Rechercher dans ce blog

mercredi 13 mars 2024

TURIN EN PASSANT PAR SAINT-QUENTIN.

  Ah Turin! on nous l'avait dit: on ne sera pas déçu et c'est bien vrai. La ville, son centre, ses musées, les gens, nous avons tout aimer.

Je ne vais pas me substituer aux blogs de voyage, j'en serais bien incapable mais je voudrais juste partager deux ou trois points incontournables à voir si vous allez là-bas. Je le ferai en trois ou quatre billets. Notez bien qu'il y a beaucoup d'autres choses à voir/faire, en fait le nombre de sites à voir ici demande beaucoup plus de temps que ces quatre jours de passage. Il nous fallait faire des choix.






Etant logés dans un hôtel excentré, nous avons pris le métro pour rallier le centre;


On arrive devant la gare de Porta Nuova et l'on marche tout droit par la via Roma. Belle rue pleine de boutiques de toutes marques où j'ai peiné à tirer comme un chien sur sa laisse, la langue pendante et les yeux exorbités, essayant en vain d'accélérer le pas de mon épouse qui musarde devant chaque vitrine. Oui c'est vrai j'exagère. 
Mais dans toute blague il y a toujours un fond de vérité...
.(ɐɯoᴚ ɐᴉʌ ɐן zǝʇᴉʌǝ ´ƃuᴉddoɥs nɐ sǝnbᴉƃɹǝןןɐ sǝɯɯoɥ sǝן snoʇ ɐ ǝuᴉʇsǝp ǝɥɔɐɔ ǝƃɐssǝɯ).




Enfin au sortir de cette rue nous passons entre deux belles petites églises jumelles de Santa Cristina et de San Carlo et nous traversons une très belle place la Piazza San Carlo pour s'approcher d'une grande et magnifique statue équestre :

Le Caval ëd Bronz (cheval de bronze, en piémontais) est une représentation de Emmanuel-Philibert de Savoie en train de rengainer son épée après la victoire obtenue à la bataille de Saint-Quentin (région du nord de la France) aux cotés des espagnols contre les français. Très belle statue ! 

Sur les côtés du socles, deux plaques de bronze représentent, l'une, la bataille de St Quentin et l'autre, la signature du traité de paix de Cateau-Cambrésis.

Permettez-moi de m'arrêter sur cette bataille qui a donc eu lieu à Saint-Quentin dans ma région natale et où je m'aperçois que des milliers d'espagnols, de piémontais et autres savoyards ont certainement foulés la terre qui fut 400 ans plus tard les champs de betteraves et de pommes de terre et le jardin de mon enfance ! Quelques 60 000 hommes de l'armée du roi Philippe II d'Espagne ont marché sur mes plates-bandes, et je me dis que, potentiellement, dans mes veines ne coule pas un sang 100 % gaulois... d'autant plus que les français étaient aidé par des troupes venant d'Allemagne et d'autres mercenaires d'ailleurs.

Cette bataille de Saint-Quentin, qui s'acheva donc par la victoire d'Emmanuel-Philibert de Savoie et conclut au traité de paix sus-cité


Après cette place, nous devions partir ensemble visiter les musées du Palais Royal, mais auparavant, comme à Saint Quentin je suis presque chez moi et que cela m'intrigue de voir Emmanuel-Philibert de Savoie, bras armé de Philippe II fils héritier de Charles Quint, s'acharner sur une petite ville comme celle-ci, je vais m'y attarder un peu sur cette bataille, mais pas tout seul : avec Alex ! Celui-ci ayant consacré un roman à cette période, et comme les livres d'historiens me rebutent un peu, je vous invite à suivre cette bataille avec Dumas et moi !

En ce temps là (ça commence comme un conte on dirait) environ 1557 le nord de l'actuel France était divisée en sa longueur par le royaume de France et l'empire de Charles Quint. Donc à la question, pourquoi s'attaquer à Saint-Quentin ? la réponse est simple: c'était une ville frontalière ! mais pas que,  comme le fait dire Dumas à Anne de Montmorency, le connétable :

"... Je voudrais seulement avoir un homme qui pût me donner des renseignements sur l’état de la ville de Saint-Quentin.
— Pourquoi cela, connétable ? demanda le roi.
— Parce que, avec les clefs de Saint-Quentin, on ouvre les portes de
Paris, sire ; c’est un proverbe de vieux routier. Connaissez-vous Saint-Quentin, monsieur de Théligny ?
— Non, monseigneur ; mais, si j’osais…
— Osez, mordieu ! osez ! le roi le permet..."

