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dimanche 8 avril 2012

L'homme approximatif, Tzara.


Tout le monde connait Tristan Tzara, mais ne l'apprécie que certains. Dans cet extrait de " l'homme approximatif", s'exhale tous les parfums du style: ne chercher pas le sens des phrases dans un cadre rigide, pressentez juste les fragrances, le sentiment qui vous inspire à la lecture ;)) je sais déjà que ça "vous parle"

dimanche lourd couvercle sur le bouillonnement du sang
hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles
tombé à l’intérieur de soi-même retrouvé
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
sonnez cloches sans raison et nous aussi
nous nous réjouirons au bruit des chaînes
que nous ferons sonner en nous avec les cloches
quel est ce langage qui nous fouette nous sursautons dans la lumière
nos nerfs sont des fouets entre les mains du temps
et le doute vient avec une seule aile incolore
se vissant se comprimant s’écrasant en nous
comme le papier froissé de l’emballage défait
cadeau d’un autre âge aux glissements des poissons d’amertume
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
les yeux des fruits nous regardent attentivement
et toutes nos actions sont contrôlées il n’y a rien de caché
l’eau de la rivière a tant lavé son lit
elle emporte les doux fils des regards qui ont traîné
aux pieds des murs dans les bars léché des vies
alléché les faibles lié des tentations tari des extases
creusé au fond des vieilles variantes
et délié les sources des larmes prisonnières
les sources servies aux quotidiens étouffements
les regards qui prennent avec des mains desséchées
le clair produit du jour ou l’ombrageuse apparition
qui donnent la soucieuse richesse du sourire
vissée comme une fleur à la boutonnière du matin
ceux qui demandent le repos ou la volupté
les touchers d’électriques vibrations les sursauts


L'Homme Approximatif from fabio cardone on Vimeo.


les aventures le feu la certitude ou l’esclavage
les regards qui ont rampé le long des discrètes tourmentes
usés les pavés des villes et expié maintes bassesses dans les aumônes
se suivent serrés autour des rubans d’eau
et coulent vers les mers en emportant sur leur passage
les humaines ordures et leurs mirages
l’eau de la rivière a tant lavé son lit
que même la lumière glisse sur l’onde lisse
et tombe au fond avec le lourd éclat des pierres
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
les soucis que nous portons avec nous
qui sont nos vêtements intérieurs
que nous mettons tous les matins
que la nuit défait avec des mains de rêve
ornés d’inutiles rébus métalliques
purifiés dans le bain des paysages circulaires
dans les villes préparées au carnage au sacrifice
près des mers aux balayements de perspectives
sur les montagnes aux inquiètes sévérités
dans les villages aux douloureuses nonchalances
la main pesante sur la tête
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous partons avec les départs arrivons avec les arrivées
partons avec les arrivées arrivons quand les autres partent
sans raison un peu secs un peu durs sévères
pain nourriture plus de pain qui accompagne
la chanson savoureuse sur la gamme de la langue
les couleurs déposent leur poids et pensent
et pensent ou crient et restent et se nourrissent
de fruits légers comme la fumée planent
qui pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous marchons pour échapper au fourmillement des routes
avec un flacon de paysage une maladie une seule
une seule maladie que nous cultivons la mort
je sais que je porte la mélodie en moi et n’en ai pas peur
je porte la mort et si je meurs c’est la mort
qui me portera dans ses bras imperceptibles
fins et légers comme l’odeur de l’herbe maigre
fins et légers comme le départ sans cause
sans amertume sans dettes sans regret sans
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
pourquoi chercher le bout de la chaîne qui nous relie à la chaîne
sonnez cloches sans raison et nous aussi
nous ferons sonner en nous les verres cassés
les monnaies d’argent mêlées aux fausses monnaies
les débris des fêtes éclatées en rire et en tempête
aux portes desquelles pourraient s’ouvrir les gouffres
les tombes d’air les moulins broyant les os arctiques
ces fêtes qui nous portent les têtes au ciel
et crachent sur nos muscles la nuit du plomb fondu
je parle de qui parle qui parle je suis seul
je ne suis qu’un petit bruit j’ai plusieurs bruit en moi
un bruit glacé froissé au carrefour jeté sur le trottoir humide
aux pieds des hommes pressés courant avec leur morts autour de la mort qui étend ses bras
sur le cadran de l’heure seule vivante au soleil
le souffle obscur de la nuit s’épaissit
et le long des veines chantent les flûtes marines
transposées sur les octaves des couches de diverses existences
les vies se répètent à l’infini jusqu’à la maigreur atomique
et en haut si haut que nous ne pouvons pas voir avec ces vies à côtés que nous ne voyons pas
l’utltra-violet de tant de voies parallèles
celles qui nous aurions pu prendre
celles par lesquelles nous aurions pu ne pas venir au monde
ou en être déjà partis depuis longtemps si longtemps
qu’on aurait oublié et l’époque et la terre qui nous aurait sucé la chair
sels et métaux liquides limpides au fond des puits
je pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous                    Tristan Tzara.

mardi 3 avril 2012

Ce matin en me rasant. Les élections présidentielles. Tri des gagnants avant la course. (1)

Ce matin en me rasant, je me suis dit: le 22 Avril et le 6 Mai, j'irai voter. Il est grand temps d'y réfléchir !

