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jeudi 1 septembre 2016

De passage à Ortigia



De passage à Syracuse, où le travail s’est bâfré de tout mon temps et donc, visite assez courte, alors je vous préviens hein ce sera bref pour vous aussi…juste une traversée au hasard des ruelles.

De cette ville Sicilienne, le plus ancien quartier, le plus beau quartier, si beau qu’on l’appelait le Port de Marbre, le plus soigné et aussi le plus touristique est Ortigia. Du quartier de Néapolis, juste en face du parc archéologique, (là où fut la tombe d’Archimède) est mon hôtel : soit une marche d’une demi-heure d’Ortigia. 

Ortigia est une île séparée par un large canal, il faut donc franchir un des ponts pour y accéder. On arrive très vite sur la place Archimède, rafraichie par la fontaine Artémis. Autour déjà des somptueux palais, tel le pallazo dell’Orologio .


Plus loin, on peut voir les ruines du Temple d’Apollon, temple dorique dont les colonnes faisaient 2 m de large et 8 de haut.









Choisissant une ruelle à l’ombre, je tombe vite sur la piazza del Duomo, là où se trouve la Cathédrale, vous trouverez beaucoup de belles photos partout de cet édifice, je vous en donne juste quelques détails qui m’ont plu. 




Autour encore de très jolis palais. 

Et une très belle église, celle de Santa Lucia.



Les ruelles sont plus belles les unes que les autres, certaines restées dans leur cachet vieillissant et d’autres, bien entretenues avec des décors de très bon goût. 







De temps à autres une église, ovviamente ! ici l’intérieur de l’église St Martin, une des premières églises à Syracuse dont l’altération rend la datation exacte douteuse. Les caractéristiques architecturales l’identifient comme une basilique paléochrétienne probablement construit au VIème siècle après Jésus-Christ et reconstruit au XIVe siècle, avec le portail d'entrée qui est daté de 1338, pointu, évasé, modulé par une bande de fines colonnes terminées par des chapiteaux élégants et fluides décorés de motifs floraux; tout désigne un produit clair et exquis de l'art aragonais-catalan. 




Au-dessus de la porte un décor floral (rose), reconstruite en 1915 à la place de l'original dont il ne restait que des traces, à l'imitation de celle de la basilique de San Marziano, identifié par la tradition comme la cathédrale de l'église de Syracuse. L'intérieur a trois nefs, séparées par des arcs soutenus par des piliers avec une section rectangulaire, avec une abside semi-circulaire centrale qui conserve la structure originale. Plafond en bois avec poutres apparentes datant du XVe siècle. Un retable d'une valeur considérable, première moitié du XVe siècle, œuvre inconnue ( ?), appelée «Master of St. Martin. (Si le coeur vous en dit + ICI)














Et voici la Trinacria !! dont j’avais ramené un superbe exemple en faience bleue à la maison et que ma moitié s’est précipité pour la refourguer au premier venu dans un vide-grenier…





Mais qu’est-ce que c’est la Trinacria ?  






Le blog du Dr Aly explique très bien les symboles :


Trinacria ou Trinakria (Trinacrie en Français) :

Mot grec signifiant " trois pointe "

Trinacria est l'ancien nom de la Sicile donné par les Grecs au IIIe siècle av. J.-C. en raison de sa forme triangulaire avec ses trois caps (les actuels Peloro, Passero et Lilibero).
La mosaïque présentée au début de cette collection fut trouvée dans les ruines de la ville de Tindari, sur le côté nord de la Sicile (ville fondée par Dionysos 1er vers 396 av. J.-C.) ; sur cette mosaïque figure la trinacria, elle est composé d'une tête de femme, c'est la Méduse, une des trois sœurs Gorgones ; ces cheveux sont remplacés par des serpents et par son regard, elle pétrifie tout être vivant. De la tête de la Méduse de la Trinacria sortent trois membres inférieurs de forme humaine, leur position en mi-flexion donne l'impression de mouvement. On peut observer aussi que du pôle inférieur de la tête de la Méduse se dégagent trois épis de blé.


Les épis de blé font allusion à la présence d'importante activité agricole sur l'île depuis l'Antiquité et en particulier, la culture

de blé, car les Grecs et surtout les Romains déboisèrent une grande partie de la Sicile pour la transformer en champs de blé. 
Elee est aussi au centre du drapeau Sicilien, qui est composé de 2 couleurs:le jaune pour Palerme, la capitale et le rouge pour Corléone, où débuta des révoltes sanglantes des Vêpres Siciliennes contre les Français en 1282.



Ensuite, l’ancien quartier juif, bien restauré, ici les bains.





Et d'autres entrées pleines de promesses de découvertes ...


