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mardi 29 décembre 2020

Chaumont, un dernier pour la route !

 "Erigée vers l'an 980, la forteresse de Chaumont-sur-Loire dresse encore sa masse millénaire sur les bords du fleuve qui arrose le Jardin de la France."

Ainsi commence le récit du Prince Jacques de Broglie dans "Mme de Staël et sa cour au château de Chaumont en 1810. Un livre intéressant comme ceux, dont on est réticent à quitter dés les premières pages lues. 

Comme les précédents articles sur les châteaux de la Loire, je vais sauvegarder mes photos ici pour moi et je ne vous raconterai pas l'Histoire de France accessible partout sur le net. Par contre, quelques lignes bien écrites par le Prince vous retracera la vie du château à travers les siècles. Voici:

"...Son fondateur, le comte Eudes Ier de Blois, l'avait édifié pour mettre un terme aux incursions de Foulques Nerra, le célèbre comte d'Anjou, dit le "Faucon Noir", son rival abhorré. Pendant longtemps, la forteresse servit d'enjeu aux luttes de la Maison de Blois et d'Anjou. Guelduin, surnommé le diable de Saumur", la défendit vaillamment et la conserva à ses enfants. Le mariage de Denise avec le sire d'Amboise marque la fin de cette rivalité séculaire et la fondation de l'illustre Maison de Chaumont d'Amboise, qui brilla dans l'histoire pendant plus de quatre cents ans..."

bla bla bla...

"...Mais avant d'appartenir à une reine de France avec Catherine de Médicis, puis à une maîtresse de roi, Diane de Poitiers, Chaumont avait connu les horreurs de plusieurs sièges et de deux incendies. Louis XI le fit démanteler pour punir un rebelle: Pierre d'Amboise; et le même Louis XI le fit rebâtir pour récompenser un fidèle: Charles d'Amboise, son fils..."

bla bla bla...

"...Enfin, en 1777, Franklin y fut l'hôte de M. Le Ray pendant la guerre de l'Indépendance de l'Amérique. 

Voilà en raccourci les faits saillants qui illustrèrent ce château fort.

Après avoir connu la splendeur des rois et le faste des grands seigneurs, Chaumont n'était plus, en 1810, que la propriété d'un grand bourgeois, Jacques-Donatien Le Ray..."

Pour terminer l'histoire du château de 1810 jusqu'à nos jours on peut ajouter aux écrits du Prince:

1829, Mr Le Ray cède le château à Mr d'Etchegoyen qui en fait une ferme.

1834, le comte d'Aramon l'acquiert et commence à le restaurer.

1847, le vicomte Walsh épouse la veuve du sus-nommé.

1875, Marie Say en devient propriétaire et épouse Amédée de Broglie.

Les Princes de Broglie donneront fêtes et réceptions jusqu'en 1938 pour le vendre à l'État, ayant sucé leur os de la fortune jusqu'à la moelle.

Ce château est aussi beau que les précédents, et aussi ses jardins sont magnifiques. Quelques lignes du même récits du Prince de Broglie accompagneront mes photos.

Ce château est aussi beau que les précédents, et aussi ses jardins sont magnifiques. 

Quelques lignes du même récits du Prince de Broglie accompagneront mes photos. Dans son récit, Mme de Staël qui pense à embarquer pour l'Amérique à partir des côtes françaises, est réfugiée à son château de Coppet en Suisse condamnée à l'exil par Napoléon, elle fait une 'escale' au Château de Chaumont.


"...Du vieux manoir qui les héberge faut-il faire la description ? Tout le monde connait l'éblouissante silhouette de cette antique forteresse vieille de près de mille ans, qui se transforma sous la Renaissance en une résidence aimable et toute décorée de sculptures. C'est un vrai château de contes de fées.


