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mercredi 8 mai 2024

MUSEE EGIZIO, LES OUSHEBTIS OU SHABTIS OU SHEBTIS OU CHAOUABTIS OU USHABTIS OU SHAWBTIS OU ...

Le premier billet sur le musée Egizio commençait à trop s'étendre et certainement lasser le promeneur. J'avais quand même à cœur de parler des Shabtis qui avaient capté mon attention et ma curiosité, car il faut l'avouer j'aime l'égyptologie mais je suis loin d'être un familier. Donc je me suis dit ce matin "Ou je comble mes lacunes avant que Râ ne se couche, ou je me jette dans le Nil parmi les crocodiles sacrés!"

Parmi les objets funéraires les plus nombreux dans les tombes, les plus pillés et retrouvés toujours dans les musées comme ici à Turin, il y a donc ces petites statuettes sculptées dans la pierre, en bois ou en faïence.

 Oushebtis ou chaouabtis ou Shawbti ou Ushabti ou ... ?  Sur le site Uchabtis.com : "Le terme shabti est utilisé pour les statuettes réalisées avant 970 av. J.-C., tandis que l’ushebti ou ushabti fait référence aux statuettes réalisées à une période ultérieure."

 Ce que l'on peut lire le plus souvent à ce propos est que le nom est dérivé du mot égyptien ancien swb, qui signifie « bâton, bois », mais qui correspond également à wsb « réponse » , et donc les ushebtis étaient connus sous le nom de « ceux qui répondaient »."

Sur un autre site en ligne (Projetrosette) nous avons même une précision, que je n'ai pas vue reprise ailleurs mais qui est intéressante, dans:
 "Évolution de la dénomination" NB.: si chaouabti, peut-être évocation du bois-choub = perséa ? ; quant à ouchebti, référence au mot ousheb = répondre. 
C’est à la Troisième Période Intermédiaire que l’on assiste à une réinterprétation du nom de la statuette funéraire. Le chaouabti, corvéable, devient ouchebti, le « répondant ». C’est Pinedjem II, 21e dynastie, l’organisateur de la « cachette royale » de Deir el-Bahari, qui fut l’auteur du jeu de mot « ouchebti » ( répondant ) pour remplacer l’antique dénomination « chaouabti » (de bois).

Aussi une très belle explication sur ce site m'a séduit: "S’agit-il d’Ouchebti ou de Shabti ?"  à lire absolument :) 

Quand j'ai lu ça je me suis dit que j'allai me coucher ce soir moins bête que je me suis levé, pas vous ?

Mais que représentait ce shabti ? Généralement et dans les plus anciennes dynasties, c'était le pharaon dans la position d'une momie.
Deux shabtis de Userhat, scribe de Amon (faïence - 1292 - 1076 BC) et un shabti du roi Ramses III (bronze - 1187-1159 BC)

Puis apparaissent des représentations de personnages divers, non seulement en simples momies  (donc morts) mais aussi avec des objets dans les mains et puis de véritable travailleurs (donc vivants).





Senkamanisken et Taharqa
25éme dynastie, 690 - 664 BC
Les shabtis présentés ici proviennent de la royauté
nécropole de Nuri. Taharqa, le fils de Piy, est le dernier roi koushite à régner sur l'Égypte. Il est enregistré dans la Bible comme le prince envoyé d’Égypte pour combattre les Assyriens aux côtés d’Israël et de Juda. Senkamanisken était roi de Nubie après l'accession au pouvoir de la 26e dynastie égyptienne. Ces objets sont prêtés par le Musée des Beaux-Arts de Boston. (lu sur l'étiquette à coté de la vitrine)
Quand le shabti est une représentation du pharaon, il porte souvent l'ankh ou le fléau.
Lorsque le shabti ne représente pas le roi, il représente un humain équipé de divers outils le plus souvent agricole (des jougs, des pioches, des houes) mais aussi de berger (des crosses), etc.









Le shabti tout seul des anciennes dynasties se multiplie dans les plus récentes et devient légion. Par conséquent, une tombe pouvait avoir de un à des centaines de shabtis, selon le rang du défunt. Par exemple, vous savez peut-être que dans la tombe de Toutânkhamon, il y en avait 413 enterrés avec le roi, 365 pour chaque jour de l’année, 36 surveillants (shabtis portant un fouet) pour chaque semaine (les semaines duraient 10 jours) et 12 surveillants mensuels. 