Eh oui ! avec les clefs de Saint-Quentin, on ouvre les portes de Paris ! Après cette ville rien ne peut arrêter les envahisseurs à envahir la France ! je n'entrerais pas dans des explications géopolitiques, Alexandre Dumas résume assez bien la situation comme cela. Il va d'ailleurs nous narrer cette bataille de Saint-Quentin avec force détails dans "Le Page du Duc de Savoie" (détails plutôt moins que plus véridiques, c'est un roman, ne l'oublions pas) par le truchement d'une bande de malfaiteurs, 

"— Combien êtes-vous de votre bande ?
— De notre troupe, vous voulez dire, mon gentilhomme, reprit Yvonnet, un peu blessé de la qualification.
— De votre troupe, si cela vous plaît.
— A moins que, en mon absence, il ne soit arrivé malheur à quelqu'un de mes camarades, répondit Yvonnet interrogeant Pille-Trousse, nous sommes neuf. ..."

J'aurais préféré dire "association de malfaiteurs en bande organisée" car tous prompts à voler, tuer et dépouiller les dépouilles, mais bon. Donc, par le truchement d'une troupe assez pittoresque, il faut le dire, nous avançons dans l'histoire de cette attaque de Saint-Quentin où l'auteur s'emploie malicieusement à narrer des faits d'armes honorifiques car les défenseurs français se battaient à quelques milliers contre des dizaines de milliers. Evidement, la victoire ne peut être qu'en faveur du plus grand nombre. Mais les bourgeois de Saint-Quentin résistent et le siège dure, ils colmatent les brèches dans les murailles faites par les boulets de canons espagnols repoussent les attaques en perdant malheureusement beaucoup d'hommes, ça sent la défaite imminente. Pour continuer à résister il faut des renforts.

"Si glorieux fussent les deux échecs que venait d’éprouver l’amiral, ce n’en était pas moins des échecs qui lui faisaient comprendre le besoin qu’il avait d’être promptement secouru en face d’une si  nombreuse armée et d’une si active vigilance. 
En conséquence, il résolut, profitant du moment où l’armée anglaise, encore absente, laissait à découvert tout un côté de la ville, d’envoyer des messagers à son oncle le connétable pour obtenir de lui le plus grand renfort possible. 
À cet effet, il fit venir Maldent et Yvonnet (Deux de la troupe) : Yvonnet, qui avait été le guide du pauvre Théligny, et Maldent, qui avait été son propre guide à lui. Le connétable devait être à Ham ou à La Fère ; l’un des deux messagers irait donc à Ham, l’autre à La Fère, porter des nouvelles et indiquer au connétable le moyen de faire parvenir un secours jusqu’à Saint-Quentin..."

L'erreur fatale dans l'issue de cette bataille vient d'un de ces brigands, Maldent, qui est de se réfugier dans le lit d'un paysan picard absent, Gosseu, lit où la femme de celui-ci dormait.

"— Ah ! s’écria-t-elle, vous n’êtes pau é ce pove Gosseu !… Dégaloppez-mai vitemeint hors d’ici, grand r’nidiu !"

 Délogé par ses poursuivants qui le prennent pour le mari et veulent l'enrôler, Maldent est forcé de les suivre et doit s'habiller.

"Quant à Maldent, il avait son idée en recouvrant avec le drap la tête de Catherine ; il avait guigné sur la chaise les nippes toutes flambantes neuves de maître Gosseu, et il avait eu l’idée peu charitable de se les approprier, au lieu de l’habit de soudard tout dépenaillé qu’il avait précautionnellement poussé sous le lit. Il trouvait à cette substitution un double avantage : c’était d’avoir des chausses et un pourpoint neufs, au lieu d’un vieux pourpoint et des vieilles chausses ; et ensuite d’être vêtu en paysan au lieu d’être vêtu en militaire, ce qui lui donnait une plus grande sécurité pour accomplir le reste de son voyage.
Il commença donc à revêtir l’habit des dimanches du pauvre Gosseu, avec autant de tranquillité que si la mesure en eût été prise sur lui-même et qu’il l’eût payé de sa propre bourse."