Quand on a gravi la côte qui accède à la grande avenue du parc aux arbres séculaires, on débouche tout à coup devant un spectacle qu'on ne peut plus oublier: un vieux château fort, dont la masse imposante et moyenâgeuse est disposée en éventail, surgit alors devant vos yeux émerveillés. C'est d'un effet saisissant. 












Impossible d'avoir plus de majesté que cette masse de pierres, flanquée de quatre tours massives, une à chaque extrémité du décor, les deux autres encadrant, comme des sentinelles vigilantes, le pont-levis qui donne accés au château. Immédiatement ce qui frappe les regards, c'est le long cordon de sculptures décorant toute la façade, où alternent les deux "C" entrelacés et les montagnes de flammes, monogrammes de Chaumont (Mont Chaud).


Franchissons le porche richement ciselé aux armes de Louis XII et d'Anne de Bretagne, et pénétrons sous la voûte. Nous voici dans une cour d'honneur, et c'est un autre enchantement. Cette cour, primitivement fermée, comporte aujourd'hui trois corps de bâtiments seulement; et elle s'ouvre, du quatrième côté, sur une baie lumineuse d'où l'oeil embrasse toute l'admirable vallée de la Loire.





Que faut-il priser davantage dans ces trois corps de bâtiments si disparates en apparence et pourtant si harmonieux dans leur dissymétrie? Est-ce la belle chapelle gothique avec ses fenêtres ogivales et ses pinacles flamboyants? Est-ce le grand escalier du fond de la cour, exquisément décoré et qui rappelle par son mouvement celui  de Blois ? ou la gracieuse colonnade avoisinante, du plus charmant effet? 

Chaque partie de ce tout est un bijou architectural qui concourt à la perfection de l'ensemble. Mais ce qui fait une place à part entre tous les châteaux de la Loire à ce joyau de l'architecture médiéval, c'est sa position incomparable. Perché sur la haut d'une colline boisée, et surplombant le village couché à ses pieds, Chaumont commande toute la région d'un regard circulaire et dominateur qui semble encore défier ses ennemis comme au moyen âge..."










Les Jardins

Pascal Convert: "Ceux de 14"
L'artiste présente des souches, en bois enduit d'encre de chine et d'autres vitrifiées, venues des champs de batailles de Verdun. Bouleversantes, gorgées de mémoires sperposées, elles laissent une empreinte puissante dans les esprits.



Christian Lapie "La constellation du fleuve"
...Puissantes et silencieuses, les figures de Christian Lapie sont extraites d'imposants troncs d'arbres qu'il choisit pour la rectitude de leur fût ety taillées à la tronçonneuse en forme humaine, enfin recouvertes d'une gangue sombre qui les charge d'intemporalité...






Soline Portmann & Romuald Bardot:"Drôle de trogne"
La trogne est une arbre taillé périodiquement pour produire durablement du bois, du fourrage, ou des fruits. Entre le têtard, dont la coupe s'effectue au sommet, et l"émonde, latérale, il existe milles possibilités (plusieurs têtes, troncs, bras). Après chaque taille surgissent des bourgeons, qui donnent de nouveaux rameaux, et des bourrelets se forment au niveau des branches coupées. Les tailles successives génèrent des replis et des boursouflures qui donnent aux trognes leur allure particulière...Bien que l'homme en ait saisi le pouvoir nourricier et guérisseur dès le Néolithique, la trogne est un trésor tombé dans l'oubli. Aujourd'hui, elle redevient le symbole d'une harmonie possible entre l'homme et la nature"





Les écuries








mardi 22 décembre 2020

Cheverny pour moi

Juste une petite intro pour l'histoire:

Exceptée la période 1537 - 1564, ou la famille Hurault sera expropriée du château, pour être attribuée à Pierre puis à Bernard de Ruthie, et enfin à Diane de Poitiers,Le château reste dans les mains de cette famille depuis plus de 6 siècles. Et ça continue.

Voilà ça c'est fait.

Voici quelques photos de ma visite. Pour la même raison que  à Chambord  puis à Blois et à Chenonceau. Pour moi, les conserver quelque part. 

