Un vent violent
souffle sur la région ,
Un vent à décrocher
la queue d’un âne. Sur le rivage, la mer est blanche d’écume et tout mouvement
portuaire est interrompu. Mais dans la ville, les cagliaritani ont l’habitude, avancent comme si de rien n’était,
l’esprit occupé des tracas quotidiens et
dont ces épisodes venteux sont des moindres.
Ayant garé la
voiture Via di Roma, faute de n’avoir pas pu approcher la haute ville à cause
du trafic, et des parkings soit complets, soit payants et plutôt chers.
Tout espéloufi, je
commence ma marche par cette large avenue aux façades remarquables.
Le Palazzo Comunale (l’hotel de ville) de style néogothique catalan m’a-t-on dit, s’impose à l’entrée de la ville. Je bifurque ici pour monter jusqu'à la vieille ville.
|
Palazzo Comunale |
|
Palazzo Comunale |
La montée est
rude, et après avoir gravi les rues , (où une multitude de réfugiés
africains s’affairent à vendre leurs babioles en tout genre et accostent les
gens qui garent leurs voitures en leur promettant de veiller sur celles-ci , sous-entendu,
achetez-moi quelque chose pour ce service)
La montée est
rude, oui, mais dès l’arrivée en haut, pas de regret car le panorama est superbe et les murailles du château
invitent à la découverte.
|
porte cristina |
|
porte cristina |
J’entre par la
Porta Cristina, derrière on voit la Torre San Pancrasio . Des tours comme celle-ci, il
y en a trois remarquables, elles ont la même particularité, celle d’avoir une
des façades ouvertes où l’on découvre les étages en bois.
|
Porta S'Avanzada |
La sortie par la Porta S’avanzada nous fait redescendre
au pied de la citadelle, - donc je demi-tourne fissa.
Passé rapidement la piazza del’ independanza, parce que le vent ne faiblit pas, je pars dans une ruelle abritée qui débouche sur des Palazzi et la cathédrale Santa Maria.
L'extérieur est superbe, de même que l'intérieur, où, arrivé au chœur, on découvre des lions de marbres assaillant leurs proies ,très
imposants et magnifiquement sculptés, qui faisaient partie de l'ambon (Mais qu’est-ce que c’est ?)
de Guglielmo, une paire de chaires du 12ème siècle par l'un Maître Guglielmo, à
l'origine sculpté pour la cathédrale de Pise.
Comme tous les touristes qui passent ici, plus loin, en descendant le long des murailles, on se retourne pour prendre le cliché incontournable:
Puis en dévalant les ruelles, on aperçoit une autre tour: la Torre dell' Elefante. Mis à part que c'était un des symbole de Pise, je n'ai pas trouvé d'autre motil à l'exposition de cet
animal. D'ailleurs celui-ci me semble une pièce rapportée et ne fait pas corps avec l'ensemble.
Puis plus loin et plus bas, se trouve l'un des Palazzi de la ville, un des plus connus peut-être: le Palazzo Boyl.
Le
palais a été conçu dans le style néoclassique en vogue dans ces années, dans
lequel se réfèrent également la Porta Cristina et l'entrée de l'armée royale
Arsenal, également conçus par le Comte Boyl de Putifigari.
Balzac y aurait séjourné lors de sa venue.
Le bâtiment a une balustrade de marbre ornée de quatre statues représentant les 4 saisons.
Le palais s'adosse à la Torre Dell''Aquila, anciennement Torre Leone, celle date du XIVème siècle.
La tour avait
perdu son sommet pendant le siège espagnol de 1717, pas loin d'être une ruine. Elle avait affronté auparavant les bombardements britannique en
1708,puis les canons Espagnols qui tentaient de récupérer l'île en 1717 et, enfin,
l'attaque française de 1793.
Pour rappeler ces époques tragiques, sur la façade du Palazzo Boyl on peut voir trois boulets de canon collées qui rappellent les trois attaques ont souffert.
(cliquez sur l'image pour mieux voir)
Voilà ! fin de la visite de la citadella. Je redescends par la scalette di Santa Chiara, dis bonsoir à Carlo Felice
Et puis arrive à la Via Lodovico Baylle.
Où j’aimerais
trouver la plaque commémorative de la venue de Balzac en Sardaigne. C’est au
n°83.