Shabtis d'Amenhotep (mais je ne sais pas lequel) et Boîte de shabtis derrière.

L’augmentation du nombre de shabti placées dans la tombe entraine la création de récipients spéciaux pour eux: les boîtes de shabtis.

Je finirai avec cet intrigant shabti : un hippopotame.

A +!



Où je me suis instruis:


mercredi 1 mai 2024

MUSEE EGIZIO (ET PAS EGYZIO) A TURIN

 Je ne le répéterai pas assez :  Ah Turin! on nous l'avait dit: on ne sera pas déçu et c'est bien vrai. La ville, son centre, les gens, nous avons tout aimer. Et bien sûr, ses musées ! (quoique pour ma part, le musée national du cinéma ne m'a pas ému plus que ça, et puis c'est particulièrement basé sur le cinéma
Mole Antonelliana

italien, c'est vrai que je ne suis pas un fan inconditionnel du cinéma: j'aime les bons films point barre, donc je n'en parlerais pas)  Par contre la Mole Antonelliana qui l'abrite est exceptionnelle par son architecture originale. Un lien intéressant ici : https://cinephileenvoyage.com/2021/09/17/mole-antonelliana-le-musee-national-du-cinema-de-turin/)

Après avoir sifflé d'admiration dans le musée Mauto , m'être perdu dans ceux du Palais Royal ici et dénigré - je m'excuse - celui susmentionné, nous sommes allés au musée Egizio ou musée des antiquités égyptiennes de Turin. 


Ce musée est, comme nous l'a déjà dit Siu, le 2eme plus grand musée d’Egyptologie du monde, le premier étant celui du Caire en Egypte : la visite se fait sur 4 étages. "Le Musée conserve une collection d’environ 40 000 objets. 3 300 objets sont exposés dans les salles du musée et environ 12 000 dans les galeries de la culture matérielle" et vous pensez bien que je les ai toutes photographiées et vais donc vous les montrer toutes ci-dessous. Vous pouvez toujours rêver. Non, mais j'ai essayer de partager des "morceaux de choix" si je puis m'exprimer ainsi. On commence.

Le temple d'Ellesija qui fut taillé dans la roche par Thoutmôsis III vers -1500/-1400 avant JC. ans le village homonyme, au sud de Assuan.


Dans la Salle des Rois, il y a des sarcophages, bien sûr, très importants en quantité mais aussi exceptionnels en qualité . 



Et plus décorés les uns que les autres.



Egalement de nombreuses momies, là je suis moins fan: exposer des morts, même s'ils sont bien rassis    depuis le temps ! Remarquez j'en ai vu pas mal ici. Mais je ne sais pas trop où est la frontière entre la démarche scientifique et le voyeurisme morbide. Où est donc le respect de l'individu ? Non je ne sais pas trop. Enfin en voilà une:

À partir de la Troisième Période Intermédiaire, le corps du défunt était parfois enveloppé dans des filets funéraires, attachés aux bandages par des lacets et des cordons. Les filets étaient composés de perles cylindriques enfilées entre elles selon un motif en losange. Les perles étaient généralement en faïence, dans certains cas en or.
Ces filets, restés en usage jusqu'à l'époque ptolémaïque, peuvent être de plusieurs types, se distinguant par la nature et la quantité d'amulettes placées dessus, en faïence, en bois ou en plâtre, peinture d'or gravée sur de petites plaques, avec à jour décorations et parfois recouvertes de fines feuilles d'or.
À partir de la 23e dynastie, les filets funéraires remplacent les cercueils intérieurs des charrettes ; on peut donc supposer qu’ils remplissaient la même fonction, c’est-à-dire la protection de la momie.

Le filet présenté ici est le résultat d'une restauration minutieuse. Il s'étend des épaules jusqu'aux chevilles et porte au niveau de la poitrine un scarabée ailé, la manifestation divine du soleil du petit matin Khepry, et les quatre fils d'Horus (Imsety, Duamutef, Hapy et Qebehsenuf).

