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jeudi 22 juin 2017

De Teheran à Ispahan, il y a Kâshân: le jardin de Fin.


Le voyage entre Téhéran et Ispahan est principalement du désert, on pourrait s'arréter à Qom mais celle-ci, réputée pour son centre théoloqique important (Qom devient le centre à partir duquel l'Ayatollah Rouhollah Khomeini s'oppose à la dynastie Pahlavi), ne me tente pas trop, et puis, plus loin il y a une oasis ou s'est bâtie Kâshân et 



 bien entendu, l’endroit le plus fameux de Kâshân : le Jardin de Fin. 

Si ces dames en noir se poussent un peu, vous verrez ce jardin, l’un des plus beaux jardins historiques du pays, est aussi un endroit chargé d'histoire, puisque ce fut dans ce jardin que le chancelier Amir Kabir, le principal instigateur de la modernisation de l’Iran durant l’ère Qâdjâre, fut assassiné sur ordre de Nâssereddin Shâh.

Ah voilà ! ça se dégage,
 évidemment il y a foule ici dans ce hâvre de fraicheur car il faut bien vous imaginer, autour de Kâshân, c'est le désert avec des températures souvent de plus de 40 alors qu'ici, avec plusieurs points d'eau, la végétation apporte une atmosphère tempérée.

Comme précédemment dit ICI lors de mon passage à Téhéran, les jardins persans ont tous les mêmes éléments, complètement clos et isolés du bruit de la ville, ils ont un pavillon central avec un bassin à l’endroit d’une  résurgence, puis d’autres bassins secondaires comme des ruisseaux et une végétation dans des formes choisies pour tamiser le soleil.

l'originalité de Fin est qu'il y a plusieurs arrivée d'eau, au hoz-e-Joosh, grand bassin aux 160 trous d'ou arrive l'eau, au pavillon central et à celui du sud-ouest. L'eau provient de la source de Soleymanieh qui sourd depuis une colline en amont et donne assez de puissance pour tous les jets d'eau du jardin.

Le jardin de Fin s’étend sur une superficie de 2,3 hectares et la cour principale est entourée de murs terminés par quatre tours rondes.  

Le pavillon central, là ou est le bassin principal qui distribue l'eau dans le jardin, s'appelle ici Safavid Shotor Galou (cou de chameau) que voici, aperçu dés l'entrée.

L'eau de la source arrive via un canal souterrain diagonal et ressort au centre du bassin pour couler dans le bassin au douzes fontaines, ci-dessus.


Dans les salles autour, se tient une exposition de costumes anciens qui me semble en totale contradiction avec le port conseillé par les mollahs de ces noirs linceuls dont sont affublées ces femmes ...
En amont, il y a un ruisseau qui provient donc d'un autre bassin plus grand nommé Hoz-e-Joosh devant un autre batiment: le  "Shah neshin"
Puis, à main gauche, nous arrivons à l'autre bassin le Qâdjâr Shotor Galou sous ces voutes là-bas.


La source arrive là aussi par l'orifice central via un conduit souterrain, on peut même y voir des poissons!

La décoration des voutes sont d'une trés grande finesse.










La distribution de l'eau dans le jardin est en fait trés complexe, les jets sont conçus pour avoir la même puissance partout et les dénivelés doivent trés finement calculés.
c'est une visite aussi trés interessante pour ces écolières qui ont bien voulu faire la pose pour la photo ;)


En quittant ce dernier Shotor Galou, nous suivont un petit canal qui nous conduit aux hammams





C'est donc dans ce hammam, que  le chancelier Amir Kabir vécu ses derniers instants. 
Extrait de son histoire dans « IranChamber »
"Avec une volonté ferme, sans doute forte et constante, Amir Kabir a continué ses réformes et ses exploitations, et tout seul, a résisté au roi égoïste, tyrannique et despotique de la dynastie Qâdjâr avec ses corrompus parents, courtisans et flatteurs, parmi lesquels certains ont été exclus du gouvernement. Ils considéraient Amir comme une tendance sociale et une menace pour leurs intérêts, et ils ont formé une coalition contre lui, dans laquelle la reine mère était active. Elle convainquît le jeune Shah que Amir voulait usurper le trône.

