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mardi 10 avril 2012

Ce matin en me rasant. Les élections présidentielles. Tri des gagnants avant la course.(2)

Ce matin en me rasant, je me suis dit: le 22 Avril et le 6 Mai, j'irai voter. Il est grand temps d'y réfléchir !

Comme je vous le prédisais dans ''Les présidentielles. Annonce des gagnants avant la course'' nous connaissons maintenant les gagnants de la course avant qu'elle ait lieu. Ils sont 10 à avoir réuni les conditions mais à ce stade de la campagne, nous ne connaissons pas l'ordre d'arrivée i.e. Le premier ( Président de la République), le second (le perdant du second tour) et les suivants (les éliminés du premier tour)
Tous feront une course de cinq ans le Premier (le Président) s'appliquera à la faire avec vigilance et sérieux tandis que le second, troisième, etc. devront courir derrière, attentifs, prêts à l’embuscade pour déstabiliser l'élu de la République ; Vous saisissez ? Bon passons, nous y reviendrons.

Les 10 candidats sont donc :


Alors faisons le tri. (Ben oui, par manque de conviction, il faut bien choisir une méthode, non ?)
Pour cela, j'ai séparé les candidats en 2 groupes :
Il y a le groupe, excusez l'expression empruntée pour l 'occasion aux turfistes, le groupe des "tocards" qui n'arriveront jamais gagnants – sait-on déjà s'ils tiendront la course ?- mais ils sont utiles et même indispensables, vous le savez.
Indispensables parce que leur présence met en valeur ou en défaut les "favoris" du peloton de tête.
Indispensables pour nous, car ils permettent au peuple d'envoyer des "signaux" forts aux politiques.
 Ces ''petits'' chevaux sont les petits partis. Et le fait que l'un d'eux obtienne un certain pourcentage d'intention de vote au premier tour, va influer (plus ou moins selon le parti) sur la façon que se jouera le second tour de la présidentielle et donc, voyons plus loin, la façon que se déroulera la course de cinq ans, même si,comme moi, vous pensez que quelque soit le coureur, tout est joué d'avance.
Donc : petits chevaux mais potentiellement influents.

Passons dans les écuries pour apprécier les encolures et tâter les jarrets des cinq concurrents de ce groupe :

- Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière, poulaine d'Arlette dont elle suit le modèle. Voter pour elle
afin d'exprimer très fortement le refus de la mondialisation, d'un système économique qui s'emballe et que l'on a peine à maitriser. Intéressant, Camarades.

- Philippe Poutou,  Nouveau Parti anticapitaliste, même monture que N.Arthaud pour moi, j'ai du mal à discerner d'ailleurs la différence. Donc, comme pour Lutte Ouvrière, un nombre significatif de votants appuierait la ou ça fait dèjà mal: y en a marre de la crise économique provoquée par les dérives des systèmes bancaires et d'un gouvernement laxiste envers les banques.

Pour ces deux montures installés pour ne pas dire embourbées dans un militantisme figé et vain, hennir au plus fort est leur seul but, faire entendre leur archaïque discours. Il faut de la voix, me dirai vous pour contrer les grands outsiders et chasser Sarkozy ! oui, mais c'est aussi implicitement promouvoir une idéologie trotskiste qui à mon opinion, est bien trop conceptuelle et inadaptée au 21éme siècle.

- Eva Joly, Europe Écologie Les Verts  Nul besoin d’œillère pour cette pouliche venue du nord, là où l'herbe est bien verte et grasse, non, elle ne se soucie ni de droite ni de gauche, rien ne la distrait, elle fait et fera un parcours droit, sans concession, (et cela, quelque soit les escaliers à descendre...)
Il faudra un certain courage pour lui donner son vote, car le terrain n'est pas à son avantage : crise économique, précarité, et depuis peu drame terroriste intéressent davantage les Français. L'écologie passe après. Mais pourquoi pas ? A savoir que ce vote n'aura à mon sens aucune conséquence sur le gouvernement futur : Une soudaine attirance pour les français serait traduite non pas comme une prise de conscience des risques environnementaux (même si tout le monde a Fukushima encore en tête) mais comme une ''bulle'', gonflée par des votants indécis, revenus du promesses de droite et douteux de celles de gauche et de plus,  frustrés du bulletin blanc. L'idée m'est séduisante.