La course de chevaux qui nous intéresse donc ne se déroulera pas sur 2850 métres à Vincennes comme le Prix du Président de la République mais sur 5 ans et s'appelle un quinquennat. Mais d'abord, Avant de connaître le gagnant et Avant qu'il ne fasse sa course ( voir : Les présidentielles. Annonce des gagnants avant la course.) commençons par le début ; Nous ne sommes qu'en campagne électorale qui n'est en fait que la période d'échauffement...les candidats paradent, à nous de faire le tri.

D'abord ceux -déjà- hors course:

  • Martine Aubry est battue par François Hollande au second tour de la primaire du PS le 16 octobre. (et le sexe féminin perd sa seule chance d'avoir une Présidente)
      
  • Christine Boutin renonce pour se rallier à la candidature de Nicolas Sarkozy. (La convoitise est un péché, si, si)  
  • Jean-Louis Borloo a renoncé, jugeant que sa candidature aurait apporté plus de confusion, et que la désunion du centre ne lui aurait pas permis d’être présent au second tour. (saluons sa sincérité et sa clairvoyance) 

  • Herve Morin, crédité de moins de 1% d'intention de votes dans les sondages, il renonce.(Aurais-je même dû en parler ?)  
  • Dominique de Villepin renonce faute d'avoir recueilli les 500 signatu...  Ah mince je me suis cassé un ongle en lissant le pli de mon pantalon.

     

    Je passerai rapidement sur les autres, tel DSK, qui a saboté son avenir et peut-être celui de son parti , telle Ségoléne Royale à qui on a pas renouvelé sa chance ou tel Alain Juppé, qui n'a même pas tenté la sienne, etc.etc. (+ de détails pour tous ces non-candidats ? : ici)
    Ce matin en me rasant, donc, je me suis dit: je dois (*) voter - apporter ma pierre à l'édifice - mettre mon grain de sable dans les rouages – m'occuper de mes oignons - battre des œufs en neige.
    Et ceux-là, auxquels nous avons échappé, heureusement ou malheureusement à vous juger, joueront peu ou prou dans l'avenir des concurrents officiels, qu'il va falloir choisir. Alors voyons ces 10 candidats : mais là, je fatigue, j'y reviendrais dans un prochain article...

    (*) Rayez la mention inutile.

    mardi 27 mars 2012

    Ce matin en me rasant. Les élections présidentielles. Les Invisibles.

    Ce matin en me rasant, je me suis dit: le 22 Avril et le 6 Mai, j'irai voter. Il est grand temps d'y réfléchir !

    Je ne suis pas un Invisible.
    Les Invisibles, sont les personnes qui, exposés à des conditions sociales tragiques sont devenus des exclus, dépossédés de leurs biens par suite de perte d'emploi, travailleurs pauvres, femmes seules au foyer, sdf, rmistes, et d'autres en situation précaire.
    La campagne, elle, ne connait pas la précarité:  "En 2007, les douze postulants avaient déboursé, au total, plus de 76 millions d'euros. Pour 2012, les plafonds des dépenses autorisées ont légèrement augmenté : 16,851 millions d'euros par candidat pour le premier tour ; 22,509 millions pour le second. Ces sommes sont remboursées par l’État dans la limite de 50 % du plafond pour les candidats ayant obtenu plus de 5 % des voix. Ceux qui n'ont pas franchi ce seuil ont droit, toutefois, à une enveloppe de 842 550 euros." (extrait de http://www.lexpress.fr/actualite/politique/presidentielle-2012-les-regles-du-financement-des-campagnes_1040545.html )

    Je ne suis pas un Invisible.
    De ceux-là, combien d'entre eux iront voter ? Peu surement. ''Voter ça ne sert à rien – Gauche/Droite :Tous les mêmes- etc. Désabusés, défiants, aigris : on leur a retiré toute illusion.
    Alors, dans un mauvais élan populiste, la classe politique leur fait un appel du pied : Bayrou revendique de parler au nom des ''petits, des obscurs, des sans-grade'', Marine Le Pen les nomment "Agriculteurs, chômeurs, ouvriers, retraités, habitants des campagnes françaises, vous êtes les invisibles, broyés par un système financier fou...'' Martine Aubry visite un quartier de Nîmes ''où les Français ont l’impression que la République les a oubliés''

    Je ne suis pas un Invisible.
    Mais comme eux, je n'ai plus d'illusions en politique. Et si les politiciens ressentent le poids que pourrait peser le vote des Invisibles sur les résultats, que pensent-ils de cette frange électorale indéfinissable à un niveau social horizontal mais belle et bien existante ? identifiable à la verticale parce qu'elle est présente dans toutes les couches sociales : je les appellerais les Silencieux, invisibles aux instituts de sondage, il est difficile de cibler et quantifier leur intention de vote, comme les Invisibles, les Silencieux sont loin d'être en nombre négligeable.

    Ce matin en me rasant, donc, je me suis dit: je dois (*) voter - apporter ma pierre à l'édifice - mon grain de sable dans les rouages – m'occuper de mes oignons - Repasser mes chemises. Je ne suis pas un Invisible. Je suis un Silencieux. Et j'aime les courses de chevaux - voir : Les élections; annonce des gagnants avant la course - Alors un peu de volonté, penchons-nous sur la question et voyons les concurrents : mais là, je fatigue, j'y reviendrais dans un prochain article...

    (*) rayer la mention inutile