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mercredi 15 janvier 2025

LES REGARDS DE MAC CURRY. PORTRAITS.

Après les questionnements déclenchés par "Regards Improbables" de l'IMPGT (là), ces regards de Mac Curry dans un registre tout à fait différent, ont provoqué en moi, une admiration incroyable.

La dernière expo à l'hôtel de Caumont à Aix-en-Provence est "REGARDS" de Steve Mac Curry. Si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez surement cette photo.
C'est le Regard qui a fait connaitre Mac Curry du grand public. Mais c'est l'arbre qui cache la forêt ! Le photographe nous a donné beaucoup de très beaux portraits.

En voici quelques uns marquants.

Sur la photo de cette jeune fille ci-dessous, on voit bien la technique utilisée pour "marquer" le regard: la mise au point est très finement concentré sur les yeux avec une très mince profondeur de champ (à moins que ce ne soit tout simplement une retouche de léger floutage du reste).
Kandahar, Afghanistan
1990
Cette jeune fille vivait dans un orphelinat à Kandahar en Afghanistan. De nombreux enfants se mettent du khôl autour des yeux pour tenter d'éviter les infections.


Peshawar, Pakistan
2002
Lorsque j'ai pris ce portrait, cette jeune réfugiée de 10 ans, vivant à Peshawar au Pakistan, n'avait jamais vu son pays d'origine, l'Afghanistan.

Portraits avec animaux. De 
gauche à droite.
Los Angeles, Californie, Etas-Unis. 1991
Gujarat, Inde. 2009
Taschkent, Ouzbékistan. 2005

Srinagar, Cachemire
1995
J'aime photographier les nomades car ils ont des traditions qui tendent à disparaitre du fait de leur urbanisation forcée. J'étais coincé dans un embouteillage, au milieu des animaux, dans une confusion totale et j'ai voulu le prendre en photo. Il en a été très honoré, il a sorti ses animaux de la route et m'a autorisé à prendre des photos de lui. Les hommes du Cachemire ont l'habitude de se teindre les cheveux ou la barbe au henné.
Baloutchistan, Pakistan 1981
J'ai réalisé ce portrait dans le cadre d'un travail sur les camps, près de la frontière entre Pakistan et Afghanistan. Cet homme venait juste d'être opéré de la cataracte. Peu après ce cliché, j'ai été arrêté par la police pakistanaise alors que j'essayais de passer en Afghanistan par un territoire interdit. J'ai été relâché au bout de 5 jours et j'ai pu reprendre mon travail.

Steve Mac Curry raconte comment il est devenu un reporter international reconnu: En parcourant le Pakistan près de la frontière Afghane, il discutait avec des afghans venus acheter; Ils lui dirent que s'il était un photographe il devrait aller voir se qui se passe de l'autre coté: les combats post-révolutionnaires continuent.
Il y va donc avec eux et rapporte des images qu'il essaie de vendre aux journaux américains, ceux-ci feront la fine bouche, certains achéteront mais ne diffuseront pas. 
Et puis d'un coup, en décembre 1979, l'URSS envahit l'Afghanistan: tous les journaux sont sur le coup mais n'ont pas d'images: ce sont les clichés de Mac Curry que l'on va voir à la une de ces journaux alors qu'ils datent d'avant la venue des russes mais ça ils ne le diront pas...
La renommée de photographe internationale de Steve Mac Curry était faite.

Loikaw, Birmanie
(actuelle Myanmar)
1994


Porbandar, Inde 1983
Je me trouvais à Porbandar, pendant la mousson. La situation était dramatique mais en Inde les gens ont une attitude incroyable face aux aléas de la vie. Ce pauvre tailleur avait sauvé son seul bien, sa vieille machine à coudre. Quelqu'un lui a montré que j'étais en train de le photographier et il s'est mis à rire. La publication de la photo dans le National Geographic, m'a permis de le retrouver et de lui acheter une machine à coudre neuve. J'étais très heureux d'avoir pu l'aider.

Un dernier portrait. Celui-ci m'a paru plutôt banal, une jeune femme acoudée à sa cloture, quoi de plus banal. Le tableau est trés grand, ce n'est qu'en prenant de recul que je le vis vraiment: je n'avais pas vu l'eau.

Java, Indonésie 1983
Pour photographier cette jeune fille, j'ai dû m'immerger. Elle se tient debout dans une eau qui est couverte de lentilles d'eau pendant la mousson. Son attitude sereine contraste fortement avec la difficulté de maintenir les rudiments de la vie quotidienne pendant la saison des pluies.





Il y a également un petit film qui raconte comment il a photographié et se qu'elle est devenue par la suite. Mais je ne vais pas tout divulgacher tout de même !









Et voilà quelques fabuleux portraits de Steve Mac Curry. Il n'a pas fait que ça mais le reste me semble moins représenté. Il n'en reste pas moins que je vous retrouve avec lui au prochain billet.
 A + !


Comme d'habitude, les textes en rouge pâle et en italiques sont ceux que j'ai pu lire dans l'expo.

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