Qui ne connaît pas Mucha ? le plus célèbre des décorateurs de son époque et depuis un style international. Ses affiches ont été reprises partout.
Mucha nous rend visite à l'hôtel de Caumont et il ne fallait surtout pas rater ça ! J'en avais déjà tellement pris plein les yeux à Prague, c'eût été un affront de ne pas accepter son invitation; d'ailleurs, Claudialucia y a également répondu et nous a pondu (c'est juste pour la rime) un très beau billet là : Mucha à Aix-en Provence, ses photos sont magnifiques, il faut aller voir.
Pour ma part, ayant moins eu de chance (et surtout de talent) que Claudia lors de ma visite, j'ai eu un mal fou à prendre de belles photos: Un samedi ! nous étions loin d'être tout seuls ! une dizaine de personnes devant chaque tableau ! et si vous attendiez un peu pour avoir de l'espace et du champ libre, que nenni ! d'autres arrivaient. Et avec ça que des vieux ! mais qu'est-ce qu'ils ont ces retraités à empiéter sur le temps libre des actifs ! Bref. Tout ça pour dire que mes prises de vues ne sont pas terribles.
Commençons.
Mucha, à l'instar de a vécu une vie assez mouvementée et donc très intéressante.
Né en Moravie, ( région historique d'Europe centrale, ayant jadis englobé l'actuelle Tchéquie. Le routard nous dit: La Moravie possède une véritable individualité, un très beau folklore et des traditions vivantes. Sigmund Freud et Milan Kundera y sont nés, la religion catholique y est forte, son histoire mouvementée.) Pour ceux qui ne connaissent pas c'est là où s'est déroulée la bataille d'
Austerlitz .
Né en Moravie disais-je, en 1860, Alfons Mucha à l’âge de 18 ans a postulé et a été rejeté deux fois à l’Académie des Beaux-Arts de Prague qui lui recommandèrent alors : « Choisissez une autre profession où vous serez plus utile… » C'est ainsi qu'aurait pu naître l'entreprise de cloisons ajourées "Mucha Rabieh". (Ouep, elle est nulle celle-ci, ok.)
A partir de là,
Quelques petits boulots de déco en Moravie,
Puis de la décoration du théatre de Vienne, continue ses études en parallèle
Portraitiste à Mikulov
Decoration du Château du comte Belasi qui finalement brûle (le château pas le comte)
Retour en Moravie pour déco et portraits
Décoration dans les dolomites, du château de Gandegg du frère du comte Belasi dito.
Financé par le même frère, part étudier à Munich.
Et enfin ! enfin ! Alfons arrive à Paris en 1887 !
Poursuivant ses études, il travaille parallèlement comme illustrateur de catalogues, affiches, calendriers, quelques intérieurs de restaurants, etc. La rencontre avec
Sarah Bernhardt se fera quand, employé par l'imprimerie Armand Colin, il a la tâche de réaliser l'affiche de sa dernière pièce de théatre:
Gismonda.
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Peut-être en cliquant dessus on la voit en entier, sinon tournez le pc d'un quart de tour, pour les smartphones pas de pb. |
"Gismonda
1896
Lithographie en couleurs
Se déroulant à Athènes, dans la Grèce Médiévale, Gismonda est la première pièce de Victorien Sardou, produite, dirigée et interprétée par Sarah Bernhard. Mucha choisit de représenter l'artiste lors du troisième acte, comme en témoigne le rameau de palmier qu'elle tient à la main et qui correspond à la scène la plus grandiose et fastueuse du récit. La proposition d'affiche de Macha surprend et fascine le public.
L'impressionnante figure grandeur nature de la "Divine" Sarah, le format élancé type kakemono, l'esprit byzantin des mosaïques sur fond d'or ainsi que la solennité sculpturale qu'il donne à la comédienne, révolutionnent le style de l'époque. Mucha réussit à transformer le portrait en véritable icône que les Parisiens tentent d'arracher des grands boulevards et des colonnes Morris."
L'affiche fait du bruit et à partir de là, tout s'enchaine; Un contrat de 6 ans avec Sarah, une augmentation considérable des commandes de publicités de toutes parts.
"PUBLICITE !