Je n'ai hélas pas trouvé de roman historique pour vous balader le temps de regarder ces photos et qui se rapporterait au château, (histoire du lieu trop simple ?). Pourtant le site en vaut la peine: il est magnifique.













Oui, je n'ai trouvé aucun roman qui se situerait dans le château. Excepté Tintin qui, plusieurs fois y est allé car, parait-il, Hergé s'est inspiré de Cheverny pour son château de Moulinsart. 

Hergé a retirer les ailes mais la disposition des fenêtres et œil de bœuf est identique.

Tintin que j'avais déjà rencontré là, à St Nazaire.

A + !



mardi 15 décembre 2020

Chenonceau. Pour moi.

 Tout comme mon billet sur Chambord (là) et Blois (ici) , je viens coller quelques photos prises lors de ma visite à Chenonceau. Malheureusement, une fausse manip m'a fait perdre la plupart alors

 Pour le reste

Pour ne pas les avoir prises en vain.

Pour ne pas aussi les perdre.

Pour moi.

Le Château de Chenonceau (sans x à la fin, c'est le village à coté, Chenonceaux, qui l'a gardé pour lui) est souvent nommé le Château des Dames, et je ne veux pas raconter l'Histoire de France, vous trouverez moult articles bien ficelés sur ce sujet dans le net, mais  comme j'ai énuméré les Grands Hommes passés à Blois, je me vois le plaisir de citer quelques unes de ces dames.

Avant le château, il y avait un château. Plutôt un fort médiéval celui-ci, carré avec 4 tours aux coins, comme celui que je fais toujours à la plage avec ma petite pelle et mon seau bleu. Il appartenait à Pierre Marques (le château, pas le seau). Après bien des micmacs de Thomas Bohier,  le château fut confisqué à la faveur de ce dernier.

Première de ces dames: Katherine Briçonnet, épouse de Thomas Bohier, (Notaire et secrétaire du roi en 1491, chambellan de Charles VIII, maître des comptes à Paris, etc. etc.. Il est au service de Louis XI, Charles VIII et Louis XII, et enfin de François Ier. En fait il n'a pas trop de temps alors il fait raser la forteresse en ne gardant qu'une tour pour reconstruire et c'est Katherine qui s'y colle pour superviser la reconstruction avec succés: ainsi né le Château de Chenonceau.

Puis Diane de Poitiers, Henry II dont elle est la maitresse lui donne le château (Il semble qu'il tient bien à elle, et soit bien sous son influence: Rabelais, méfiant, dira ""le roi avait pendu toutes les cloches du royaume au col de sa jument".

Diane ajoutera le pont sur la rivière le Cher (eh oui voici un château de la Loire sur le Cher) pour relier l'autre rive.

Ensuite Catherine de Medicis, l'épouse délaissée du même Henri II, qui, aussitôt veuve, déloge bien sûr ! Diane en lui donnant le château de Chaumont. Elle ajoutera sur le pont deux galeries superposées formant un superbe espace de réception, et donnant ainsi au château son aspect actuel. Pour évoquer la grandeur de ces deux galeries, pendant la première guerre mondiale, Gaston Menier, le propriétaire  y installera un hôpital militaire avec cent-vingt lits, un bloc opératoire, etc.

Après Louise de Lorraine, épouse du roi Henri III, qui héritera du château de Catherine de Médicis, sa belle-mère.

Et puis 

Louise Dupin,

Marguerite Pelouze, 

Marie de Luxembourg, Duchesse de Mercœur

Et j'en passe, toutes auront à cœur d'embellir, de rénover, de magnifier ce château. 

Pour en savoir plus, visiter Wiki qui a un bel article sur le château .

Maintenant mes photos ! Accompagnées cette fois-ci d'un texte de Flaubert: "Par les champs et les grèves". Lui seul sait décrire avec beaucoup de charmes, voyez comment il commence: "Je ne sais quoi d'une suave singulière et d'une aristocratique sérénité transpire du château de Chenonceau." Voilà ! en quelques mots il a planté le décor, l'ambiance. Je vous laisse suivre la suite.

