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vendredi 5 septembre 2014

Le MAMCO, Genève.

 








Le MAMCO. Pendant mon court séjour à Genève, l'expo que j'ai pu visiter était consacrée à Tatiana Trouvé, sous le titre L'écho le plus long.


Il y avait au premier niveau, une partie "Dessins" les documents parlent de "double mouvement" je cite (mais me garderais bien d'expliquer): « Les titres accordés aux quatre principales séries des dessins de Tatiana Trouvé -"Intranquillity", "Remanence", Deployment", "Les Désouvenus" - l'indiquent clairement: une superposition est produite entre des phénomènes psychiques et des propositions spatiales.»





Les Refoldings

 


The Gardian: la chaise, son assise, le sac accrochés
sont en bronze. La tige (qui garde la place du
gardien) est en cuivre, elle traverse le mur et repart
vers le bas pour rejoindre le sol.


Les Refoldings: moulages en bronze et béton de ces divers objets : couvertures (en bronze, étonnant !oui j'ai touché au grand dam du gardien)
Cartons blancs en béton.
Valises, Pneu déjanté en bronze.

moulages de cartons en bronze

Coussin en bronze également. 

350 Points à l'infini
350 points à l'infini est composé de 350 fils à plombs dotés de poids qui, tous, pointent dans des directions différents, comme saisis par la densité de multiples champs magnétiques.


Ce qui étonne c'est bien sûr la quantité de fils mais aussi le fait qu'aucun plomb n'est attachés au sol. Le gardien (qui me tenait à l'oeil maintenant) m'expliqua que sous le plancher étaient positionnés des aimants qui maintenaient la position des plombs eux-mêmes dotés d'aimants.


Je m'arrete ici avec Tatiana Trouvé malgré le grand nombre d'oeuvres exposés pour vous glisser quelques photos des autres niveaux:

L'ombre du jaseur (d'aprés Feux Pâles) et Collections (quelque peu mélangés excusez-moi).









Une partie de "IL Muro" de Alighiero Boetti.
 Tenez ! cette broderie, une manière d'explorer le langage.
Nous en avions une du même artiste à la prison St-Anne d'Avignon.
Ici, pas d'arrière pensée d'incarcération, de crime et châtiment...ici le support est neutre, lorsqu'on regarde la broderie, on ne cherche qu'à lire les mots cachés, pas à déceler un sens terrible émanant de l'environnement qu'est une prison.


Trés belle, d'ailleurs cette exploration colorée des mots.


oui, vous lisez bien: merde d'artiste: trop fort ce gars: réussir à
vendre ses excréments comme oeuvre, moi je dis Chapeau.
...s'il y a des abrutis pour payer pour voir ça...
ça rappelle un certain Marcel n'est-ce pas ?



à + !

mardi 2 septembre 2014

La prison Ste-Anne autour de la collection Lambert en Avignon. (2)


La prison Ste-Anne autour de la collection Lambert en Avignon.

Pour continuer la réflexion dans laquelle je me suis embarqué dans l’article précédent,  il me tient à cœur (tant il m’a paru qu’entrer dans une prison – même désaffectée – sans être condamné à une peine - n’était pas anodin) de vous offrir quelques clichés.
          












Sans faire de la sensiblerie.









Oui, je sais, il y en a un qui en visite des pleines, des surbookées, des neuves et des moins neuves :  à lui seul je donne le droit de sourire à mon propos, mais je sais que même en souriant, il ne me contredira pas :










Le fait est que, on a

Dans ces murs-là, des tons de voix affecté,

Sur ces grilles-là, des regards malaisés,

Ces odeurs-là, des grimaces d’écœurement,

Ces cellules-là, des ressentis d’oppression.






Surtout qu'aux premiers pas, à l'entrée d'une cellule, une première "Oeuvre (?) " où l'on peut lire: 
Abandon all hope, you who enter here. (A choisir, j'aurais préférer la phrase originale de Dante en italien  « Lasciate ogne speranza, voi ch'intrate ». )


Alighiero Boetti, sans titre. toile brodée.
Pour aller plus loin, la perception du visiteur (moi en l’occurrence) en ce lieu dont la mémoire est univoque : le bâtiment ayant été conçu et construit  à des fins uniquement carcérales (et non pas la transformation d’un hôpital ou d'un ancien couvent auquels cas, on aurait pu penser 

(ouf)  que ces murs ont vus aussi  le bonheur des soins prodigués ou bien la sérénité de religieuses, etc… mais non ! juste la mémoire de l’emprisonnement.
La perception - disais-je - du visiteur est corrompue: celui-ci évolue dans un environnement où sont mélés, les vestiges concrets d‘un passé douloureux et angoissant, chargés d’émotions négatives et  le présent d’une exposition d’art moderne composée d’œuvres abstraites parfois même lumineuses.













Bref. Pour faire court :
Ou le mur à la peinture écaillée occulte carrément le message de l’œuvre accrochée, et le visiteur se désole qu’on ait accroché ce « grand panneau noir « qui gêne la lecture des gribouillis du mur.









Ou il corrompt le message de l’œuvre en laissant penser qu'il dénonce l'incarcération comme étant une injustice envers les coupables d’un crime.

Alors que ce message peut être tout autre.









Cette trouble relation entre le lieu et les œuvres imperceptible dans un musée parce que le décor s’efface devant le tableau, est, dans une prison, bien palpable.



Cliquez sur les photos pour mieux les voir.

A la dernière porte, on en ressort, quoiqu’on en dise, impressionné.
Les portes oui peuchère, on en reparle.