Vous l'avez compris, Maldent oublie dans son habit de soudard la lettre devant informer le Connétable du besoin absolu de renforts et le chemin à suivre pour parvenir jusqu'à Saint-Quentin en évitant les troupes ennemies. Et donc:

"Il  (Gosseu, le mari) apportait au général de l’armée espagnole une lettre qu’il avait trouvée dans un pourpoint militaire.
Quant au pourpoint militaire, il l’avait trouvé sous le lit de sa femme.
Cette lettre, c’était celle que l’amiral écrivait par duplicata au connétable.
Ce pourpoint, c’était celui de Maldent. ..."

Et voilà pourquoi et comment Emmanuel-Philibert de Savoie gagna la Bataille de Saint-Quentin: les renforts ne purent jamais arrivés.
Voilà pour le roman.

Pour la véritable histoire, autant que j'ai pu la lire sur Wikipédia (La Bataille de Saint-Quentin), et aussi on peut douter du truculent Maldent qui perdit la lettre sous le lit d'une paysanne mais il est vrai que les renforts arrivant avec le connétable ont été stoppés avant d'atteindre les remparts de la ville, et aussi par faute de jugement du connétable Montmorency qui pensait le pont de la rivière, donnant accès à la ville, trop étroit pour les espagnols et les ralentirait et qu'il pourrait les "cueillir" au passage. il est vrai également que malheureusement, pour traverser cette même rivière, les barques qui arrivent en retard et en nombre insuffisant: sous le poids des hommes, les barques s’embourbent et chavirent. Et ce sont les espagnols qui "cueillent" les français, décimant toute l'armée. La méconnaissance du terrain par Anne de Montmorency en est aussi la cause. On peut lire également une excellente explication sur ce site.

Nous étions le 10 Août 1557, les clefs de Saint-Quentin étaient dans les mains d'Emmanuel Philibert de Savoie, les portes vers Paris étaient ouvertes. 

"Batailler devant des bicoques, c'était bien une guerre qui allait au tempérament craintif et tâtonneur de Philippe II.
Marcher droit sur Paris était une détermination qui s'harmonisait bien avec le génie de aventureux de d'Emmanuel Philibert
Auquel de ces deux partis s'arrêteraient les vainqueurs ?"

L'Histoire attribue le renoncement de la conquête de Paris à Philippe II qui préféra continuer le siège de Saint-Quentin déjà bien en mal jusqu'à sa reddition complète. Après l'assaut final, 

"Le 27 août, nous l’avons dit, dès le point du jour, le canon commença de gronder et, jusqu’à deux heures de l’après-midi, ne s’arrêta point une seconde. Il était inutile de répondre à un pareil feu, qui broyait les remparts, écrasait les maisons et allait frapper les habitants jusque dans les rues les plus reculées."

La ville qui fut vaincue, pillée, incendiée et tutti quanti.

"A partir de ce moment, ce fut tout autour de la ville comme l'éruption d'un immense volcan. Saint-Quentin semblait la salamandre antique enfermée dans une ceinture de flammes..."

Voilà, voilà pour la bataille de Saint-Quentin. Cette victoire méritait une statue, pour celui qu'on surnommait "Tête de fer", et Dumas s'en sert:

"Il était d'autant plus facile à reconnaitre que, selon son habitude, au lien de porter son casque sur sa tête, il le portait pendu au coté gauche de sa selle. Ce qui lui arrivait presque constamment par la pluie et par le soleil, et même aussi parfois pendant la bataille : d'où l'on disait que les soldats, voyant son insensibilité au froid, au chaud et aux coups, l'avaient surnommé "Tête de Fer"."

Une statue certes, quoique l'on peut se demander si les guerres méritent une quelconque reconnaissance. Saint-Quentin et sa région, comme beaucoup d'autres régions, fut victime de maintes et maintes guerres entrainant autant de folies meurtrières, il suffit de taper sur google "bataille de Saint-Quentin" pour voir qu'elles sont nombreuses jusqu'à la destruction complète en 1918 et s'apercevoir que des centaines de milliers d'hommes et de chevaux ont abreuvé de leur sang les sillons des champs de pommes de terre, lesquels profitent encore de cette fertilisation. Après cette lecture vous ne dégusterez pas une chips Vico, un petit Monster Munch sans y penser.

Bref. Passons.

En 1562, Turin devient la capitale des États de Savoie en remplacement de Chambéry. Le duc Emmanuel Philibert installe la Cour dans le palais des archevêques de Turin qu'il transforme en palais ducal. Et là normalement, j'aurais dû vous montrer quelques salles du Palais Royal de Turin mais ça ferait trop de lecture pour un seul billet ! je vous vois, vous êtes déjà fatigués, pardonnez-moi; je me suis emballé avec Dumas, mon âme de gamin gourmand d'aventures a pris le dessus ! Ce sera pour un prochain billet ! 