 - Jacques Cheminade, Solidarité et Progrès, parti ou secte ?  les cheminements de Cheminade - oserais-je dire - sont brumeux et inconsistants à mes yeux...et aussi à beaucoup d'autres, humm, ça manque de clarté et de précision tout ça et c'est le principal défaut qui  fait fuir. Mr Cheminade a 70 ans.

- Nicolas Dupont-Aignan, Debout la République, gaulliste, se dit au-dessus du clivage gauche-droite, mais bon, la bride tire un peu à droite... même à ruer dans les brancards de l'UMP : difficile de trouver cette "troisième voie" malgré l'ombre de De Gaulle.

Ce matin en me rasant, donc, je me suis dit: je dois (*) voter - apporter ma pierre à l'édifice - mettre mon grain de sable dans les rouages – m'occuper de mes oignons - regonfler les pneus de la polo - Voici donc mon premier groupe, un vote pour l'un d'eux, désabusé que je suis, me soulagerait-il ? je ne suis pas convaincu, mais voyons les 5 autres candidats, là c'est plus "sérieux" c'est de l'étalon, ça Madame, ça sait courir : mais là, je fatigue, j'y reviendrais dans un prochain article...

(*) Rayez la mention inutile.

dimanche 8 avril 2012

L'homme approximatif, Tzara.


Tout le monde connait Tristan Tzara, mais ne l'apprécie que certains. Dans cet extrait de " l'homme approximatif", s'exhale tous les parfums du style: ne chercher pas le sens des phrases dans un cadre rigide, pressentez juste les fragrances, le sentiment qui vous inspire à la lecture ;)) je sais déjà que ça "vous parle"

dimanche lourd couvercle sur le bouillonnement du sang
hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles
tombé à l’intérieur de soi-même retrouvé
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
sonnez cloches sans raison et nous aussi
nous nous réjouirons au bruit des chaînes
que nous ferons sonner en nous avec les cloches
quel est ce langage qui nous fouette nous sursautons dans la lumière
nos nerfs sont des fouets entre les mains du temps
et le doute vient avec une seule aile incolore
se vissant se comprimant s’écrasant en nous
comme le papier froissé de l’emballage défait
cadeau d’un autre âge aux glissements des poissons d’amertume
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
les yeux des fruits nous regardent attentivement
et toutes nos actions sont contrôlées il n’y a rien de caché
l’eau de la rivière a tant lavé son lit
elle emporte les doux fils des regards qui ont traîné
aux pieds des murs dans les bars léché des vies
alléché les faibles lié des tentations tari des extases
creusé au fond des vieilles variantes
et délié les sources des larmes prisonnières
les sources servies aux quotidiens étouffements
les regards qui prennent avec des mains desséchées
le clair produit du jour ou l’ombrageuse apparition
qui donnent la soucieuse richesse du sourire
vissée comme une fleur à la boutonnière du matin
ceux qui demandent le repos ou la volupté
les touchers d’électriques vibrations les sursauts


L'Homme Approximatif from fabio cardone on Vimeo.


