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vendredi 19 mai 2017

L'encenseur publique et la maison de Reza Shah à Téhéran.

Téhéran est connu pour ses embouteillages monstres.

C'est dans un de ceux-ci que soudain, un homme passe autour des voitures avec une coupelle toute fumante (d’encens ? difficile à dire, mais pour fumer, ça fume) qu’il fait tournoyer rapidement au-dessus des capots, le long des portières ; 

Cet « encenseur publique » comme nous pourrions l’appeler, est censé nous apporter par ces volutes, chance, bonheur et prospérité, mais pour que ça marche mieux, il faut lui donner un petit quelque chose. Normal.
Si je vous parle de ce brave homme, qui lui ne se contente pas de juste tendre la main comme beaucoup chez nous, si je vous parle de cet encenseur c’est que le lendemain la chance nous sourît. Et à pleines dents:  On nous ouvrait la Maison de Reza Shah Pahlavi. 
Oui, la vraie maison du Shah, Père du dernier avant la révolution islamique, pas l'un de ces palais du complexe de  Sa'dabad   destinés à accueillir en grandes pompes des dignitaires, non juste celle où auparavant il vivait humblement.





Chance d'avoir été "enfumé" la veille ou heureuse coïncidence, quoiqu'il en soi, nous étions devant la porte de la Maison du Reza Shah au moment où un automobiliste passe, s’arrête et indique qu’il y a des ouvriers à l’intérieur pour la rénovation: "vous devez frappez fort et ils vous ouvrirons";


Nous avons frapper fort.









 Rénovation car elle en a grand besoin, habitée par d’autres après lui, puis laissée à l’abandon;


   
En forme de U autour d'un petit jardin, des piéces petites en enfilades,




L'ensemble est assez humble et ne semble pas à la hauteur de la fonction du Shah. Mais peut-être ne l'était-il pas encore à ce moment (?) peut-être juste ministre, je n'ai pas réussi à en savoir plus.

Dans la cave, une structure de lit en bois sculpté: non ce n'est pas ce lui de Reza Shah: il avait pour habitude de dormir à même le sol.

















Rénovation oui mais personne nous a préciser dans quel but... pas de précision là non plus.

Pour (tenter de ) résumer la vie de ce  monsieur, j’ai choisi un extrait de ce site:

La dynastie des Pahlavi d'Iran n'était pas une ancienne maison royale; Il a été spécifiquement créé par la Grande-Bretagne après la Première Guerre mondiale, pour stopper l'influence de la Russie bolchevique en Iran et pour protéger les intérêts britanniques en Inde. En fait, Reza Shah Pahlavi, le premier Shah de Perse (comme on l'appelait alors), est né dans un village en 1878. Sa mère était musulmane de Géorgie et son père était major dans le Régiment de 7e Savadkuh de l'armée perse et combattu dans la guerre anglo-prussienne en 1856. Reza est également devenu soldat, comme son père, et en 1921 a été promu par le général britannique Ironside au rang de brigadier-général pour diriger la brigade cosaque perse, devenant ainsi le dernier et le seul commandant persan de la brigade. Sa mission était de marcher sur Téhéran pour empêcher l'Armée rouge qui avait déjà pénétré dans la campagne de prendre en charge le gouvernement de la dynastie Qajar faible à Téhéran. Reza est devenu le commandant en chef de l'armée perse après avoir réussi à arracher le contrôle de Téhéran. En 1923, les Britanniques voulaient que Reza Shah crée une base de pouvoir centralisée dans le pays. Il a été nommé premier ministre par l'Assemblée constituante de Perse en 1925 après avoir modifié la Constitution de 1906 du pays et est devenu le souverain de facto. Ahmed Shah Qajar, le souverain précédent, a fui le pays et est finalement mort en exil. Impressionné par Kemal Ataturk, Reza Shah a été tenté de l'imiter et de déclarer le pays une république, mais étant dictatorial, il a décidé d'établir une monarchie constitutionnelle avec l'aide des clercs chiites. Le 15 décembre de cette année, à l'âge de 47 ans, il a prêté son serment et est devenu le premier Pahlavi Shah de l'Iran. Son fils Mohammad Reza Pahlavi a été proclamé prince héritier au couronnement de Reza Shah le 25 avril 1926.

