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mercredi 21 février 2024

PALAZZO EN CARTON AU PALAIS.

L'excellente cousine a eu la bonne idée d'aller visiter cette expo d'Eva Jospin à Avignon. Bonne idée, car les œuvres sont originales et originalement exposées dans le palais des papes, que je n'ai d'ailleurs jamais vraiment visité. Cette expo se nomme Palazzo.

Eva Jospin - la fille d'un premier ministre de gouvernement de gauche des années 80 - 90, Lionel, député et premier secrétaire du parti socialiste avant que celui-ci ne parte à vau-l'eau et nous laisse sur le cul avec nos illusions perdues... Bref, Eva Jospin est une artiste plasticienne assez originale pour ses travaux en utilisant comme matériau le carton ondulé eh oui, il n'y a pas que les vaches ;)  Passons.

Surtout pas que ça mais ça surtout pour l'originalité. (c'est français ça ?  j'espère que vous m'avez compris).



Le palais des papes à Avignon se prête à merveille à l'exposition de ces sculptures monumentales, l'âpreté des murailles, l'absence ou l'effacement presque totale des fresques murales donnant un aspect délabré aux salles immenses s'accordent parfaitement au ton brun mat et uniforme du carton. Et on pourrait dire aussi l'inverse: l'aspect brun gris mat et uniforme des œuvres en carton se prêtent à merveille à l'austérité des lieux. Bref, l'un ne gêne aucunement l'autre.





J'ai trouvé admirables ces œuvres sur la nature notamment ces forêts. Cisèlements incroyables qui donnent naissance à des profondeurs en trompe-l'œil.

Et ces reliefs, artefacts de concrétion calcaire, d'effets mixés de stalac tites et mites, entrées de grottes mystérieuses démontrant le travail minutieux de l'artiste.



Utiliser le carton comme matériau n'est pas nouveau et puis le travail parait facile, à partir des plans droits et rigides, la sculpture est aisée: la matière n'est pas dure, de bons ciseaux, cutters suffisent. Ce qui est innovant par contre, outre la monumentale accumulation, c'est la façon assez originale, cette superposition de couches pour constituer des volumes conséquents qui relève autant de l'architecture de bâtiments que de l'observation de la nature. Et la dextérité de la ciseleuse.


Ce qui suit est aussi très imposant. 


Voilà, inutile de vous coller quelques photos de plus, il faut voir chaque installation de près, tourner autour pour en découvrir tous les nombreux détails. Et puis se rendre compte que chaque "monument" nous amène à un questionnement sur la possibilité d'un conte, d'une légende, d'une histoire comme on aime; dramatique ou surnaturelle, fantaisiste ou romantique, etc. selon nos goûts perso, s'imaginer l'aventure et explorer le centre de la terre avec Hans et l'oncle Lidenbrock:
"Le lendemain, à mon réveil, je regardai autour de moi. Ma couchette, faite de toutes les couvertures de voyage, se trouvait installée dans une grotte charmante, ornée de magnifiques stalagmites, et dont le sol était recouvert d’un sable fin. Il y régnait une demi-obscurité. Aucune torche, aucune lampe n’était allumée, et cependant certaines clartés inexplicables venaient du dehors en pénétrant par une étroite ouverture de la grotte. J’entendais aussi un murmure vague et indéfini, semblable au gémissement des flots qui se brisent sur une grève, et parfois les sifflements de la brise.
Je me demandai si j’étais bien éveillé, si je rêvais encore, si mon cerveau, fêlé dans ma chute, ne percevait pas des bruits purement imaginaires."  (Au centre de la terre de Jules Verne (s???))

Ou bien appréhendant les complots du Grand Forestier, s'imaginer l'inquiétude,  en spectateur attentif en compagnie d'Othon et de son frère à voir surgir de sombres temps proches:
"Et les morts comme si les limbes s'étaient ouvertes, surgissaient invisiblement. Ils nous environnent dès que notre regard se pose avec amour sur une terre à l'antique cuture, et tout comme leur héritage est vivant dans la pierre et dans le sillon, leur âme très ancienne est présente sur les terres et les campagnes" (Sur les falaises de marbres d'Ernst Jünger)

 Comme titre Eva Jospin, une échappée.