En octobre 1851, Shah l'a renvoyé et l'a exilé à Kāchān, où il a été assassiné par ses ordres en 1852. Les historiens et ceux qui connaissent Amir Kabir et ont étudié sa vie et ses manières l'apprécient et le considèrent comme un homme formidable et remarquable."




























Quelques mannequins de cire sont disposés ça et là. J'ai bien aimé celui-ci!

Et puis en aval donc du jardin, prés de l'entrée, l'eau nous quitte par des petits trous en fin de canaux.



Fin de la visite !
à + !


vendredi 26 mai 2017

Le Palais du Golestan - کاخ گلستان - palais du jardin des fleurs)


Avant la dernière dynastie des Pahlavi, il y avait la dynastie Qâdjâr et au cœur du vieux Téhéran, à deux pas du grand bazar se trouve le palais du Golestan  "Kakheh Golestan" qui est l'ancien complexe royal de cette dynastie.
Le palais est tout ce qui reste de la Citadelle (Arg) historique de Téhéran  construit à l'époque de Shah Tahmasb I. Cette résidence, les shahs Qâdjâr l'ont modifiée tout au long de leurs régnes.

Pendant l'ère Pahlavi (1925-1979), le palais Golestan a été utilisé pour des réceptions royales formelles et la dynastie Pahlavi a construit son propre palais à Niavaran. Les cérémonies les plus importantes du palais pendant l'ère Pahlavi ont été le couronnement de Reza Khan (1925-1941) à Takht-i Marmar et le couronnement de Mohammad Reza Pahlavi (déposé en 1979) dans la salle des musées.

Pour l'histoire, Aghâ Mohammad Khân, le premier Qâdjâr, choisit, pour des raisons stratégiques, d’installer son pouvoir à Téhéran, proche de ses sources du Mâzandarân et du Gorgân. C’était un bon choix pour l’époque car Téhéran, loin de la mer, donc des flottes étrangères, bon contrôle du pays aux carrefours est-ouest et nord-sud des routes de la soie entre la mer Caspienne et le Golfe persique.

Le palais du Golestân et l’arg, l’ancienne citadelle qui l’entourait, furent construits au nord de la vieille ville.





Quand on entre dans le parc, on est tout de suite attiré par le palais tout au bout, parce qu'il en prolongement du grand bassin,


malheureusement l’immeuble affreux qui le surplombe à l’arrière gâche un peu la photo…

il abrite l'extraordinaire trône de marbre le Takht-e marmar



Takht-e marmar, le trône de marbre














La façade est extraordinairement belle

L'étonnante salle des miroirs et l'escalier qui y méne me laisse pantois. Malheureusement , les photos à l'intérieur sont interdites.

Le complexe, dans son état actuel, se compose de deux jardins, un plus petit à l'ouest et un plus grand à l'est, et 3 principaux bâtiments autour. A droite de ce premier palais, au bout du bassin, nous voyons le mur d'enceinte décoré de céramiques.


En longeant ces céramiques, très belles mais aussi restaurées un peu « à  l’arrache » comme on dit chez nous : pas très forts en puzzle les Perses ? 
Comme d'hab, cliquez pour meiux voir.







En longeant ces céramiques disais-je nous arrivons au batiment de Shams-ol Emâreh


Les deux salles de la Negâr Khâneh, au rez-de-chaussée du palais principal exposent la collection privée des souverains qâdjârs et les cadeaux des souverains étrangers, meubles et peintures, dont beaucoup furent offerts à Nâssereddin Shâh, le premier shâh de Perse à voyager en Europe.


Là, on peut prendre des photos ! regardez ces salles des miroirs !