A + !


- Mes sources sont dans les liens du texte. Le roman d'Alexandre Dumas est "Le Page du Duc de Savoie" notamment le tome 2.
 - J'ai oublié, ou je n'ai pas eu l'occasion de cité trois héros du coté français de cette bataille: De Coligny et son frère D'Andelot et le jeune De Téligny.

mercredi 6 mars 2024

MUCHA NOUS REND VISITE A L'HOTEL DE CAUMONT.

Qui ne connaît pas Mucha ? le plus célèbre des décorateurs de son époque et depuis un style international. Ses affiches ont été reprises partout.      

Mucha nous rend visite à l'hôtel de Caumont et il ne fallait surtout pas rater ça ! J'en avais déjà tellement pris plein les yeux à Prague, c'eût été un affront de ne pas accepter son invitation; d'ailleurs, Claudialucia y a également répondu et nous a pondu (c'est juste pour la rime) un très beau billet là : Mucha à Aix-en Provence, ses photos sont magnifiques, il faut aller voir.

Pour ma part, ayant moins eu de chance (et surtout de talent) que Claudia lors de ma visite, j'ai eu un mal fou à prendre de belles photos: Un samedi ! nous étions loin d'être tout seuls ! une dizaine de personnes devant chaque tableau ! et si vous attendiez un peu pour avoir de l'espace et du champ libre, que nenni ! d'autres arrivaient.  Et avec ça que des vieux ! mais qu'est-ce qu'ils ont ces retraités à empiéter sur le temps libre des actifs ! Bref. Tout ça pour dire que mes prises de vues ne sont pas terribles.

Commençons.

Mucha, à l'instar de a vécu une vie assez mouvementée et donc très intéressante. 
Né en Moravie, ( région historique d'Europe centrale, ayant jadis englobé l'actuelle Tchéquie. Le routard nous dit: La Moravie possède une véritable individualité, un très beau folklore et des traditions vivantes. Sigmund Freud et Milan Kundera y sont nés, la religion catholique y est forte, son histoire mouvementée.) Pour ceux qui ne connaissent pas c'est là où s'est déroulée la bataille d'Austerlitz .

Né en Moravie disais-je, en 1860, Alfons Mucha à l’âge de 18 ans a postulé et a été rejeté deux fois à l’Académie des Beaux-Arts de Prague qui lui recommandèrent alors : « Choisissez une autre profession où vous serez plus utile… » C'est ainsi qu'aurait pu naître l'entreprise de cloisons ajourées "Mucha Rabieh". (Ouep, elle est nulle celle-ci, ok.)

A partir de là,
Quelques petits boulots de déco en Moravie,
Puis de la décoration du théatre de Vienne, continue ses études en parallèle
Portraitiste à Mikulov
Decoration du Château du comte Belasi qui finalement brûle (le château pas le comte)
Retour en Moravie pour déco et portraits
Décoration dans les dolomites, du château de Gandegg du frère du comte Belasi dito.
 Financé par le même frère, part étudier à Munich.

Et enfin ! enfin ! Alfons arrive à Paris en 1887 !

Poursuivant ses études, il travaille parallèlement comme illustrateur de catalogues, affiches, calendriers, quelques intérieurs de restaurants, etc. La rencontre avec Sarah Bernhardt se fera quand, employé par l'imprimerie Armand Colin, il a la tâche de réaliser l'affiche de sa dernière pièce de théatre: Gismonda
Peut-être en cliquant dessus on la voit en entier, sinon tournez le pc d'un quart de tour, pour les smartphones pas de pb.
"Gismonda
1896
Lithographie en couleurs
Se déroulant à Athènes, dans la Grèce Médiévale, Gismonda est la première pièce de Victorien Sardou, produite, dirigée et interprétée par Sarah Bernhard. Mucha choisit de représenter l'artiste lors du troisième acte, comme en témoigne le rameau de palmier qu'elle tient à  la main et qui correspond à la scène la plus grandiose et fastueuse du récit. La proposition d'affiche de Macha surprend et fascine le public.
L'impressionnante figure grandeur nature de la "Divine" Sarah, le format élancé type kakemono, l'esprit byzantin des mosaïques sur fond d'or ainsi que la solennité sculpturale qu'il donne à la comédienne, révolutionnent le style de l'époque. Mucha réussit à transformer le portrait en véritable icône que les Parisiens tentent d'arracher des grands boulevards et des colonnes Morris."