A + !

mercredi 14 février 2024

LE CERVEAU SENIOR, A LA RETRAITE. MARCHER.

  LE CERVEAU SENIOR, A LA RETRAITE. MARCHER.

Ce serait juste enfoncer une porte ouverte que de vous dire il faut faire de l'exercice pour être en bonne santé. Oui et en plus c'est une condition importante de garder un cerveau en pleine forme.



Déjà j'avais pris la résolution de bouger...

mais ce n'était pas pour mon cerveau.

Et puis comme l'autre fois (là) je m'étais rendu compte qu'il fallait entretenir mon (petit) capital de neurones, j'avais double raison de vouloir me remuer un peu !


Oui bouger ! Mais bon. A la retraite, pour ma part je ne me vois pas faire un sport intensif où bien suivre un cours dans un club : être obligé de s'y rendre à heure fixe me rebute, déjà, au travail, entre les réunions et les rendez-vous d'affaires où il était de bon ton d'arriver avant l'heure pour les premières et en retard pour les seconds me gonflaient copieusement. Alors bouger comment ?

Rien ne vaut un avis attentionné ! ce sera donc la marche. Mais pas avec Denise. D'ailleurs en consultant quelques sites internet, on se rend compte que cette activité a une action essentielle à la stimulation de notre cerveau. 
C'est là que je voulais en venir.
Un peu invasive mon intro ?
Oui certes, mais j'ai bien remarqué que les textes dans les blogs ne sont pas trop lus. 
Par contre les photos et les images...

La marche, donc, une action essentielle à la stimulation de notre cerveau. Ça améliore la santé physique, le bien-être, la cognition, la mémoire, l’attention, la vigilance dixit le Dr Louis Bherer .

En scrutant les méandres d'internet, je me suis vite aperçu qu'il y avait un moulon d'études effectuées à propos des effets de la marche sur le cerveau. Et toutes convergent vers la conclusion que  l'une est extrêmement bénéfique pour l'autre.


Comment ça marche (ha ha ha) ? c'est apparemment simple à comprendre. Lorsque vous marchez, vous activez un grand nombre de muscles et de capteurs de mouvements logés dans votre colonne vertébrale. et celle-ci est directement en rapport avec votre cerveau. 

Le Dr Roger Wolcott Sperry, détenteur d’un prix Nobel de médecine, a même déjà avancé l’idée que près de 90% de la stimulation et de la nutrition du cerveau était généré par les mouvements de la colonne vertébrale. 

 
Pour qu’une activité physique vous soit favorable et qu’elle stimule l’activité cérébrale, elle doit être répétée fréquemment. La marche en est une illustration manifeste. Les mouvements répétés que vous effectuez en marchant encouragent les muscles de la posture à s’entretenir, et permettent  à votre cerveau de mieux fonctionner. 




Vous serez d'accord avec moi pour dire qu'avec un peu de volonté on peut marcher. Par exemple, garer sa voiture sur un parking et aller à pied dans toute la ville pour faire ses courses au lieu de déplacer sa voiture à chaque endroit: c'est très faisable. 


Et puis dans la nature c'est très agréable. Et de plus cela inclus beaucoup d'attention où l'on met mes pieds: c'est très bon pour l'équilibre ça ! 
L’expérience de la marche est d’autant plus ­inclusive qu’elle se pratique en extérieur : la variété dans la topographie du terrain, des stimuli tels les bruits et les odeurs (de la nature de préférence), le vent, les changements de température et le défilement du paysage engagent et entretiennent bien davantage les aptitudes physiques et psychiques que ne saurait le faire un exercice en salle. 

Bon ok nous allons marcher ! Oui mais quelle distance ? Quel durée ? Ou bien quel nombre de pas ?

Déjà l'histoire des 10 000 pas quotidiens est à jeter à la poubelle (pas dans la jaune des recyclables  ! non !) cela ne vient pas d'une étude scientifique mais d'une pub japonaise pour une montre, une des premières qui pouvaient compter les pas, je crois...

Selon les études ci et là on a le choix, on peut y faire son marché c'est à dire choisir la recommandation qui nous convient : l'important n'est pas d'être premier de la classe mais de marcher. Et donc il faut que ça reste un plaisir. 