Les deux salles de la Negâr Khâneh, au rez-de-chaussée du palais principal exposent la collection privée des souverains qâdjârs et les cadeaux des souverains étrangers, meubles et peintures, dont beaucoup furent offerts à Nâssereddin Shâh, le premier shâh de Perse à voyager en Europe, mais les pièces sont quasi vides.












A droite de ce batiment, caractérisé par ces grandes tours : l’ Emarat Badgir (Le palais des tours du vent)



Les Shah qajars utilisent ce bâtiment plutôt l'été, notamment une large pièce en sous-sol, la pièce d'été, refroidie par quatre tours du vent qui orientent l'air vers un bassin. Le dispositif des tours du vent n'est plus en fonctionnement.


Cette aile du Palais du Golestan n'était pas ouverte, par contre, en sous-sol, le shelow kabâbi, salon de thé et petit restaurant, l'était, typique des cafés persans traditionnels, nous en avons profité ;)

Pour + voir ce site qui m'a beaucoup aidé : http://www.teheran.ir/spip.php?article1389#gsc.tab=0

Photo panoramique ICI: http://www.360cities.net/image/golestan-palace-iran-tehran-3#0.00,0.00,83.0

à + !

vendredi 19 mai 2017

L'encenseur publique et la maison de Reza Shah à Téhéran.

Téhéran est connu pour ses embouteillages monstres.

C'est dans un de ceux-ci que soudain, un homme passe autour des voitures avec une coupelle toute fumante (d’encens ? difficile à dire, mais pour fumer, ça fume) qu’il fait tournoyer rapidement au-dessus des capots, le long des portières ; 

Cet « encenseur publique » comme nous pourrions l’appeler, est censé nous apporter par ces volutes, chance, bonheur et prospérité, mais pour que ça marche mieux, il faut lui donner un petit quelque chose. Normal.
Si je vous parle de ce brave homme, qui lui ne se contente pas de juste tendre la main comme beaucoup chez nous, si je vous parle de cet encenseur c’est que le lendemain la chance nous sourît. Et à pleines dents:  On nous ouvrait la Maison de Reza Shah Pahlavi. 
Oui, la vraie maison du Shah, Père du dernier avant la révolution islamique, pas l'un de ces palais du complexe de  Sa'dabad   destinés à accueillir en grandes pompes des dignitaires, non juste celle où auparavant il vivait humblement.





Chance d'avoir été "enfumé" la veille ou heureuse coïncidence, quoiqu'il en soi, nous étions devant la porte de la Maison du Reza Shah au moment où un automobiliste passe, s’arrête et indique qu’il y a des ouvriers à l’intérieur pour la rénovation: "vous devez frappez fort et ils vous ouvrirons";


Nous avons frapper fort.









 Rénovation car elle en a grand besoin, habitée par d’autres après lui, puis laissée à l’abandon;


   
En forme de U autour d'un petit jardin, des piéces petites en enfilades,




L'ensemble est assez humble et ne semble pas à la hauteur de la fonction du Shah. Mais peut-être ne l'était-il pas encore à ce moment (?) peut-être juste ministre, je n'ai pas réussi à en savoir plus.

Dans la cave, une structure de lit en bois sculpté: non ce n'est pas ce lui de Reza Shah: il avait pour habitude de dormir à même le sol.

















Rénovation oui mais personne nous a préciser dans quel but... pas de précision là non plus.