"Je ne sais quoi d'une suave singulière et d'une aristocratique sérénité transpire du château de Chenonceau. Il est à quelque distance du village qui se tient à l'écart respectueusement. On le voit, au fond d'une grande allèe d'arbres, entouré de bois encadré dans un vaste parc à belles pelouses.



Bâti sur l'eau, en l'air, il lève ses tourelles, ses cheminées carrées, Le Cher passe dessous, et murmure en bas de ses arches dont les arêtes pointues brisent le courant. C'est paisible et doux, élégant et robuste. son calme n'a rien d'ennuyeux et sa mélancolie n'a pas d'amertume."






J'aime le style de Gustave ! c'est simple mais chaque mot est employé à bon escient : 'C'est paisible et doux, élégant et robuste. son calme n'a rien d'ennuyeux et sa mélancolie n'a pas d'amertume.' en deux phrase, on respire l'atmosphère de l'endroit.

"On entre par le bout d'une longue salle voutée en ogive qui servait autrefois de salles d'armes.


On y a mis quelques armures qui, malgré la nécessité de semblables ajustements, ne choquent pas et semblent à leur place. Tout l'intérieur est entendu avec goût. les tentures et les ameublements de l'époque sont conservés et soignés avec intelligence. Les grandes et vénérables cheminées du XVI -ème siècle ne recèlent pas, sous leur manteau, les ignobles et économiques cheminées à la prussienne qui savent se nicher sous de moins
grandes.


Dans les cuisines que nous visitâmes également, et qui sont contenues dans une arche du château, une servante épluchait des légumes, un marmiton lavait des assiettes, et debout aux fourneaux, le cuisinier faisait bouillir pour le déjeuner un nombre raisonnable de casseroles luisantes. Tout cela est bien, a un bon air, sent son honnête vie de château, sa paresseuse et existence d'homme bien né. J'aime les propriétaires de Chenonceau.



La princesse de Rohan.
Jean-Marc Nattier
Paris 1685-1766



N'y a-t-il pas, d'ailleurs, partout de bons vieux portraits à vous faire passer devant un temps infini, en vous figurant le temps où leurs maîtres vivaient,



et les ballets où tournaient les vertugadins de toutes ces belles dames roses, et les bons coups d'épée que ces gentilshommes s'allongeaient avec leurs rapières? Voilà des tentations de l'histoire. On voudrait savoir si ces gens-là ont aimé comme nous et les différences qu'il y avait entre leurs passions et le nôtres. 

On voudrait que leurs lèvres s'ouvrissent, pour dire les récits de leur cœur tout ce qu'ils ont fait autrefois, même de futile, quelles furent leurs angoisses et leur voluptés...








...Nous lui avons cependant dit adieu à ce pauvre Chenonceaux ; nous l’avons laissé avec ses beaux souvenirs, ses beaux portraits, ses belles armures et ses vieux meubles, dormant au bruit de sa rivière roucoulante, à l’ombre de ces grands arbres, sur son herbe verte ; et pleins de bonne humeur et les gourdes remplies, nous avons fait l’inauguration de nos sacs en allant à pied gagner Bléré pour de là nous rendre à Tours.

« Pax Tibi Marce Evangelista meus »

La paix est avec vous mon cher évangéliste

...Nous lui avons cependant dit adieu à ce pauvre Chenonceaux ; nous l’avons laissé avec ses beaux souvenirs, ses beaux portraits, ses belles armures et ses vieux meubles, dormant au bruit de sa rivière roucoulante, à l’ombre de ces grands arbres, sur son herbe verte ; et pleins de bonne humeur et les gourdes remplies, nous avons fait l’inauguration de nos sacs en allant à pied gagner Bléré pour de là nous rendre à Tours.

A + !