Et puis au bout, au bord de la mer : la fontaine d’Aréthuse. 
Surprise ! de l’eau douce juste là, à côté de l’eau salée ! 
Et pourquoi donc ? voilà : Aréthuse, nymphe du cortège d’Artémis, pataugeant dans les eaux de l’Alphée fit disjoncter le cœur du dieu du fleuve qui la poursuivit de ses assiduités. Mais pas à son goût, plus il la pourchassait, et plus elle fuyait, disparaissant sous terre. Elle s’enfuit ainsi jusqu’en Sicile où elle implora le secours d’Artémis qui, après avoir tenté de la cacher dans un nuage, la changea en fontaine. Mais le dieu, follement épris, n’abandonna pas, et nul ne sait si le fleuve persévérant est parvenu ou non à mêler ses eaux aux siennes

A + !

jeudi 25 août 2016

Adieu MILLER

Et voilà !

Quitté le pied-à-terre de l’avenue Anatole France, Clichy-La-Garenne !  Ou j'étais comme aux Rues du Colisée, des cailloux, Montparnasse,  si bien accueilli!





Adieu les platanes masquant les façades salies et tamisant la lumière estivale, agréablement.




















Et ces mêmes arbres dénudés l'hiver, laissant  pénétrer la lumière pâlote du ciel Parisien, pluvieux et gris.



















Adieu, le Parc Bich (ou Bic si j’en réfère à mon stylo) si bien agencé entre l’avenue, la rue des cailloux à gauche et celle de Chance-Milly en face ( je me suis longtemps demandé ce que signifiait ce nom, Chance Milly,  j’ai trouvé cela dans un site de cartes postales anciennes : « Nom provenant par déformation du lieu-dit « Chasse Milly » ; le nom primitif est celui d’une remise de chasse qui existait dans les parages et qui s’appelait « Chasse Milly » Oui, je sais on s'en fout, mais quand même ça m'intriguait... )

Adieu le Parc Bich, disais-je, dont la population est un vivant exemple de la pub Benetton.





Quitté donc l’appart de l’avenue Anatole France, certainement identique à celui que, deux portes cochères plus loin, Mr Miller habitait. Mais, n’est-ce pas le moment opportun pour (enfin)  se décider à satisfaire ma curiosité et connaitre la vie de ce monsieur pas ordinaire dans ce coin de Paris, coin qui, à l’époque, était déjà considéré un peu comme la limite, avant les bas-fonds de la banlieue ?  Si, si : c’est maintenant ou jamais.

Henry Miller.

Henry Valentine Miller est un romancier et essayiste américain né le 26 décembre 1891 à New York et mort le 7 juin 1980 à Pacific Palisades. Wikipédia.

 Le scandaleux Henry Miller de par son œuvre dite « à caractère pornographique »  était déjà venu en France en 1928/29 avec son épouse June, il y revient seul en 1930 mais fauché. Vivotant de ses articles, il crèche dans différents hôtels, apparts de la Capitale et squatte les terrasses des cafés pour écrire. Notamment le Wepler,place Clichy :

« Jours tranquilles à Clichy » Le livre :

« D'un côté de la place Clichy se trouve le café Wepler qui fut longtemps mon repaire préféré. Je m'y suis assis, à l'intérieur ou sur la terrasse, par tous les temps. Je le connaissais comme un livre. Les visages des serveurs, des directeurs, des caissières, des putains, des habitués, même ceux des dames des lavabos sont gravés dans ma mémoire comme les illustrations d'un livre que je lirais tous les jours. Je me rappelle la première fois où j'entrai au Wepler, en 1928, avec ma femme sur les talons ; je me souviens de ma stupéfaction lorsque je vis une putain s'écrouler ivre morte sur l'une des petites tables de la terrasse, sans que personne ne vienne l'aider. L'indifférence stoïque des Français me bouleversa et me fit horreur ; c'est d'ailleurs toujours le cas, malgré toutes les qualités que je leur ai découvertes depuis. »

« Jours tranquilles à Clichy » Le Film, extrait:






De la brasserie Wepler à l’avenue Anatole France, Clichy-la-Garenne, il n’y a que deux pas ou plus précisément deux stations de métro. Il habitera à Clichy de 1932 à 1934 avec son ami Alfred Perles, écrivain Viennois (qui lui n’aura pas droit à la plaque commémorative) 
«À la fin de Mars 1932, Henry et Fred ont emménagé dans un petit appartement modeste regardant 4, Avenue Anatole-France. L'appartement est composé de deux chambres, une cuisine et une salle de bains, et se trouvait à pied d'une demi - heure de la Porte de Clichy, dernier arrêt du métro ". Brassaï. (Voir article bien fait d’ Alex Schafran ICI)

C’est là qu’il terminera son livre le plus connu : Tropique du cancer. Il quittera ensuite Clichy pour un énième autre endroit de Paris puis quittera la France en 39… pour revenir plus tard...

D’autres œuvres suivront comme la trilogie la Crucifixion en rose, qui comprend Sexus, Plexus et Nexus. Mais ce qui est remarquable, pour moi, c’est ce petit livre écrit directement en français (et le seul) qui me tenterai bien : J’SUIS PAS PLUS CON QU’UN AUTRE terminé en 1976 et dont une phrase reprise récemment par l’in-com-parable François Morel sur France Inter, il n’y a pas si longtemps et qui m’apparait comme promesse de sagesse : 

«N'essayez pas de changer le monde, changer le monde"
A + !