Dans le courant florissant de la belle époque, de nombreuses marques sont déposées et la société voit le langage publicitaire prendre son essor. Ce boom industriel s'accompagne du développement de la lithographie en couleur qui offre aux artistes une opportunité considérable de diffusion de leurs œuvres. En 1896, Alphonse Mucha Signe avec l'imprimeur parisien Champenois un contrat d'exclusivité qui lui assure un grand nombre de commandes et une sécurité financière. Le style Mucha fait vendre et l'artiste a l'intention de décliner sa formule aux différentes marques et à la ligne graphique et à leurs identités. Selon certains, les figures féminines idéalisées ainsi que la ligne graphique utilisée pour guider le regard du spectateur vers les éléments important du message publicitaire comme le produit ou le log feraient même d'Alphonse Mucha un précurseur des théories du marketing et du design publicitaire. Visionnaire, l'artiste va encore plus loin et adapte ses produits aux objets en volume, tels que les flacons de parfum, les boîtes à biscuit, la sculpture ou même les bijoux. Avec différents contrats qui diffusent en masse ses créations et lui permettent de repenser les arts décoratifs, Mucha atteint le sommet de sa carrière et de sa renommée mondiale."
La publicité mais pas que. L'artiste se penche sérieusement sur la lithographie et réalise de belles œuvres bien connues comme les quatre saisons, mais aussi la série des arts. "LA DANSE, LA PEINTURE, LA POESIE, LA MUSIQUE, SERIE "LES ARTS"
1898
Lithographie en couleurs
Pour cette série de panneaux décoratifs, Alphonse Mucha rend hommage aux arts. Dans chaque panneau, une figure féminine évoque l'inspiration créatrice dans un croissant de lune aux motifs Art nouveau. Mucha fait ici le choix de ne pas utiliser les attributs traditionnellement associés à chaque art - comme les instruments pour la musique ou le ponceau pour la peinture - mais orne le fond d'éléments naturels afin de mettre l'accent sur la contribution de la nature à l'inspiration créative. La Danse virevolte à travers des pétales, la muse de la Peinture compare la couleur de ses mains à celle des fleurs rouges qui l'entourent sous un ciel éclatant, la Poésie observe une étoile au soleil couchant tandis que la Musique tend l'oreille au chant mélodieux des merles au lever de la lune."
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Alors ? Où est la Danse, la Peinture, la Poésie et la Musique ? |
J'ai pu voir également une autre belle série : celle des fleurs,
"LA ROSE, L'IRIS, L'OEILLET, LE LYS,
SERIE "LES FLEURS"
1898
Lithographie en couleurs
Cette série occupe une place particulière dans la production de Mucha par l'importance de la place qu'occupent les fleurs dans l'ensemble de son œuvre. Le style Mucha trouve son inspiration dans l'observation de la nature, et l'un des meilleurs exemples nous est fourni par cette œuvre. La sensualité des figures féminines associées à fleurs illustre ici deux types de beautés qui se célèbrent mutuellement: les lignes des corps se confondent avec les tiges des végétaux et les entrelacs des coiffures se mêlent aux compositions de pétales. Alphonse Mucha manifeste sont talent de dessinateur à travers la représentation détaillée des roses, des iris, des œillets et des lys. Cette série de panneaux décoratifs fut largement diffusée à travers de nombreux tirages, des calendriers mais aussi pour des adaptations publicitaires."