Dans la Salle des Papyrus, vous trouverez vous savez quoi. Dont les plus connus :

- Le canon royal de Turin ou papyrus des rois
Ce papyrus a une histoire:
Champollion séjourne à Turin de 1824 à 1825 pour ses travaux. Au Museo Egizio, il retrouve par hasard un papyrus comportant une chronologie pharaonique, abandonné au fond d’une boîte. Examinant les documents de la collection Drovetti, il écrit : 
« Je fus saisi d’un froid mortel en voyant une table de dix pieds de longueur couverte dans toute son étendue d’une couche de débris de papyrus d’un demi pied d’épaisseur au moins… J’avoue que le plus grand désappointement de ma vie est d’avoir découvert ce papyrus dans un état aussi désespérant. Je ne m’en consolerai jamais. »
Il entreprend sa restauration, poursuivie ultérieurement par Gustav Seyffarth. Bien qu'ils aient réussi à placer la plupart des fragments dans l'ordre correct, leur intervention a été trop tardive et beaucoup de morceaux de ce papyrus demeurent toujours manquants. Le début et la fin de la liste, l'introduction – si elle a jamais existé – et la liste des pharaons après la XVIIe dynastie sont aujourd'hui perdus.


- Le papyrus érotique de Turin.


Une des salles où l'on s'attarde un peu plus est celle du tombeau de Kha et Merit.


Khâ était l’architecte en chef de la nécropole thébaine sous Amenhotep II, Thoutmôsis IV et Amenhotep III et Merit était sa femme.

Leur tombe, peut-on lire, recèle de tout le mobilier, lits, fauteuils, tabourets, coffres, linge de maison, nourriture, etc. que les défunts emportent avec eux dans l'autre monde. Tout. Et rien n'a été touché depuis que ce fut déposé. Et notamment une petite statuette, un oushebti très esthétique, d'une ciselure fine particulièrement, le visage et l'ondulation des cheveux.  Surprenante aussi la coiffe intacte de Merit :
La perruque de Merit.
Un autre artefact exceptionnel ayant appartenu à Merit est sa perruque, réalisée avec de véritables mèches de cheveux cousues ensemble et tressées. Les cheveux sont séparés au milieu et bouclés en boucles qui se terminent par des tresses de chaque côté du visage et sur la nuque. Ce type de coiffure était souvent orné de fleurs et de diadèmes, très à la mode au milieu de la XVIIIe dynastie, comme en témoignent les peintures et statues de l'époque.
Une description très intéressante sur le site "J.M. Sicard Photographe".

Dans la Galerie des Rois, les grandes statues nous dominent. 



A gauche, Thoutmosis III, puis la Tête d’une statue de Thoutmosis ?, encore un Thoutmosis mais le 1er et enfin à droite Horemheb debout à coté du dieu Amon.  Les photos ne sont pas super, je suis d'accord avec vous, comme je dis toujours : faut y aller soi-même !

Allez, à ce stade nous commencions à vraiment saturer, la profusion nuit à l'intérêt de ce qui est habituellement rare ! Je sais déjà qu'à ce stade vous ne me lisez déjà plus. Alors encore un effort: une petite tête bien sympathique de ce masque funéraire.

et je vais vous quitter. 

40 000 objets vous ai-je dit, et donc des milliers d'objets funéraires. Poteries, vaisselle, etc.


et puis les oushebtis ou shabtis, mais ça c'est pour le prochain billet.

A + !

Sites intéressants:

mercredi 24 avril 2024

MON VENTRE VOUS PARLE PIEMONTAIS

Turin est une belle ville, et une promenade jusqu'à l'église romaine Santa Maria al Monte dei Cappuccini ne fait que vous le confirmer.


 Après cette belle grimpette, l'estomac réclame. Le Piémont c'est l'Italie et là-bas, on y mange bien.


 Après différentes pizzas goûtées avec satisfaction toujours, on s'est dit qu'il fallait prendre autre chose. On nous a conseillé un resto pas très cher mais très bon: Chez Meucci.

Chez Meucci, la carte des menus n'est pas extraordinaire: c'est le bon, le vrai restaurant italien comme on veut qu'il soit; un bon choix de pizzas, des plats de pasta, salati e tutto il resto. Et bien sûr les incontournables burgers pour attirer la jeunesse.




Après avoir déchiffrer la carte, nous avons opté pour les linguine en croute Meucci aux crevettes, langoustines et cèpes. Et nous nous sommes régalés ! 







Chez Meucci. Ristorante Pizzeria Meucci, Corso Francia 361, 10142 Turin. +39 375 518 8955

A + !