Pour (tenter de ) résumer la vie de ce  monsieur, j’ai choisi un extrait de ce site:

La dynastie des Pahlavi d'Iran n'était pas une ancienne maison royale; Il a été spécifiquement créé par la Grande-Bretagne après la Première Guerre mondiale, pour stopper l'influence de la Russie bolchevique en Iran et pour protéger les intérêts britanniques en Inde. En fait, Reza Shah Pahlavi, le premier Shah de Perse (comme on l'appelait alors), est né dans un village en 1878. Sa mère était musulmane de Géorgie et son père était major dans le Régiment de 7e Savadkuh de l'armée perse et combattu dans la guerre anglo-prussienne en 1856. Reza est également devenu soldat, comme son père, et en 1921 a été promu par le général britannique Ironside au rang de brigadier-général pour diriger la brigade cosaque perse, devenant ainsi le dernier et le seul commandant persan de la brigade. Sa mission était de marcher sur Téhéran pour empêcher l'Armée rouge qui avait déjà pénétré dans la campagne de prendre en charge le gouvernement de la dynastie Qajar faible à Téhéran. Reza est devenu le commandant en chef de l'armée perse après avoir réussi à arracher le contrôle de Téhéran. En 1923, les Britanniques voulaient que Reza Shah crée une base de pouvoir centralisée dans le pays. Il a été nommé premier ministre par l'Assemblée constituante de Perse en 1925 après avoir modifié la Constitution de 1906 du pays et est devenu le souverain de facto. Ahmed Shah Qajar, le souverain précédent, a fui le pays et est finalement mort en exil. Impressionné par Kemal Ataturk, Reza Shah a été tenté de l'imiter et de déclarer le pays une république, mais étant dictatorial, il a décidé d'établir une monarchie constitutionnelle avec l'aide des clercs chiites. Le 15 décembre de cette année, à l'âge de 47 ans, il a prêté son serment et est devenu le premier Pahlavi Shah de l'Iran. Son fils Mohammad Reza Pahlavi a été proclamé prince héritier au couronnement de Reza Shah le 25 avril 1926.

On pourrait y ajouter quelques précisions piquantes comme dans Wiki (version française) qui est étonnamment trés complète :

Reza Chah avait un côté physique prononcé ; ses détracteurs affirmaient qu'il était très violent à tout bout de champ. Il est vrai qu'il ne fut pas rare qu'il fasse usage de ses mains quand il était contrarié …
… A noter également que Reza Chah avait sur le nez une discrète mais profonde cicatrice, due à un coup de sabre qu'il avait reçu lors d'une bagarre alors qu'il était cosaque. Ce même coup de sabre lui avait réduit la visibilité de l’œil gauche7.
Du reste, Reza Chah avait une façon théâtralisée de faire les choses pour marquer les esprits dans un objectif généralement politique, lors de la crise pétrolière de 1932-1933 par exemple : Le 28 octobre 1932, lors d’une visite à Abadan, le shah sait qu’une bonne partie de la zone, gérée par des contremaîtres britanniques ou indiens, est interdite aux perses ; l’occasion de faire parler se présente : Reza Chah fait ouvrir un robinet d’oléoduc destiné à alimenter les pétroliers, provoquant une énorme marée noire dans le fleuve Chatt el-arab. Alors que toute l’assistance est stupéfaite, l’empereur reste impassible, puis tourne les talons en disant « Puisqu’on nous le vole, autant qu’il soit perdu pour tous ! » C’est le début d’une crise, mais la presse, pour ne pas vexer plus d’anglais que ceux présents qui ont assisté à la scène, transforme le « Puisqu’on nous le vole… » en « Puisqu’il ne nous rapporte rien… »38
Reza Chah, bien que devenu empereur d'un " pays émergent " ne changea pas son style de vie, qui resta simple, voire ascétique : il mangea toujours simplement, n'eut aucune aventure extra-conjugale, ne participa à aucune fête si on met de côté les célébrations, et dormait dans ses palais à même le sol, sur une sorte de couche qui n'était pas grand-chose de plus qu'un matelas 147.

Je rajouterai que derrière le Grand chef d'état se cache aussi la "Dark Side of the Force", telles que admiration pour Hitler et l'Allemagne Nazie, spoliations de fonciers pour son bien personnel... mais le mieux étant de lire au moins Wiki "https://fr.wikipedia.org/wiki/Reza_Chah" .


à + !