Il secondo giorno, le programme établi était la visite de la Villa Carlotta puis celle de Monastero à Varenne.
Nous commençons par la Villa Carlotta située pas très loin de notre hôtel, à Tremezzo, si vous avez suivi un peu la géographie des lieux sur "il primo giorno", là, vous savez déjà que les villages de Lenno et Tremezzo sont voisins.
Bref tout ça pour dire qu'on allait profiter d'une petite promenade en bateau et ça j'aime bien. Nous embarquons au Quai "Campo". Passée la Villa La Cassinella, on aperçoit la Villa Balbaniello au bout du cap.
La voici de l'autre coté.
Mezzegra dépassé, nous arrivons déjà à Tremezzo avec sa très reconnaissable église de San Lorenzo.
Puis le Grand Hôtel de Tremezzo
Et c'est juste après que nous descendons, au quai "Villa Carlotti, bien avant Grianta.
Ah ! Grianta ! Nous aurions bien poussé jusqu'au château de Grianta, dont mon auteur préféré - pour ces voyages en Italie - nous a si joliment décrit dans sa "Chartreuse de Parme". Nous sommes au début du livre lorsque le marquis Del Dongo regagne son château de Grianta.
"Ce château, situé dans une position peut-être unique au monde, sur un plateau à cent cinquante pieds au-dessus de ce lac sublime dont il domine une grande partie, avait été une place forte. La famille del Dongo le fit construire au quinzième siècle, comme le témoignaient de toutes parts les marbres chargés de ses armes ; on y voyait encore des ponts-levis et des fossés profonds, à la vérité privés d'eau; mais avec ces murs de quatre-vingt pieds de haut et de six pieds d'épaisseur, ce château était à l'abri d'un coup de main;...
Cette belle description ne pouvait que nous inciter à le visiter. Et puis il y a aussi la belle comtesse Pietranera qui nous en remet une couche un peu plus loin, veuve et ruinée, elle est conviée par son frère le marquis Del Dongo de séjourner au château:
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| La Villa Melzi vue de la Villa Carlotta. |
"Je ne sais si elle se trompait, mais ce qu'il y a de sûr c'est que cette âme passionnée, qui venait de refuser si lestement l'offre de deux immenses fortunes, apporta le bonheur au château de Grianta. Ses
deux nièces étaient folles de joie. Tu m'as rendu les beaux jours de la jeunesse, lui disait la marquise en l'embrassant; la veille de ton arrivée, j'avais cent ans. La comtesse se mit à revoir, avec Fabrice, tous ces lieux enchanteurs voisins de Grianta, et si célébrés par les voyageurs : la villa Melzi de l'autre côté du lac, vis-à-vis le château, et qui lui sert de point de vue; au-dessus le bois sacré des Sfondrata, et le hardi promontoire qui sépare les deux branches du lac, celle de Côme, si voluptueuse, et celle qui court vers Lecco, pleine de sévérité: aspects sublimes et gracieux, que le site le plus renommé du monde, la baie de Naples, égale, mais ne surpasse point."
Bien que la prose captivante de Stendhal nous donne une irrésistible envie de visiter ce château dit cinq fois centenaire, et que la comtesse atteste de la beauté des paysages qui l'entourent, il est malheureusement avéré que ce château n'a jamais existé.
Bon.
Ceci dit.
Oublions le Château des Del Dongo et
Revenons à notre Villa Carlotta !
Avant l'entrée, un panneau nous explique bien des choses que je n'aurais pas à rechercher dans google, vous n'êtes pas obligés de le lire, sauf si l'Histoire vous démange un peu.
Notes historiques. La villa fut construite à la fin du XVIIe siècle par le marquis Giorgio Clerici II et, comme l'illustrent les gravures de Marcantonio Dal Re, elle était alors entourée d'un grand jardin à l'italienne agrémenté de statues, de fontaines et de terrasses descendant vers le lac. La propriété fut vendue en 1801 à Gian Battista Sommariva, président du Comité de gouvernement de la République cisalpine et collectionneur d'art. Ce dernier lui remit un aspect nouveau en retirant le mobilier et les décorations du XVIIIe siècle pour y placer une partie de sa précieuse collection d'œuvres d'art. Ces chefs-d'œuvre rendirent la villa célèbre dans toute l'Europe et attirèrent des visiteurs illustres tels que Stendhal, Flaubert et Lady Morgan. En 1843, la propriété fut achetée par la princesse Marianne de Nassau et, en 1847, offerte à sa fille Carlotta, à qui l'on doit le nom actuel de la villa, à l'occasion de son mariage avec le grand-duc Georges de Saxe-Meiningen. Les nouveaux propriétaires ajoutèrent des décorations aux motifs néo-Renaissance et pompéiens, réalisées par des artistes allemands et italiens, dont Ludovico Pogliaghi, et embellirent le jardin en y introduisant de nouvelles espèces telles que des rhododendrons, des azalées, des camélias, des fougères et des palmiers. Depuis 1927, la propriété appartient à l'État italien et est gérée par une association à but non lucratif. Description
La villa se compose d'un bâtiment de trois étages en plan en « C » avec une façade marquée par de simples pilastres. Dans la partie centrale, deux fenêtres centrales soulignent l'entrée principale et le rez-de-chaussée. Le jardin à l'italienne devant la villa a conservé son plan d'origine et possède une balustrade en pierre ornée de figures allégoriques et une fontaine avec une statue d'Arion de Méthymne.