 


         



L'affiche fait du bruit et à partir de là, tout s'enchaine; Un contrat de 6 ans avec Sarah, une augmentation considérable des commandes de publicités de toutes parts. 




"PUBLICITE !

Dans le courant florissant de la belle époque, de nombreuses marques sont déposées et la société voit le langage publicitaire prendre son essor. Ce boom industriel s'accompagne du développement de la lithographie en couleur qui offre aux artistes une opportunité considérable de diffusion de leurs œuvres. En 1896, Alphonse Mucha Signe avec l'imprimeur parisien Champenois un contrat d'exclusivité qui lui assure un grand nombre de commandes et une sécurité financière. Le style Mucha fait vendre et l'artiste a l'intention de décliner sa formule aux différentes marques et à la ligne graphique et à leurs identités. Selon certains, les figures féminines idéalisées ainsi que la ligne graphique utilisée pour guider le regard du spectateur vers les éléments important du message publicitaire comme le produit ou le log feraient même d'Alphonse Mucha un précurseur des théories du marketing et du design publicitaire. Visionnaire, l'artiste va encore plus loin et adapte ses produits aux objets en volume, tels que les flacons de parfum, les boîtes à biscuit, la sculpture ou même les bijoux. Avec différents contrats qui diffusent en masse ses créations et lui permettent de repenser les arts décoratifs, Mucha atteint le sommet de sa carrière et de sa renommée mondiale."

La publicité mais pas que. L'artiste se penche sérieusement sur la lithographie et réalise de belles œuvres bien connues comme les quatre saisons, mais aussi la série des arts.                                                                   
"LA DANSE, LA PEINTURE, LA POESIE, LA MUSIQUE, SERIE "LES ARTS"
1898
Lithographie en couleurs

Pour cette série de panneaux décoratifs, Alphonse Mucha rend hommage aux arts. Dans chaque panneau, une figure féminine évoque l'inspiration créatrice dans un croissant de lune aux motifs Art nouveau. Mucha fait ici le choix de ne pas utiliser les attributs traditionnellement associés à chaque art - comme les instruments pour la musique ou le ponceau pour la peinture - mais orne le fond d'éléments naturels afin de mettre l'accent sur la contribution de la nature à l'inspiration créative. La Danse virevolte à travers des pétales, la muse de la Peinture compare la couleur de ses mains à celle des fleurs rouges qui l'entourent sous un ciel éclatant, la Poésie observe une étoile au soleil couchant tandis que la Musique tend l'oreille au chant mélodieux des merles au lever de la lune."

Alors ? Où est la Danse, la Peinture, la Poésie et la Musique ?

J'ai pu voir également une autre belle série : celle des fleurs, 

"LA ROSE, L'IRIS, L'OEILLET, LE LYS,
SERIE "LES FLEURS"
1898
Lithographie en couleurs

Cette série occupe une place particulière dans la production de Mucha par l'importance de la place qu'occupent les fleurs dans l'ensemble de son œuvre. Le style Mucha trouve son inspiration dans l'observation de la nature, et l'un des meilleurs exemples nous est fourni par cette œuvre. La sensualité des figures féminines associées à fleurs illustre ici deux types de beautés qui se célèbrent mutuellement: les lignes des corps se confondent avec les tiges des végétaux et les entrelacs des coiffures se mêlent aux compositions de pétales. Alphonse Mucha manifeste sont talent de dessinateur à travers la représentation détaillée des roses, des iris, des œillets et des lys. Cette série de panneaux décoratifs fut largement diffusée à travers de nombreux tirages, des calendriers mais aussi pour des adaptations publicitaires."


