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lundi 6 mars 2017

Impressionné. Le Havre.

Me voici une fois de plus de passage chez les Havrais, et, quitte à faire un mauvais vers, vous m’en voyez, navré. Mais bon. Ce n’est pas le tourisme qui dirige mes choix et donc faisons avec.

Avec ce temps pourri.
Avec ce ciel aussi gris et détrempé que les immeubles de béton et que le macadam à leur pied.
Avec ces Havrais sympathiques malgré tout, ces mangeurs de harengs, ces derniers enchantent mes papilles, simplement préparés à l’huile et échalotes sur un lit des pommes de terre chaudes, me laissant cette haleine douceâtre que ma moitié refuse obstinément d’apprécier, oui, bon je m'égare...

Bref, faisons avec.


Quelques heures de free time ? (ainsi disent mes co-workers) : Sautons dessus ! 

Aujourd’hui, je partage avec vous le MuMa, entendez par là le Musée Malraux, (mimétisme imbécile, je suppose, à nos amis New Yorkais et leur MoMA) .


Il ne pleut plus, je vous y emmène à pied, venez. Demandant mon chemin à un couple de marcheurs, ils me répondent en cœur, le doigt pointé vers le sud : au bout là-bas, juste derrière «  l’œil » !

Donc voici «  l’œil » annonciateur du « Muma »
De son vrai nom « Le Signal » une œuvre d’Henri - Georges Adam, qui, je cite, voulait une forme plastique architecturale de dimension suffisante pour lier l'architecture du musée aux éléments maritimes du lieu.’

Réussie.  Et adoptée par les Havrais sous le pseudo de ‘l’œil’.


Le Musée Malraux du Havre est le plus riche musée, aprés celui d'Orsay, concernant l’impressionnisme me dit-on, et, de  fait, après visite, j’en suis convaincu.
Convaincu et impressionné - oui le jeu de mots était facile - impressionné par le nombre de tableaux et d’études de ciels de Boudin, mais pas que.
Boudin oui, des ciels, des vaches aussi et plus et plus encore...





Eugéne Boudin, aussi, chahuté par une expo temporaire de Jacqueline Salmon, photographe, « du vent, du sable, et de la mer », en d’intelligentes comparaisons.










Détail de la photo ci-dessus.

J.Salmo "joue" entre ses prises de vues superbes qui cotoient des relevés météorologiques tels que ceux du vent, ces flèches qui symbolisent le vent sur les cartes:
Sur les cartes météorologiques, le pointage du vent utilise des symboles universels : Les flèches indiquent la direction du vent et le nombre de barbules sa vitesse. Une demi-barbule correspond à 5 nœuds, une grande barbule à 10 nœuds et un triangle noir à 50 nœuds. (emprunté  à http://www.meteofrance.fr/prevoir-le-temps/observer-le-temps/parametres-observes/vent)
  

Détail de la photo ci-dessus




Détail de la photo ci-contre






Boudin, trés trés présent bien sûr, parce que né à Honfleur, mais trés tôt réside au Havre.

E.Boudin - Entrée du port à Trouville à marée haute.

 Eugéne Boudin partout.
En haut à droite: E.Boudin,- Le Croizic. Vue générale prise de Pen Bron.























Voilà donc quelques tableaux d'Eugène Boudin, il y en a tellement !

Oui mais pas que.
Sisley
Monet
Manet
Marquet
Fantin Latour
Renoir
Camoin
Gaughin
Dufy
Friesz
Etc
Etc
Etc
Quelques uns dans le billet suivant.
Mais tout n'est pas exposé, des toiles sont absentes, mais qu'importe la collection est im-pres-sion-nante par sa qualité et sa quantité.

à + Philfff



mardi 28 février 2017

La colline St Jacques à Cavaillon: Sé vos qu’en paradis longo-mai caminen

Mon dieu ! que faire aprés avoir englouti à 4, 2 gigots d'agneau rotis à l'ail ?  Ah la bonne idée de JL que de faire cette petite grimpette !

"Lou camin de Sant Jaque au paradis nous mene
Souven-te-n’en
Cavaiounen !
Erespeto lis aubre e flour de touto meno
Que lou bon dieu sameno
Sé vos qu’en paradis longo-mai caminen." F. Mistral








Nous prîmes donc Lou camin de Sant Jaque par la montée César de Bus. Celui-ci, prêtre à Cavaillon, fut le plus célèbre occupant de l'Ermitage qui domine la colline. 















Il créa la Congrégation de la doctrine chrétienne, la première qui n'était pas écrite en latin.La colline Saint Jacques est le lieu de fondation de la ville de Cavaillon, avec un oppidum gaulois.





















C'est aussi l'origine des armes de la ville de Cavaillon avec la Tour de la Gache, aujourd'hui disparue.

Tout en haut, la croix, puis à droite à la chapelle ou vécut César de Bus.























D'abord une vue imprenable sur la ville,









Et puis un panorama à perte de vue sur la Durance. 



"
La Durance, fléau de la Provence, a longtemps été une rivale, en raison de ses crues. Domptée peu à peu, elle s’est assagie. "




Bonne Balade !
à +!

mercredi 15 février 2017

Ophélie. La Def XIX.

Les années passent et les même pensées reviennent, à quelques jours près, je pose le même constat qu’en 2016 (Là) et, de fait,  j’y oppose donc la même réponse (Ici).

Un soleil pâle chauffe le béton de l’esplanade de la Def ou je me détends la cambo. Un bas-relief vient à ma rencontre.

Apel·les Fenosa i Florensa est un sculpteur barcelonais, qui ne goûte pas le franquisme et donc s’installe à Paris en 1921. Proche de Picasso et d’Eluard, il est notamment connu pour son œuvre  « Monument aux Martyrs d'Oradour (1944-1945) » exposée à Oradour.

Voici Ophélie, celle de Fenosa donc, mais avant, celle de Shakespeare, et puis celle de Rimbaud.

I
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles ...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir ;
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.

Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

II
O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui, tu mourus, enfant, par un fleuve emportée !
- C'est que les vents tombant des grands monts de Norvège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
Que ton cœur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !

III
- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

Oui, je sais. C'est beau.
à +
Philfff