Les salles du rez-de-chaussée, décorées dans un style néoclassique, sont consacrées à l'exposition de la collection d'art. Dans le hall central, un bas-relief représentant l'Entrée d'Alexandre le Grand à Babylone, œuvre du sculpteur danois Bertel Thorvaldsen, est exposé. D'autres œuvres sont également exposées au rez-de-chaussée : la statue de Terpsichore d'Antonio Canova, le Palamède du même Canova, le célèbre groupe d'Éros et Psyché d'Adamo Tadolini, le tableau de Virgile lisant le sixième chant de l'Énéide du peintre français Jean-Baptiste Wicar et les Derniers adieux de Roméo et Juliette de Francesco Hayez. Les salles du premier étage conservent un mobilier ancien et des plafonds en bois décorés du XVIIIe siècle. Autour de la villa s'étend un grand parc réputé pour ses extraordinaires rhododendrons et azalées à floraison printanière. Ses collections botaniques et ses paysages font du jardin une destination incontournable tout au long de l'année.
Vous avez tout lu ? Bravo ! Vous n'avez rien lu ? Pas grave, de toute façon je vais vous en toucher quelques mots avec ces photos ci-dessous.
C'est le marquis George II Clerici, en 1795 qui fit construire la villa,
celle-ci s'appelle tout naturellement Villa Clerici, puis change de famille en 1801, achetée par Gian Battista Sommariva, homme politique et ami proche de Napoléon Bonaparte qui en fera (Sommariva pas Bonaparte) un véritable écrin pour une collection d'art.
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| La marquise et son époux pris devant leur Villa Clerici mais voulant restés anonymes. |
Lorsqu'on a payé le billet à l'accueil, nous arrivons directement dans les jardins devant la villa.
Ce sont des jardins dits à l'italienne signifiant des allées bien droites, des haies et des topiaires bien taillées, dessins symétriques, et des fontaines, bassins, jets d’eau, souvent ornés de sculptures.
Ce jardin c'est celui le plus conforme à celui de l'époque de la conception.
La foule s'y prend en photo de tous les côtés, dans l'indifférence totale des tortues aquatiques, nous en profitons pour s'échapper plus loin: vers le jardin botanique.
Ce second jardin que je préfère de loin à celui évoqué supra, est un jardin dit à l'anglaise par son aspect sauvage et abondant : il présente une végétation diversifiée, plus de 150 variétés d'azalées, camélias, rhododendrons, cèdres et séquoias centenaires, palmiers et autres essences exotiques.
La Villa Clerici est rachetée en 1847 par la princesse Marianne d'Orange-Nassau, épouse du prince Albert de Prusse, qui l'offre à sa fille Charlotte en cadeau de mariage lors de son union avec Georges II, duc de Saxe-Meiningen. La villa a alors été rebaptisée Villa Carlotta en son honneur.
Hélas, Charlotte n'a pu profiter de la villa que quelques années, car elle est décédée en 1855 à l'âge de 23 ans. Et c'est son époux le duc Georges II, passionné de botanique, et son fils Bernard III qui ont développé et enrichi le jardin.
Bon c'est pas tout ça mais il faut quand même voir l'intérieur.
Comme je vous le disais plus haut, c'est Gian Battista Sommariva qui en fit un musée.
Dès l'entrée, on apprécie la grandeur des pièces, par effet d'espace les statues exposées (une ou deux par pièce) sont à l'aise malgré leur grande taille, et ne font pas collection "en série" comme on peut le constater au Louvre par exemple où elles sont très proches et alignées.
La salle de marbre présente une frise de marbre de Thorvaldsen représentant l’entrée triomphale d’Alexandre le Grand dans Babylone. Je n'ai pas pris de photo, la vastitude de la pièce rendant dérisoire la vue que je pourrais vous donner, mais voici
ici un bel aperçu (clic).
Les salles autour montrent d'autres chefs d'œuvres. Voici "Amour et Psyché". Réplique de la sculpture commandée à Antonio Canova par le prince russe Youssoupoff, l'original est au Musée de l’Ermitage de Saint Pétersbourg, il en existe aussi une réplique + petite au Louvre.