Nous avons découvert aussi ses œuvres sur d'autres supports que des panneaux, dans son ouvrage "Documents Décoratifs" comme un éventail:

 "Documents Décoratifs est un manuel de motifs réalisé par 
Mucha à destination des artisans et des décorateurs. L'intention était de créer un pont entre l'art et l'artisanat afin d'appliquer son idéal de beauté à tout type d'objet du quotidien. L'ouvrage est composé de 72 planches dans lesquelles l'artiste transforme des études réalisées d'après nature (végétaux ou corps féminins) en motifs décoratifs stylisées et applicables à des produits manufacturés. Chefs-d'œuvre de l'art de l'ornement, ces documents illustrent le regard si particulier qu'avait 
Mucha sur la nature ainsi que que son talent pour la création de formes nouvelles. "



















SPIRITUALITE ET MYSTICISME





" LE PATER : EPREUVE IMPRIMEE DE LA TROISIEME SCENE ALLEGORIQUE
1899
PHOTOGRAVURE
Le Pater décrit la progression de l'humanité en sept étapes, de l'obscurité de l'ignorance vers la vérité. Chaque section correspond à l'un des sept versets de la prière, qui est analysé sur trois pages. La première page présente le texte du Notre Père en latin et en français, placé dans un cartouche somptueusement décoré de fleurs et d'une figure féminine sympolique. Sur la deuième page, décorée dans le style des enluminures médiévales, Mucha donne son interprétation philosophique du verset. Le troisième feuillet, imprimé en photogravure monochrome, porte un dessin allégorique qui illustre le texte de la page précédente. Les œuvres présentes ici concentrent le troisième verset : "Que votre règne arrive". "







Mucha est maintenant riche, le maître de l'Art nouveau est reconnu internationalement. Mais pourtant son cœur est resté chez lui, il écrit : 

« C’est à cela [les livres, les affiches et les dessins produits au cours des années précédentes] que j’ai consacré mon temps, mon temps précieux, quand mon pays ne pouvait qu’étancher sa soif dans l’eau des fossés. Et dans mon âme, je me suis senti coupable de détourner ce qui appartenait à mon peuple ».

Il a une ambition : consacrer le reste de son œuvre à sa nation. Ce sera L’Épopée slave, cycle de vingt toiles monumentales. L’autre vie d’Alphonse Mucha commence, qui va durer trente ans. Pour financer ce programme grandiose, il part exercer aux États-Unis, entre 1904 et 1910, il y trouve un mécène, Charles Crane. En 1910, il rentre définitivement à Prague.


Et là, où ça devenait intéressant parce que moins connu, on est un peu déçu, il y a certes quelques beaux exemples.


Il y a bien un visionnage mais l'endroit est restreint: une banquette pour trois personnes, autour il y a foule, bref on ne voit rien. Pour vous faire une idée voici un autre lien chez Claudialucia. J'aurais aimé un peu plus de "matière" à cette période.

Pour finir un très beau portrait de sa fille Jaroslava








Et puis une pointe d'humour :
PAUL GAUGUIN JOUANT SUR L'HARMONIUM DE MUCHA DANS SON ATELIER DE LA RUE DE LA GRANDE-CHAUMIERE A PARIS.
1893-1894










Voilà, voilà, la visite est terminée, beaucoup d'oublis certes et les photos ne sont pas top, pardon, c'est pas moi, c'est les autres !
A + !



Les textes en rose pâle et en italiques sont ceux que j'ai pu lire dans l'expo. Les auteurs de ces textes sont accessibles là: Mucha | Hôtel de Caumont - Centre d'Art (caumont-centredart.com)

Voir aussi:

mercredi 28 février 2024

LA RETRAITE. EN MARCHANT, EN BARJAQUANT. Le chevreuil.

 - Tu l'entends René cette autoroute depuis qu'on a pris ce chemin ? quel trafic !

- Hé oui, de plus en plus de trafic mais c'est le vent qui nous ramène le bruit de notre coté.

- Bah je pense que même sans vent comme on n'est pas très loin ça serait pareil.

- Non non c'est le vent, d'habitude on entend beaucoup moins.

Je ne suis pas persuadé, René... en plus depuis qu'ils ont changé le revêtement du bitume c'est plus sonore.

- Oh mais t'es testard toi ! Je te dis que c'est le vent ! regarde ce petit mistralet qui nous vient de là ! il nous ramène tous les bruits ! 

- Oui, peut-être...

- Chut Phil ! Regarde le chevreuil là-bas... il nous a pas entendu arriver

- Normal ! Avec ce bruit d'autoroute ! 

- Prend ton téléphone Phil prend-le !

- Non René trop tard il nous a vu... il se sauve

- Regarde bien ! je tape fort dans les mains  ! 

- Oh ! le chevreuil s'est arrêté net ! il regarde autour de lui, ça y est il repart !

- Eh oui Phil tu vois, heureusement les chasseurs ont les deux mains prises pour tenir le fusil ! ...