A ce n° se trouve
un resto : TRICOLI.
Mais chez
TRICOLI point de plaque. Soit ! C’est l’heure du dîner : je m’y
assois.
Le garçon m’apporte
le menu et j’en profite pour lui demander où est donc cette plaque.
Balzac ? Non je ne connais pas. Je vais
demander à l’intérieur, me dit-il.
A l’intérieur, personne ne connait.
Très aimable,
il se renseigne chez sa voisine au « Cubban Café ».
Elle n’en a jamais entendu parler.
A ce
moment, Tony passe, se fait interpelé par le serveur. Bla bla bla. Tony est d’ici
depuis longtemps !
Mais Tony ne connait pas non plus.
Ni d’ailleurs la femme âgée qui habite juste à côté.
Le serveur est
désolé mais pas de plaque de Balzac ici.
Bon je
commande des calamars grillés (excellents, d’ailleurs, je vous les recommande !) et puis j’attends.
Et en
attendant, j’examine la façade du restaurant et que vois-je, caché par les
grands parasols ? : Vous avez deviné : la plaque !
Je vous laisse
deviner la tête déconfite du serveur qui n’avait jamais fait attention. Il se mit à
ameuter toutes les personnes à qui il avait demandé pour leur faire savoir. J’étais
pour ma part, plié de rire.
Balzac était venu en Sardaigne, espérant trouver fortune et éponger ainsi ses dettes...
A
RICORDO DI ONORATO BALZAC CHE MOSSO DA VANI SOGNI DI FORTUNA FU IN SARDEGNA
EN SOUVENIR
D'HONORÉ BALZAC QUI AGITÉ DE VAINS RÊVES DE FORTUNE, FUT EN SARDAIGNE EN AVRIL MDCCCXXXVIII (1838)
De son passage, nous en avons le témoignage, grâce
à des lettres, que l’on peut lire dans cet ouvrage « Voyage En Sardaigne »
Et dont la teneur en est dévoilée un peu ici, mais je vous ai
traduit (merci Google):
Le récit épistolaire est
très mince par rapport aux impressions sur l'île et de ses habitants qui donne
Balzac. Les lettres ont été
envoyées d'Ajaccio (26 Mars, le 27 Mars, à 1 Avril, le 2 Avril), Alghero (7
Avril), Cagliari (17 Avril) et de Gênes (22 Avril).
Si la Corse est l'un des
plus beaux pays du monde avec des montagnes comme celles de la Suisse, la
Sardaigne est un mauvais endroit : Balzac n’avait pas encore accosté que
son jugement était déjà impitoyable.
Mis en quarantaine sur un
bateau dans le port d'Alghero, il donne un jugement qui dit tout:
«L'Afrique commence ici: j’ai vu une
population en haillons, nue, bronzée comme les Ethiopiens." Racisme? Ou tout simplement pour
impressionner ceux qui ont lu ses lettres, le Cercle des Amis bourgeois
parisiens et, en particulier, sa madame Hanska?
La lettre suivante suggère
plusieurs choses. Le 17 Avril, Balzac était à Cagliari: «Je viens de
visiter toute l'île et j’ai vu les choses comme disent les Hurons de la
Polynésie.
Un royaume de plein désert,
du réel sauvage, pas de culture, les savanes de palmiers ou des cystes
sauvages, où les chèvres paissent [...] J’ ai fait dix-sept à
dix-huit heures d'équitation sans trouver une maison. [...] De Sassari, j’ai
traversé toute l'île de l'intérieur: c’est partout pareil. Il y a un endroit où les habitants
font un pain horrible de glands de chênes verts dans la farine qui se mélangent
à l'argile, et cela à quelques pas de la belle Italie. Les hommes et les femmes
vont nus avec un morceau de tissu, un chiffon de nettoyage, pour couvrir leur
nudité.
Le dimanche de Pâques, j’ai
vu des tas de créatures dans les troupeaux sous le soleil, le long des murs de
terre de leurs terriers. Aucune maison ne dispose d'une cheminée, le feu au milieu de l'hébergement, le rend
couvert de suie. [...] Au milieu de cette misère profonde et
incurable, il y a des villages avec des costumes d’une beauté saisissante
".
à + !