéniosité du photographe qui a mis su capter ces contre-points que sont le drapeau et les panneaux de sens interdit dont les bandes horizontales se font écho. Oui dommage qu'il y a ce bus.

Et puis, les incontournables;  les musées.


En deçà de la place de Cybèle,
il y a le Musée Naval.




 C'est un musée situé dans le majestueux ancien ministère de la Marine qu'il faut absolument voir; très riche en documents, maquettes... de la période des découverte des autres continents, avec des écrits de Magellan pour ne citer que celui-ci.

Les photos sont autorisées, ça c'est un plus car il y a tellement de chose à voir !




Plus loin le Musée Thyssen-Bornemysza, (pas visité par manque de temps)

puis le Musée du Prado :
superbe pinacothèque. Greco, Goya, Rubens, Etc.

Particulièrement aimé la deuxième Joconde, qui, d'aprés les experts, serait contemporaine à la Joconde du Louvre.

Complétement séduit par La Maja Vétue et La Maja Nue de Goya

Et bouche bée, a s'en décrocher la mâchoire devant le triptyque de Bosch, le Jardin Des Délices.  (Ah ! un triptyque :))
Photos interdites, mais j'ai trouvé un lien Cliquez là




















Et plus loin le Musée de la Reine Sofia.
La Star du Musée étant, bien entendu,  Guernica.

Ensuite, il ne faut pas oublier un joli petit musée, situé dans l’ancien hospice de San Fernando: le Musée d'Histoire de Madrid. Batiment au style très baroque, ce musée offre un large regard sur l’évolution historique de la ville.

Habits, Importante collection d' éventail, Meubles, Monnaies, Ecrits, Porcelaines, Photos, Gravures représentant la ville à différentes époques, mais aussi des peintures, etc... tout est ce qui représente Madrid depuis 1560: A ne pas manquer.




 Voilà pour les musées que j'ai pu voir, mais il y en a tant d'autres ! C'est vrai que souvent le coût du billet d'entrée rebute à se rendre dans plusieurs musées et oblige à faire un choix, malgré que l'on a le temps, dans ceux que l'on ne verra pas :((

Mais si on prépare un peu son voyage quant aux dates, on peut visiter beaucoup avec peu d'argent:
Musée naval: 4 €
Musée du Prado: Gratuit de 18 à 19:00
Musée de la Reine Sofia: Gratuit 19 à 20:00 et Dimanche 13-19:00
Musée d'Histoire de Madrid: Gratuit.

A + !