On pourrait y ajouter quelques précisions piquantes comme dans Wiki (version française) qui est étonnamment trés complète :

Reza Chah avait un côté physique prononcé ; ses détracteurs affirmaient qu'il était très violent à tout bout de champ. Il est vrai qu'il ne fut pas rare qu'il fasse usage de ses mains quand il était contrarié …
… A noter également que Reza Chah avait sur le nez une discrète mais profonde cicatrice, due à un coup de sabre qu'il avait reçu lors d'une bagarre alors qu'il était cosaque. Ce même coup de sabre lui avait réduit la visibilité de l’œil gauche7.
Du reste, Reza Chah avait une façon théâtralisée de faire les choses pour marquer les esprits dans un objectif généralement politique, lors de la crise pétrolière de 1932-1933 par exemple : Le 28 octobre 1932, lors d’une visite à Abadan, le shah sait qu’une bonne partie de la zone, gérée par des contremaîtres britanniques ou indiens, est interdite aux perses ; l’occasion de faire parler se présente : Reza Chah fait ouvrir un robinet d’oléoduc destiné à alimenter les pétroliers, provoquant une énorme marée noire dans le fleuve Chatt el-arab. Alors que toute l’assistance est stupéfaite, l’empereur reste impassible, puis tourne les talons en disant « Puisqu’on nous le vole, autant qu’il soit perdu pour tous ! » C’est le début d’une crise, mais la presse, pour ne pas vexer plus d’anglais que ceux présents qui ont assisté à la scène, transforme le « Puisqu’on nous le vole… » en « Puisqu’il ne nous rapporte rien… »38
Reza Chah, bien que devenu empereur d'un " pays émergent " ne changea pas son style de vie, qui resta simple, voire ascétique : il mangea toujours simplement, n'eut aucune aventure extra-conjugale, ne participa à aucune fête si on met de côté les célébrations, et dormait dans ses palais à même le sol, sur une sorte de couche qui n'était pas grand-chose de plus qu'un matelas 147.

Je rajouterai que derrière le Grand chef d'état se cache aussi la "Dark Side of the Force", telles que admiration pour Hitler et l'Allemagne Nazie, spoliations de fonciers pour son bien personnel... mais le mieux étant de lire au moins Wiki "https://fr.wikipedia.org/wiki/Reza_Chah" .


à + !

mardi 16 mai 2017

Le Palais Niavaran, (مجموعه نیاوران‎‎ – Majmue ye Niāvarān)

Le Palais Niavaran est un complexe historique situé dans la partie nord de Téhéran, en Iran. Sur 11.000 m2 se répartissent plusieurs bâtiments et un musée. Le principal palais Niavaran achevé en 1968, a été la résidence principale du dernier Shah, Mohammad Reza Pahlavi et la famille impériale jusqu'à la révolution iranienne. Le palais principal a été conçu par l'architecte iranien Mohsen Foroughi (1958). 
Le complexe est composé de cinq musées: 1) Palais Niavaran 2) Pavillon Ahmad Shahi  3) Palais Sahebqaraniyehdatant du temps de Nasseredin Shah Qadjar 4) Palais Jahan Nama  5) bibliothèque privée et d'autres attractions culturelles  et le jardin.

De cet ensemble de beaux batiments, il faudrait la journée pour tout voir mais le temps étant compté, la visite se portera sur le Palais Niavaran lui-même et la bibliothèque.

Voici donc le Palais de Niavaran, la résidence du dernier Shah Mohamad Reza Pahlavi et sa famille (avant qu'il ne s'établisse au Palais Blanc ? ou bien en résidence d’été, il est très difficile de savoir)




L'entré est monumentale par sa hauteur et ses deux colonnes originales. 



L'intérieur est tout aussi admirable: on arrive sur une vaste salle toute ouverte jusqu'au toit.


Meubles de qualité, vases, objets de luxe, venant du monde entier mais beaucoup de France - cocorico - les deux pays ayant eu de tout temps (jusqu'à la révolution islamique) des relations trés amicales.



Il y a 3 niveaux (hors sous-sol qu'on ne visite pas; rez-de-chaussée pour les receptions, salle de réunion, salle à manger etc. ensuite au premier, un demi-étage  ou se trouvent les bureaux, et un second étage servant d'appartement.