Voici ce que j'ai trouvé:

- La première:  6000 à 8000 pas par jour pour les plus de 60 ans. Ce qui correspond - pour des pas de 0,70 cm - à des distances de 4,2 km à 5,6 km.  Personnellement je pense la distance crédible même si au départ cela demande un peu d'effort pour certains d'entre nous, mais tous les jours ? on n'a pas que ça à faire, à moins d'avoir déjà une obligation de déplacement quotidienne.

- La seconde:   « A condition que la vitesse soit constamment élevée sur une distance raisonnable – disons constamment supérieure à 5 km/h, maintenue pendant au moins 30 minutes, au moins quatre ou cinq fois par semaine » En se bougeant un peu le popotin, c'est réalisable, marcher vite 1/2 heure 4 jours par semaine n'entrave pas beaucoup nos activités et même peut facilement s'y inclure.

Mais comme je le disais plus haut : l'important c'est de marcher régulièrement, un des sites d'ailleurs précise que "Même marcher doucement demeure bénéfique". 
Marchons

A + !


Mes sources:

mercredi 7 février 2024

ET NON, LE CHATEAU D'AVIGNON N'EST PAS EN AVIGNON.

C'est en partant en balade en Camargue que, passant devant un grand panneau " Château d'Avignon" que mon épouse s'écria : "Dis moi tu ne serais pas encore trompé de route ?" Pour une fois que ce n'était pas vrai et que je n'étais pas obligé d'incriminer le GPS de la voiture pour sauver ma réputation, j'étais content.

On pourrait croire que le Château d'Avignon se situe dans la ville d'Avignon. Eh ben non. Il faut déjà savoir qu'Avignon abrite le Palais des papes où 9 papes ont résidé, se détournant de Rome. Palais d'ailleurs qui se targue d'être le plus grand palais gothique du monde. Donc des papes et pas de château.

Alors pourquoi donc le nomme t-on Château d'Avignon ?

En fait, au commencement de l'histoire (d'après wiki), et dans un coin de Camargue:
- Vers 1636 une tour de guet et plusieurs chapelles sont attachées à la famille Boismeaux.
- Le mas, dit « de Sommeyre » est bâti une vingtaine d’années plus tard.
- En 1720, Jeanne d’Arlatan se porte acquéreur de la propriété.
- Joseph François, Chevalier d’Avignon, d’Arlatan, son fils, hérite onze ans plus tard.

C'est ce Chevalier D'Avignon qui va investir dans les terres, va constituer le noyau initial du domaine et ériger le premier château. 

A partir de là, le château et son domaine va s'appeler Château d'Avignon et le restera !

Mais si le nom ne change plus, le bâtiment, lui, évoluera.
De 1811 à 1893, du Général Sextius Alexandre François, comte de Miollis (celui-là même qui en 1794, fut chargé par Napoléon d'occuper Rome et d'arrêter le Pape Pie VII, lequel faisait quelques difficultés à annuler son mariage avec Joséphine).
En passant par  le Vicomte Amour Albert de Bouillé, la société Liechtenstein Westphall et Cie, en 1846 et la société Merle et Compagnie (future société Péchiney), en 1865 le château mais surtout les terres agricoles vont grossir puis se morceler jusqu'à ce que le lot qui nous intéresse soit acquis par Louis Prat, issu d'une famille dont les Vermouth ont fait leur richesse (En 1911, Noilly Prat est cité comme ingrédient dans l’un des premiers Cocktails Martini)

Et c'est lui qui va transformer le bâtiment.

Le bâtiment, certes, mais aussi tout un ensemble technique, issu pour beaucoup des technologies primées aux expositions universelles de 1878, 1889 et 1900. Vous allez voir.

Ouaip ! j'ai voulu faire du style avec Paint mais bon je ne maitrise pas, non ?

