Fiou ! Failli la rater cette expo ! avec un planning chaotique en début d'année, une venue sur Paris était loin d'être assurée ! Et puis deux heures et quart de queue pour finir, mais voilà; Ouf : j'y étais.
Extérieur Grand Palais, temps
pourr pluvieux.
On était Jeudi
On était dans la file d'attente,
Et on était bien content d'atteindre le petit panneau "A partir de ce point, l'attente est de deux heures" (non je n'ai pas la carte Sésame à 36€), le Grand Palais fermait ses portes à 22h00, ce qui nous laissait bien du temps pour perdre nos regards dans les fenêtres de Hopper (oui, j'ai bien dit fenêtres).
Intérieur Grand Palais - Foule dense.
Des aquarelles d'abord nous appellent, certaines oeuvres de jeunesse - elles ont déjà la patte Hopperienne - puis des gravures dont quelques unes retiennent notre attention: la perspective, l'angle de vue est déja signé.
Bon, étant d'une éducation picturale nulle, d'une culture
de l'art aussi mince qu'un pinceau n° 10/0 atteint d'alopécie aiguë, on ne va
pas vous faire une critique ici à faire pâlir
Fabrice Bousteau.
Même que, on ne va pas en faire du tout.
Juste vous dire que, exceptées quelques toiles "surexposées" telle
Nighthawks ou
Lighthouse Hill, on retient son souffle à l'approche de chaque tableau: Hopper a une façon bien personnelle de vous transmettre tout la quiètude mais aussi l'ennui, le vide de la vie de ses contemporains américains. Les visiteurs ne s'y trompent pas, des mots s'échappent:
|
Sun empty room |
|
Eleven a.m. |
Devant
Sun empty room :
Ben là y a carrément personne !, justifié ce "carrément" ! car si sur la toile d'avant 'y avait quelqu'un' mais ce quelqu'un reflétait un tel
désœuvrement... (
Eleven a.m.)
Devant
House by the railway : on peut entendre
"Hitchcock" c'est vrai, il y a quelque chose d'une indéfinissable angoisse dans ces fenêtres fermées, notez le point de vue: celui qui regarde cette maison -c'est à dire, nous, en l'occurrence maintenant :) - nous sommes de l'autre coté de la voie ferrée, en contrebas, comme si nous nous étions tapi là.
|
House by the railway |
Notez aussi la lumière ambiante et le contre-point rouge brique des cheminées
desquelles aucunes fumées ne s'échappent, on pressent l'habitation
déserte...
D'autres s'exclament solitude, mystère, voyeurisme ! voyeurisme ? pourquoi donc ? Parce que fenêtres. Et quand on regarde à travers une fenêtre, on a le sentiment de voler l'intimité des gens. Et chez Hopper, des fenêtres; il y en a partout ! Hopper instille un sentiment de culpabilité à certains...
Quoiqu'il en soit, à la fin de l'expo, le sentiment que tous ces personnages expriment est palpable, tout baignés qu'ils soient, de la lumière Hopperienne: Derrière une quiètude pastel, transparait la résignation.
Cette expo, les couleurs, la lumière si particuliéres à Hopper est un régal, je vous la re-com-mande !
Un lien:
lemonde.fr/culture/portfolio/2012