"Un conte de fées toujours d'actualité
Le mythe d'Amour et Psyché, raconté par Apulée dans les Métamorphoses, veut que les deux amants soient contrariés dans la réalisation de leur bonheur par Vénus, la mère jalouse d'Amour. Prête à tout pour retrouver son bien-aimé, Psyché est confrontée à une série d'épreuves, dont la dernière la mène aux enfers à la recherche d'un vase dont le contenu maléfique la conduit à la mort ; puis intervient Amour qui, avec un baiser, la ramène à la vie."
« Cependant la blessure de Cupidon s’était cicatrisée. La force lui était revenue, et avec elle l’impatience de revoir sa Psyché. Il s’échappe à travers l’étroite fenêtre de sa prison. Ses ailes rafraîchies et reposées le transportent en un clin d’œil près de son amante.Il la dégage avec soin du sommeil qui l’oppresse, et qu’il replace dans sa boîte. Puis, de la pointe d’une de ses flèches, il touche légèrement Psyché et la réveille »
Apulée, Métamorphoses, Livre VI

Luigi Bienaimé (1795-1878)
L'Amour abreuvant les colombes
de Vénus (Innocence) 1821-1824
Marbre de Carrare
A l'étage supérieur, l'escalier débouche sur une très belle fresque murale
Chaque pièce qui est un musée de la décoration et contient l'ameublement des propriétaires, est exposée notamment la chambre de Carlotta.
La salle des camées était très intéressante:
Salle des Camées
Les camées en plâtre exposés dans cette salle font partie d'une collection constituée à Rome vers 1820
par Giovanni Liberotti et composée de plus de quatre cents pièces. Ils reproduisent une sélection d'architectures et d'œuvres d'art célèbres, de l'Antiquité au début du XIXe siècle, exposées dans des musées et des collections privées de Rome, Florence, Milan et Paris. Placés dans des coffrets en bois facilement transportables et légendés, les camées en plâtre étaient l'un des souvenirs les plus recherchés par les voyageurs et les amateurs d'art de toute l'Europe, qui pouvaient ainsi préserver le souvenir de leur Grand Tour en Italie. En les observant attentivement, on découvre de nombreuses statues antiques conservées à Rome et plusieurs œuvres de Thorvaldsen et Canova, les deux plus grands sculpteurs de l'époque néoclassique...etc.etc.
L'ameublement du début XIXe vous connaissez. Je ne vais pas rallonger cet article avec encore des photos. Mais plutôt partager avec vous cette très belle vierge à l'enfant.
"La Vierge à l'Enfant avec saint Jean enfant
Cette peinture sur panneau de bois est une œuvre typique de dévotion privée, peut- être une tapisserie de tête de lit ou un petit autel portatif réalisé pour la demeure d'une riche famille. Le schéma à trois personnages fait référence à un type de composition inventé à Florence dans la seconde moitié du XVe siècle qui, par la suite, s'est largement répandu au centre de l'Italie. La référence la plus immédiate est Pietro Vannucci dit « Pérugin », qui comme son surnom l'indique travaillait entre Pérouse, Florence et Rome durant le XVe et le XVIe siècle. Le grand succès du peintre et de son atelier - dont l'élève le plus célèbre n'est autre que Raphaël - en fait l'un des principaux représentants de la peinture italienne de la Renaissance. Dans cette œuvre, la relation avec la peinture du « Pérugin » est évidente en raison de la physionomie unique de la Vierge, l'aspect gracieux et rond de Jésus et de saint Jean- Baptiste enfant, l'équilibre de la composition, la lumière claire et les couleurs nettes. D'autres détails confirment la proximité du « Pérugin » comme le vent qui fait bouger le ruban de la coiffure de Marie et la chevelure de saint Jean-Baptiste. À l'heure actuelle, il est impossible d'affirmer avec certitude qui en est l'auteur. Cependant, il s'agit très probablement d'un étudiant ou d'un adepte du « Pérugin » vivant dans la région des Marches au début du XVIe siècle."
Il était presque 14h00 lorsque nous sommes sortis de la villa, des chefs-d'œuvre pleins les yeux, et nous n'étions pas vraiment enclin à retourner visiter une autre villa notamment celle prévue, Monastero à Varenne, nous approchions de la saturation et puis nos estomacs ont gargouillés...
Alors nous avons décidé de partir plus tôt et de faire escale sur la riviera italienne, je voulais aussi m'arrêter en route dans quelques boutiques et supermarchés susceptibles de vendre cette variété de tisane de la marque - italienne certo ! -
Pompadour, "Cacao Arancia con canapa" sfortunatamente
, je ne l'ai jamais trouvé !
Fin du voyage italien.
A + !
TO THE HAPPY FEW
Comme toujours l'écriture en italique et de cette couleur indique la retranscription d'un cartel, d'une explication donnée près de l'œuvre ou bien d'un extrait de livre d'un auteur mais certainement pas de moi.