Pour sortir des sentiers battus et voir autre chose que les inévitables
monuments hyperconnus de Thessalonique, comme l'Arc de Galère et la Rotonde St George, j’avais décidé de parcourir la ville
pour voir les vestiges de l’époque ottomane.
C'’est d'abord en lisant cet article paru dans le blog de « Turquetto »
que me vînt l’idée avec ce témoignage de valeur :
Edgar Morin, entretien avec Yves Lacoste : "De l'Europe médiane et du rôle historique des diasporas juives", Hérodote, n° 48, 1er trimestre 1988, p. 15-16 :
Edgar Morin, entretien avec Yves Lacoste : "De l'Europe médiane et du rôle historique des diasporas juives", Hérodote, n° 48, 1er trimestre 1988, p. 15-16 :
"Salonique
qui faisait partie de l'Empire ottoman, jusqu'en 1912, était la ville d'Europe
la plus peuplée de juifs ; ils y étaient majoritaires et c'était la ville sinon
la plus cosmopolite du moins la plus occidentalisée de l'Empire ottoman, notamment
par l'influence de la langue française. Au XIXe siècle, Salonique a connu une
très grande prospérité lors du développement des échanges dans l'Empire
ottoman. Elle était située au débouché des grandes vallées balkaniques et de la
mer Noire, au-delà des détroits. Ainsi, mon grand-père était importateur de
pétrole de Bakou à l'époque où l'on se servait des lampes à pétrole. Les juifs
séfarades de Salonique étaient en contact étroit avec ceux d'Alexandrie,
d'Istamboul et de Smyrne et ils étaient bien vus dans l'Empire ottoman, car ils
y formaient alors la seule minorité à ne pas avoir de revendication
territoriale ou de projet d'indépendance. En raison de la multiplicité de ces
relations extérieures et de leur prépondérance numérique dans la ville, les
juifs de Salonique se caractérisaient vraiment par l'inverse d'une culture de
ghetto, et de ce fait ils étaient bien différents des juifs de ghettos de
Pologne et d'Ukraine. Le déclin de cette brillante culture de Salonique va de
pair avec celui de l'Empire ottoman, d'abord avec ses difficultés économiques
puis avec ses désastres militaires… (la
suite)
Selanik, c'est la Thessalonique Ottomane.(voir ici)
Lorsqu’ on regarde un peu de près l’histoire de la ville on s’aperçoit que Thessalonique restera ottomane de 1430 jusqu’à la première guerre mondiale. On peut donc supposer découvrir des vestiges ottomans de choix. Mais le quartier ottoman a bien souffert à cause du grand incendie de 1917 qui ravagea la ville. A la reconstruction, ce sont les grecs qui s’installèrent majoritairement et avec la première guerre mondiale, l'afflux de dizaines de milliers de réfugiés grecs d'Asie Mineure et le départ des Turcs et des Dönme de Salonique, à la suite de la « Grande catastrophe » et à la signature consécutive du traité de Lausanne, modifièrent considérablement la composition ethnique de Salonique. * *Wiki
Le quartier
Ottoman de Thessalonique a donc été presque totalement détruit ; Restent
des édifices construits en pierres : Militaires (la citadelle), Religieux
(Mosquées) , Publics (Bains) et aussi un quartier en amont au nord qui
témoigne de l’habitat de cette époque : Ano Poli (Ville Haute).
Et qui dit Ville
Haute dit grimpette ! Allons y donc.
Je
passe près des ruines des fortifications de la Citadelle dite de Yedi Kule en Turc,
d’Heptapyrgion en Grec
(des 7 tours en Français).
Cette citadelle dont l’histoire de la construction est assez confusement lointaine dans le temps pour que chacuns, grec et turques en revendiquent l’origine : construite et démolie et reconstruite au fil des guerres depuis … il n’en reste pas moins que les derniers vestiges semblent ottomans.
J'en conclus donc que l’esthétique ottomane ne fait pas dans la finesse : on peut voir toute sorte de remplois byzantins ou romains : base de piliers, chapiteaux, sculptures insérés dans les murs.
d’Heptapyrgion en Grec
(des 7 tours en Français).
Cette citadelle dont l’histoire de la construction est assez confusement lointaine dans le temps pour que chacuns, grec et turques en revendiquent l’origine : construite et démolie et reconstruite au fil des guerres depuis … il n’en reste pas moins que les derniers vestiges semblent ottomans.
J'en conclus donc que l’esthétique ottomane ne fait pas dans la finesse : on peut voir toute sorte de remplois byzantins ou romains : base de piliers, chapiteaux, sculptures insérés dans les murs.
Dans ma lancée, je vais jusqu’au sommet : juste pour ce magnifique panorama !
A
l’horizon, la mer, au milieu la « Odos Egnatia » la voie romaine ouvre l'agglomération et l’on y distingue la Rotonde.
Et
à mes pieds, donc, le quartier d’Ano Poli, avec ses toits de tuiles rouges, bien distinct de la ville et ses immeubles de béton, Ano Poli, dont voici quelques habitations du
style de l’époque ottomane,
maisons, dont le bois est l’un des principaux matériaux utilisés. Sur ces images de cette vieille batisse en ruines, toute la façon apparait:
Les fontaines ottomanes elles aussi, témoignent.
Les fontaines ottomanes elles aussi, témoignent.
En redescendant, vers la mer, je passe devant la maison natale du fondateur de la Turquie moderne, Mr Mustafa Kemal Atäturk, dont ce sera le sujet de mon prochain billet.
Et puis voici la mosquée « Alaça Imaret » appelée aussi La mosquée-zawiya de
l’İnegöllü İshak Pacha . Que j’ai toujours connue recouverte d’échafaudages !
Plus bas, voici la mosquée La Mosquée de Hamza Bey dans un bien triste état. tout comme la précédente, d' accés interdit.
Et
enfin les bains publiques nommés « Bey Hamam » ou "Bains du Paradis" très bien
conservés apparement, mais également non visitables...
Et le Yahudi Hamam
Il y a d'autres vestiges bien sûr, par exemple la Rotonde St George fût pendant longtemps utilisée comme Mosquée, elle a d'ailleurs gardée son minaret, bien qu'elle soit vide.
à + !