Mais avant d'entrer, il faut absolument visiter les environs. En Camargue, nous sommes dans le delta du Rhône là où le fleuve rencontre la Méditerranée. L'irrigation, par les bras du Rhône et les canaux est pratiquée depuis le XIIème siècle, de plus en 1863, les vignes sont attaquées par le phylloxera: c'est début d'un drame économique sur la viticulture française. En 1870, on découvre qu’en conjuguant la présence de sable dans le sol et l’immersion de pieds de vigne pendant six semaines. on éradique la maladie. d'où l'importance de l'eau ! 

Louis Prat transforme et aménage radicalement et surtout d'une façon très moderne pour l'époque le domaine. Pas loin du château qui est voisin de Petit Rhône, il y a donc le départ d'un système d'irrigation par sa station des eaux.




La station des eaux est une composante importante pour l'irrigation d'abord, mais aussi pour l'eau à usage domestique. La station "l'usine" est équipée d'une innovation de l'exposition universelle : la pompe Dumont, (lien)utilisant la vapeur elle débite 700 l/sec, elle est tellement solide qu'elle fonctionne encore de nos jours, couplée, bien sûr maintenant, avec un moteur électrique. 



En parlant d'électricité justement, il était relié à l'époque une dynamo donnant le courant dans tout le château ! 



Aussi, la chaufferie produisait l'eau chaude qui était distribuée également dans toutes les pièces d'eau, cuisines, salles de bains, etc.

Concernant l'eau à usage domestique, connaît des étapes de filtrages successifs mises en œuvre tour à tour dans des bassins de décantations, dans le château d’eau,

dans des cuves à eau situées dans la tour du château et, en bout de chaîne, dans un système à bougie filtrante de Chamberland (dit « filtre Pasteur ») permettant une consommation de boisson.    L’organisation de ce circuit de l’eau s’appuie sur la mise en place d’une infrastructure technique vaste et complexe dont nombre d’éléments sont toujours existants, voire fonctionnels à ce jour.
Pas encore de lave-linge en 1900, mais un très beau lavoir.

Entrons. A l'intérieur, les boiseries, les huisseries sont très homogènes et assez impressionnantes  mais ce qui m'a frappé c'est l'innovation dans chaque pièce.
L'hygiène est le mot-phare en cette fin du 19éme. Pour Mr Prat aussi. Tous les sols du rez-de-chaussée seront en carrelage pour un meilleur nettoyage. Et d'ailleurs, toutes les pièces d'eau seront carrelées. Beaucoup de salles de bains avec eau chaude et froide.

La cuisine.
On peut y voir un fourneau Fascio (primé lui aussi à l'exposition universelle de 1889) qui, en plus de la cuisson, permettait le maintien en chaleur d’une table chauffante, d’étuves, l’alimentation motrice par « mouvement à fumée » d’un tournebroche et la production complémentaire d’eau chaude.

une armoire réfrigérante, un lave-main, une caisse à eau.

Les salles de bains. Deux baignoires (une en porcelaine d'époque et une autre ajoutée plus tard en fonte) sont à doubles enveloppes, celles-ci remplies  d'eau très chaude, permettent de garder l'eau chaude du bain plus longtemps.

Le chauffage central est déjà assuré par des radiateurs pour la plupart invisibles insérés dans les boiseries ou de tuyaux dissimulés derrière les plinthes. Quelque fois visibles apparemment suite à des travaux.




Pour le confort les chambres (12) certaines ont des cheminées et quelque fois leur cabinet de toilette.



Le guide avait beaucoup de petites histoires à nous raconter; il nous a précisé qu'il a la chance de pouvoir consulter les archives du château, un matériau très volumineux, bien conservées par les différents propriétaires.

Il y avait également de magnifiques toilettes !






Et pour finir, (et j'en ai passé des pièces sans vous les montrer !) voici la cave à vins, 2 pièces, une pour stocker les bouteilles de  vin en caisse et la seconde juste les bouteilles; plusieurs milliers peuvent être rangées. Remarquable est le sol carrelé avec l'évacuation des eaux intégrée.


Je n'ai pas, à part wiki, trouvé des informations disponibles sur le passé de ce domaine, sauf peut-être, un site relatant l'histoire du Mas De La Cure, qui faisait partie du même domaine et qui bénéficia des progrès en parallèle, comme l'approvisionnement en eau douce par un château d'eau, alimenté par celui du Château d'Avignon. (Lien)


A + !