Nous avons découvert aussi ses œuvres sur d'autres supports que des panneaux, dans son ouvrage "Documents Décoratifs" comme un éventail:
"Documents Décoratifs est un manuel de motifs réalisé par Mucha à destination des artisans et des décorateurs. L'intention était de créer un pont entre l'art et l'artisanat afin d'appliquer son idéal de beauté à tout type d'objet du quotidien. L'ouvrage est composé de 72 planches dans lesquelles l'artiste transforme des études réalisées d'après nature (végétaux ou corps féminins) en motifs décoratifs stylisées et applicables à des produits manufacturés. Chefs-d'œuvre de l'art de l'ornement, ces documents illustrent le regard si particulier qu'avait Mucha sur la nature ainsi que que son talent pour la création de formes nouvelles. "
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SPIRITUALITE ET MYSTICISME |
" LE PATER : EPREUVE IMPRIMEE DE LA TROISIEME SCENE ALLEGORIQUE
1899
PHOTOGRAVURE
Le Pater décrit la progression de l'humanité en sept étapes, de l'obscurité de l'ignorance vers la vérité. Chaque section correspond à l'un des sept versets de la prière, qui est analysé sur trois pages. La première page présente le texte du Notre Père en latin et en français, placé dans un cartouche somptueusement décoré de fleurs et d'une figure féminine sympolique. Sur la deuième page, décorée dans le style des enluminures médiévales, Mucha donne son interprétation philosophique du verset. Le troisième feuillet, imprimé en photogravure monochrome, porte un dessin allégorique qui illustre le texte de la page précédente. Les œuvres présentes ici concentrent le troisième verset : "Que votre règne arrive". "
Mucha est maintenant riche, le maître de l'Art nouveau est reconnu internationalement. Mais pourtant son cœur est resté chez lui, il écrit :
« C’est à cela [les livres, les affiches et les dessins produits au cours des années précédentes] que j’ai consacré mon temps, mon temps précieux, quand mon pays ne pouvait qu’étancher sa soif dans l’eau des fossés. Et dans mon âme, je me suis senti coupable de détourner ce qui appartenait à mon peuple ».
Il a une ambition : consacrer le reste de son œuvre à sa nation. Ce sera L’Épopée slave, cycle de vingt toiles monumentales. L’autre vie d’Alphonse Mucha commence, qui va durer trente ans. Pour financer ce programme grandiose, il part exercer aux États-Unis, entre 1904 et 1910, il y trouve un mécène, Charles Crane. En 1910, il rentre définitivement à Prague.
Et là, où ça devenait intéressant parce que moins connu, on est un peu déçu, il y a certes quelques beaux exemples.
Il y a bien un visionnage mais l'endroit est restreint: une banquette pour trois personnes, autour il y a foule, bref on ne voit rien. Pour vous faire une idée voici un autre lien chez
Claudialucia. J'aurais aimé un peu plus de "matière" à cette période.
Pour finir un très beau portrait de sa fille Jaroslava
Et puis une pointe d'humour :
PAUL GAUGUIN JOUANT SUR L'HARMONIUM DE MUCHA DANS SON ATELIER DE LA RUE DE LA GRANDE-CHAUMIERE A PARIS.
1893-1894
Voilà, voilà, la visite est terminée, beaucoup d'oublis certes et les photos ne sont pas top, pardon, c'est pas moi, c'est les autres !
A + !
Voir aussi:
C'est trop loin de chez moi, dommage, j'aime beaucoup Mucha. J'ai vu le billet de ClaudiaLucia, avec vous deux nous voilà bien renseignés sur l'oeuvre de Mucha. Ah les photos quand il y a affluence ... ou des reflets malvenus. On se débrouille comme on peut.
RépondreSupprimerOh tu sais, les expos ça va, ça vient et ça passera certainement chez toi ! Merci pour ton indulgence pour les photos. A + !
SupprimerCette exposition semble vraiment magnifique et je me réjouis d'avoir l'Hôtel de Caumont et toutes ses propositions d'expositions pas si loin de chez moi. Bon week end.
RépondreSupprimerOui c'est vrai, nous sommes gâtés. Un seul regret: la petitesse des salles, on manque quelques fois de recul ! Merci d'être passée Marie ! A bientôt !
RépondreSupprimernous avons eu l'occasion de découvrir Mucha il y a quelques années au Luxembourg et plus récemment au Petit Palais avec la belle exposition Sarah Bernhardt
RépondreSupprimerJe suis allé voir sur ton blog, je vois qu'il t'a été aussi difficile de prendre de belles photos ;)
Supprimermais l'expo apparemment montrait mieux sa dernière période de retour chez lui et surtout j'ai noté ta conclusion:
"Pour ma part, je ne suis pas très fan de grandes fresques historiques et encore moins de ses vitraux. Tout cela me renvoie à une une exaltation nationaliste qui ne m’enthousiasme pas vraiment."
Je n'ai pas pu en juger moi-même. Dommage.
elle m'aurait beaucoup plu cette expo!
RépondreSupprimerOui très belle expo, un petit regret, pour sa dernière période "slave" qui n'est pas assez ou mal représentée. Merci d'être passée Eimelle !
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