les aventures le feu la certitude ou l’esclavage
les regards qui ont rampé le long des discrètes tourmentes
usés les pavés des villes et expié maintes bassesses dans les aumônes
se suivent serrés autour des rubans d’eau
et coulent vers les mers en emportant sur leur passage
les humaines ordures et leurs mirages
l’eau de la rivière a tant lavé son lit
que même la lumière glisse sur l’onde lisse
et tombe au fond avec le lourd éclat des pierres
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
les soucis que nous portons avec nous
qui sont nos vêtements intérieurs
que nous mettons tous les matins
que la nuit défait avec des mains de rêve
ornés d’inutiles rébus métalliques
purifiés dans le bain des paysages circulaires
dans les villes préparées au carnage au sacrifice
près des mers aux balayements de perspectives
sur les montagnes aux inquiètes sévérités
dans les villages aux douloureuses nonchalances
la main pesante sur la tête
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous partons avec les départs arrivons avec les arrivées
partons avec les arrivées arrivons quand les autres partent
sans raison un peu secs un peu durs sévères
pain nourriture plus de pain qui accompagne
la chanson savoureuse sur la gamme de la langue
les couleurs déposent leur poids et pensent
et pensent ou crient et restent et se nourrissent
de fruits légers comme la fumée planent
qui pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous marchons pour échapper au fourmillement des routes
avec un flacon de paysage une maladie une seule
une seule maladie que nous cultivons la mort
je sais que je porte la mélodie en moi et n’en ai pas peur
je porte la mort et si je meurs c’est la mort
qui me portera dans ses bras imperceptibles
fins et légers comme l’odeur de l’herbe maigre
fins et légers comme le départ sans cause
sans amertume sans dettes sans regret sans
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
pourquoi chercher le bout de la chaîne qui nous relie à la chaîne
sonnez cloches sans raison et nous aussi
nous ferons sonner en nous les verres cassés
les monnaies d’argent mêlées aux fausses monnaies
les débris des fêtes éclatées en rire et en tempête
aux portes desquelles pourraient s’ouvrir les gouffres
les tombes d’air les moulins broyant les os arctiques
ces fêtes qui nous portent les têtes au ciel
et crachent sur nos muscles la nuit du plomb fondu
je parle de qui parle qui parle je suis seul
je ne suis qu’un petit bruit j’ai plusieurs bruit en moi
un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir humide
aux pieds des hommes pressés courant avec leur morts autour de la mort qui étend ses bras
sur le cadran de l’heure seule vivante au soleil
le souffle obscur de la nuit s’épaissit
et le long des veines chantent les flûtes marines
transposées sur les octaves des couches de diverses existences
les vies se répètent à l’infini jusqu’à la maigreur atomique
et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir avec ces vies à côtés que nous ne voyons pas
l’utltra-violet de tant de voies parallèles
celles qui nous aurions pu prendre
celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au monde
ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps
qu’on aurait oublié et l’époque et la terre qui nous aurait sucé la chair
sels et métaux liquides limpides au fond des puits
je pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous                    Tristan Tzara.

mardi 3 avril 2012

Ce matin en me rasant. Les élections présidentielles. Tri des gagnants avant la course. (1)

Ce matin en me rasant, je me suis dit: le 22 Avril et le 6 Mai, j'irai voter. Il est grand temps d'y réfléchir !

La course de chevaux qui nous intéresse donc ne se déroulera pas sur 2850 métres à Vincennes comme le Prix du Président de la République mais sur 5 ans et s'appelle un quinquennat. Mais d'abord, Avant de connaître le gagnant et Avant qu'il ne fasse sa course ( voir : Les présidentielles. Annonce des gagnants avant la course.) commençons par le début ; Nous ne sommes qu'en campagne électorale qui n'est en fait que la période d'échauffement...les candidats paradent, à nous de faire le tri.

D'abord ceux -déjà- hors course:

  • Martine Aubry est battue par François Hollande au second tour de la primaire du PS le 16 octobre. (et le sexe féminin perd sa seule chance d'avoir une Présidente)
      
  • Christine Boutin renonce pour se rallier à la candidature de Nicolas Sarkozy. (La convoitise est un péché, si, si)  
  • Jean-Louis Borloo a renoncé, jugeant que sa candidature aurait apporté plus de confusion, et que la désunion du centre ne lui aurait pas permis d’être présent au second tour. (saluons sa sincérité et sa clairvoyance) 

  • Herve Morin, crédité de moins de 1% d'intention de votes dans les sondages, il renonce.(Aurais-je même dû en parler ?)  
  • Dominique de Villepin renonce faute d'avoir recueilli les 500 signatu...  Ah mince je me suis cassé un ongle en lissant le pli de mon pantalon.

     

    Je passerai rapidement sur les autres, tel DSK, qui a saboté son avenir et peut-être celui de son parti , telle Ségoléne Royale à qui on a pas renouvelé sa chance ou tel Alain Juppé, qui n'a même pas tenté la sienne, etc.etc. (+ de détails pour tous ces non-candidats ? : ici)
    Ce matin en me rasant, donc, je me suis dit: je dois (*) voter - apporter ma pierre à l'édifice - mettre mon grain de sable dans les rouages – m'occuper de mes oignons - battre des œufs en neige.
    Et ceux-là, auxquels nous avons échappé, heureusement ou malheureusement à vous juger, joueront peu ou prou dans l'avenir des concurrents officiels, qu'il va falloir choisir. Alors voyons ces 10 candidats : mais là, je fatigue, j'y reviendrais dans un prochain article...

    (*) Rayez la mention inutile.