A noter, l'étonnant toit en aluminium qui s'ouvre en été pour laisser entrer la lumière !


Porcelaine de Sèvres si je me souviens bien, 





Au premier étage, beaucoup d'oeuvres d'origine française, Fernand Léger, Chagall, Vasarely, etc


Picture of Farah Diba and her children Reza & Farahnaz

Au second étage, les appartements privés, expositions de costumes de cérémonie, de robes d'apparat, etc.




J'ai commencé à shooter toutes les piéces du rez de chaussée et du demi-étage et puis à ce second étage, arrivé devant les piéces privées du Shah et de la reine Farah Diba, j'ai ressenti une géne, un drôle de sentiment, palpable: que faisais-je là à regarder, comme un voyeur, des piéces intimes comme une salle de bain, une chambre, dont il semble que les personnes étaient là encore il y a peu, bref, je me suis senti un peu confus d'être là et j'ai mis mon Canon sur off.


Quoiqu'il en soit, le Palais est magnifique ! un ameublement impressionnant, des objets superbes. Beaucoup disent que la majorité des meubles et biens ont cependant été retirés : qu'est-ce que cela devait être beau du temps du Shah !



Et nous retrouvons la sortie, un militaire de faction se repose; une photo ? bien sûr pas de problème !
Merci !


mais et la bibliothéque ?

Elle se trouve en fait dans le même batiment mais à l'opposé de l'entrée, allons-y.
Nous longeons le palais,  une magnifique fontaine en mosaïque entourée de grands escaliers qui mènent au jardin. 




































La voilà


La bibliothèque exclusive du Palais Niavaran, (Exclusive : entendez par là la bibliothèque personnelle de Farah Diba) avec une surface d’environ 770 m2, fut construite en 1976 en deux étages et située du côté est du Palais. Le design intérieur est de Aziz Farmanfarmaian.
Sa structure est basée sur les modèles communs de l’architecture moderne des années 70 avec une combinaison intelligente de verre et de pierre. La déco intérieure utilise une grande quantité de verre et de bronze. Aussi une configuration volumineuse consistant en plus de 3000 cylindres de verre suspendus au plafond constitue la principale source de lumière dans la biblio.



































Il y a une collection d’environ 23000 livres, principalement en Perse et en Français sur la littérature, l’histoire et les arts. Le plus vieux livres fut imprimé à Paris en 1609, et le plus récent est de 1979. Une autre partie de la bibliothèque est consacrée aux œuvres d’arts dans laquelle plus de 350 peintures & sculptures.

Ces collections ont été identifiées, listées et classées par une équipe de spécialistes en Avril 2005.












Le plus vieux livre datant de 1609, Sur la page ouverte on peut lire :
A PARIS
Chez Abel l’Angelier, tenant la boutique au premier piller de la grande ?alle du Palais.
M. DC. IX.

"Et le 16 janvier le roi et la reine ont traversé une dernière fois la grande salle de réception de leur palais privé néo-classique pour se diriger vers l'héliport, juste au nord du bâtiment. Direction l’aéroport de Téhéran d’où ils se sont envolés pour l’Egypte mettant un terme à 2500 ans de monarchie en Iran."

à + !

vendredi 12 mai 2017

Respirer sur le pont Taabiat ! (پل طبیعت‎‎ Pol-e Tabi'at)



Au-dessus de la mélée, le pont Taabiat !


Reliant les parcs Ab-o-Atash, à l’ouest, et Taleghani, un grand pont piétonnier : le « Taabiat Bridge » –  signifiant nature, en iranien fut construit en moins de deux ans, il pèse plus de 2000 tonnes et aura nécessité plus de 14 000 pièces d’acier de tailles différentes, assemblées à plus de 40 mètres du sol.



Se ramifiant en trois niveaux, imaginés par l’architecte Leila Araghian et l’entreprise Diba, le pont est aussi pensé comme un lieu de vie, où un niveau compte cafés, resto, glacier,






 le deuxième juste un lieu de passage, où l’on peut marcher, pédaler voire même, parait-il, monter à cheval. 


Le troisième niveau est dédié à la contemplation, ou l’on apprécier la magnifique vue sur Téhéran et comme soulagé, loin au-dessus de l’autoroute d’être extrait de son bruyant trafic. 




A + !